Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début
Partie 10
« Huit… »
La voix de l’arbitre avait tremblé pendant qu’Ikki, avec un grognement comme s’il sortait du lit, sautait du haut des sièges du public, passait la cloison cassée, revenait sur le ring.
« Quoi ! Quoi !? Kurogane se tient au chiffre 8 du décompte comme si rien ne s’était passé. Il est de retour dans le combat, et avec une telle légèreté, comme s’il n’avait pas été blessé malgré une attaque aussi brutale !? Comment est-ce possible !? » s’écria Iida.
L’animatrice Iida avait parlé avec confusion et incrédulité. En revanche, la commentatrice Yaotome avait parlé avec compréhension.
« En fait, il est plus ou moins intact, » déclara-t-elle.
« Même si cet écrasement a creusé un chemin dans le béton !? » s’écria Iida.
Yaotome hocha la tête. « Oui, et c’est pour ça qu’il va bien. Un chevalier normal se serait écrasé avec des dégâts mortels, mais le concurrent Ikki a fait exprès de rouler de façon si voyante, dispersant dans le sol l’énergie qui normalement aurait dû détruire son corps. »
Toute la déformation de la barrière et de l’escalier aurait dû affecter le corps d’Ikki, mais Ikki avait habilement déplacé son poids pour disperser l’énergie cinétique et ainsi endommager son environnement.
« Par conséquent, les dommages causés par l’attaque de tout à l’heure étaient plus faibles qu’il n’y paraît, » déclara Yaotome.
« Est-ce que ce genre de chose est possible… ! » s’écria Iida.
« En théorie, c’est plus proche d’une chute de judo que d’une technique à l’épée, une compétence physique de base que les non-Blazers peuvent aussi utiliser. Bien sûr, il est extrêmement difficile d’éviter de tels dommages. Seul le concurrent Ikki, avec son excellence suprême en capacité physique et en arts martiaux, peut le faire aussi efficacement, » déclara Yaotome.
Et après avoir échappé à ces dégâts, Ikki avait utilisé le compte à rebours pour reprendre son souffle, se rétablissant pendant un peu plus longtemps.
« I-Incroyable… ! » s’exclama Iida.
La voix d’Iida était emplie d’admiration pour cet homme si jeune qu’il aurait pu être le fils d’Iida. Admiration non pas pour le talent d’Ikki, mais pour la volonté d’Ikki qui n’avait même pas faibli un peu malgré la situation.
« Quel esprit combatif ! Alors que tout le monde pensait que le match avait été décidé par la force écrasante de la Caricature Pourpre, le concurrent Kurogane n’a pas du tout abandonné ! Il suit le rythme, d’une façon ou d’une autre ! » déclara Iida.
Mais c’est tout ce qu’il peut faire, pensa Yaotome.
Assise à côté d’Iida et louant Ikki, Yaotome analysa la situation de manière plus rationnelle. Peu importe à quel point Ikki pouvait se battre, ou à quel point la volonté d’Ikki était forte, est-ce que ça comptait ? Avec son atout Ittou Shura, ce serait différent, mais comme Ikki ne pouvait pas utiliser cette technique, l’écart entre lui et l’épéiste dessinée par Sara Bloodlily ne pouvait être comblé avec seulement le courage et la volonté. Il n’était pas plus près de la victoire. Ikki avait dépensé son pouvoir magique limité sur cet échange et avait été repoussé, tandis que Sara n’avait pas été blessée une seule fois dans ce match. En fait, Ikki n’avait même pas réussi à endommager la fausse Edelweiss. Franchement, la différence était injustement grande.
Je ne pense pas que cela devrait continuer, pensa Yaotome.
L’arbitre était d’accord. « Concurrent Kurogane… allez-vous… continuer ? »
Ikki avait ri amèrement, sachant à quel point ces mots étaient inquiétants. Perdre contre cette adversaire ne serait pas une honte. Personne ne le critiquerait. Mais la réponse d’Ikki était simplement…
« Bien sûr, » répondit Ikki.
Il n’avait pas reculé. Était-ce par entêtement ? Non. En fait, Ikki n’avait aucune raison de battre en retraite.
« Je connais les limites de la fausse, » déclara Ikki.