Neechan wa Chuunibyou – Tome 3 – Chapitre 8 – Partie 2

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Chapitre 8 : Le Réveil du Dieu Maléfique ! Le Prélude à la Destruction de l’Humanité !

Partie 2

« Oh, nous sommes tous condamnés ! » Yuri avait placé ses mains dans ses cheveux et avait gémi de désespoir.

Rion se couvrit les oreilles et inclina la tête.

Manaka et Akemi s’enlacèrent, tremblantes.

« Raviver sous la lumière de la pleine lune… vous pensez qu’il réagit aux Blutz Waves ? 17 millions de zenos ? » s’interrogea Mutsuko, avec désinvolture.

« Grande Soeur, ce sont des termes fictifs. Il ne va pas devenir un grand singe. » Malgré ses critiques désinvoltes, Yoriko n’avait pas du tout l’air surprise que Mutsuko l’ait dit.

« Comment peux-tu être aussi détendue ? » demanda Aiko. Elle était stupéfaite… mais aussi, d’une manière ou d’une autre, pas surprise. C’était certainement terrifiant, et elles allaient probablement toutes mourir. Mais elle avait commencé à réaliser que c’était le genre de chose qui allait se produire quand elle traînait avec Yuichi et sa famille.

L’aura autour de La Tête de Tout avait aussi maintenant changé.

Quand ils l’avaient rencontrée chez Rion, ses yeux avaient été ceux d’un animal sauvage. Mais maintenant, c’était différent. Il y avait de l’intelligence derrière ces yeux. Le « réveil » avait été mental.

La Tête de Tout avait fait un pas en avant. Il avait poussé son visage géant vers Mutsuko. « Vous n’avez pas peur, n’est-ce pas ? Vous n’avez aucune crainte envers moi, et vous n’êtes pas non plus mon disciple. »

Aiko fut surprise de l’entendre parler. Malgré le fait qu’il avait le visage d’un homme, pour une raison quelconque, elle ne s’attendait pas à ce qu’il parle.

La Tête de Tout avait ensuite regardé Aiko et les autres. Il semblait les regarder attentivement, curieux.

« Pourquoi aurais-je peur ? » demanda Mutsuko.

« Tu n’as pas peur de mourir ? » demanda la Tête.

« Bien sûr, j’ai peur de mourir, » répondit Mutsuko. « Mais ce n’est pas ce qui se passe ici. Tu ne peux pas me tuer ! »

« Je ne peux pas ? » demanda la Tête.

« Parce que — et je suis désolée de le dire après ton grand réveil — c’est toi qui es sur le point de mourir, » elle avait hésité. « Oh, attends, je suppose que je devrais demander… tu n’as pas l’intention de rester sur cette île en paix, n’est-ce pas ? Parce que si c’est le cas, tu peux rester en vie. »

« Quelle question stupide ! » déclara froidement la Tête. « Combien de nourriture penses-tu qu’il y a sur cette île ? »

Par « nourriture », la chose signifiait probablement les humains. Il n’y en avait pas beaucoup sur l’île.

Mutsuko soupira, avec un air théâtral. « J’aurais préféré que tu ne commences pas à parler ! Les boss finaux deviennent toujours si petits à la seconde où ils ouvrent la bouche. »

« Est-ce tout ce que tu avais à dire ? » demanda la tête.

« Mutsuko, pourquoi le mets-tu en colère ? » Aiko regarda Mutsuko en panique. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi quelqu’un se donnerait tant de mal pour provoquer une telle créature.

« Je pense juste que ce n’est pas très divin de perdre son sang-froid si facilement ! » s’exclama Mutsuko. « Tu dois être bien au-dessus de ce genre de choses ! »

Le visage de la tête était devenu complètement vide.

« Oh, eh bien. Je suppose que Yu va devoir s’occuper du reste ! » proclama Mutsuko.

*

« Hé ! Ne l’énerve pas et laisse-moi m’en occuper ! »

Aiko se retourna au son de la voix familière.

Yuichi était juste derrière elle. À côté de lui se trouvait Natsuki, vêtue de cuir noir et moulant.

La Tête de Tout s’était mise à rire. Il s’était esclaffé.

« Ça explique ta confiance… alors c’est l’homme sur qui tu te fies ? Je l’ai vu m’espionner de ce coin tout ce temps. Je croyais qu’il cherchait une issue de secours. »

« Sakaki… tu attendais vraiment l’entrée la plus dramatique ? » demanda Aiko.

Mais encore une fois, elle pouvait le croire. C’était après tout le petit frère de Mutsuko.

« Ce n’est pas possible ! J’avais des choses à régler d’abord, » déclara Yuichi.

Yuichi avait commencé à marcher jusqu’à la Tête de Tout.

« Tu t’occupes des filles, » ajouta Yuichi à Natsuki. Puis il exhorta Mutsuko à prendre du recul et se tint face à face avec La Tête de Tout.

 

✽✽✽✽✽

 

Il s’était souvenu de cette chose. Ils s’étaient rencontrés pendant son sommeil.

Mais c’était tout. Cette chose n’était rien : un humain, faible, dépourvu même du pouvoir de ses disciples.

D’un seul coup de patte, il pourrait réduire n’importe quelle viande humaine en viande sans vie. Ce serait facile, mais aussi ennuyeux.

Oui, pensa-t-il. Il fallait trouver un moyen de plonger dans le désespoir la femelle qui l’avait confrontée.

La mort pourrait venir après.

Il déchiquetterait les sacrifices, plongerait les humains dans un océan de sang et de viscères, puis prendrait son temps à jouer avec eux.

D’abord, il écraserait le mâle sur lequel la femelle comptait, celui qui se tenait devant ses yeux. S’il écrasait le mâle sans effort, la femelle réaliserait à quel point elle avait été stupide.

Le mâle se tenait là, sans peur, souriant avec une confiance parfaite.

Comme c’était irritant.

Il l’écraserait d’un seul pas.

Il avait planté son avant-pied gauche et avait frappé avec son pied droit. L’endroit où il avait frappé n’avait pas d’importance. Cela mettrait fin à la vie du mâle, de toute façon.

Mais ses griffes n’avaient fendu que l’air.

Le mâle avait bougé.

Ce n’est qu’après ce moment qu’il avait remarqué quelque chose qui ne tournait pas rond dans son propre corps, et il s’était rendu compte qu’il avait pivoté.

Il ne pouvait pas dire immédiatement ce qui s’était passé, mais il y avait quelque chose de long, d’étroit et de dur maintenant enterré dans son corps.

Percé.

Le mâle s’était rapproché d’un pas, tenant un long objet métallique dans ses deux mains.

Une lance ? Une arme primitive, mais assez pratique pour avoir duré toute l’histoire de l’humanité.

Enfin, son esprit enregistra ce qu’il avait vu.

Le mâle avait esquivé son coup de griffe et avait fait un pas en avant en pivotant. Comme lui, la pointe de la lance avait vacillé violemment, rendant la poussée instable et difficile à prévoir.

Mais au moment où la lance avait percé sa poitrine, toute la rigidité était revenue, concentrant toute la puissance de l’arme en un seul point.

« Toi…, » il avait essayé de parler, mais s’était rendu compte qu’il ne pouvait même plus contrôler sa propre voix.

Son noyau avait été percé.

Des questions avaient traversé son esprit.

D’où venait la lance ? Cela n’était pas entre les mains du mâle lorsqu’il s’était approché pour la première fois. Où avait-il pu cacher quelque chose si longtemps ?

Comment le mâle connaissait-il l’emplacement de son noyau ? Le noyau était son point de contrôle central et son point faible. Il en était bien conscient. C’est pourquoi il n’avait pas gardé son noyau à un seul endroit, mais l’avait déplacé librement à travers son corps.

Pourtant, la lance avait empalé son noyau. Il n’y avait aucun moyen pour le mâle de savoir où se trouvait son noyau, mais il l’avait empalé avec une précision parfaite.

Le noyau qui avait gardé son corps uni commençait à perdre son emprise. La chair qu’il avait prise en lui et qu’il avait faite sienne commençait à échapper à son contrôle.

Un seul coup mortel.

 

✽✽✽✽✽

 

Yuichi avait confirmé que le coup était fatal, puis il avait sorti la lance et s’était éloigné.

Il gardait la pointe de la lance pointée vers la tête du monstre, gardant sa posture prudente.

« C’est un visage avec “et maintenant !?” écrit partout dessus…, » avait-il commenté.

Le monstre était en effet paralysé, avec la surprise écrite sur son visage.

« Eh bien, je vais laisser ma sœur s’occuper de l’explication, » avait-il ajouté.

Yuichi était monté sur le monstre, tenant toujours la lance.

« J’ai tué cette chose ! Si quelqu’un a un problème avec ça, vous pouvez monter ici et m’affronter ! » hurla Yuichi en brandissant la lance.

Les Anthromorphes n’avaient clairement pas eu de problème avec cela. Ils étaient tous tombés à genoux là où ils se tenaient.

Même le chef de l’île, Dogen Kukurizaka, rampait, impuissant.

C’était exactement ce que Rion avait dit : Les Anthromorphes servaient instinctivement les plus forts. Ce qui, avait pensé Yuichi, signifiait que la meilleure façon de résoudre ce qui se passait sur l’île était de vaincre leur dieu, La Tête de Tout.

Il sauta de nouveau en bas alors qu’il sentait que la surface sous ses pieds commençait à s’effriter.

La forme du monstre changeait. Il s’était modifié, puis avait agrandi, et finalement, il s’était divisé en deux. Il ne restait qu’une montagne d’Anthromorphes.

« Donc c’était fait d’Anthromorphes fusionnés, hein ? » s’interrogea Yuichi.

Le noyau que Yuichi avait frappé devait être ce qui les maintenait tous ensemble. Maintenant qu’il avait cessé de fonctionner, ils étaient revenus à leurs formes originales.

« Hum… Qu’est-ce qui se passe ici ? Je ne crois pas avoir compris ce qui s’est passé…, » déclara Aiko à Mutsuko, l’air extrêmement confus.

« Okie-doke ! Permets-moi de m’expliquer ! » déclara Mutsuko gaiement. « D’abord, Yu a utilisé la lance comme “anqi”, une arme cachée. C’est une technique d’art martial fondamentale pour empêcher votre adversaire de remarquer votre arme jusqu’à la toute dernière seconde ! »

« Hein ? Mais Sakaki tenait clairement la lance tout le temps ! » protesta Aiko.

« De notre point de vue, bien sûr. Mais il le gardait derrière lui. L’ennemi était devant lui, donc il ne pouvait pas la voir ! » répliqua Mutsuko.

Même s’il n’avait pas pu voir l’arme, il y avait une chance que son adversaire ait pu dire que son équilibre était instable. C’est pourquoi il était important, dans cette technique, que le manieur masque son centre de gravité.

« Alors, où a-t-il eu la lance ? » demanda Aiko.

« C’est le parasol qu’on utilisait l’autre jour ! C’est une lance-parapluie ! Vous enlevez la partie parapluie, et c’est une liu he da qiang, de 3,2 mètres de long, faite d’un alliage spécial ! C’est super souple, et très lourd ! » proclama Mutsuko.

Yuichi avait apporté la lance comme arme et l’avait empaquetée dans le mini-camion lorsqu’ils s’étaient rendus sur le site du festival.

« Après ça, c’était simple, » ajouta Mutsuko. « Frappez simplement son point faible ! Quant à la façon dont il a fait ça, je pense que Yu avait une idée de ce que son adversaire ne voulait pas qu’il fasse ! »

Une intuition.

C’était une façon vague de le dire, mais c’était la seule façon de l’exprimer. Yuichi avait deviné son point faible par instinct — sur une intuition. Il avait été capable de dire ce que son adversaire ne voulait pas qu’il fasse par observation et intuition. Il pouvait inconsciemment traiter toutes les informations qu’il avait recueillies, puis porter un jugement rapide sur cette base.

C’est pourquoi Yuichi avait passé tant de temps à analyser le monstre, jusqu’au tout dernier moment. C’est pourquoi il était resté caché, à regarder.

« Bien sûr, Yu peut aussi dire ce que son adversaire veut qu’il fasse ! » Mutsuko avait ajouté. « S’il utilisait ce pouvoir pendant l’amour, il serait imparable ! »

« Hé ! Ça n’a rien à voir avec quoi que ce soit en ce moment ! » Yuichi avait crié face à la déclaration scandaleuse de Mutsuko.

Aiko rougissait, ce qui rendait les choses encore plus embarrassantes.

« Mais wôw, il l’a vaincu assez facilement, hein ? » dit-elle, essayant peut-être de changer de sujet.

« C’est comme ça que les combats se passent d’habitude, » déclara Mutsuko. « C’est une règle fondamentale du combat : éliminez votre adversaire avant qu’il ne puisse rassembler toutes ses forces ! »

« Les règles fondamentales du combat n’ont pas l’air très sportives…, » murmura Aiko.

« Ah, mais c’est ça, le combat ! » répondit Mutsuko. « Tu dois prendre le dessus, quoi qu’il arrive. Chaque vieux style de combat traditionnel a quelques techniques qui visent à tromper l’adversaire. Je veux dire, bien sûr qu’ils le font ! Le but des arts martiaux est de battre l’ennemi, donc tu as besoin de moyens de gagner même si tu es moins puissant ou moins habile qu’eux. Ce qui veut dire utiliser des trucs, des bluffs, tout ce que tu peux apporter dans le combat ! »

« On peut en parler plus tard ? » demanda Yuichi. « Sortons d’ici avant que ces types — . »

« Grand Frère ! » Yoriko l’avait soudain pris dans ses bras.

Alors que Yuichi passait par son rituel habituel qui consistait à l’interroger, il s’était rendu compte que son bras droit était blessé. « Yori, qu’est-il arrivé à ton bras ? Est-ce que ça va ? »

« Je ne vais pas bien ! » cria-t-elle. « J’ai besoin de TLC ! »

« Non, écoute, on doit t’emmener à l’hôpital…, » déclara Yuichi.

« Le bateau est en route, donc ce sera assez facile, » déclara Mutsuko. « Il nous attend probablement déjà au port ! Et… Hmm ? Qu’est-ce que c’est ? »

Le vaisseau spatial semblait gronder. Au début, les vibrations étaient faibles, mais elles commençaient à s’aggraver.

« Je vois, » déclara Mutsuko. « Je parie que c’est ce vieux cliché, vous savez ? Tout l’endroit est sur le point de s’effondrer ! »

« Hein ? Pourquoi s’effondrer parce que j’ai tué le monstre !? » Yuichi trouvait l’idée un peu ridicule, mais cela ne changeait rien au fait que le navire de l’espace tremblait.

« D’accord ! Yu, vous tous, sortez ! » déclara Mutsuko.

« Et toi, ma sœur ? » demanda-t-il. Mutsuko les avait encouragés à courir, mais elle ne semblait pas prête à les suivre tout de suite.

« Je vous rejoindrai plus tard ! Je dois d’abord faire quelque chose ! » déclara Mutsuko.

« Compris ! » avait-il convenu.

Si Mutsuko avait dit qu’elle irait bien, elle irait bien. Yuichi avait attrapé Aiko et les autres et avait commencé à courir.

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