Rakudai Kishi no Cavalry – Tome 6 – Chapitre 6 – Partie 9

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Chapitre 6 : La fin de la première bataille

Partie 9

L’arrivée de ce tiers était comme un seau d’eau froide jeté par-dessus leur tête : séparant de force leurs corps et leurs pensées liés, ils s’enfuirent, chacun dans un coin du lit. Leur excitation s’était refroidie, pour être remplacée par un embarras brûlant. Qu’est-ce qu’ils faisaient ? Qu’auraient-ils fait ? Que se serait-il passé si la sonnette n’avait pas sonné ? Rien que d’y penser, cela leur avait fait ressentir une crise.

« Haha… est-ce le bon moment… ou le mauvais moment ? » demanda Ikki. 

« Oui, c’est exactement ça, n’est-ce pas ? … Oho-ho-hohohoho, » répondit Stella.

Après s’être séparée d’Ikki, Stella referma sa robe au point où elle semblait porter un corset alors qu’elle détournait son regard rougi, son ton était contre nature. C’était comme si elle essayait de récupérer sa dérive dans ce ton. Tout à fait futile — mais cela dit, il avait lui aussi été pris dans cette atmosphère. Il n’avait rien qu’il pouvait lui reprocher qui ne s’appliquerait pas aussi à lui.

« En tout cas, on va se calmer un peu. Après tout, il y a quelqu’un ici, » déclara Ikki.

« O-Oui. C’est bien, » déclara Stella.

En descendant du lit, Ikki s’approcha de l’entrée. En cours de route, il s’était massé la poitrine.

Ce n’est pas passé loin… !

S’ils avaient laissé les choses aller dans cette direction, cela aurait été mauvais. C’était pathétique, d’avoir promis de ne pas déshonorer les parents de Stella. Il n’aurait pas pensé qu’il se serait si facilement laissé influencé par les circonstances —, mais, eh bien, ça aurait été bizarre s’il n’avait pas eu de réactions face à Stella quand elle avait été comme ça.

Quoi que ce soit, ce visiteur l’avait sauvé. Il avait raison de l’accueillir. C’était pour le mieux qu’ils ne soient plus seuls tous les deux. Les choses étaient trop gênantes.

Mais qui viendrait dans sa chambre à cette heure-ci ? Se demandant ça, il avait ouvert la porte — .

« Bonsoir, puis-je vous demander qui c’est ? » demanda Ikki.

« Bonsoir, comme promis, je suis venu te peindre nu, » répliqua une voix de l’autre côté.

*Bam !*

En claquant la porte entrouverte, il l’avait verrouillée avec célérité.

« Ikki ? Que s’est-il passé ? » demanda Stella.

« C’est du porte-à-porte, » répondit Ikki.

« Mais on est à l’hôtel ! » s’exclama Stella.

Bien qu’elle ne pouvait pas la voir, bloquée par le dos d’Ikki, la personne à l’extérieur n’était pas un vendeur en costume, mais une blonde aux cheveux indisciplinés, vêtue d’un tablier nu — Sara Bloodlily de l’Académie Akatsuki. Il semblait avoir attiré son attention lors de l’attaque contre Hagun, et c’est ainsi qu’elle l’avait accosté lors de la soirée sociale organisée pour les concurrents au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée afin de l’obtenir comme modèle nu pour son travail. Et d’une certaine façon, on aurait dit qu’elle ne plaisantait pas. Il ne pouvait pas accueillir une telle invitée. Il ne voulait pas poser nu. Alors même qu’il se pressait désespérément contre la poignée de la porte, se demandant comment il pouvait se sortir de cette situation — .

« Désolée de te déranger, » déclara Sara.

Le mur à côté de lui s’était ouvert, et Sara entra.

« Eh ? Eeeeh ! D’où venez-vous ? » demanda Ikki.

« Du mur, » répondit Sara.

« Non, je peux le voir. Pourquoi cela s’est-il ouvert ? » demanda Ikki.

« Il y avait un bouton dessus, » répondit Sara.

En effet, il y en avait un de l’autre côté du mur.

Il ne savait même pas qu’une telle chose était là.

« Comment est-ce possible ? » demanda Ikki.

Elle avait utilisé un pouvoir, et il n’avait aucun doute là-dessus.

« Je ne sais pas quel pouvoir vous avez utilisé là-bas… mais pourquoi vous accrochez-vous à moi comme ça ? » demanda Ikki.

« Je viens de le dire. Comme convenu, je suis là pour te peindre nu, » répondit Sara.

Sara avait parlé sans la moindre hésitation. Elle l’avait regardé droit dans les yeux. Elle était sérieuse à ce sujet. Il avait refusé, lui aussi.

« Mais je ne me souviens pas avoir accepté d’être peint par vous…, » répliqua Ikki.

« Eh bien, j’ai promis de te peindre, » répliqua Sara.

« Ce n’est pas une promesse ! On n’a pas fait de pacte ! C’est juste vous qui avez décidé de ça ! » s’écria Ikki.

« … Tu es étonnamment têtu. Alors, on n’y peut rien. Dans ce cas —, » déclara Sara.

« Allez-vous abandonner ? » demanda Ikki.

« Je ferai des compromis, je me déshabillerai aussi, » déclara Sara.

« Non ! Ce n’est pas le genre de compromis que je veux ! J’ai dit que je ne voulais pas, alors abandonnez et repartez ! » répliqua Ikki.

« Je ne peux pas, » répondit Sara.

Ils n’étaient même pas sur la même longueur d’onde. Sara n’avait pas reculé, et s’était même rapprochée de lui.

« … Je ne peux avoir personne d’autre que toi. Depuis que je t’ai touché ce jour-là, je n’ai pensé qu’à toi et à personne d’autre. Tu es le seul à pouvoir me satisfaire maintenant, alors prends-en la responsabilité, » déclara Sara.

 

 

En prononçant ces mots dangereux, elle avait glissé sa silhouette à moitié nue contre sa poitrine.

« S-Sara-san, faites attention à ce que vous dites ! » s’écria Ikki.

Le sang avait semblé sortir hors de son visage quand la main de Stella s’était posée sur son épaule. Il se retourna pour la voir sourire comme un démon, avec une veine lancinante menaçant d’éclater sur son front.

« Oh, Ikki ? Je me demande de quoi il s’agit. Pourquoi cette nympho d’Akatsuki est-elle là pour te voir ? » demanda Stella. « Et tout ça sur le strip-tease, ou pas de strip-tease et tout le reste… il semble que vous soyez devenus très proches tous les deux pendant que je n’étais pas là, hein ? »

« Euh, non, Stella… ! Calme-toi. Calme-toi un peu. C’est un terrible malentendu, » déclara Ikki.

« Hehehehe. Qu’est-ce que tu racontes ? Il n’y a pas de malentendus, c’est le dixième étage, » répliqua Stella.

C’est mauvais, elle est trop énervée ! Son sang lui était monté à la tête et donc aucune de ses paroles ne passait. Laissant de côté l’état vestimentaire de Sara, Stella était du genre à laisser passer certaines choses quand c’était la sœur d’Ikki, Shizuku, qui le faisait. Mais il n’était pas question qu’elle se taise si une inconnue venait chez son amoureux sous ses yeux. Il devait être franc avec elle. Il devait lui montrer qu’il n’avait rien fait de répréhensible.

« Nous ne sommes pas du tout proches. C’est juste que pendant la fête à laquelle tu n’as pas assisté… elle a dit qu’elle voulait que je sois son modèle nu, » expliqua Ikki.

« Eh — modèle n-n-n-n-n-n-n-nu !? Ce n’est pas possible ! Certainement pas alors même que je ne t’ai pas encore vu nu ! » s’écria Stella.

« Est-ce ça le problème !? » demanda Ikki.

« Ça l’est ! Quoi que ce soit, je ne le permettrai pas ! Tu es rejetée totalement ! Et combien de temps vas-tu t’accrocher à lui, nympho !? Lâche-moi ça ! » déclara Stella.

Rugissant de colère, elle arracha Sara d’Ikki avant de la repousser. Ayant vu son équilibre rompu, Sara avait atterri au fond du lit la tête la première, d’où elle avait fusillé du regard Stella.

« Pourquoi peux-tu refuser, princesse cramoisie ? Ce ne sont pas tes affaires, » déclara Sara.

« Cela me concerne directement ! Je suis la petite amie d’Ikki ! » déclara Stella.

« Alors c’est bon. Je n’ai pas l’intention de devenir sa petite amie. Tu peux avoir son cœur. Je suis là pour son corps, » déclara Sara.

« Son corps est aussi à moi…, » déclara Stella.

« Hein ? » s’exclama Ikki.

« Quoi qu’il en soit, tout ce discours de “modèle nu” ressemble à ce que dirait un artiste. Mais tu n’as pas encore prouvé que tu en êtes une ! Pour ce que j’en sais, tu veux juste voir son corps nu parce que tu es une perverse ! » s’écria Stella.

L’expression de Sara s’était assombrie alors de façon significative, comme si la remise en question de son statut d’artiste était une atteinte à sa fierté.

« Si tu doutes de mes références, permets-moi de me présenter officiellement. En tant que dame de la famille impériale du Vermillon, tu devrais connaître ce nom, » déclara Sara.

Sortant un bloc-notes venant de son jean, Sara avait écrit quelque chose dessus avant de le remettre à Stella.

« C’est le pseudonyme que je préfère qu’on appelle, » déclara Sara.

« Un pseudonyme ? … Hein ? Eeeeehhhhh !? » s’exclama Stella.

Le visage de Stella fut immédiatement teinté par le choc. Il y avait une sorte de signature inconnue inscrite sur le bloc-notes, et elle semblait le connaître.

« C’est… c’est Mario Rosso ! » s’exclama Stella.

« Eh, qui est-ce ? On dirait un personnage de One Piece…, » déclara Ikki.

« C’est l’artiste le plus célèbre au monde en ce moment. Si je me souviens bien, le prix le plus élevé que l’une de ses œuvres pourrait rapporter et de plus d’un milliard, » déclara Stella.

« En yen !? » demanda Ikki.

« Non, en dollars américains. Et vu que Mario est connu pour être un reclus misanthrope, je ne l’ai jamais vu, » déclara Stella.

« Comme tu n’as jamais vu cette personne, ne pourrait-elle pas être une impostrice ? » demanda Ikki.

« C’est impossible. Cette signature, c’est du sérieux, » répondit Stella. « Nous avons une des peintures de Mario dans notre salle à manger à Vermillion, et la signature est identique à celle-ci. Cette peinture m’a fait une magnifique impression, je m’en souviens. Dire que “Mario” était quelqu’un qui vivait dans les bas-fonds… Je suppose que cela explique pourquoi tous ces gens qui ont essayé de chercher “sa” véritable identité ont disparu sans laisser de trace… très bien, j’ai compris. »

« C’est bien que tu le comprennes. Je ne suis pas une perverse. Je veux simplement mettre la forme vaillante de mon homme idéal — le roi de l’épée sans couronne — en tant qu’art de mes propres mains, c’est tout, » répondit Sara.

Comme si elle disait « alors, ne te mets pas en travers de mon chemin », elle s’était approchée d’Ikki. Mais Stella se tenait fermement entre les deux.

« … C’est vrai que je comprends que tu sois une artiste de premier ordre, et pour être honnête, je m’intéresse à la façon dont Mario Rosso décrirait Ikki, mais cela n’a rien à voir avec cela. Ce qui est plus important, c’est qu’Ikki ne veut pas, donc je ne le permettrai pas ! » déclara Stella.

« Stella… ! » murmura Ikki.

Comme c’était réconfortant d’avoir son amoureuse comme elle. Il était perdu quand elle l’avait mal compris, mais Dieu merci, elle s’était finalement calmée. Si les deux amoureux refusaient ensemble, Sara n’aurait sûrement pas d’autre choix que de reculer.

Juste au moment où il était sur le point de pousser un soupir de soulagement — .

« Si tu ne te mets pas en travers de mon chemin, alors je promets de faire un portrait de vous deux pour être accroché sur les murs du palais Vermillion, pour vous souhaiter du bonheur pour le restant de vos jours — avec toi comme mariée, et lui comme époux, » déclara Sara.

« … Ikki. Pourquoi ne pas faire dessiner ce portrait pour commémorer ton passage au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ? » demanda Stella.

« Tu as été achetée si facilement !? » s’écria Ikki.

« C’est très bien. C’est juste de l’art, il n’y a pas besoin d’être embarrassé… ! » déclara Stella.

« Tu plaisantes, n’est-ce pas !? » s’écria Ikki.

Deux contre un. C’était mauvais. Très mauvais. En un éclair, il s’était enfui de la pièce.

« Eh, Ikki, attends ! » cria Stella.

« Le modèle de toute une vie… Je ne te laisserai pas partir ! » cria Sara.

De toutes ses forces, il s’enfuit, fuyant ses deux poursuivantes.

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