Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 9 – Chapitre 5 – Partie 1

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Chapitre 5 : Une demande de la Guilde

Partie 1

« Je suppose qu’il est temps que je reprenne mon vrai travail, » avais-je dit environ trois jours après l’incident à l’arrêt de calèche.

J’avais participé à la récente émeute dans toute la ville — appelée en plaisantant la Grande Émeute Maaltesienne ou l’Affaire du Donjon Maaltesien — et ces derniers jours, j’avais récupéré de l’épuisement émotionnel après tout ce grabuge. Physiquement, je me sentais bien. Je ne savais toujours pas comment mon corps fonctionnait, mais comme j’étais mort-vivant, je ne me sentais jamais si fatigué. Malgré tout, j’avais envie de me reposer un peu, c’est pourquoi j’avais passé un peu de temps à me détendre.

Le truc, c’est que j’avais toujours été un travailleur acharné. Même quand j’étais humain, je n’avais jamais pris de vraies vacances. Alors ces trois jours d’oisiveté me donnaient envie de sortir et de faire quelque chose. Sans compter que je commençais à me sentir étrangement coupable de ne rien faire, même si personne ne me poussait à le faire. Peut-être que j’étais juste un bourreau de travail. C’était mieux que de ne pas travailler du tout, non ?

Ce n’est pas comme si je n’avais rien fait ces trois derniers jours. Je m’étais entraîné un peu avec Rina. Je veux dire, les aventuriers actifs devaient faire un peu d’exercice. Si vous ne faisiez rien du tout, il fallait quelques jours à votre corps pour se réadapter aux combats. Mais encore une fois, avais-je vraiment besoin de faire ça alors que je n’étais plus humain ? Honnêtement, je n’étais pas sûr que mon corps ait encore des aspects humains comme ceux-là. Peut-être devais-je le tester à un moment donné.

« Ton travail actuel ? Je dirais que tu as fait beaucoup de travail d’aventurier pendant les récents événements, donc tu n’as pas besoin de te pousser, » dit Lorraine en prenant son petit-déjeuner.

Je suppose qu’elle avait raison. Puisque la guilde traitait cet incident comme un travail d’urgence, je travaillais techniquement tout le temps.

« C’est vrai, mais les gens de la Tour sont arrivés hier, non ? Je veux vérifier et voir comment ça se passe à la guilde. Après tout, je suis sûr que les gens de la Tour ont l’intention de faire des explorations dans le donjon. »

« Ah, c’est vrai. Les gens de la Tour vont aller à la guilde pour chercher des aventuriers, comme l’ont fait ceux de l’Académie. J’ai entendu dire que les choses sont assez difficiles là-bas depuis l’arrivée de l’Académie. Mieux vaut être prudent. »

« Tu crois ? » avais-je demandé.

« Oui. L’entourage de l’Académie est principalement composé d’étudiants, donc leur objectif est d’assurer la sécurité des étudiants. Ils ne seront probablement pas très préoccupants, mais la Tour, c’est une autre histoire. Peu importe le pays d’où ils viennent, ils se concentrent sur leurs recherches et rien d’autre. Non pas que je puisse les critiquer pour ça. Je ne suis pas différente. Mais je suis sûre qu’il y aura des frictions entre eux et les aventuriers. »

Je m’étais inquiété de la même chose et j’avais pensé à visiter la guilde. Les deux camps étaient composés d’adultes, ils ne se battraient pas au hasard. Mais espérer qu’il n’y ait aucun conflit, c’était un peu trop demander, vu la différence entre les chercheurs et les aventuriers.

Les aventuriers étaient généralement des gens rudes et difficiles qui avaient gravi les échelons de la hiérarchie par la force et la persévérance. Les membres de la Tour étaient, pour le meilleur et pour le pire, les quelques privilégiés qui n’avaient pas vraiment l’habitude de se frotter à la société ordinaire. Ce n’est pas le cas de tout le monde, mais les gens se conformaient souvent aux stéréotypes. J’avais presque peur d’imaginer ce qui se passait à la guilde en ce moment.

« Ils ne se battront pas en duel à mort ou autre. Détends-toi. Ce ne sera pas si terrible que ça, » dit Lorraine en riant.

 

◆◇◆◇◆

« C’est quoi ce bordel ? Veux-tu répéter ça !? »

« Je le répéterai autant de fois que nécessaire ! Vous, les aventuriers, êtes responsables de l’échec de notre expédition d’hier ! La guilde nous avait dit que vous étiez fiables, mais pour en arriver là ? Notre contrat est rompu ! Résilié ! »

Des cris de colère avaient retenti dans le hall de la guilde. Il semblerait qu’une bagarre mortelle allait éclater d’une seconde à l’autre.

« C’est… pire que prévu, » avais-je murmuré presque dès que j’avais franchi la porte.

Sheila avait remarqué mon arrivée et s’était approchée.

« Il n’y a pas grand-chose à faire. C’est comme ça depuis que les gens de la Tour sont arrivés. Ceux qui crient là-bas sont tout aussi fautifs, ils finiront bien par se calmer. »

« Es-tu sûre qu’on n’a pas besoin de les arrêter ? » J’avais demandé, même si ce n’était encore qu’une prise de bec verbale.

« La plupart du temps…, » dit Sheila sans grande conviction.

Nous avions regardé la dispute pendant un moment, et lentement, le match de cris avait atteint sa conclusion.

« Non, mes excuses. Je suis allé trop loin. J’étais en colère parce que nous n’avons pas beaucoup avancé dans nos enquêtes. Vous vous êtes bien débrouillés hier. »

« Je suis aussi allé trop loin. C’est notre faute si l’un de vous a été blessé. Est-ce qu’il va mieux maintenant ? »

« Oui. Il a reçu de la magie de guérison, donc il devrait aller mieux après une journée de repos. »

Heureusement, la dispute s’était terminée à l’amiable.

« Mais si c’est comme ça tous les jours, ça doit être dur à gérer, non ? »

Sheila acquiesça. « Le maître de guilde en particulier s’est frotté les tempes toute la semaine. »

« Wolf ? Vraiment ? »

Faire fonctionner la guilde dans son état actuel donnerait à n’importe qui un mal de tête. Non seulement les employés devaient s’occuper des divers travaux liés aux donjons, mais ils devaient aussi gérer toutes les demandes de la Tour et de l’Académie. En tant que maître de guilde, Wolf avait dû travailler sans relâche depuis la dernière fois que je l’avais vu. Il pourrait se tuer à la tâche. S’il se retrouvait dans le même bateau que moi, peut-être que je pourrais lui apprendre comment gérer le fait d’être mort.

J’avais aperçu Wolf qui marmonnait pour lui-même en descendant les escaliers.

« D’accord, donc ceci… va ici, tandis que ceci… »

Il tenait d’innombrables feuilles de papier et de parchemin et semblait les trier en marchant. Je voulais lui dire de retourner à son bureau pour le faire, mais je m’étais dit qu’il était tellement occupé qu’il ne voulait pas que le temps qu’il passait à marcher soit gaspillé.

Wolf avait soudainement tourné la tête d’un côté à l’autre, étirant son cou. Son regard s’était posé sur moi. Ses yeux s’étaient illuminés… et j’avais eu un mauvais pressentiment au creux de l’estomac.

 

◆◇◆◇◆

« Yo, Rentt. Ça ne fait que quelques jours que je ne t’ai pas vue, mais j’ai l’impression que ça fait des semaines. »

Wolf s’avançait vers moi avec un sourire bien visible sur son visage. Il ressemblait à un maître de guilde qui, malgré son autorité et son importance, prenait le temps de s’enquérir d’un modeste aventurier de classe Bronze. Cependant, sous cette façade, il était un prédateur qui avait enfin trouvé sa proie. Un air d’intimidation émanait de lui.

« Je dois retourner au travail, » déclara Sheila et elle était partie.

De toute évidence, elle avait également remarqué l’aura prédatrice de Wolf et s’était immédiatement réfugiée dans son propre bureau. J’avais envie de me plaindre du manque de cœur avec lequel elle m’avait abandonné, mais étant donné que Wolf était son patron, elle s’était probablement dit que si elle restait, elle serait obligée d’essayer de me persuader elle aussi. Si c’était la raison de son départ, alors peut-être qu’elle était sage plutôt que sans cœur. Non, elle ne pouvait pas y penser si profondément.

« Peut-être que tu te sens comme ça parce que tu as regardé de la paperasse pendant si longtemps, » avais-je suggéré en jetant un coup d’œil à l’énorme pile de papiers dans les bras de Wolf. « Pourtant, tu as l’air très occupé. »

« Ouais, eh bien, la Tour et l’Académie semblent penser que la guilde est leur laquais. Le résultat est que j’ai une montagne de travail qui s’élève au-dessus de mon bureau. »

Si les gouvernements locaux — le pays ou les seigneurs régionaux — supervisaient les guildes d’aventuriers, celles-ci n’étaient pas des agences gouvernementales. Elles étaient plutôt des entités indépendantes. Les guildes avaient le potentiel de fonctionner comme une organisation armée opérant à l’échelle mondiale. C’est pourquoi les gouvernements locaux les réglementaient, afin d’éviter ce résultat. Ainsi, alors que les guildes étaient censées faire partie du même réseau, les informations étaient rarement partagées au niveau international.

Par exemple, si j’apportais ma carte d’aventurier à l’une des guildes d’aventuriers de l’Empire, le plus qu’ils sauraient de moi serait ce qui était écrit sur ma carte. J’en étais reconnaissant, car j’avais beaucoup de secrets, mais il ne fait aucun doute que cela dérangeait les responsables des guildes.

La plainte de Wolf, en substance, était qu’ils le traitaient comme un employé du gouvernement alors que son organisation ne faisait même pas partie du gouvernement.

« Désolé de te monopoliser quand tu es si occupé, oh, grand maître de guilde. Je ne voudrais pas ajouter à ta charge ici, alors je pense que je vais rentrer chez moi pour la journée… »

J’avais essayé de me retourner et de me diriger vers la sortie, mais un bras puissant m’avait attrapé par le poignet. Sa prise était si forte que même moi, avec ma force physique monstrueuse, je ne pouvais pas facilement résister. J’étais presque certain que Wolf avait menti en disant qu’il ne pouvait plus travailler comme aventurier.

Quand je m’étais retourné pour regarder, c’était Wolf qui tenait mon poignet. La paperasse qu’il tenait était maintenant jetée sur le sol. Je pouvais lire le désespoir sur les visages des employés de la guilde qui surgissaient de nulle part pour rassembler et réorganiser la pile de documents. Je ne savais pas si leurs expressions étaient dues à une acceptation résignée du comportement de Wolf ou à l’impact de leur emploi du temps actuel. C’était probablement les deux.

Les lèvres de Wolf s’étaient plissées en un sourire effrayant. « Tu ne t’attends pas à profiter d’un jour de congé dans ces circonstances, n’est-ce pas, Rentt ? Excuse-moi, employé de la guilde Rentt Vivie. »

Il n’avait pas besoin d’expliquer pourquoi il s’était corrigé. C’était évident. Je m’étais dit qu’il était inutile de résister, mais j’avais décidé d’essayer quand même.

« C’est toi qui m’as promis que je pourrais te refuser quand ce serait trop pour moi, » lui avais-je rappelé. Si j’avais accepté de devenir un employé de la guilde, c’était parce que Wolf avait dit qu’il ne me forcerait pas à travailler.

Wolf jeta un bref coup d’œil aux employés de la guilde qui l’entouraient avant de se tourner vers moi. « Regarde comme tes collègues sont surchargés de travail. N’est-ce pas le moment de montrer ton courage et de te porter volontaire pour les aider ? »

Lorsque j’avais regardé autour de moi, tous les employés me regardaient, soit au bord des larmes, soit avec une expression suppliante. Ils étaient tellement en phase que j’avais envie de leur demander s’ils étaient une troupe de théâtre. Ils faisaient en sorte qu’il soit très difficile de dire non.

« C’est parce que tu es tellement occupé que tu ne voudrais pas que quelqu’un comme moi, qui n’ai pas l’habitude du travail de bureau, vienne perturber ton rythme, n’est-ce pas ? »

J’avais lancé cette idée avec un espoir et une prière, mais Wolf avait simplement souri et dit : « Je vois. Alors j’ai juste besoin de te donner un travail que tu as déjà l’habitude de faire. Et j’ai justement ce travail en tête. »

« Comment faire pour avoir déjà un emploi prêt ? »

« Oh non, ce n’est pas que je l’attendais pour toi. C’est juste quelque chose qui me pose problème. Si tu peux t’occuper de ça, ça rendrait ma vie beaucoup plus facile. Vois ça comme un coup de main à un vieil ami. S’il te plaît ? »

Wolf avait vraiment l’air de se débattre avec quelque chose. Même moi, je ne pouvais pas me résoudre à refuser après tant de supplications. D’ailleurs, je n’étais pas si occupé que ça, c’est pourquoi j’étais ici en premier lieu.

Cela ne veut pas dire que je n’avais rien à faire du tout. Il fallait que j’aille à Vistelya à un moment donné. J’attendais que tout se calme un peu, mais vu l’état de la ville, j’étais sûr que plus j’attendrais, moins j’aurais d’opportunités. Lorraine et moi serions tranquilles si le voyage était retardé, mais ce serait un gros problème pour Augurey, qui attendait là. Ou peut-être était-il déjà en train de gérer les complications liées à mon absence.

J’avais décidé de laisser ça pour plus tard et j’avais dit : « Très bien, très bien. Que veux-tu que je fasse ? »

« Ah ! C’est ça l’idée, Rentt. Ce n’est pas l’endroit pour parler des détails, alors viens avec moi. »

L’expression de Wolf avait changé en un clin d’œil, et il s’était dirigé vers son bureau. Alors, tout ce qui s’est passé tout à l’heure, était-ce de la comédie ? J’étais toujours bloqué sur ce petit détail et j’avais envie d’argumenter, mais comme j’avais déjà accepté le poste, j’avais suivi Wolf dans son sillage.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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