Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 3 – Chapitre 1 – Partie 3

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Chapitre 1 : Un homme étrange

Partie 3

La première chose que j’avais faite à mon retour à Maalt avait été de rapporter mes découvertes à la guilde — et ainsi, j’avais été à la guilde dès mon arrivée.

Alors que je voulais me rendre à l’orphelinat et livrer les Fleurs de Sang du Dragon tout de suite, j’avais autre chose qui nécessitait mon attention immédiate : la carcasse de la Tarasque que j’avais tuée.

Je voulais guérir Sœur Lillian le plus tôt possible, mais elle ne risquait pas de perdre la vie immédiatement. Tant que je remettais le matériel à l’herboriste local et que j’avais ainsi les médicaments appropriés demain, je suppose qu’il était acceptable de lui faire attendre un seul jour de plus.

En entrant dans la guilde, je m’étais immédiatement dirigé vers Sheila, comme d’habitude, qui se tenait derrière le comptoir de la réceptionniste. Sheila était au courant de ma situation, et elle m’aidait souvent avec les affaires de la guilde.

« Oh, Rentt… ! Cherchais-tu quelque chose de précis aujourd’hui ? Attends… Ne me dis pas que tu es déjà de retour du marais ? » demanda Sheila.

Même Sheila ne s’attendait pas à ce que je revienne si vite. Il fallait s’y attendre, étant donné qu’elle connaissait mes prouesses, ou mon manque de prouesses, dans la vie. J’avais également passé la plupart des examens de progression de la classe Bronze avec des connaissances préalables, au lieu de m’appuyer sur des compétences individuelles.

Cependant, l’exploration d’un endroit comme le Marais des Tarasques était une ligue à part. Un manque de compétence entraînerait facilement la mort.

Comme ni Lorraine ni moi n’avions donné à Sheila un briefing complet de mes capacités, je suppose que sa réaction avait été tout à fait normale.

« Oui. J’ai récupéré les Fleurs de Sang du Dragon demandées. J’ai l’intention de bientôt aller livrer les fleurs à l’orphelinat. Ainsi le client pourra signer ma demande, » répondis-je.

« Je suis surprise, Rentt. Dire que tu auras fini le travail si vite… Je pensais que ton dur labeur portait déjà ses fruits alors que tu allais à la chasse à l’orcs, mais c’est toute autre chose. Tu es devenu fort, Rentt, » déclara Sheila.

« … Vraiment. Personnellement, je ne suis pas si sûr, » répondis-je.

C’était là mes pensées honnêtes, je ne cherchais nullement à obtenir des éloges.

Sheila avait raison, j’étais plus fort qu’avant. C’est un fait contre lequel je ne pouvais pas m’opposer.

Étais-je vraiment devenu plus fort dans tous les sens du terme ? Étais-je plus compétent, plus capable ? D’une façon ou d’une autre, je ne me sentais pas très bien. Je n’avais pas pu m’empêcher de penser que je n’avais obtenu cette force que grâce à ma constitution monstrueuse. Peu importe ce que j’avais fait, je n’arrivais pas à m’en défaire.

Je n’étais pas dégoûté de ce que j’étais devenu, mais je ressentais une peur profonde dans mon esprit : la peur de perdre cette force retrouvée si je devais un jour redevenir humain.

Est-ce que je pourrai vivre avec ce fait ?

J’avais obtenu un peu de force en échange de mes efforts, mais est-ce que le rétablissement de mon humanité entraînerait la disparition de cette force ? Si je revenais à mon impuissance passée, mon objectif de devenir un aventurier de classe Mithril serait pratiquement impossible. Est-ce que cela briserait ma volonté, si ce n’est mon être en entier ?

C’est ce que je craignais.

Mais bien sûr, je suppose que je continuerais à marcher obstinément vers mon but, quoi qu’il arrive à l’avenir. Je ne pouvais pas prévoir comment je me sentirais si ce scénario hypothétique se réalisait. Je suppose que c’était la peur proverbiale de l’inconnu.

Quoi qu’il en soit, cela ne servait à rien de compter mes poulets avant même qu’ils n’aient éclos. J’avais donné un peu de repos à ces pensées, en me tournant encore une fois vers Sheila.

« Si tu peux t’aventurer dans le Marais des Tarasques et en sortir indemne, tu es plus ou moins déjà de classe Argent en termes de capacités, Rentt ! Tu ferais bien de t’en souvenir ! » déclara Sheila.

Je ne pouvais que me tenir là et hocher la tête d’un air penaud, alors que j’acceptais les encouragements de Sheila sans protester.

Même si je perdais un jour ce pouvoir, il était maintenant indubitablement présent, et vraiment le mien. Il était important d’avoir une mesure précise de ma propre force, reconnaître ses compétences était aussi important que de les avoir, après tout.

« Je comprends cela, Sheila. Sur une autre sujet, j’aurais une demande à te faire, » déclarai-je.

« Ah, oui, ça. Puisque tu n’as pas encore répondu à la demande… serait-ce de la vente de matériel ? » demanda Sheila.

Comme je m’y attendais de Sheila et de ses cinq années d’expérience, je n’avais même pas eu à expliquer ce dont j’avais besoin.

« Oui, » j’avais hoché la tête en réponse. « Cependant, certains traitements sont nécessaires. Une salle de dissection régulière serait inutile pour cette tâche. »

« Je vois. Je suppose que tu as quelque chose de gros ? Je sais que tu as loué un sac de grande capacité, Rentt, » déclara-t-elle.

« Oui. Ce que j’ai est relativement grand, » répondis-je.

Si c’était une question de taille, j’aurais pu déposer la carcasse ici même, mais il y avait d’autres aventuriers à portée de voix, et je ne voulais pas être empilé avec des offres et demandes étranges après coup.

Sheila acquiesça, comprenant mes intentions. « Dans ce cas… tu pourrais utiliser la chambre de dissection à l’arrière. Je vais t’y conduire. »

Sheila s’était approchée de l’un de ses collègues pour remplacer sa place au comptoir avant d’emballer quelques documents et de partir. J’avais suivi de près.

 

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Quelques salles de dissection existaient à la guilde, mais elles étaient relativement simples et petites, ne serait-ce que parce que la plupart des aventuriers avaient tendance à livrer des articles prédissections, ou seulement la partie spécifiquement demandée par la requête du client. Si un aventurier devait travailler sur une carcasse beaucoup plus grande, il était conduit dans une chambre de dissection située dans un bâtiment à l’arrière des salles de guilde.

La plupart des aventuriers avaient eu recours aux services des spécialistes de la dissection qui travaillaient ici, dont la plupart étaient d’anciens aventuriers. En raison de leurs antécédents d’aventuriers ou de bouchers, ces personnes possédaient une connaissance très détaillée des techniques de dissection. Il n’était pas rare pour les aventuriers de les payer pour des tâches plus complexes, ou si les aventuriers avaient plusieurs carcasses à traiter.

Bien que j’aie été très habile dans l’art de la dissection parmi mes pairs, ayant eu de nombreuses occasions de pratiquer dans mon village natal, la dissection d’une Tarasque était une autre histoire. En raison de la taille, des écailles solides et la nature toxique de la carcasse, je n’avais eu d’autre choix que de l’apporter dans cette salle. Bien que les poisons ne m’aient pas du tout affecté, disséquer une Tarasque dans la rue provoquerait l’écoulement de ses fluides corporels dans le sol, polluant finalement le système des eaux souterraines de la ville. Pour ma part, je ne voulais pas être responsable d’un empoisonnement collectif. Heureusement, cette pièce avait abrité l’infrastructure nécessaire pour éviter que cela ne se produise.

« Dario ! Monsieur Dario ! » déclara Sheila.

En entrant dans l’entrée du grand bâtiment, Sheila avait pris une grande respiration, criant le nom du spécialiste que nous étions venus voir.

En raison de sa nature, la salle de dissection était un grand bâtiment, si Sheila n’avait pas crié, personne ne l’aurait entendue. Mais il n’y avait pas eu de réponse. Sans se décourager, Sheila avait continué à crier.

« Ouais ! Ouais, je vous entends ! Attendez un peu ! » Une réponse bourrue d’une voix graveleuse répondit à l’appel de Sheila.

Peu de temps après, un homme apparemment indomptable se tenait devant nous. Cette personne n’était autre que Dario Costa, le spécialiste en dissection de la guilde. Je l’avais rencontré plusieurs fois dans ma vie, mais Dario ne m’avait pas reconnu tel que j’étais maintenant, ce qui était normal.

« Désolé ! Je ne voulais pas vous faire attendre… On vient d’avoir des tonnes de carcasses d’orcs ce matin. On manque de personnel comme d’habitude ! Mais j’adore la viande d’orc… Cela vaut son pesant d’or, où que vous alliez, » déclara Dario.

On dirait que Dario en avait fini avec sa dissection d’orcs.

Bien que de tels cas soient rares, des individus ou des groupes capables pourraient éventuellement transporter une grande quantité de carcasses dans la guilde. Les bouchers qui vendaient de la viande d’orcs les indemnisaient généreusement, et c’était eux qui, en premier lieu, émettaient les demandes. Je suppose que nous étions maintenant au milieu de la saison des orcs pour que ce soit le cas.

Ma demande de Fleurs de Sang du Dragon ayant été satisfaite, il serait bon pour moi de garder l’œil ouvert pour d’autres demandes plus lucratives. Je ne voudrais pas rater une occasion de chasse.

Si seulement les orcs vivaient dans le Marais des Tarasques… Mais s’ils y vivaient vraiment, les Tarasques ne les auraient vus que pour dîner. Les orcs étaient tout à fait délicieux pour l’homme et les bêtes. On aurait peut-être pitié des orcs qui étaient dévorés par à peu près tout, mais tel était le mode de vie dans ces terres.

Me laissant moi et mes pensées derrière moi, Sheila s’était approchée de Dario, l’informant sur les détails de ma demande.

« Je m’excuse de vous déranger à une période chargée, Monsieur Dario… mais je vous promets que cela en vaut la peine. Rentt ici présent vous a apporté une carcasse très rare sur laquelle travailler aujourd’hui ! » déclara Sheila.

J’avais informé Sheila de ce que je chassais en venant ici, d’où sa description de ma récolte. Dario, cependant, ne semblait pas très convaincu.

« Une carcasse rare ? Jeune fille, je ne suis que très rarement surpris, vous savez ? » déclara Dario.

Sheila continua et les yeux de Dario s’ouvrirent grand en réponse.

« Rentt vous a apporté une Tarasque. Toute une Tarasque pleine de matières, fraîche du marais. Il faut la disséquer, bien sûr, » déclara Sheila.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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