Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 8 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : Le Vampire et l’homme aux cheveux d’argent

Partie 2

« Alors, s’est-il autodétruit ou quoi ? » avais-je chuchoté.

« Je me base sur de vieux souvenirs, mais Shumini n’a jamais fait une telle chose auparavant, » répondit Isaac. « Il était prêt à faire des sacrifices pour atteindre ses objectifs, mais s’autodétruire pour vaincre ses ennemis est bien trop irréfléchi pour lui. Il devait avoir un autre objectif. »

« Il a parlé de s’utiliser comme sacrifice. »

« Un sacrifice ? » dit Lorraine. « Pour un rituel d’invocation, peut-être ? Un puissant monstre aurait-il pu apparaître dans cette pièce ? »

Ça avait l’air plausible. On s’était regardé, se demandant si on devait aller voir.

« Cela pourrait être dangereux, mais nous devrions vérifier, » déclara Isaac, et c’était réglé.

Isaac voulait probablement aussi juste savoir ce qui était arrivé à Shumini, mais de toute façon, nous devions vérifier avant de partir. Faire un rapport à la guilde d’abord était aussi une option, mais au moins, nous devions voir ce qui est arrivé à Shumini.

Nous étions retournés prudemment sur le chemin par lequel nous nous étions enfuis. Nous avions jeté un coup d’œil dans la pièce depuis l’extérieur de l’entrée et avions vu quelque chose de massif assis au milieu.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Isaac. « Ça ressemble à un dragon. »

« Si c’est le cas, ce n’est pas très intéressant. C’est comme un alligator qui se tient debout, » dit Lorraine en donnant son avis sur la créature.

J’avais l’impression que l’évaluation de Lorraine était plus précise. Il était nettement plus grand qu’un alligator, avec une longueur d’environ dix mètres. Il était aussi construit différemment, avec des muscles et une peau bosselée sur tout le corps qui lui donnaient l’air d’être incroyablement fort. Peu importe ce que c’était, je ne voulais pas le combattre.

« Est-ce le visage d’une personne ? » avais-je demandé en désignant l’estomac de la créature.

« Aucun doute là-dessus. C’est Shumini, » répondit Isaac avec tristesse.

L’estomac de l’alligator géant était en grande partie recouvert de peau verte, mais une partie dépassait de façon anormale. En regardant de plus près, cela ressemblait au visage d’une personne. Non seulement cela, mais c’était clairement Shumini. Soit le monstre l’avait absorbé, soit il était lui-même le monstre.

Quoi qu’il en soit, nous devions décider de ce que nous allions faire ensuite. La décision la plus importante était de savoir s’il fallait combattre le monstre ou retourner en ville pour signaler cet incident. Lorraine et moi avions convenu qu’il valait mieux retourner en ville pour le moment. Nous n’étions pas sûrs d’être assez forts, et si nous étions tués ici, les habitants de la ville n’en sauraient peut-être rien avant un certain temps. J’étais assez confiant dans ma force ces derniers temps, mais je n’étais pas assez naïf pour penser que j’étais sûr de gagner ce combat. Je n’étais encore en fin de compte que de classe Bronze. Lorraine était de classe Argent, mais elle ne travaillait pas souvent, donc son intuition au combat n’était pas si grande. Elle connaissait cependant beaucoup de sorts, y compris des sorts puissants.

Isaac, d’un autre côté, semblait prêt à agir. Il voulait probablement faire quelque chose à propos de Shumini. Ils étaient opposés l’un à l’autre il y a encore quelques instants, mais ils étaient encore de vieilles connaissances. Quant à savoir si Isaac voulait l’aider ou être celui qui le tuerait, c’était probablement la seconde solution, mais il était facile d’imaginer qu’il ressentait un mélange des deux. Mais alors qu’Isaac ressentait cela à l’intérieur, il semblait réaliser ce qui était le plus important en ce moment.

Isaac jeta un coup d’œil au monstre et secoua la tête. « Je ne peux pas laisser mon égoïsme exposer Maalt à un danger supplémentaire. Revenons en arrière pour le moment. Je veux l’arrêter, mais cela peut attendre que cette situation soit signalée. »

Lorraine et moi avions hoché la tête et nous étions retournées lentement dans le couloir, en essayant d’échapper à la vigilance du monstre.

◆◇◆◇◆

Quelque chose d’étrange s’était produit un peu après que nous ayons commencé à nous diriger vers la sortie. J’avais entendu un grognement familier. Isaac l’avait aussi entendu et m’avait regardé. « Rentt, avez-vous entendu ça ? » avait-il demandé.

« Oui. »

Cela venait d’un peu plus loin, donc un humain normal comme Lorraine ne pouvait pas l’entendre. « Y a-t-il eu un son ? » avait-elle demandé. Mais elle avait appris ce que c’était peu après.

Un peu plus loin dans le couloir, une flèche avait volé vers nous depuis le coin du chemin. Lorraine avait gardé un bouclier magique en place presque tout le temps, et j’étais prêt à arrêter la flèche avec mon épée, mais Isaac l’avait attrapée dans sa main. Nous avions entendu un autre grognement, puis nous avions vu d’où elle provenait.

« Un gobelin ? Qu’est-ce qu’il fait ici ? » se demanda Lorraine.

Les gobelins pouvaient apparaître n’importe où, donc certains diraient que ce n’est jamais une surprise d’en rencontrer un. C’est généralement vrai, mais seulement en dehors des villes. La seule fois où vous les voyez à l’intérieur d’une ville, c’est lorsqu’il s’agit de gobelins pacifiques qui font du commerce avec les humains. Les monstres sont généralement interdits dans les établissements humains. De minuscules monstres comme les puchi suris pouvaient passer entre les mailles du filet, mais un seul gobelin pouvait à lui seul blesser un homme adulte, aussi les traitait-on avec prudence. Des magiciens spécialisés installaient des barrières pour les informer de la présence d’envahisseurs, et des chevaliers ou des aventuriers étaient alors envoyés à leur recherche. Pour cette raison, il était étrange de rencontrer un gobelin sous Maalt.

Bien sûr, nous ne pouvions pas le laisser là, alors nous avions dû nous battre. Il y avait deux autres gobelins avec lui, mais à nous trois, nous n’avions aucun problème contre des gobelins. Le combat s’était déroulé aussi facilement que prévu. Les gobelins excellaient à travailler ensemble, et on disait que l’idéal était de les éliminer un par un, donc c’est ce que nous avions fait. Bien sûr, chacun de nous aurait pu s’occuper d’un seul gobelin, mais leur présence ici était inhabituelle et ils pouvaient avoir des pouvoirs étranges. Il s’est avéré que c’était des gobelins ordinaires.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Je sais que nous sommes sous terre, mais c’est quand même Maalt. Que font les gobelins ici ? » demanda Lorraine à nouveau, mais personne n’avait de réponse.

« Peut-être que ça a quelque chose à voir avec ce que Shumini a fait, » avais-je spéculé. « Quoi qu’il en soit, nous devrions retourner à la surface et voir ce qui se passe en ville. »

Lorraine et Isaac avaient accepté. Nous nous étions précipités vers la sortie.

◆◇◆◇◆

Lorsque nous étions sortis de la maison qui contenait l’entrée du souterrain, nous avions vu des aventuriers combattre des monstres dans toute la ville. Il y avait de nombreux types de monstres, notamment des gobelins, des slimes et des squelettes. Cependant, je n’en ai vu aucun qui était particulièrement fort. Personne ne semblait menacé par eux, donc nous n’avions pas besoin de nous joindre à eux.

« Qu’est-ce qui se passe ? » dit Lorraine, bouleversée par l’état de la ville.

« Demandons à quelqu’un ce qu’il en est, » suggéra Isaac. Il s’approcha d’un homme combattant un gobelin et tua le monstre d’un seul coup. « Mais qu’est-ce qui se passe ici ? »

L’homme était quelque peu décontenancé par l’apparition abrupte d’Isaac, mais il lui répondit quand même. « Eh bien, je ne le sais pas moi-même, mais des monstres sont apparus de nulle part ! Tous les aventuriers sont allés les combattre ! »

« Sont-ils apparus sans prévenir ? »

« Ouais. Vous devriez aider les gars. Il y a aussi des thralls, alors faites attention ! » dit l’homme avant de courir pour vaincre un autre monstre.

« Avez-vous entendu ça ? » demanda Isaac.

« Oui, mais je ne sais pas pourquoi c’est arrivé, » avais-je dit. « Peut-être que nous apprendrons quelque chose si nous allons à la guilde. »

« Qui sait ? » répond Lorraine. « Mais nous devons signaler ce qui s’est passé sous terre. Il y a de fortes chances que ce soit la cause de tout ça. »

Nous nous étions précipités vers la guilde.

◆◇◆◇◆

Tout le monde dans la guilde était en train de courir. Tous les membres du personnel étaient présents et travaillaient. Il y avait des blessés allongés jusqu’à ce qu’ils soient soignés par des guérisseurs, après quoi ils quittaient immédiatement la guilde. Cela ressemblait à une routine infernale. Peu de personnes semblaient mortellement blessées.

J’avais vu Wolf, encore lui-même lourdement blessé, mais persistant à prendre les choses en main, et je m’étais approché de lui. « Rentt ! As-tu encore fait quelque chose ! ? » avait-il demandé dès qu’il m’avait vu.

Je m’étais senti un peu offensé, mais je savais ce qu’il ressentait. Cela s’était produit quelque temps après que j’ai commencé à poursuivre Shumini, il était donc naturel de supposer que c’était ma faute. J’aurais pu en voir la cause, c’était une raison de plus pour ne pas discuter.

Nous avions expliqué la situation à Wolf. Nous avions caché certaines choses au cas où d’autres personnes pourraient l’entendre, mais Wolf avait compris l’idée générale.

« Je ne sais toujours pas ce qui s’est passé exactement, mais c’est probablement ce qui a déclenché tout ça, » avait-il déclaré. « Quelqu’un va devoir exterminer cette chose. » Il nous avait regardés avec espoir.

Wolf ne nous avait pas explicitement dit de partir, peut-être parce qu’il avait l’impression de nous faire travailler trop dur. Vu la situation, cependant, tous les aventuriers étaient surmenés. C’était évident après avoir jeté un coup d’œil à cette guilde. Wolf lui-même était gravement blessé et travaillait encore après avoir reçu quelques premiers soins. Nous n’étions pas en mesure de refuser, et nous n’en avions pas l’intention.

Même Isaac voulait y aller. Il n’était pas membre de la guilde, mais il n’y avait aucune règle l’empêchant de venir. Ce que nous avions dit à Wolf l’avait probablement convaincu que Isaac était assez puissant. De plus, Isaac donnait beaucoup de travail à la guilde. Wolf ne pouvait pas s’y opposer.

« D’accord, on y va, » avais-je dit. « Isaac peut venir avec nous, non ? »

« Bien sûr, on dirait qu’il pourra aider. Ça ne me dérange pas qu’il vienne. Le seul problème est le paiement. »

« Aucun paiement n’est nécessaire, » dit Isaac. C’était probablement à la fois parce qu’il était personnellement investi dans cette affaire et parce qu’il avait plus qu’assez d’argent.

Mais Wolf n’était pas au courant de tout ça. « Non, nous ne pouvons pas agir comme ça, » avait-il dit. « Si vous risquez votre vie, vous devez être compensé de manière appropriée. Je vais vous traiter comme un membre temporaire de la guilde et vous payer plus tard. Laissez-moi calculer votre salaire après que tout se soit calmé. Maintenant, allez-y ! »

Nous avions hoché la tête et quitté la guilde.

◆◇◆◇◆

Nous avions rencontré et tué de nombreux monstres en courant dans la ville.

« Aucun de ces monstres n’est aussi fort, mais ils sont si nombreux, » murmura Lorraine. « D’où peuvent-ils bien venir ? Est-ce que quelque chose les invoque en permanence ? Comment est-ce possible sur une zone aussi étendue ? »

Mais la réponse avait été claire lorsque nous avions vu un groupe de personnes courir dans la ville. Il y avait un grand nombre de personnes qui essayaient de fuir Maalt, ou du moins de se rendre dans un endroit plus sûr que leur maison. Nous avions entendu des cris soudains d’un de ces groupes.

« Quoi ! ? » cria Isaac. Lorraine et moi avions regardé pour voir ce qui s’était passé.

« Je vois, c’est donc comme ça, » murmura Lorraine.

« Quelle horreur ! » avais-je crié.

Nous avions vu un habitant de Maalt se transformer en monstre.

◆◇◆◇◆

Finalement, je n’avais eu d’autre choix que de tuer le monstre, même s’il avait été un citoyen de Maalt. Les autres autour de moi m’avaient regardé avec inquiétude. Ils n’avaient pas l’air de critiquer ce que j’avais fait, mais je pouvais voir la peur dans leurs yeux. Ils craignaient que s’ils se transformaient en monstres, nous n’hésitions pas à les tuer.

Il n’y avait pas de quoi rire. J’étais aussi un humain qui s’était transformé en monstre contre sa volonté. Si possible, je ne voulais pas les tuer, qu’ils deviennent des monstres ou non, mais celui-ci était sur le point d’attaquer une femme enceinte à proximité. Une fois qu’il était évident qu’ils n’étaient plus humains dans leur esprit et dans leur corps, je devais les tuer.

Nous avions abandonné la zone et couru vers l’entrée du souterrain. Nous n’avions rien dit en partant. Personne ne savait comment se sentir.

« Rentt, je suis désolée. J’aurais dû être celle qui le fait, » chuchota Lorraine.

Mais je n’étais pas d’accord. Lorraine n’était pas responsable de quoi que ce soit. J’avais réagi en premier, et j’étais le plus proche du monstre. Lorraine s’était figé un instant, ce qui était une réaction parfaitement humaine, mais je ne m’étais pas du tout figé. Indépendamment de ce que je ressentais, je suppose que j’étais finalement un monstre. J’étais un peu déçu par moi-même.

« Rentt, vous êtes un bon aventurier, » dit Isaac. « Vous avez protégé une femme et son futur enfant, vous savez. »

Il avait tout à fait raison. Si je n’avais rien fait, ils seraient peut-être morts. Mais j’étais plus concentré sur mon humanité ou son manque. Ce n’était pas bon.

« Oui, vous avez raison, » avais-je dit en secouant la tête. « Désolé. »

« Ne le mentionnez pas. »

Nous nous sentions tous étranges, et si c’était l’humeur dans laquelle nous étions en arrivant à Shumini, il pourrait y avoir des problèmes. Nous devions nous ressaisir. J’avais essayé de changer de vitesse et de me concentrer sur ce qui allait suivre en me précipitant vers l’entrée du souterrain.

« Qui est-ce ? » demanda Lorraine.

Lorsque nous étions sortis de la maison qui contenait l’entrée du souterrain, nous avions vu quelqu’un se tenir dehors. Ce n’était pas un monstre ou un thrall, mais une fille dans une robe noire.

« Maîtresse Laura, » chuchota Isaac.

Oui, c’était le chef de la famille Latuule, Laura Latuule. Je m’étais demandé pourquoi elle était là. Maalt était dans un état extrêmement dangereux, et ce n’était pas le moment pour une jeune fille d’une famille célèbre de se promener. Mais en même temps, je ne pensais pas que c’était un gros problème pour elle. Elle était après tout la maîtresse d’Isaac. J’étais presque sûr de savoir ce qu’était Isaac à présent, et s’il servait Laura, il n’était pas difficile de deviner qu’elle était la même que lui. Elle était elle-même très mystérieuse. Je n’avais cependant pas besoin de le lui demander pour le moment.

« Laura, pourquoi êtes-vous là ? » avais-je demandé à sa place. J’étais brusque et peut-être pas aussi poli que j’aurais dû l’être avec quelqu’un de son statut, mais j’avais cessé d’essayer d’être poli depuis un moment.

« Je suis ici pour expliquer la situation, » répondit-elle. « Je veux que vous sachiez ce qui arrive à Maalt en ce moment. »

Son explication ne semblait pas si importante pour le moment. Tuer ce monstre qui était Shumini était une plus grande priorité pour moi.

« Il faut que vous sachiez exactement ce qui se passe si vous voulez régler le problème, » poursuit-elle. « Vous comprendrez bientôt ce que je veux dire. Tout le monde, posez vos mains sur les miennes. »

Laura avait tendu la main. Isaac s’était empressé de poser sa main sur la sienne, mais Lorraine et moi avions hésité. Mais ce n’était pas comme si nous pouvions dire non. Nous n’avions pas beaucoup de temps et devions nous dépêcher, aussi n’avons-nous pas tardé à poser nos mains sur les siennes.

« Je vais emprunter vos yeux. Cela peut sembler un peu étrange, mais ne vous inquiétez pas. Vos corps seront toujours là, » déclara Laura.

Le corps de Laura dégagea une étrange aura. Ce n’était cependant ni du mana, ni de l’esprit, ni de la divinité. J’avais essayé de deviner ce que c’était, mais avant d’y parvenir, j’avais brusquement eu la vision de quelque chose d’autre. J’étais maintenant plus près du ciel. Je voyais les crêtes des montagnes au loin. Il y avait aussi des forêts et des plaines. J’avais regardé en bas et j’avais vu la ville entière de Maalt en dessous de moi.

« Qu’est-ce que…, » avais-je dit et j’avais clairement entendu ma propre voix. C’était plutôt inhabituel.

« Je suis sûre que vous réalisez que vous voyez à travers les yeux d’un oiseau dans le ciel. Rentt, c’est la même chose que d’utiliser les yeux de votre souris, » expliqua Laura.

J’avais entendu sa voix de mes propres oreilles. Mon corps devait être encore à l’extérieur de la maison, comme elle l’avait dit. Mais ce n’était pas important pour le moment. Elle avait dit quelque chose que je ne pouvais pas ignorer.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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