Neechan wa Chuunibyou – Tome 4 – Chapitre 1 – Partie 3

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Chapitre 1 : Un parcours mouvementé vers le 2e trimestre

Partie 3

« Je ne pouvais pas savoir cela…, » répondit Yuichi, boudeur. Comment était-il censé prédire des choses comme les capacités et les espaces clos ?

« C’est vrai. Mais si tu avais recueilli à l’avance des informations sur les capacités des Externes, tu aurais probablement pu prévoir quelque chose. Prends-le comme une nouvelle expérience. »

« Mais dans ce cas, vous auriez vous-même pu fermer la porte, » rétorqua-t-il.

« J’aimerais que ce soit aussi facile que ça, » dit-elle. « Je ne peux pas appliquer la capacité aux espaces fermés que j’ai moi-même créés, et tant que cette capacité est utilisée, je dois rester dans la zone. »

Yuichi avait classé cette information, mais cela ne l’aiderait pas à sortir du piège maintenant qu’il s’y trouvait. « Vous avez dit que c’était un jeu, non ? Alors, quelles sont les règles ? »

« Tu comprends vite, » dit-elle. « C’est bien. C’est vraiment très simple. Dans les trente prochaines minutes, je mentirai une fois, et une seule fois. Si tu vois à travers le mensonge, tu gagnes, et tu pourras quitter la pièce. Tu n’aurais qu’une seule chance de le deviner. »

Yuichi avait senti l’atmosphère de la pièce changer. En parlant simplement, les mots avaient changé quelque chose. Des paroles de pouvoir, peut-être ?

« Quelle garantie ai-je ? » demanda-t-il. « Même si je voyais à travers le mensonge, vous pourriez faire comme si je ne l’avais pas trouvé. »

« Comme tu viens à peine de me rencontrer, je doute que tu sois prêt à me faire confiance, » dit-elle. « Mais les règles du “Jeu de la Pièce Scellée” sont absolues, et elles s’appliquent aussi à moi. Une fois que tu auras reconnu le mensonge, je ne pourrai plus prétendre que tu ne l’as pas fait. Je peux changer, ajouter ou supprimer des règles, mais quand je le fais, je dois te le dire. Et bien sûr, je ne ferais rien qui briserait le jeu. Je fais ça parce que j’aime les jeux, tu vois. Violer cet esprit ne servirait à rien. »

« Et si je gagne, puis-je partir ? » demanda-t-il.

« Plus précisément, il y a trois conditions dans lesquelles mon pouvoir sera annulé. La première est si tu remplis les conditions de victoire pour le jeu. La seconde est que je quitte cette pièce. La troisième est si je perds connaissance — par la mort, l’évanouissement, le sommeil, etc. Bien sûr, tu sais que le troisième serait difficile à atteindre, n’est-ce pas ? Il est extrêmement difficile pour les forces extérieures d’affecter les Externes. En plus de ça, j’ai un pouvoir appelé le “Domaine Inviolable”. Il protège les personnes, les lieux et les objets nécessaires à l’achèvement du jeu de la violence non méritée. En d’autres termes, tu ne peux pas simplement me frapper et m’assommer pour me rendre inconsciente. » Makina croisa triomphalement ses jambes et ses bras, soulignant sa poitrine. Elle regarda Yuichi avec des yeux invitants et sourit lascivement.

« Que se passe-t-il si je perds ? » demanda Yuichi.

 

 

« Hmm. Tu n’es pas impressionné par le numéro sexy de la prof, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle. « Tu n’es pas comme la plupart des lycéens. Pourquoi ne pas agir en étant un peu plus excité ? Allez, tu peux voir sous ma jupe. Mon décolleté ne t’intéresse pas ? »

« Je m’en fous de ce genre de choses, » dit-il. « Répondez à ma question. »

« Les règles sont comme je l’ai dit tout à l’heure, » lui avait-elle dit. « Si tu gagnes, tu peux partir. Cela signifie que si tu perds, tu ne pourras pas partir, et tu resteras piégé ici jusqu’à ce que je m’en lasse. Si tu veux sortir rapidement, tu ferais mieux d’agir pour ça. Maintenant, le jeu a déjà commencé. N’hésite pas à poser des questions afin de pouvoir détecter mon mensonge. Je mentirai une fois, et une seule fois. Un interrogatoire habile peut te rapporter des informations utiles. »

« Qu’est-il arrivé à Mlle Nodayama ? » demanda Yuichi. Il était en colère. Il n’était pas particulièrement proche de son professeur, mais il aimait quand même Hanako et son attitude irresponsable et nonchalante.

Makina avait eu l’air dédaigneuse. « On dirait que je lui ai fait quelque chose. Mais c’est comme ils te l’ont dit : elle ne se sent pas bien. »

« Ouais, c’est ça ! Vous me dites qu’elle est tombée malade et que vous êtes arrivée par hasard ? » Ennuyé par le ton de Makina, Yuichi avait commencé à élever la voix.

« Prétendre que c’était une coïncidence totale serait un mensonge, » avait-elle dit. « Je voulais être professeur dans cette école, alors j’ai eu ma licence pour être professeur. Mais j’avais aussi besoin d’une ouverture, cela signifiait que quelqu’un devait prendre un congé. Il n’y avait pas de raison particulière pour laquelle j’ai choisi Mme Nodayama… si j’avais su que tu te fâcherais autant, j’aurais peut-être dû choisir un autre professeur ? »

« Si vous l’avez rendue malade, guérissez-la tout de suite. » La voix de Yuichi était glaciale. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait été aussi en colère.

« Mais je te l’ai déjà dit, » dit-elle. « Je n’ai que deux pouvoirs : Le “Jeu de la Pièce Scellée” et le “Domaine inviolable”. Je n’ai pas le pouvoir de rendre quelqu’un malade ou de le guérir. »

« Dans ce cas, qu’est-ce que vous lui avez fait ? » demanda-t-il.

« Bonne question, » elle avait souri. « D’abord, je vais expliquer ce qui est arrivé à Mme Nodayama. En d’autres termes, elle a été larguée par son ami d’enfance qu’elle a depuis vingt ans. Surpris ? Malgré son apparence, elle était la jeune fille amoureuse des plus sérieuse. Mais leurs fiançailles ont été rompues juste avant le mariage. C’est clairement traumatisant. Elle ne peut littéralement pas manger. Mais son état n’est pas si grave. Même si elle ne veut pas manger, l’hôpital la nourrira et la douleur du chagrin s’atténuera avec le temps. »

Si c’était vrai, Yuichi se sentait un peu soulagé. Il ne connaissait pas la douleur du chagrin d’amour, mais au moins ce n’était pas quelque chose de permanent.

« Bien sûr, c’est moi qui lui ai volé son ami d’enfance, » ajouta Makina.

Yuichi se leva.

« Maintenant, ne te fâche pas, » lui avait-elle reproché. « Je suis libre d’aimer qui je veux, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui te donne le droit de te plaindre à ce sujet ? »

Yuichi s’était alors assis à contrecœur. Il pouvait sentir quelque chose de malveillant dans sa façon détournée de parler, mais si c’était juste une liaison, c’était difficile d’en discuter.

Une fois qu’il s’était calmé, Makina avait recommencé à parler. « Mais je dois dire, Yuichi Sakaki… tu n’es pas comme je l’avais entendu. Tu agis de façon assez agressive. Quand je suis arrivée dans cette école, Ende… elle est un peu comme notre directeur plus ou moins… m’a dit de t’éviter, si possible. »

« Que voulez-vous dire par “pas ce que vous avez entendu” ? » demanda Yuichi.

« On m’a dit que tu étais le… tu sais, “au look et à la personnalité moyens, mais il a quand même toutes les filles à ses pieds”, “reste indécis malgré les femmes qui se jettent sur lui, mais cède juste assez pour qu’aucune d’elles ne le déteste”, “souffre de surdité intermittente qui lui font rater des phrases cruciales dites par les autres”, “participe à un club comme excuse pour traîner avec ses amis”, “s’abstient d’intervenir dans un incident jusqu’à ce que cela soit juste à temps ou parfois un peu trop tard”, “le type qui dit constamment ‘yare yare yare’”, » déclara-t-elle.

« Quoi, un protagoniste !? » dit-il en s’écriant. Son ton taquin l’agaçait avec succès.

« Vas-y, demande-moi n’importe quoi, » dit-elle avec confiance. « Sinon, j’expliquerai comment j’ai piégé le fiancé de Mme Nodayama. »

« Je ne veux pas entendre parler de ces conneries, » avait-il dit. « Pourquoi êtes-vous venue à l’école ? »

« C’est un secret, » déclara Makina en riant.

« Vous aviez dit que je pouvais demander n’importe quoi, » déclara-t-il.

« Je n’ai jamais dit que je devais répondre, » répliqua-t-elle.

« Vous êtes flippante —, » déclara-t-il.

« Si je dois en parler, je dirais que c’est ta faute, » déclara Makina.

« Hein ? » La réponse inattendue avait fait réfléchir Yuichi. Lui et Makina venaient à peine de se rencontrer. Comment pourrait-il y avoir un lien entre eux ?

« Tu te souviens de l’attaque que tu as subie durant la première moitié des vacances d’été ? » demanda Makina.

« Vous devrez être plus précise…, » Yuichi avait essayé de se souvenir de toutes les fois où il avait été attaqué pendant les vacances d’été, mais aucune d’entre elles n’avait été aussi remarquable.

Makina le regarda fixement en état de choc. « Combien de fois as-tu été attaqué ? »

« Ce n’est pas ma faute ! » cria-t-il.

« Le camion qui s’est écrasé dans le café, » avait-elle précisé. « Tu t’en souviens maintenant ? »

Il hocha la tête. « Ouais. Est-ce vous qui avez organisé ça ? »

« Oui. C’était l’un de mes pions les plus puissants, et maintenant il est en ruine, à cause de toi. J’ai été forcée d’abandonner mon plan A. Trouver un emploi dans cette école fait partie du travail de base pour le plan B, » déclara Makina.

« Je suppose que vous n’allez pas me dire quel est votre plan ? » demanda-t-il.

« Non, alors ne t’embête pas à me le redemander. Demande-moi autre chose. Si tu me poses une question à laquelle je veux répondre, je serai plus qu’heureuse de t’aider ! » ajouta Makina, comme pour le calmer.

« J’ai entendu dire que vous étiez éternels et immortels. Est-ce que c’est vrai ? » demanda Yuichi. On lui avait dit que les Externes, libérés du destin que toutes choses doivent mourir, étaient effectivement immortels.

« Proche, mais pas tout à fait, » dit-elle. « Ce n’est pas impossible pour nous de mourir. En fin de compte, s’il y a une chance pour nous de rester en vie, nous le resterons toujours. Dans les situations où il n’y a pas d’autre choix que de mourir, nous mourons, et des méthodes ont été formulées pour nous conduire dans de telles situations. Oui, il serait peut-être plus juste de dire que les Externes ont beaucoup de chance. »

« Vous pensez pouvoir expliquer le fait de ne pas vieillir avec de la chance ? » demanda-t-il avec scepticisme.

« Le mécanisme exact du vieillissement n’a pas encore été découvert, je ne peux donc pas en être certaine. Mais si les êtres vivants sont programmés pour vieillir, alors peut-être qu’une faille dans ce programme pourrait se développer, en raison de la chance. Selon la théorie de programmation, les télomères à la fin des chromosomes sont considérés comme des compteurs du nombre de fois que les cellules se divisent. Alors peut-être qu’ils ne diminuent pas. »

« Êtes-vous sûre de vouloir me dire tout ça ? » demanda-t-il. Ce qu’elle disait signifiait qu’il n’était pas impossible pour lui de la tuer. Cette information pourrait s’avérer utile pour traiter avec les Externes.

« Il serait assez facile de le découvrir avec un peu d’enquêtes, » dit-elle nonchalamment. « Je ne vois aucune raison de le cacher. »

Yuichi écouta prudemment les paroles de Makina. Il considérait cela comme une bataille, prêtant une attention particulière à chacun de ses gestes et de ses actions. Au combat, Yuichi pouvait facilement identifier une feinte. Son regard, son tonus, son odeur, son pigment, son rythme cardiaque, sa tension musculaire — il pouvait les combiner tous pour faire son jugement. Jusque-là, elle n’avait pas menti.

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