Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 2 – Chapitre 1 – Partie 7

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Chapitre 1 : Le Labyrinthe de la Nouvelle Lune

Partie 7

« HAAAAAAA !! » 

Avec un grand cri et un rapide mouvement de sa lame, Raiz avait fini une courte passe d’armes face au squelette se trouvant devant lui. Bien qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une frappe puissante, elle était précise, s’enfonçant proprement dans le crâne du squelette et le fracassant. Le squelette, pour sa part, n’avait pas semblé très satisfait de cela et avait plutôt continué à marcher, sans tête.

En sautant de derrière Raiz, j’avais frappé avec ma propre épée, enfonçant son bord tranchant à travers les os restants du squelette, lui faisant pleuvoir des fragments d’os.

« … Huff... Puff… »

Raiz semblait un peu essoufflé après notre combat. Ce n’était, bien sûr, pas le premier squelette à nous empêcher d’avancer, car nous avions abattu ses innombrables frères sur notre chemin.

Notre formation était simple : Raiz était l’avant-garde et Laura l’arrière-garde. Je me tenais entre eux, protégeant Laura tout en aidant Raiz avec les attaques que je pouvais faire.

Cependant, tous les deux semblaient proches de leurs limites. Bien que j’aurais pu progresser sans autant de difficulté, ce n’était pas le but de ce test : le but de ce test était de faire passer les épreuves de la guilde en équipe.

« … Raiz. Vas-tu… bien ? » demandai-je.

« Ne t’inquiète pas… Je veux dire… je ne devrais probablement pas dire ça. Ça m’énerve, ouais… Pour commencer, cette partie de la Nouvelle Lune a-t-elle toujours eu autant de monstres ? » demanda Raiz.

Les observations de Raiz avaient du mérite, car il y avait en effet plus de monstres dans cette zone que d’habitude. Bien que le donjon ait été habité par un bon nombre de monstres, la concentration de ces monstres dans cette région était tout à fait contre nature.

Si je devais le deviner, c’était davantage l’effort de la guilde — le personnel de la guilde avait dû se donner la peine de conduire des monstres à cet endroit. Démontrer ses prouesses et son endurance au combat faisait, après tout, partie des conditions requises pour devenir un aventurier de classe Bronze.

« Alors la guilde… doit avoir fait quelque chose. Les monstres du donjon, ils peuvent… utiliser des parfums ou… des personnes… pour mener, et concentrer les monstres… dans un certain endroit. C’est probablement… la raison, » déclarai-je.

Laura avait été la première à répondre. « Parfum… ? Ah, oui, oui. Parfums… Des encens et autres, pour conduire les monstres à un endroit précis… »

« La guilde qui fait cela… car cela fait partie du test… Alors peut-être… qu’il y a… aussi des individus… qui utilisent ces méthodes… pour piéger les autres candidats. Nous devrions… être prudents, » déclarai-je.

L’expression auparavant innocente et joyeuse de Laura était devenue sombre en entendant mes paroles de mise en garde.

« Y a-t-il des gens qui font ce genre de choses… ? » de la surprise et de la tristesse teintait sa voix.

Je suppose qu’elle n’avait pas voulu croire que de telles personnes existaient — oh, mais elles existaient effectivement. La mort était une force de la nature dans les donjons, après tout. Même si une personne en avait attiré une autre ou en avait piégé une autre jusqu’à sa mort, la discussion s’arrêtait là tant qu’elle n’était pas prise. Il y avait aussi la possibilité de laisser les monstres du donjon faire le travail. De cette façon, on n’avait pas à se salir les mains.

En fait, l’utilisation de parfums pour attirer les monstres à un autre endroit était l’une de ces méthodes, et des individus spécialisés dans ce domaine existaient. Ces événements s’étaient parfois produits à beaucoup plus grande échelle, avec des villages et des villes agressés et sommairement rayés de la carte, on pouvait dire que c’était en effet une tragédie d’envergure nationale. De penser que de tels événements étaient possibles si l’on engageait les bonnes personnes…

Si ma mémoire était bonne, les parfums en question avaient été développés à l’origine pour faciliter la chasse aux monstres. Cependant, à un moment donné, quelqu’un avait jugé bon d’en pervertir l’objectif. C’était de la malice humaine à l’état pur. Mais bien sûr, le mal existait partout.

« … Arrêtez-vous, » déclarai-je à mes deux compagnons au moment où nous étions sur le point de prendre un virage.

Ils m’avaient regardé tous les deux, confus. En réponse, j’avais chuchoté :

« Il y a… Un ennemi. Là, en attendant de… nous faire une embuscade. »

Avec des expressions assez surprenantes, les deux m’avaient répondu en chuchotant.

« … Mais Rentt… Je ne sens pas de monstres ! » répondit Raiz.

« C’est exact… et les monstres de cet étage ne devraient pas avoir l’intelligence nécessaire pour faire une telle chose…, » répondit Laura.

Laura et Raiz avaient tous deux soulevé des points intéressants. Squelettes, gobelins, slimes — tous ces monstres étaient présents sous leur forme la plus faible au premier niveau de la Nouvelle Lune. Aucun monstre à cet étage ne serait capable d’une telle tactique.

Dans le cas le plus dramatique, un monstre réapparaissait juste avant un aventurier de passage, mais c’était tout. J’avais cependant averti mes compagnons d’un danger différent.

« … L’embuscade… ce n’est pas un monstre. Ils sont… Humain, » murmurai-je.

◆◇◆◇◆

« H-Humain… ! !? » murmura Raiz.

« Pourquoi un humain nous attendrait-il ? Veulent-ils quelque chose de nous ? » demanda Laura.

Raiz et Laura, tous deux également secoués, s’étaient tournés vers moi pour obtenir des réponses. J’y avais répondu du mieux que j’avais pu.

« Il y a là… cette possibilité. Oui. Mais c’est… autre chose… En tout et pour tout, s’ils ne sont pas venus… pour nous parler… pour une raison inconnue… sinon, ils ne cacheraient pas… leur présence… ainsi, » déclarai-je.

C’était une simple observation : s’ils avaient vraiment quelque chose à nous demander, ils ne seraient pas à l’affût dans un coin, mais ils nous approcheraient normalement, comme tout le monde le ferait.

Parmi les règles du donjon, il y en avait une en particulier qui régissait les monstres et leurs morts si les aventuriers se croisaient, à savoir qu’ils ne devraient pas chasser les monstres engagés par d’autres sans permission. Cependant, il n’y avait pas de règles sur la façon d’approcher ou de parler avec les autres aventuriers. Le fait même qu’ils étaient cachés signifiait que ce qu’ils étaient sur le point de faire ne pouvait être fait que s’ils étaient cachés — en d’autres termes, il s’agissait indubitablement d’une embuscade.

Mes deux compagnons semblaient être arrivés à la même conclusion.

« Hey… tu ne veux pas dire…, » déclara Raiz.

« Tu… Tu le penses vraiment… !? » demanda Laura.

Je suppose que nous étions tous arrivés à la même conclusion, et mes mises en garde avaient atteint leur but. Si je devais deviner, mes deux compagnons avaient probablement supposé qu’un autre aventurier les attendait pour les piéger, mais ce n’était pas toujours le cas.

Il était indéniable qu’il pouvait y avoir d’autres facteurs inconnus en jeu. Il serait stupide de supposer que l’individu qui nous attendait n’était pas hostile, mais je suppose qu’il serait tout aussi inconvenant de notre part de frapper en premier.

« … Devrions-nous… les dévoiler ? » avais-je demandé, avec ma voix qui était encore un murmure doux et râpeux.

Mes deux compagnons hochèrent rapidement la tête.

« Comment… va-t-on faire ça ? » demanda Raiz.

« Si on leur demande juste… ? » demanda Laura.

Ma réponse avait été simple : « Nous allons… avancer dans la formation de combat. Vous deux… Préparez-vous à tout. Je vais… J’irai moi-même au coin du chemin. »

En disant cela, j’avais mis un pied en avant. Ma définition de « découvrir » était relativement simple : je m’approchais de l’endroit où les embusquées m’attendaient, et je regardais s’ils m’attaquaient.

Je ne pouvais pas vraiment laisser ce rôle à Raiz ou à Laura, bien qu’ils soient des aventuriers compétents, ils n’avaient pas assez d’expérience et ils pouvaient hésiter à combattre des adversaires humains.

Cependant, la raison la plus importante et la plus significative était qu’ils mourraient tous les deux s’ils étaient blessés dans l’embuscade. Bien sûr, ce n’était pas une blague. Compte tenu de tous les facteurs, je ne mourrais probablement pas très facilement même si j’étais blessé.

Après tout, j’étais un mort-vivant.

On savait en particulier que les Thralls ne mouraient pas même si on leur coupait la tête, qu’ils avaient une étrange tendance à s’accrocher à la vie. Dans mon cas, je suppose que je serais incapable de bouger si on me coupait la tête, mais dans tous les cas, je n’arrêterais pas de bouger juste parce qu’on m’avait poignardé dans la poitrine. Le fait que je fasse partie des morts-vivants dans ce cas-ci allait jouer à mon avantage. C’est pourquoi je m’étais porté volontaire.

Tous les deux m’avaient tendu la main en signe de protestation, essayant de m’arrêter, mais j’étais déjà hors de leur portée, marchant rapidement vers l’angle du couloir. En voyant cela, les deux autres avaient renoncé à essayer de m’arrêter, préparant plutôt leurs armes pour le combat.

Un choix judicieux.

Bien qu’ils aient pu crier ou élever la voix en signe de protestation, ils avaient plutôt choisi de réagir d’une manière adaptée à la situation actuelle.

C’était un trait important pour les aventuriers — tout bien considéré, ce monde n’était pas un endroit agréable. La mort pouvait venir rapidement, souvent à la suite d’une insouciance et d’un seul moment de crédulité.

— Comme c’est arrivé pour moi.

Je suppose que ce serait une mauvaise blague.

Avec ces pensées en tête, j’avais rapidement atteint le coin en question.

« WRAAAAAAAAAAAAAHHHH !! »

Avec un grand cri et de grands mouvements, un homme de type aventurier m’avait sauté dessus depuis le côté, s’étant jeté droit sur moi. Dans ses mains se trouvait une épée, déjà levée bien au-dessus de sa tête. La lame était probablement destinée à moi, car ses actions parlaient d’elles-mêmes.

Derrière lui, il y avait un homme avec un arc, et un autre qui ressemblait à un mage.

Comme je le pensais.

Un sourire avait jailli sur mes lèvres quand je plissais les yeux. Mes prédictions avaient été justes.

Dégainant rapidement mon épée, j’avais paré l’attaque de l’aventurier qui arrivait, déviant sa lame sans faire de mal.

« … Vous deux, faites… attention, » dis-je, m’adressant à mes compagnons derrière moi.

Mes avertissements n’étaient peut-être pas nécessaires après tout, car les expressions de Raiz et de Laura étaient maintenant suffisamment durcies. Ils étaient l’image même des aventuriers, il n’y avait plus aucune trace du doute et de l’appréhension qui étaient sur leur visage il y a quelques instants à peine.

Leurs regards étaient d’acier. Pour eux, tout ce qui comptait, c’était de vaincre l’ennemi devant eux. Je suppose que j’avais encore mon bon œil, car ces deux-là avaient un grand potentiel.

En gardant cela à l’esprit, moi aussi, je m’étais dirigé vers le combat.

Faisant signe à Raiz d’un signe de tête, je lui avais laissé l’épéiste ennemi, alors que je me précipitais vers l’archer et le mage un peu plus lointain. Avec une action bien pratiquée, j’avais claqué le pied sur le sol. Maintenant bénie avec plusieurs fois la capacité physique que j’avais dans la vie, je m’étais vite retrouvé juste devant l’archer ennemi.

« … Quoi — ? » s’exclama-t-il.

Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de regarder mon masque tel que je me présentais devant lui en un éclair, avec une expression de choc et d’incrédulité sur son visage.

Mais la rencontre ne s’était pas arrêtée là. Dans une démonstration de défi, l’archer avait pointé sa flèche précédemment placée, dans l’intention de me la tirer à bout portant. Je suppose qu’il avait un certain degré de talents. Mais j’avais simplement tranché sa corde d’arc d’un coup de poignet tranchant avant qu’il n’ait eu l’occasion de lâcher son tir. En me stabilisant rapidement, j’avais enfoncé le côté plat de mon épée dans la poitrine de l’archer, le mettant hors service. Il avait fini par s’affaler par terre.

Le mage, apparemment au milieu d’un sort, n’était pas préparé à mon assaut. J’avais répété ce que j’avais fait avec l’archer, et bientôt, lui aussi avait été frappé d’incapacité.

Il ne restait qu’un seul ennemi.

La vue de Raiz et Laura engoncés dans un combat avec l’épéiste ennemi m’avait sauté aux yeux quand je m’étais retourné. Il était probablement le chef, ou du moins semblait le plus habile parmi ses pairs. Une rapide inspection de leurs compétences m’avait amené à le croire.

Raiz et Laura, par contre, n’étaient pas du tout faibles. Le fait qu’ils n’aient pas été submergés par l’homme témoigne de leur talent. Bien que l’idée de les aider m’ait traversé l’esprit, ce fut une expérience précieuse pour eux : leur premier combat contre un être humain vivant et qui respirait.

Décidant que cette expérience était cruciale pour leur croissance, j’avais rejeté toute idée de les aider, au lieu d’observer en silence leur combat. Pendant ce temps, j’avais pris note d’attacher les aventuriers ennemis tombés, en les couchant à plat sur le sol. Avec cela, je n’avais plus à m’inquiéter qu’ils se réveillent et continuent leur attaque.

Bien sûr, les laisser dans un tel état soulevait d’autres questions… Mais je suppose qu’ils s’en sortiraient.

Du moins, c’est ce que j’avais pensé en regardant dans l’obscurité du donjon. Il y avait une présence quelque part, qui observait silencieusement toute cette situation.

Peu de temps après, Raiz avait fini par obtenir des points, déviant la lame de son adversaire d’une riposte en douceur. Saisissant sa chance, Raiz abaissa sa position et se précipita sur la poitrine de l’homme avec son épaule. L’épéiste ennemi, incapable de se défendre contre l’élan de Raiz, avait rapidement perdu son équilibre.

Laura, pour ne pas être en reste, envoya une série de projectiles de terre sur leur ennemi. Même s’il semblait que ses projectiles frappaient Raiz à l’arrière, tout cela faisait partie d’une danse bien chorégraphiée, avec Raiz qui s’écartait du chemin à la toute dernière seconde. Pour l’épéiste, il avait probablement l’impression que des morceaux de pierre et de terre jaillissaient de nulle part, avec quelques fragments qui le frappaient dans l’intestin.

Et si je puis me permettre, c’était probablement la dernière chose qu’il ait vue.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre!

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