Neechan wa Chuunibyou – Tome 6 – Chapitre 7 – Partie 3

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Chapitre 7 : Après tout, on dirait que le fait de frapper va résoudre ça

Partie 3

En d’autres termes, la vitesse n’avait pas vraiment d’importance. C’était une question de timing.

Les gens considéraient la conscience comme une chose continue, mais ce n’était pas vraiment le cas. Ce n’était pas analogique, mais numérique, plein de trous — des points blancs dans l’attention d’une personne, des instants où elle n’avait conscience de rien.

Il n’avait qu’à sentir le timing. Puis, s’il bougeait en une fraction de seconde, on dirait qu’il avait disparu.

C’était facile à dire, mais moins facile à réaliser. La plupart des gens ne pouvaient pas identifier les taches aveugles dans la conscience d’une personne.

Il y avait des techniques dans les arts martiaux classiques, cependant, qui le rendaient possible, et Yuichi avait utilisé une extension de « l’énergie de l’écoute » à cette fin.

« D’accord ! Par où es-tu entré ? Si tu veux nous faire sortir en toute sécurité, tu devrais nous indiquer la sortie ! » déclara Mutsuko.

Nergal semblait encore un peu abasourdi par l’explication de Yuichi, mais il avait fait ce qu’on lui avait demandé et leur avait dit comment remonter à la surface. C’était par l’entrée en face de celle d’où ils étaient entrés.

« OK! Alors, rentrons à la maison ! » déclara Mutsuko.

« Ça m’a l’air bien, mais j’ai un peu oublié la raison pourquoi nous étions là… » dit Yuichi.

Ils venaient en ville pour trouver la grande présence maléfique, ils l’avaient rencontrée tout de suite, puis la résonance avait commencé, le héros Yurika était apparu et leur avait parlé du danger dans lequel Natsuki était, un tengu était apparu, Yurika était partie, un prêtre était arrivé et avait battu le tengu, Yuichi avait frappé le prêtre, puis Yuri était devenue une chatte et elle les avait aidés à retrouver l’odeur de Natsuki.

« Nos objectifs étaient donc de trouver le “grand mal” et Takeuchi, » résuma Yuichi. « Je suppose qu’on a réussi à le faire. »

Ils avaient à peu près ignoré la guerre, mais pour lui, c’était comme s’ils en avaient fait assez pour une journée.

Yuichi jeta un coup d’œil à Mutsuko. Natsuki semblait avoir retrouvé une présence d’esprit suffisante pour se tenir debout, alors Yuichi s’était approché de la femme au sol. Elle était encore en vie, mais un bras était cassé, tout comme ses côtes. Ça n’avait pas l’air bon.

Yuichi avait tiré la femme sur son dos. Il n’était pas certain si le dieu maléfique était digne de confiance, mais tout ce qu’il pouvait faire, pour l’instant, c’était croire qu’il tiendrait sa promesse et qu’il resterait loin d’elle, et d’eux.

Nergal était resté là où il était.

Yuichi se dirigea vers la sortie et Mutsuko et Natsuki suivirent. Yuri était à ses pieds, en forme de chat.

« Sakaki… Suis-je vraiment libre de lui ? » Natsuki, le rattrapant, le lui demanda comme si elle ne pouvait toujours pas le croire.

« On dirait, en supposant qu’il tienne sa promesse. Tu crois qu’il le fera ? »

« Je pense qu’il le fera. »

« Je vois, » dit Yuichi. « Alors, cela m’a l’air plutôt bien. »

« Mais je ne sais pas non plus ce qu’il va faire pour les parties qu’il n’a pas promises, » avait-elle ajouté.

« Eh bien, c’est vrai. Quelque chose d’autre pourrait encore arriver, mais nous nous en occuperons quand nous y arriverons. »

« Oui… mais merci d’être venu me sauver. »

Yuichi rougit un peu de sa réaction inhabituellement honnête.

« Yuichi… » La femme qu’il portait parlait faiblement. Elle semblait s’être réveillée.

« Est-ce que ça va ? » demanda-t-il. « En fait, vous ne devriez probablement pas parler maintenant. Votre poitrine était gravement blessée. »

« Je vais bien, c’est n... » elle se mit à tousser, répandant du sang sur les épaules de Yuichi. « Je suis désolée, Yuichi. Je vais bientôt mourir, non ? »

« Hé ! C’est bon ! Ne mourrez pas pour ça ! » cria-t-il.

« C’est vrai. Si ça ne vous dérange pas, ça ne me dérangera pas. » Sa voix était remarquablement claire pour quelqu’un avec un poumon écrasé, et elle semblait aussi remarquablement joyeuse.

« Enfin, ça me dérange un peu, mais ce n’est pas grave… » dit Yuichi. « À ce propos, Takeuchi. Quel est ton lien avec cette personne ? Bien que je pense que je peux trouver une solution… »

Elles semblaient être des tueuses en série, mais il hésitait à le dire à haute voix.

« Aki Takizawa, » dit Natsuki. « Une ancienne tueuse en série. C’est une sorte de monstre recrutable, et depuis que tu l’as convertie, elle m’a sauvée. »

« C’est vrai, » dit-il. « Je n’ai pas tout compris, mais si vous avez sauvé Takeuchi, je vous en suis reconnaissant. »

Il ne savait pas comment les choses s’étaient passées, mais si Natsuki avait dit que la femme l’avait sauvée, alors en tant que compagne de club, Yuichi avait pensé qu’il devrait remercier la femme.

« Yuichi… oh, je peux mourir heureuse ! » dit Aki avec une émotion extatique.

« Je vous avais dit de ne pas mourir ! Je vous emmène à l’hôpital d’une amie maintenant ! »

Yuichi prévoyait de l’emmener à l’hôpital général de Noro, où le père d’Aiko travaillait. Puisque le père d’Aiko le connaissait, il serait probablement flexible, et puisque l’hôpital était dirigé par des vampires, le fait que le patient était une sorte de monstre ne devrait pas poser de problème.

« Vous savez, la promesse était qu’il nous laisserait quitter cet endroit en toute sécurité, non ? Vous ne pensez pas qu’il va nous attaquer dès qu’on quittera la pièce, si ? » demanda Mutsuko en arrivant à la sortie.

« Ce serait plutôt triste. Croyez-vous qu’il le ferait ? » Yuichi jeta un coup d’œil au centre de la pièce. Nergal se tenait juste là, et ne semblait pas enclin à faire quoi que ce soit.

« Je ne… pense pas. Je pense qu’il a une sorte d’orgueil divin, » déclara Natsuki après un moment de réflexion.

Si Natsuki l’avait dit, c’était probablement vrai. Elle le connaissait mieux qu’eux, après tout.

Tout en gardant son attention concentrée sur ce qui était derrière lui, Yuichi avait quitté la pièce.

Il ne s’était rien passé.

Ils marchèrent un peu plus loin jusqu’à ce qu’ils atteignirent un escalier, qu’ils montèrent, et après avoir grimpé pendant un certain temps, ils arrivèrent à une porte. Cela s’ouvrait sur une chaufferie avec beaucoup de tuyauterie apparente.

De ce côté, la porte ressemblait à un mur, et une fois qu’ils l’avaient fermée, il n’y avait aucun moyen de voir comment l’ouvrir à nouveau.

« C’est comme une porte à sens unique dans un donjon ! » cria Mutsuko.

« Êtes-vous sûr qu’on peut rester ici ? » demanda Yuichi mal à l’aise.

« Quel choix avons-nous ? » riposta-t-elle. « Il n’y avait pas d’autre issue ! »

Ils semblaient être sous un hôtel.

Évitant les yeux des employés, ils avaient fini par se rendre dans le hall d’entrée, où ils avaient enfin pu respirer amplement. Mais Aki était toujours grièvement blessée et Yuichi était couvert de sang, et ils avaient un chat avec eux. Ils ne pourraient pas rester ici longtemps.

Yuichi se dirigea vers la sortie, mais, de la sortie, un garçon à l’air familier apparut.

C’était Hiromichi Rokuhara.

Il avait l’air d’être parti tout seul après s’être séparé de Nergal. Qu’est-ce qu’il peut bien faire ici ? Juste au moment où Yuichi se posait la question, son téléphone avait sonné.

Yuichi posa Aki et répondit au téléphone.

« Hé ! Où étais-tu exactement ? » cria la voix de l’autre côté. « Tu as été impossible à joindre pendant des heures ! Je suis allée à la gare et je n’y ai trouvé personne ! Comment oses-tu m’abandonner ? »

C’était Chiharu. Il était naturel qu’elle n’ait pas pu les joindre, leurs téléphones portables n’auraient pas eu de signal sous terre.

« Oui, nous sommes restés sous terre pendant un certain temps, » déclara Yuichi. « Qu’est-ce qui se passe ? »

« La résonance a recommencé ! »

La résonance ne s’arrêterait pas tant que quelque chose n’aurait pas été « réglé ». Ça s’était arrêté un moment après que le prêtre eut vaincu le tengu.

« Ça explique tout, » dit Yuichi. « C’est un hôte du réceptacle divin, non ? »

Nergal avait dit qu’Hiromichi avait un réceptacle divin.

Hiromichi s’était approché.

« Tu n’as pas sérieusement l’intention de nous combattre ici, n’est-ce pas ? » demanda Yuichi. Ils étaient dans le hall d’un hôtel avec pas mal de gens à l’intérieur. Il ne savait pas quel genre de pouvoir Hiromichi avait, mais s’ils combattaient ici, il pourrait en résulter de graves pertes humaines. « Nergal t’a guidé jusqu’ici ? Je suppose que nous nous en sommes sortis sains et saufs, cependant… »

Peut-être qu’il pensait que ce ne serait pas un problème de s’en prendre à eux une fois qu’ils seraient à la surface.

Hiromichi s’approcha de Yuichi, puis — restant en dehors des limites de son espace personnel — il tendit la main.

Yuichi n’avait senti aucune menace dans le mouvement. La trajectoire de sa main était loin de l’atteindre, alors il n’avait même pas besoin d’esquiver. Il pouvait dire qu’Hiromichi ne cachait rien dans sa main, et le mouvement ne semblait pas être une feinte pour préparer une autre attaque.

Ainsi, Yuichi l’avait ignoré.

La main d’Hiromichi avait balayé l’air devant lui. Soudain, Yuichi se sentit étourdi et fut assailli par un puissant sentiment de perte.

« Yu! » cria Mutsuko, peut-être surprise par le moment de panique de Yuichi.

Sa vision était devenue noire pendant un moment, et quand elle était revenue, elle était floue et difficile à mettre au point. Mais alors même qu’il réalisait qu’Hiromichi devait avoir fait quelque chose, les sens internes de Yuichi lui avaient dit que rien n’avait changé.

Un instant plus tard, sa vue s’était stabilisée, et Yuichi avait remarqué que quelque chose était différent. Quelque chose d’étrange.

Plutôt, ce n’était pas étrange.

Ce qui s’était passé avant était étrange, et maintenant, c’était normal. Ces étiquettes ennuyeuses qui lui montraient le rôle des gens dans la vie avaient disparu.

Hiromichi avait souri.

À ce moment-là, Yuichi réalisa ce qui s’était passé.

Le Lecteur d’Âme n’était plus là.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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