Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 9 – Histoire Annexe – Partie 2

***

Histoire Annexe : Noel Kruege

Partie 2

« Noel Kruege. J’ai entendu parler de ce qui s’est passé à la halte routière. »

Dès que Noel était arrivé à l’auberge, Adélina Moska, l’un des professeurs de l’Académie venue enquêter sur le nouveau donjon de Maalt, l’avait salué. Il trouvait qu’elle avait un sens de l’ouïe fâcheux, mais la dispute avait attiré une grande foule. Et comme d’autres étudiants étaient là aussi, il aurait été étrange qu’elle n’entende pas.

Noel n’avait pas discuté et avait simplement expliqué ce qui s’était passé. L’expression d’Adélina, qui était rigide lorsqu’il avait commencé, s’était progressivement adoucie.

Les traits de son visage avaient toujours été un peu durs, et la plupart des gens décrivaient son comportement général comme glacial. Même avec son expression habituelle, elle était loin d’être douce. Elle était donc la professeur idéale pour diriger les élèves lors de cette sortie. Aucun n’était prêt à désobéir à ses instructions ou à lui répondre en face. Elle était également l’un des mages les plus compétents de la faculté de l’Académie. Les étudiants n’avaient que peu de chances contre elle si elle décidait de leur mettre la pression.

« Je vois. Je comprends maintenant ce qui s’est passé. Si c’est le cas, alors j’ai eu tort de vous réprimander. Cependant, à l’avenir, dans ce genre de situation, n’essayez pas de régler les choses par vous-même et contactez d’abord la faculté. Ce serait la meilleure solution. »

« J’ai envisagé cette option, » dit Noel, « mais il y avait quelque chose de… suspect dans le comportement du marchand. Je craignais qu’il ne s’échappe. C’est pourquoi j’ai décidé que le confronter moi-même était le meilleur choix. »

Adélina avait secoué la tête. « Il n’y aurait rien eu de mal à le laisser s’échapper. »

« Hein ? »

« Noel, la chose la plus importante à considérer est votre sécurité personnelle. Si ce marchand a des gens puissants qui le soutiennent, alors même vous, l’héritier d’un comté, ne pouvez pas sortir indemne d’un tel conflit. Si c’est l’alternative au fait de le laisser s’échapper, alors il vaut mieux le laisser partir. Je comprends que même si vous n’êtes pas aussi… têtu qu’Élise en matière d’éthique, il vous sera difficile de faire ce choix. Mais rappelez-vous, vous êtes toujours un étudiant. Tant que vous êtes à l’Académie, c’est le travail de la faculté de vous protéger. Comprenez-vous ce que je dis ? »

« Que… Oui, je le sais ! »

Noel était un peu irrité qu’elle vienne de le comparer à Élise, mais il réalisa que son besoin de justice avait été la force motrice de son comportement. Il avait agi de cette façon parce qu’il avait senti que quelque chose devait être fait pour les marchands. Mais après qu’Adélina lui ait fait remarquer que le laisser partir était une option, Noel avait reconnu qu’elle avait raison.

« Alors, c’est tout ce que je demande. Je vais terminer ma leçon ici. Cependant, en tant que membres de l’Académie, nous devons remercier officiellement la mage qui vous a aidé. »

« Je n’ai pas eu l’occasion de lui demander son nom ou son adresse. »

« Je vois. Mais comme elle était une mage si douée que vous ne pouviez pas vous permettre de lui désobéir, je suis sûre qu’elle va réapparaître en creusant un peu. Maintenant, Noel, allez-vous reposer. Nous commençons l’enquête sur le donjon demain. N’oubliez pas de vous préparer avec les autres élèves de votre équipe. »

Sa réprimande maintenant terminée, Adélina était retournée dans le hall de l’auberge. C’est là qu’elle avait attendu Noel.

Comme on pouvait voir tous ceux qui entraient dans l’auberge depuis le hall, les professeurs de l’Académie se relayaient là pour attendre l’arrivée des élèves. Ils attendaient probablement aussi de réprimander les élèves qui s’étaient mal comportés d’une manière ou d’une autre — comme Noel.

Alors que Noel se dirigeait vers la chambre qui lui avait été assignée, il ressentait une légère satisfaction à l’idée qu’Élise serait la prochaine à affronter cette épreuve. Peut-être avait-il une personnalité légèrement tordue.

◆◇◆◇◆

« Ah, te voilà, mon ami ! »

Le clic de la porte qui s’ouvrait apporta l’accueil exagéré de son camarade de l’Académie, Pierpaolo Blanca. Il avait été désigné pour être le colocataire de Noel pour cette sortie.

Ceux qui rencontraient Pierpaolo pour la première fois le considéraient comme un jeune homme étrange, longiligne, à l’attitude grandiose, voire insolente. Noel avait pensé la même chose lorsqu’il l’avait rencontré pour la première fois, mais à présent, il s’était habitué depuis longtemps aux excentricités de Pierpaolo.

Bien que l’apparence de Pierpaolo ne le suggère pas, son père était un noble avec un titre approprié. La famille Blanca, une famille de vicomtes, était riche et engagée dans le commerce. Pierpaolo était le fils aîné, et bien qu’il ne soit pas aussi doué que Noel ou Élise, il était l’un des meilleurs élèves de l’Académie.

Comme il venait d’une famille noble, Pierpaolo hériterait un jour du titre de sa famille. Noel trouvait un peu étrange qu’il soit un jour un collègue noble, mais la plupart des nobles étaient excentriques à leur manière. Les nobles de Yaaran en particulier étaient connus pour être plus bizarres que leurs homologues d’ailleurs.

Avec un soupir exaspéré, Noel demanda : « Alors ? Comment vont tes efforts ? Est-ce qu’il semble que les choses vont se dérouler sans encombre ? »

Pierpaolo hocha vigoureusement la tête. « On dirait qu’on va s’en sortir. Pour que des gens comme nous puissent entrer dans un donjon, il faut d’abord s’assurer la présence d’aventuriers. Nous pouvons utiliser la magie nous-mêmes, mais notre force et notre précision ne sont rien comparées à ceux qui gagnent leur pain quotidien en plongeant dans les donjons. De plus, nous ne sommes pas là pour nous battre. Nous devons faire ce que nous pouvons pour éviter de gaspiller notre énergie. N’est-ce pas, mon frère ? »

« Oui. Cela aura un impact sur nos notes à l’Académie. Je ne peux pas me permettre de perdre contre Élise. »

« Hm ? S’est-il passé quelque chose ? » demanda Pierpaolo en inclinant la tête. De toute évidence, il avait trouvé la soudaine touche d’enthousiasme dans le ton de Noel digne d’intérêt.

Noel avait décidé d’expliquer ce qui s’était passé à l’arrêt de calèche. Une fois qu’il eut terminé, Pierpaolo se tint le ventre et éclata de rire.

« Aha ha ha ! C’est la première chose que tu fais en arrivant ici ! ? Ils ont tellement insisté pour ne pas causer de problèmes, et pourtant tu es là à faire ça ! Bien que, étant donné les circonstances, je suppose que tu n’avais pas vraiment le choix. Mais hein, endommager la robe juste en la touchant, hein ? »

Noel pinça les lèvres et croisa les bras, mais il ne se plaignit pas. Pierpaolo était le rare élève de l’Académie qui pouvait parler à Noel sans aucun artifice, et Noel l’écoutait simplement. En bref, il était le seul ami de Noel parmi ses camarades de classe.

La plupart des gens voyaient Noel comme quelqu’un qui méprisait ceux qui n’étaient pas particulièrement doués. Il n’avait jamais eu l’intention de traiter les gens de cette façon, mais il était difficile pour lui de changer cette perception maintenant.

Le seul étudiant qui interagissait avec Noel comme un égal était Pierpaolo. Ce n’est pas parce que Noel était particulièrement modeste ou réservé avec lui. C’est simplement que Pierpaolo était beaucoup plus flamboyant et effronté que les autres élèves. Et en vérité, Noel acceptait généralement Pierpaolo comme un égal. Noel avait de meilleures notes, mais Pierpaolo avait de drôles d’informations et un bon flair pour les ragots. Ou peut-être avait-il une intuition plus aiguisée. C’était quelque chose dont Noel savait qu’il manquait, donc il pensait que c’était digne d’admiration.

« Un alchimiste compétent peut-il vraiment voir les enchantements brisés juste en touchant un objet ? » demanda Pierpaolo en pensant au mage que Noel avait mentionné.

Noel secoua la tête. « On dirait bien qu’elle le pouvait vu que toutes ses observations étaient correctes. Elle a même obtenu que le marchand s’excuse. Il va payer pour les dégâts. »

« Le marchand devait avoir quelque chose à cacher. C’est bien. Mais la mage… »

« Tu t’intéresses tant que ça à elle ? » demanda Noel.

« Eh bien, elle est assez forte pour t’effrayer, non ? »

« Je n’avais pas peur d’elle ! »

« Tu étais totalement effrayé. Et c’est une alchimiste qui a compris la composition de la robe de l’Académie d’un seul coup d’œil, non ? Ça semble un peu commode pour quelqu’un d’aussi compétent de se trouver par hasard là où tu te trouvais. »

« Penses-tu qu’il y a un tour de passe-passe ici ? »

C’était impossible. La situation était un accident complet, et il n’y avait aucun moyen pour quiconque de la mettre en scène à l’avance.

« Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. C’est juste que, qu’est-ce que quelqu’un comme ça fait dans cette ville paumée ? Je ne peux pas penser à de bonnes raisons. »

« Alors… elle est ici pour enquêter sur le donjon ? D’une organisation autre que la Tour ou l’Académie, je veux dire. »

« C’est ce que je pense, » dit Pierpaolo en hochant la tête. « Elle pourrait même être d’un autre pays. Ce n’est pas non plus quelque chose qui se limite à elle. Les donjons nouvellement formés n’apparaissent peut-être qu’une fois par décennie, voire par siècle. Nous n’avons aucune idée du genre de personnes qui vivent dans cette ville. Mieux vaut faire attention à soi. »

Pierpaolo avait seulement voulu dire qu’ils devaient être prudents de peur que d’autres personnes venues enquêter dans le donjon ne volent leurs découvertes. Et son argument était valable. Néanmoins, puisque Noel avait une dette envers cette mage, il avait décidé d’ignorer la suspicion injuste de Pierpaolo.

« Je comprends ce que tu dis, mais elle a dit qu’elle était maaltesienne. Sa présence n’était qu’une coïncidence. »

« Vraiment ? Eh bien, peut-être que je suis juste paranoïaque. Après tout, c’est un nouveau donjon. Il pourrait très bien contenir la découverte du siècle ! »

Noel savait que Pierpaolo plaisantait. Même s’il y avait quelque chose de ce genre à trouver, l’un des professeurs de l’Académie ou un chercheur de la Tour le trouverait. Les étudiants comme Noel et Pierpaolo étaient essentiellement des coursiers pour ces personnes, rassemblant de petites informations détaillées qui pouvaient glaner dans la ville. Cependant, cela n’éliminait pas entièrement la possibilité qu’ils trouvent quelque chose.

« Nous devrons nous en remettre à ta chance pour cela. Il semble que je n’aie pas beaucoup de chance ici, » murmura Noel, provoquant un nouvel éclat de rire de Pierpaolo.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre

Laisser un commentaire