Neechan wa Chuunibyou – Tome 2 – Chapitre 8 – Partie 3

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Chapitre 8 : Vampire Versus Vampire!

Partie 3

Eriko regardait la fin du combat depuis le toit de l’ancien bâtiment de l’école.

Les vampires avaient la capacité de partager des sensations avec les personnes dont ils buvaient le sang. C’était à l’aide de ce pouvoir qu’Eriko avait perçu tout ce qui arrivait à Kyoya.

« Qu’est-ce que…, » elle avait mis un filtre sur la sensation, de sorte que pendant qu’elle pouvait percevoir la présence de la douleur, elle n’avait pas à la ressentir de première main. Mais cela suffisait à la faire trembler de peur.

Eriko n’avait jamais été dans un vrai combat, mais il était facile pour elle de dire que Kyoya était confronté à une sorte de monstre. Il y avait de la beauté dans la façon précise et efficace dont il démantelait son ennemi.

Ce n’était pas quelqu’un qu’elle voulait avoir contre elle, elle l’avait parfaitement réalisé.

Eriko avait décidé qu’il était temps.

Le résultat de son expérience était clair : Boire trop de sang avait empêché Kyoya de marcher au soleil et l’avait transformé en quelque chose plus proche d’une bête.

La forme de la bête… elle était terriblement laide. Inacceptable pour le sens de l’esthétique d’Eriko.

Le corps de Kyoya avait continué à se transformer. Plus récemment, ses crocs étaient restés étendus et il était devenu plus poilu. En d’autres termes, si elle buvait trop de sang, elle finirait par se retrouver dans la même situation.

Ce qu’Eriko recherchait, c’était la beauté éternelle, l’équilibre qui l’empêcherait de vieillir sans la transformer en bête. Mais après avoir vu Aiko, elle avait commencé à se demander s’il y avait un autre moyen.

Aiko…

Elle avait été si belle.

Serait-ce la forme légendaire écrite dans le carnet d’Eriko ? Elle pensait qu’il n’existait pas vraiment, mais après ce qu’elle avait vu, elle n’avait pas d’autre choix que de croire.

« Peut-être que cette rumeur était vraie…, » murmura-t-elle.

Eriko avait entendu une rumeur — qui semblait maintenant extrêmement plausible — selon laquelle Aiko n’était pas vraiment liée à la famille Noro par le sang. En d’autres termes, Kyoya et Aiko étaient des vampires, mais d’espèces différentes.

Eriko se demandait si elle-même pourrait subir une transformation similaire. S’agissait-il d’une question de lignée, avait-elle un tel sang en elle ? Elle devrait alors expérimenter la prochaine fois avec Aiko. De quoi avait-elle eu besoin pour obtenir cette forme ? Aiko était une fille simple, pensait-elle. Ce serait facile de l’entraîner. Et puis…

« Bonsoir. Peut-on parler ? »

Voyant ses pensées dissipées par une nouvelle voix, Eriko se retourna.

Il y avait une fille toute seule au clair de lune sur le toit de l’ancien bâtiment de l’école.

Mutsuko Sakaki. La sœur aînée du monstre.

« Qu’est-ce que vous faites ici ? » demanda Eriko dans son ton le plus élégant.

« J’ai installé des caméras de sécurité dans toute l’école, parce qu’on ne sait jamais d’où viendra un ennemi ! » déclara Mutsuko. « Bien sûr, je ne m’attendais pas à en voir un voler sur le toit… »

Eriko regarda calmement autour d’elle. Elle ne voyait rien qui ressemblait à une caméra de sécurité.

« Elles ne sont pas si faciles à repérer. Après tout, je ne peux pas laisser les personnes les trouver ! » déclara Mutsuko.

« Je vois. Alors, de quoi vouliez-vous parler ? » demanda Eriko.

« Que savez-vous ? Quel lien avez-vous avec ce qui s’est passé ? » demanda Mutsuko avec force.

« Croyez-vous vraiment que je vais vous le dire ? » demanda Eriko.

« Eh, ne le ferez-vous pas ? J’espérais que vous seriez du genre bavardage… Ce que je voulais dire par là, c’est que le cerveau derrière tout ça vient toujours dans le dernier acte pour révéler tout le plan et tout raconter aux héros ! Et il en est de même des choses qu’ils n’ont pas demandées ! » déclara Mutsuko.

« Oh ? Pensez-vous que je sois un cerveau ? Et pourtant, vous êtes venue de votre plein gré en ma présence, pensant que vous seriez en sécurité, non ? » demanda Eriko.

« Eh bien, ça ne m’inquiète pas trop ! » déclara Mutsuko.

Eriko avait plissé ses yeux avec attention. Après tout, il s’agissait de la sœur du monstre avec qui elle parlait… Il pourrait y avoir plus que ce qu’elle voyait là.

« Eh bien, je suppose que c’est bien si vous ne voulez pas me le dire, » déclara Mutsuko. « Mais le vrai problème, ce sont les personnes à qui vous avez bu du sang. Je ne pense pas qu’on ait à s’inquiéter que le frère de Noro en fasse plus, mais… qu’en dites-vous ? Est-ce que nous pouvons vous obliger à tout arrêter et tout nous dire ? »

« Et pourquoi devrais-je faire ce que vous me dites ? » demanda Eriko.

« J’ai pensé que vous diriez quelque chose comme ça. J’ai un seuil de tolérance plutôt faible, donc une fois les négociations rompues, j’use directement de la force, » déclara Mutsuko.

Elle était proche. La distance entre Eriko et Mutsuko s’était réduite sans qu’elle s’en rende compte.

Eriko ne l’avait jamais vue bouger. Ce n’était pas comme si elle s’était précipitée vers elle. On aurait dit que l’instant d’après, Mutsuko était là, devant elle.

« Voilà ! » avec un grognement, Mutsuko avait déplacé ses deux bras, comme pour là serrer dans ses bras.

Shing ! Le bruit du métal qui se dénudait lorsque les lames jaillissaient des deux bras de Mutsuko avait produit un son. Elles avaient tranché dans la poitrine d’Eriko.

« Est-ce que c’est ce qu’ils appellent une “Haha une expérience” ? » demanda Mutsuko avec désinvolture.

Eriko ne s’était pas rendu compte que la raison pour laquelle elle n’avait pas remarqué l’approche de Mutsuko était qu’elle n’avait fait que glisser ses pieds sans laisser le haut de son corps bouger.

Eriko avait alors sauté en arrière.

La blessure était extrêmement superficielle, mais très lente à se régénérer.

Les lames avaient déchiré les manches de Mutsuko au niveau du coude et s’étaient étendues jusqu’à ses épaules avec une lueur terne.

« Je vois. La couche d’argent était super efficace, hein ? » Mutsuko croisa les bras recouverts d’une lame, hochant la tête comme si elle comprenait.

Eriko avait décidé qu’elle devait partir de là. Cette femme était trop imprévisible pour qu’elle puisse rester en sa présence.

Elle avait déployé ses ailes de chauve-souris — elle essayait habituellement de ne pas les utiliser devant les autres, mais elle n’avait pas beaucoup d’options maintenant. « C’est absurde. Je n’ai pas besoin de rester avec vous. » Elle étendit ses ailes et elle les fit se battre afin de la soulever légèrement dans les airs.

Mutsuko n’avait aucun moyen de l’atteindre, et Eriko l’avait réalisé. Ainsi, elle avait regardé la fille avec un visage triomphal.

« Sabre au loin ! » Mutsuko décroisa les bras avec force, envoyant les lames vers l’extérieur.

Les lames avaient tourné dans les airs et avaient touché un coin des ailes d’Eriko.

Eriko n’avait pas perdu l’équilibre et n’était pas tombée, mais elle n’avait pas pu faire plus de progrès dans son mouvement. Elle avait à peine réussi à maintenir sa position et à rester en place.

« Arg ! Eh bien, les prototypes ont généralement des problèmes de précision…, » Mutsuko avait fait la moue.

Mais Eriko était sûre que ce n’était pas encore fini. Elle ne pouvait pas baisser sa garde ; elle devait partir de là dès que possible.

Eriko avait battu de nouveau ses ailes et avait repris son ascension. Elle s’était sentie soulagée, car elle semblait, cette fois, être en sécurité. Mais avant de pouvoir quitter l’école, Mutsuko avait fait demi-tour.

Elle avait regardé Eriko droit dans les yeux et avait tendu son bras droit. Ses doigts avaient pris la forme d’un pistolet.

« Bang ! » déclara Mutsuko.

Eriko avait juste supposé qu’elle était juste une mauvaise perdante… et un instant plus tard, un trou s’était formé dans son estomac.

 

 

« Celui-là aussi était assez imprécis… Ou était-ce ta faute, Ibaraki ? » demanda Mutsuko.

« Hé, écoute… ne m’accuse pas de ça, d’accord ? Tu m’as dit que la visée était automatique, » la voix d’Ibaraki se faisait entendre sur la tablette de Mutsuko.

Mutsuko avait dit à Ibaraki que le logiciel de détection de corps se verrouillerait automatiquement sur son cœur. Tout ce qu’il avait à faire, c’était d’appuyer sur la détente quand elle lui aurait dit de le faire.

Mutsuko regarda le ciel alors qu’Eriko tombait.

« OK, tir deux ! Cette fois, vise le cœur ! » cria Mutsuko.

« Impossible, » répondit Ibaraki.

« Pourquoi impossible ? Théoriquement, il devrait y avoir trois tirs par chargeur ! » répliqua Mutsuko.

« Cela a fait partir certaines de ces grosses choses… des condenseurs, je crois ? Genre, vraiment loin de là, » répondit Ibaraki.

« Hein ? Oh, franchement ! » s’écria Mutsuko.

« Hé, ne me blâme pas… C’est toi qui l’as construit, » répliqua Ibaraki.

Mutsuko avait préparé un atout anti-vampire : son propre railgun fait maison.

Le seul problème, c’était qu’il était si gros qu’il fallait le transporter comme de l’artillerie. C’est là que la force brute d’Ibaraki s’était révélée utile.

D’abord, ils avaient démonté le fusil et demandé au serviteur de Natsuki, Sakiyama, de le conduire jusqu’à un bâtiment près de l’école. Puis Ibaraki avait utilisé sa force d’Oni pour porter les pièces jusqu’au toit. Comme les Onis n’étaient pas bons avec la technologie moderne, c’était Sakiyama qui l’avait réassemblé.

L’un ou l’autre pouvait s’occuper de la visée, mais comme il pouvait s’agir de tuer, ils avaient décidé qu’Ibaraki devait le faire.

« Au fait, n’aurions-nous pas pu utiliser un fusil de tireur d’élite au lieu de quelque chose comme ça ? » demanda Ibaraki.

« Hein ? Je croyais que tu avais dit que tu n’étais pas doué avec les armes ! » répliqua Mutsuko. Tout ce qui se trouvait sur le railgun de Mutsuko, y compris le ciblage, était automatique, de sorte que même Ibaraki pouvait l’utiliser.

« Donc tu savais dès le début que c’est moi qui l’utiliserais, hein ? » demanda Ibaraki.

« C’est aussi illégal de porter des fusils au Japon ! » proclama Mutsuko. « Les railguns ne sont pas couvertes par la loi sur le contrôle des armes à feu et des armes blanches ! »

« Eh attends… Suis-je le seul à voir un problème fondamental dans ce que tu dis ? » s’écria Ibaraki.

« Oh, ce n’est pas grave ! Si on ne peut pas l’utiliser, on ne peut pas l’utiliser, alors démonte-le, d’accord ? » ordonna Mutsuko.

« … Quel esclavagiste… ! Maintenant, je sais ce que Yuichi ressent…, » Ibaraki grognait, mais il avait coupé le contact pour faire — elle l’avait supposé — comme on lui avait dit de faire.

Eriko était finalement retombée sur le toit. Cependant, comme elle était une Vampire, elle pouvait même survivre à une balle dans l’intestin et une chute de cette hauteur.

« Eh bien, et maintenant ? Je ne suis pas sûre que ce que j’ai sous la main sera suffisant pour t’achever…, » Mutsuko ne savait pas quoi faire ensuite. Heureusement, c’est à ce moment-là que la porte du toit s’était ouverte d’un coup.

« Pourquoi ne me laissez-vous pas m’occuper du reste ? » Un homme de grande taille, vêtu d’une blouse blanche était arrivé sur le toit.

« Et qui êtes-vous ? » demanda Mutsuko.

« Je suis le père d’Aiko Noro, Kazuya Noro. Je suis désolé pour les ennuis que ma famille vous a causés…, » déclara Kazuya.

« Oh, mon Dieu ! Vous avez fait un si bon travail en élevant Noro ! Si vous voulez vous occuper de la situation, je n’ai aucun problème à vous laisser faire, » déclara Mutsuko.

« Je suis content que vous ressentiez ça, » Kazuya s’était tourné sur elle et avait fait un signe. Un certain nombre d’hommes étaient apparus et avaient emmené Eriko.

« Nous traiterons Kyoya de la même manière, » déclara Kazuya.

« Par hasard, Noro vous a-t-elle appelé, monsieur ? » demanda Mutsuko.

« Oui. Aiko m’a appelé et m’en a parlé, » répondit Kazuya.

« Je ne sais pas si je devrais demander ça, mais… si nous vous avions laissé faire dès le début… est-ce que cela aurait été résolu ? » demanda Mutsuko.

« Non… aussi embarrassant que ce soit de l’admettre, nos mains étaient liées par un certain accord. Nous ne pouvons rien faire pour arrêter un vampire qui a libéré sa vraie nature. Donc ce que vous avez fait a été d’une grande aide, » répondit Kazuya.

« Oh, je suis contente de l’entendre. Oh, aussi ! Vous dirigez un hôpital, non ? Pourriez-vous y emmener Yu ? Je pense qu’il est dans un sale état en ce moment, » déclara Mutsuko.

Non seulement il avait transcendé ses limites avec le furukami, mais il avait aussi transcendé ses limites pour se forcer à se déplacer à nouveau. Les séquelles qu’il avait subies seraient largement pires que celles du furukami standard.

« Je m’occupe de tout. On ne m’appelle pas un super docteur pour rien ! » déclara Kazuya.

Il avait donc pris en charge les traitements de Yuichi.

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