Neechan wa Chuunibyou – Tome 2 – Chapitre 5 – Partie 5

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Chapitre 5 : Allons visiter la Résidence Noro

Partie 5

Yuichi avait mis toutes ses forces à contribution. Le bras de Kazuya avait commencé à trembler et à céder.

Mais Kazuya était tout aussi déterminé. Il s’était baissé encore plus et avait poussé en réponse, permettant à leur force d’être égalée une fois de plus. « Qui diable êtes-vous ? Comment pouvez-vous avoir autant de force dans ces bras si maigres ? »

« Papa ! Tu ne peux pas dire ça à un invité ! » s’exclama Aiko.

« Graaaaaaaaaaaaaaah ! » cria Kazuya.

Et ainsi, c’était fini, car la table s’était brisée en deux lors d’un accident.

Yuichi et Kazuya se regardaient l’un l’autre, toujours dans leur prise.

« On appelle ça une égalité ? » demanda Yuichi, en gardant les yeux braqués sur Kazuya.

« C’est l’heure du deuxième round, le match retour ! Maintenant, vous allez voir ma vraie..., » déclara Kazuya.

Il y avait un léger bruit de claquement. Aiko avait frappé Kazuya au bras. Ça n’avait pas dû lui faire très mal, mais ça avait provoqué une interruption dans les pensées de Kazuya.

« Papa, espèce d’abruti ! Je te déteste ! » Il y avait des larmes dans les yeux d’Aiko.

« Ah, eh bien, Aiko, je voulais juste tester l’homme de ta vie. Un garçon doit être fort, pour protéger sa fille..., » déclara Kazuya.

Une gifle. Elle l’avait encore frappé.

« Papa, imbécile ! » Avec cela comme dernier mot, Aiko s’était enfuie en pleurant.

Les deux hommes étaient restés là, se tenant toujours la main, tandis que la bonne en uniforme à l’ancienne observait placidement.

« J’imagine que pour nous deux, “imbécile” ferait plus mal..., » murmura Yuichi, espérant que la trivialité pourrait briser le silence.

« Ouais..., », mais Kazuya ne pouvait que soupirer en réponse.

« Puis-je aller auprès d’elle ? » demanda Yuichi.

Kazuya le regarda en étant mal à l’aise. La rage d’Aiko semblait l’avoir pacifié. « ... S’il vous plaît, faites. »

Kazuya avait lâché sa main, et Yuichi avait fait la même chose.

La déception était clairement écrite sur le visage de Kazuya. Il ne supportait pas de voir Aiko pleurer. « Elle est probablement allée dans sa chambre. C’est au bout du couloir au deuxième étage. Elle ne m’écoute jamais quand elle devient comme ça... »

« Si vous voulez savoir si je peux la protéger, ne vous inquiétez pas. Je vais le faire. Et comme il semble y avoir un malentendu, sachez que Noro et moi ne sortons pas ensemble, » déclara Yuichi.

« Vraiment ? » Les yeux de Kazuya s’ouvrirent et il s’approcha de Yuichi.

« Je suis juste venue ici pour parler de son frère, » surpris par le mouvement vers l’avant de Kazuya, Yuichi avait fait un pas en arrière.

« Je vois... Mais écoutez-moi ! Vous feriez mieux de ne rien faire pour briser le cœur d’Aiko et la déshonorer ! » déclara Kazuya.

« Je n’y penserais même pas, » lui assura Yuichi.

« Jamais, dites-vous ? Espèce de salaud ! Voulez-vous dire que ma Aiko n’est pas attirante ? » s’exclama Kazuya.

Quelle personne difficile..., Yuichi soupira et décida de ne pas répondre.

« Eh bien, je vais y aller, » dit-il, puis il avait grimpé les escaliers et s’était dirigé vers l’avant-dernière pièce au deuxième étage.

Il avait tout de suite trouvé la chambre d’Aiko. Il y avait une plaque avec son nom sur la porte.

« C’est moi. Puis-je entrer ? » demanda Yuichi en frappant.

Au bout d’un moment, la porte s’était ouverte. Aiko le regarda, ses yeux rouges et humides. « Sakaki... Je suis désolée. Mon père a été si impoli avec toi... »

« Ne pleure pas. Ça ne m’a pas dérangé, » Yuichi découvrit que la vue d’Aiko en larmes le déstabilisa. Cela lui avait donné une sensation de malaise dans sa poitrine.

« Désolée de m’être enfui..., » marmonna-t-elle.

« Ce n’est pas grave. Bref, ton père m’a donné la permission d’entrer, alors ne t’en fais pas, » déclara Yuichi.

« Oui... Quoi qu’il en soit, ne reste pas là dehors. Entre, » Aiko semblait se sentir un peu mieux quand Yuichi était entré dans la pièce.

Sa chambre était l’opposé de la chambre de Mutsuko, peu encombrée, féminine et de couleur blanc et rose. Il y avait une rangée d’animaux en peluche contre le mur.

C’est comme une chambre de fille..., Yuichi avait pris place sur le canapé.

« Oh, je vais t’apporter quelque chose à boire, » déclara Aiko en sortant.

Yuichi avait commencé à se sentir agité. J’ai entendu dire que le rose est une couleur apaisante, mais...

C’était peut-être parce que c’était la première fois qu’il se trouvait dans une chambre de fille autre que celle de sa grande sœur. Yuichi avait supposé que le fait de vivre avec ses sœurs pendant tout ce temps l’avait habitué aux filles, mais peut-être qu’être entouré d’une fille qui était sa camarade de classe était différent.

Finalement, Aiko était revenue avec un plateau de thé froid et l’avait placé sur la table.

« Hé, n’as-tu pas une bonne ? » demanda Yuichi. « Elle semblait être du genre “à votre service”... »

« Oui, mais elle n’est pas là pour nous, les enfants. Nous avons été élevés pour faire les choses par nous-mêmes. Et ne te fais pas de drôles d’idées ; tous les serviteurs sont de vieilles dames. La jeune femme de ménage n’est qu’une illusion, » expliqua Aiko.

« Hein ? Même la fille à la porte d’entrée ? » La servante Akiko qui l’avait rencontrée à la porte semblait certainement jeune...

« Akiko a plus de cinquante ans. Oh ! Et toutes les personnes dans la maison, y compris les domestiques, sont des vampires, » déclara Aiko.

Cinquante ans, avait-elle dit, en mettant l’accent sur le mot. Il avait entendu dire que les vampires ne vieillissaient pas, et le fait d’avoir l’air si jeune à cinquante ans suggérait certainement qu’elle n’était pas humaine.

« Wôw... Je ne sais pas si c’est le truc de l’argent ou du vampire, mais c’est comme si nous vivions dans des mondes différents... Hey, je me demandais. Si tu es si riche, pourquoi ne vas-tu pas dans une école privée ? » Yuichi lui avait demandé ça.

« Ceci fait également partie de notre éducation, » avait répondu Aiko. « Nous sommes censés aller à l’école publique. »

« Ça me fait penser à quelque chose, » avait déclaré Yuichi. « J’ai pensé que c’était bizarre que Konishi vienne aussi à notre école. Penses-tu que c’est pareil pour elle ? »

« Konishi ? Bonne remarque... Si elle est aussi riche qu’elle le dit, on pourrait penser qu’elle fréquente un cours de maintien, » répondit-elle.

Yuri Konishi. Dans sa présentation le premier jour d’école, elle avait attiré l’attention de la classe en disant qu’elle venait d’une famille riche et qu’elle était au-dessus des roturiers comme eux. Mais l’attention de Yuichi s’était portée sur l’étiquette « Anthromorphe » au-dessus de sa tête.

« Maintenant que tu en parles, j’ai l’impression d’avoir déjà rencontré Konishi quelque part auparavant, » déclara Aiko.

« Quoi ? Crois-tu l’avoir rencontrée à une fête de riches ? » demanda Yuichi.

« Je pense que oui. J’ai un souvenir d’elle en robe de bal, ou quelque chose comme ça, » répondit Aiko.

Un bal..., ils vivaient vraiment dans des mondes différents, pensait Yuichi. « Au fait, qu’est-ce qui se passe avec ton frère ? »

« Je ne l’ai pas vu depuis longtemps, » avait admis Aiko. « Je crois qu’il s’est enfui d’ici. »

« Hein ? » commença Yuichi, choqué par la révélation. « Tu as dit que tu ne l’avais pas vu depuis un certain temps, donc tu ne sais pas avec certitude depuis combien de temps ? Quand lui as-tu parlé pour la dernière fois ? A-t-il dit quelque chose ? »

« Je pense que la dernière fois que je lui ai parlé, c’était le jour où je suis sorti faire du shopping avec toi, » avait dit Aiko. « Il s’est précipité vers moi quand je suis arrivée à la porte, mais tout ce qu’il a fait, c’était pour demander de tes nouvelles. C’était la première fois qu’il me parlait depuis un moment..., » ajouta Aiko, avec une note de regret.

« Hein ? Vraiment ? » Leur voyage pour l’achat avait eu lieu il y a une semaine. Le fait qu’il ne lui avait pas parlé depuis lors, et qu’il avait disparu à un moment donné, suggérait un certain degré d’éloignement.

« Il se comportait bizarrement ces derniers temps, » poursuit Aiko. « La dernière fois que je l’ai rencontré il était vraiment belligérant, et lui aussi... comme il avait dit des choses bizarres avant, j’ai supposé que c’était son syndrome du collège et je ne l’ai pas pris au sérieux. Mais dernièrement, j’ai l’impression que c’est devenu autre chose... Je n’ai pas beaucoup essayé de lui parler ces derniers temps parce qu’il m’a tellement effrayée. »

« Je vois... Eh bien, je crois que j’ai compris la dérive, » avait dit Yuichi. « Alors, qu’est-ce que tu veux faire maintenant que tu sais qu’il est parti ? »

« J’ai pensé que nous pourrions vérifier sa chambre, » répondit Aiko. « On pourrait y apprendre quelque chose. »

« Ça vaut le coup d’essayer. Où est-elle ? » demanda Yuichi.

« En face de la mienne, » avait répondu Aiko.

Yuichi se leva, quitta la pièce et se dirigea vers celle d’en face. Aiko l’avait suivi.

La porte n’était pas verrouillée et la poignée avait tourné sans résistance. Yuichi avait ouvert la porte et était entré dans la pièce.

« ... Hé, Noro, laissez-vous traîner des cercueils d’habitude ? » demanda Yuichi.

« Hein ? » La mâchoire d’Aiko était tombée.

La chambre de Kyoya, comme celle d’Aiko, mesurait environ douze pieds sur douze. Il y avait un cercueil juste devant la porte. Yuichi avait soulevé le couvercle. Il y avait de la terre à l’intérieur.

« Je n’ai jamais vu cette chose ici, » murmura Aiko. « Je me demande... s’il l’a ramené de la crypte... »

« La crypte ? » demanda Yuichi avec scepticisme. Ce n’était pas un mot que l’on entendait habituellement dans les conversations quotidiennes.

« Oui, c’est sous la pelouse. C’est le lieu de repos des membres de notre clan, » répondit Aiko.

« Lieu de repos ? Ne veux-tu pas dire ça littéralement ? » demanda Yuichi.

« Hein ? Oh, non, non... Je veux dire, c’est là où on les met après leur mort, » répondit Aiko.

Yuichi ne pensait pas qu’il était déraisonnable de supposer que les vampires pouvaient dormir dans des cercueils, mais apparemment ils n’étaient pas allés aussi loin. Pourquoi, alors, y avait-il un cercueil dans la chambre du frère d’Aiko ?

« Est-ce que ton frère dort ici ? » demanda-t-il.

« N-Non, pas possible. Il ne va pas si loin... Je ne pense pas..., » Aiko avait pris du temps pour répondre, manquant clairement de confiance dans l’affirmation.

Yuichi s’approcha du cercueil et jeta un coup d’œil à l’intérieur. Il n’y avait qu’une mince couche de terre au fond, de sorte qu’il était possible de se coucher à l’intérieur et de fermer le couvercle. Il y avait de la couleur mélangée avec la terre, et aussi, une tache d’un liquide rouge foncé. Du sang, très probablement.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Aiko avec crainte. Elle avait aussi dû remarquer le sang.

« Il a été blessé, peut-être... Dormir dans un cercueil pourrait-il accélérer ta convalescence ? » demanda Yuichi.

« C’est la première fois que j’en entends parler... Je veux dire, nous guérissons presque instantanément des blessures même majeures. Alors pourquoi aurait-il besoin de le faire ? » demanda Aiko.

Yuichi avait décidé qu’il serait peut-être mieux de parler à Mutsuko dès que possible.

Il avait regardé dans toute la pièce pour trouver d’autres indices.

Le cercueil avait attiré son attention dès le départ, mais le reste de la pièce était tout aussi étrange. C’était comme si une tornade l’avait traversé. Le lit était coupé en deux, l’étagère était écrasée et les livres étaient éparpillés.

« Hé. Ce n’est pas comme ça tout le temps, n’est-ce pas ? » avait-il demandé.

« Bien sûr que non ! J’ai jeté un coup d’œil une fois avant quand la porte était ouverte, et ce n’était pas du tout comme ça..., » elle devait parler de la fois où elle avait vu son frère s’entraîner à faire les déplacements de sa cape dans le miroir.

D’après les motifs dans la poussière, Yuichi avait décidé que cela avait dû se produire très récemment. Yuichi avait commencé à parcourir les livres et les magazines dispersés à la recherche d’indices.

« Ton frère aime-t-il les filles avec de gros seins ? » demanda Yuichi.

« Euh !? D’où est-ce que ça vient ? » s’exclama Aiko.

« Eh bien, je ne vois pas de jeu de rôle ou de fétichisme costumé... Juste des magazines de nichons, » Yuichi avait montré les objets en question à Aiko, dont le visage était devenu écarlate.

« Pourquoi regardes-tu ça !? C’est du harcèlement sexuel ! » cria Aiko.

« J’ai pensé que ça pourrait nous donner un indice sur l’endroit où il est allé. Peut-être qu’il est parti quelque part avec plein de filles à poitrine..., » déclara Yuichi.

« Idiot ! » Aiko s’était mise à crier. « Ça vise à la fois lui et toi ! »

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