Rakudai Kishi no Cavalry – Tome Zero – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Match mortel !? La Princesse Cramoisie VS Lorelei

Partie 1

La princesse cramoisie et le Pire étaient désormais dans une relation amoureuse. Au cours de la deuxième moitié des batailles de sélection des écoles, les plans du Comité d’Éthique avaient créé un scandale public et un tumulte, mais après la victoire du Pire et une déclaration du dirigeant de l’Empire Vermillon, le vent avait tourné tout aussi rapidement. Et pourtant, tous les problèmes n’avaient pas été résolus. L’un de ces problèmes était le sujet d’inquiétude pour le jeune homme grand et beau, Nagi Arisuin.  

Debout devant la porte de sa chambre de dortoir, Arisuin poussa un petit soupir.

« … Haa. Qu’est-ce que je vais faire ? Eh bien, s’inquiéter ne résoudra rien, » déclara Arisuin.

Arisuin tourna la poignée de la porte et entra dans la pièce, pour voir la scène qu’il attendait devant lui. Bien qu’il soit midi, les rideaux étaient fermés et la pièce était dans l’obscurité totale. Les vêtements étaient éparpillés sauvagement, et les livres étaient éparpillés partout. Sur le lit, il y avait une pile de bouteilles en plastique et d’emballages de bonbons. Et… au milieu des ordures dispersées si largement qu’il n’y avait nulle part où marcher…

« Je t’aime, Shizuku. Même si je vais à Venise, je te veux à mes côtés, attaché à mon cœur comme du velcro. »

« Hehehehe… oui, bien sûr Issei-san. Sale copie d’Onii-sama. »

Se trouvant près de l’éclat pâle et fantomatique de l’écran de télévision, Shizuku était assise dans un maillot de corps, murmurant à elle-même tout cela.

« Shizuku, tu joues toujours à l’Académie Privée du Prince ? » demanda Arisuin.

« … Oh, tu es de retour… Héhé. Ce jeu est très intéressant. Ce n’est pas bon, mais ça a ses mérites, non ? Bien qu’honnêtement, ça devrait juste disparaître, » répondit Shizuku.

Les yeux de Shizuku regardant en réponse vers Arisuin étaient si ternes qu’il pouvait à peine dire si elle le voyait réellement. Arisuin ne pouvait que faire un sourire raide.

« Mais tu n’as pas pris d’autre route que celle d’Issei…, » déclara Arisuin.

« … Bien sûr que non ? Aucun des autres individus ne ressemble à Onii-sama. Eh bien, cet Issei n’a aussi que l’apparence d’Onii-sama, mais… pour une petite sœur sans valeur qu’Onii-sama n’a pas choisie, tout s’arrange, tu ne trouves pas ? Hehehehehehehehehe..., » répondit Shizuku.

C’est épouvantable ! pensa Arisuin.

Arisuin avait légèrement reculé devant le sourire et les paroles sans vie de Shizuku, et la façon dont sa tête grinçait quand elle se tournait. C’était le problème actuel sur lequel Arisuin s’inquiétait. Le choc d’Ikki et Stella déclarant leur amour devant la face du monde avait fait dérailler Shizuku. Concrètement… elle n’entretenait plus sa tenue ou ne gardait plus la pièce propre, et maintenant elle quittait la classe pour jouer à un jeu vidéo. À sa connaissance, elle avait joué vingt fois le même parcours de personnage. Pour Arisuin, c’était plus qu’une gêne extrême en tant que colocataire, car l’aura de défaite rayonnant de tout le corps de Shizuku détruisait aussi sa condition physique.

« Ne savais-tu pas déjà tout sur leur relation ? » demanda Arisuin.

« Oui… J’étais au courant, » répondit Shizuku.

« Mais à la fin, tu ne peux pas supporter de l’entendre de leur bouche, n’est-ce pas ? » demanda Arisuin.

« Ce n’est pas vrai. Si ça rend Onii-sama heureux, ça ne me dérange pas si Stella-san est à ses côtés au lieu de moi, » répondit Shizuku.

« Tes mots et ton comportement ne correspondent pas du tout, » répliqua Arisuin.

« Laisse-moi tranquille. Même si je deviens un poisson séché pendant qu’Onii-sama et Stella-san s’en vont de leur côté pour faire ceci et cela, cela ne te dérangera nullement, non ? » demanda Shizuku.

Shizuku détourna son regard d’Arisuin et retourna à son jeu. Son dos courbé montrait à quel point son cœur était blessé.

… Eh bien, c’est naturel, pensa Arisuin.

Arisuin regardait toujours Shizuku, alors il savait à quel point la fille aimait Ikki de tout son cœur. Bien sûr, elle devait être prête pour la révélation que son frère et Stella étaient devenus un couple sans que personne d’autre le sache. Elle avait toujours toléré qu’ils soient ensemble. Mais maintenant que le jour était venu, le sentiment soudain de vide, de défaite et de jalousie… le poids de la perte avait dû submerger sa résignation… cela devait être une lourde vérité à accepter. Mais n’ayant pas le choix, Shizuku s’était convaincue que c’était le résultat que son frère avait choisi. Rendre son frère Ikki heureux était le désir de Shizuku, et si Shizuku l’aimait inconditionnellement, elle ne trouverait pas de faute à cela.

Mais non. Deux émotions avaient traversé l’esprit de Shizuku. Le plus important était le bonheur d’Ikki. La partenaire qu’il avait choisie… était quelqu’un qu’elle devait accepter. Pourtant… l’affection était devenue de plus en plus forte dans son cœur au fil des ans, et même si elle était désespérée, elle ne pouvait pas simplement s’en défaire. Elle n’arrivait pas à concilier ces deux sentiments, et la réalité l’écrasait.

Peut-être… qu’on peut appeler ça de la force, pensa Arisuin.

Peut-être qu’elle pourrait être plus heureuse si elle oubliait ces émotions, mais Arisuin savait qu’elle ne pouvait pas le faire quand il regardait le dos de Shizuku. Ou plus exactement, même en sachant qu’ils ne seraient jamais justifiés, Shizuku n’avait pas l’intention d’abandonner ses sentiments pour son frère. Et elle souffrait maintenant.

Arisuin aimait Shizuku pour cela. Shizuku, qui aimait Ikki de tout son cœur quoiqu’il arrive, était quelqu’un qu’il respectait. Mais quand même.

La laisser seule est un peu pitoyable, non ? Se demanda Arisuin.

C’était dur de voir Shizuku comme ça. Et revenir dans une pièce frappée par un typhon était déplaisant.

Je dois lui remonter un peu le moral, pensa Arisuin.

Mais ça ne servait à rien de la consoler. Personne ne pouvait égaler Ikki dans son cœur, alors Arisuin ne pensait pas qu’il y avait des mots qu’il pourrait dire pour combler le vide. Au lieu de confort, Arisuin — avait fait à Shizuku une petite provocation.

« Eh bien, je te laisse tranquille si c’est ce que tu veux, mais… tout bien considéré, je suis un peu surprise que tu acceptes si facilement Stella-san, » déclara Arisuin.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda Shizuku.

« Stella-san te convient-elle comme épouse de ton précieux frère ? » demanda Arisuin.

« … Onii-sama l’a choisie, » face au ton quelque peu moqueur d’Arisuin, Shizuku répondit d’une voix qui ne cachait pas sa morosité.

Le fait qu’elle ait elle-même reconnu la partenaire choisie par son frère n’avait pas d’importance. Mais face à la réponse de Shizuku, Arisuin avait souri avec une ruse mal cachée.

« Oh mon Dieu ? Je me demande si c’est assez ? » se demanda Arisuin à voix haute.

Shizuku ne semblait pas comprendre, alors il continua.

« Si l’amour mutuel finissait toujours par des mariages heureux, y aurait-il des divorces ? » demanda Arisuin.

« Qu’est-ce que tu dis ? » demanda Shizuku.

Le ton profondément précis d’Arisuin indiquait-il quelque chose de curieux ? Shizuku retourna tout son corps pour demander à Arisuin, et il répondit.

« Beaucoup de gens s’aiment aveuglément, et ceux qui s’aiment n’ont généralement pas les idées claires sur les défauts de leur partenaire, n’est-ce pas ? Et c’est d’autant le cas pour Ikki, qui a eu une vie assez dure pour que son bon sens soit déformé et qu’il fasse trop confiance aux autres, non ? Je me demande si Stella-chan est faite pour être son épouse. Peut-elle nettoyer et s’occuper de la maison ? Peut-elle préparer ses repas correctement ? Pour juger ces questions… plutôt que la personne elle-même, le rôle ne serait-il pas mieux assumé par quelqu’un de plus objectif, comme une belle-mère… ou un parent de sang ? » demanda Arisuin.

Les paroles d’Arisuin étaient à moitié sincères, à moitié trompeuses. Ce qu’il pensait personnellement, c’était que les gens en question avaient déjà assez de problèmes et ils subissaient déjà assez d’aversion de certains. Il n’aimait pas trop les commentaires des curieux qui regardaient une telle relation, et en plus, la situation d’Ikki et de Stella en était une où Stella avait la plus grande latitude pour choisir. Après tout, le clan Kurogane était une famille célèbre au Japon, mais elle était une princesse. Mais Arisuin avait délibérément évité de dire cela pour Shizuku. Le rôle qu’il lui avait suggéré était tout ce qu’elle pouvait faire pour son frère bien-aimé, et il sentait qu’elle en avait besoin pour s’y accrocher en ce moment.

« … C’est vrai, » déclara Shizuku.

Le cœur de Shizuku s’enflamma devant les mots d’Arisuin. La brume sur ses yeux s’était dissipée, remplacée par une lueur d’émeraude.

« C’est vrai, c’est vrai ! Tu as tout à fait raison ! » cria Shizuku.

C’était en effet le devoir d’une parente de sang, et seule Shizuku qui aimait Ikki du fond de son cœur pouvait l’accomplir. Son autre frère capricieux et son père méprisant étaient hors de question. Elle-même… si elle ne l’avait pas fait elle-même… ! Pour son frère !

« Je dois m’assurer que Stella-san puisse rendre Onii-sama heureux ! » déclara Shizuku.

Shizuku avait bondi comme si elle allait s’envoler. Ses yeux brillaient de force et son visage rayonnait de vitalité. Non seulement elle n’avait pas à abandonner son frère, mais elle pouvait agir pour lui.

« Merci, Alice ! Maintenant, je sais quoi faire ! » déclara Shizuku.

« Tu es de bonne humeur, et c’est le plus important, » répondit Arisuin.

Arisuin avait souri avec soulagement. Eh bien, c’était une restauration temporaire, puisque le fait que ces deux-là étaient un couple maintenant ne changerait pas, mais si Shizuku pouvait le faire et trouver une acceptation quant au choix de Stella… son cœur pourrait s’alléger un peu. Arisuin avait prié pour que quelque chose comme ça arrive. Bien sûr, cela pourrait causer des ennuis à Stella, mais c’était pour la jeune fille qui serait sa future belle-sœur, alors elle devrait être prête à s’impliquer et à aider.

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