Neechan wa Chuunibyou – Tome 1 – Chapitre 7 – Partie 2

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Chapitre 7 : Bienvenue au Club de Survie !

Partie 2

La première chose que Yuichi avait remarquée, c’était l’odeur. Le garçon était toujours attaché et ne semblait pas avoir bougé depuis hier. La fausse pêche coincée dans sa bouche était lisse et baveuse.

Il semblait avoir repris connaissance, mais ses yeux étaient vitrifiés et il était étendu là, immobile. Une flaque sur le sol proche de sa moitié inférieure semblait être la source de l’odeur nauséabonde.

« Je sais que c’est lui qui m’a attaqué, mais je le plains quand même, » déclara Yuichi.

« Ah-ha ! Je n’ai pas tenu compte de cette possibilité ! Noro, va chercher un seau et un chiffon, tu veux bien ? Yu, donne-lui des vêtements de rechange si tu en as ! » déclara Mutsuko.

« J’ai l’uniforme que j’ai porté pour la gym... j’ai beaucoup transpiré, mais c’est mieux que ce qu’il porte en ce moment, » répondit Yuichi.

Aiko était allée chercher un seau et un chiffon pendant que Mutsuko détachait le garçon. Yuichi regardait avec nervosité ce qu’elle faisait. Il avait peur de jouer à l’opossum, mais même après avoir été libéré, le garçon tueur ne montrait aucun signe de vouloir reprendre le combat.

Yuichi avait vérifié son état de santé, puis il avait enlevé ses vêtements sales et l’avait habillé avec la chemise à manches courtes et le short qu’il avait sorti de son sac.

Il avait tergiversé pendant une minute sur ce qu’il fallait faire avec le vieil uniforme du garçon, mais il avait finalement décidé de les mettre dans un sac poubelle. Avant de faire cela, il l’avait fouillé, récupérant des kunais, plusieurs makibishis et un téléphone cellulaire, qu’il avait tous placés sur le bureau.

C’est quoi ce type, un ninja ? Se demanda-t-il.

Kanako était alors rentrée dans la pièce d’une manière incertaine, avait dépassé leur position sans dire un mot, puis elle avait ouvert la fenêtre pour regarder le ciel. Elle semblait s’éloigner de la réalité.

Yuichi avait assis le garçon, maintenant habillé de vêtements frais, dans une chaise, et enroula de nouveau les cordes autour de lui.

Ils avaient ensuite lavé le sol avec le chiffon qu’Aiko avait apporté, et après quelques minutes de ventilation, l’odeur avait disparu.

« D’accord, officialisons ça. Noro, Yu ! Bienvenue au club de survie ! » déclara Mutsuko.

Yuichi et Aiko avaient de nouveau regardé un peu partout dans la pièce. C’était autrefois une salle de classe, donc elle était assez grande, mais la quantité inimaginable d’objets la rendait beaucoup plus petite. Les éléments les plus remarquables étaient les étagères, alignées comme vous le verriez dans une bibliothèque, qui occupaient la majeure partie de la pièce.

Les boîtes en carton — des piles et des piles de cartons — occupaient la deuxième place. Yuichi n’arrivait même pas à deviner ce qu’il y avait à l’intérieur. Ils étaient entrecoupés d’une pile de masques, de pots, de poupées et d’autres objets invraisemblables.

Il n’y avait rien sur les murs, sauf un grand nombre de roches colorées qui avait été accroché là, espacé plus ou moins régulièrement, du sol au plafond. Il y en avait même dans le plafond lui-même.

« Hé... Qu’est-ce que c’est ? » Aiko avait montré du doigt les rochers sur le mur.

« Hmm ? Oh, ce sont des prises. Nous les utilisons pour la pratique de l’escalade, » répondit Mutsuko.

Ces blocs étaient utilisés pour une certaine sorte d’escalade, faite sans l’aide d’outils. Pour pratiquer, vous pourriez coller des pierres dans les murs et les utiliser comme poignées.

« Pourquoi avez-vous ça ? » demanda Aiko.

« Eh bien, l’escalade est une compétence très importante pour la survie ! Alors, tu comprends, on..., » commença Mutsuko.

Mutsuko semblait sur le point de se lancer dans une diatribe, mais Yuichi l’avait coupée, inquiet de laisser le tueur étourdi sans surveillance pendant trop longtemps. « Hé, sœurette, tu nous raconteras tout ça plus tard. On devrait trouver quoi faire de ce type, » il avait montré du doigt le tueur.

« Bonne remarque ! Après tout, on ne peut pas le laisser comme ça pour toujours, » Mutsuko s’approcha du garçon puis elle sortit la fausse pêche de sa bouche.

« Hé, peux-tu parler ? » demanda-t-elle.

« ... Qu’est-ce que... vous êtes ? » s’était-il écrié. « Vous êtes des brutes... pires que des Onis... » Le ton de sa voix n’était pas naturel, il était enroué. Il avait passé une journée entière sans nourriture ni eau. Même s’il était un Oni, il ne semblait pas si différent d’un humain.

« Désolé, mais c’est toi qui m’as attaqué. Oh, Noro ! Apportez-lui de l’eau, » demanda Yuichi.

« Vous m’avez envoyé chercher beaucoup de choses, » murmura Aiko, mais elle avait fait ce qu’on lui avait dit, revenant avec une coupe remplie d’eau. La coupe venait de la salle du club et ressemblait à un verre à vin en argent. Il y avait sûrement une histoire derrière cela aussi.

Yuichi l’avait pris et avait versé de l’eau dans la bouche du garçon. S’étouffant un peu, le garçon avait tout bu.

« Je crois savoir pourquoi tu m’as attaqué. Natsuki Takeuchi, est-ce bien ça ? » Il ne servait à rien de le cacher maintenant, alors il avait juste utilisé le nom de Natsuki. Mutsuko connaissait déjà l’existence des tueurs en série, et Kanako n’écoutait même pas.

« Hein ? Qui est Takeuchi ? » demanda le garçon.

« Quoi ? » s’exclama Yuichi.

Après un moment de réflexion, le garçon avait rassemblé ses pensées. Cela ne ressemblait pas à une ruse ; il ne reconnaissait pas vraiment son nom. « ... Oh, elle. C’est comme ça qu’elle se fait appeler ici. Oui, j’ai fait un échange avec elle. Je te tue, et je peux utiliser son terrain de chasse. »

« L’accord a été annulé, donc tu n’obtiendras rien en me tuant maintenant, » déclara Yuichi avec fermeté. « Compris ? »

Le garçon avait ri. « C’est ce que tu penses, hein ? Je vais tous vous tuer ! » cria le garçon.

« Yu, » après avoir été silencieuse tout le temps, Mutsuko était finalement entrée dans la discussion.

« Quoi ? » demanda Yuichi. Il s’était retourné pour la regarder. Elle tenait une tasse à mesurer pleine de fèves de soja séchées.

« Puis-je essayer quelque chose ? » Elle avait souri avec empressement, avait pris un haricot et l’avait tenu en l’air.

« Tu veux dire les haricots ? Bien sûr, fais-toi plaisir, » Yuichi doutait que quelque chose d’aussi simple que de lui lancer des haricots fasse une différence simplement parce qu’il était un Oni. Franchement, c’était plus susceptible de l’ennuyer.

L’Oni avait à nouveau ri, en se moquant. « Tu crois que ça va marcher sur moi, hein ? »

« Oni, va-t’en ! » Mutsuko lui lança le haricot, récitant la phrase standard de Setsubun.

Cela avait frappé le bras du garçon comme une balle, et était sorti de l’autre côté.

Yuichi avait entendu le cri d’Aiko avant même celui du garçon. Il avait grimacé face au bruit, inquiet que quelqu’un vienne les voir.

Après tout, le club de presse avait probablement des activités à côté...

Cela lui fit penser qu’il devait aussi vérifier du côté de Kanako, mais elle semblait avoir complètement rompu ses liens avec la réalité. Elle avait une conversation avec un oiseau chanteur à l’extérieur de la fenêtre.

« Qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi ferais-tu cela ? » s’exclama-t-il.

« Je n’ai jamais rencontré un vrai Oni avant aujourd’hui ! Alors les haricots marchent vraiment, hein ? » Mutsuko acquiesça d’un signe de tête, comme si elle faisait une note mentale.

Yuichi avait ramassé un haricot d’une tasse à mesurer sur le sol et l’avait jeté sur le garçon.

« Aïe ! » il avait provoqué le cri d’ennui du garçon et cela avait laissé une petite marque rouge sur sa jambe où il avait frappé, mais pas plus.

« Hé ! Arrête de jouer ! » cria l’Oni.

« Pourquoi celui que tu as jeté avait tant de pouvoir perçant ? » demanda Yuichi, ignorant le garçon et se tournant vers Mutsuko.

« C’est peut-être un truc lié à la foi ? C’est généralement la croyance qui donne leur pouvoir à ces choses, » déclara-t-elle joyeusement.

Mutsuko l’avait fait paraître évident, et cela semblait assez probable. Yuichi ne pouvait certainement pas rivaliser avec Mutsuko lorsqu’il s’agissait de croire aux choses.

« En y pensant, il a dit qu’il allait tous nous tuer. Je ne ressens pas vraiment ça, alors on devrait peut-être le tuer maintenant ! » Mutsuko avait tenu un deuxième haricot pour le lancer. Elle visait son visage. S’il frappait avec la même force dramatique qu’avant, cela le tuerait probablement.

« Hé ! Ne la laissez pas faire ! » Le garçon avait rapidement commencé à paniquer.

Yuichi leva la main pour exhorter Mutsuko à s’arrêter. Mutsuko baissa la main, mais elle tenait toujours le haricot, prête à le lancer à tout moment.

« D’accord. On va faire des demandes maintenant, compris ? D’abord, arrête d’essayer de nous tuer, » déclara Yuichi.

« Très bien. Mais comment sais-tu que je ne reviendrai pas sur le marché ? » C’était une réponse surprenante ; évidemment, il dirait n’importe quoi sous la menace d’un projectile haricot.

« Je ne sais pas, mais j’espère que tu auras trop peur de nous poursuivre. La prochaine fois, je n’aurai aucune pitié. Ma sœur partira avec joie à la chasse, la petite là-bas aspirera tout ton sang, et Orihara regardera le ciel, » déclara Yuichi.

« Je ne suce pas le sang, et je ne suis pas petite ! » cria Aiko avec indignation. Elle n’aimait pas qu’on lui rappelle sa taille.

« Je resterai loin de vous pour le restant de ma vie, » jura le garçon.

« Bien. C’est la première demande. Maintenant, pour le numéro deux. Je veux que tu nous en dises plus sur Natsuki Takeuchi. Qu’est-ce qu’elle est ? Est-elle exactement comme toi ? Elle est solide et forte ? » demanda Yuichi.

« Elle est... semblable, en ce sens qu’elle attaque les gens, mais elle n’est pas comme nous, les Onis autochtones. C’est une espèce étrangère, » déclara l’Oni.

« Pour commencer, pourquoi attaquez-vous les autres ? » demanda Yuichi.

« Pour la nourriture. Moi aussi, j’aime ça, mais certains d’entre nous font un peu plus pour ça, » répondit-il.

« Manges-tu les personnes !? » demanda Yuichi.

« Eh bien, oui. Nous sommes des Onis, » il avait dit ça comme s’il fallait être stupide pour penser autrement.

Yuichi s’était retourné vers Mutsuko.

« Ben ouais. Il y a beaucoup de types d’Oni, mais au Japon, nous croyons généralement qu’ils mangent les gens, » déclara-t-elle.

« Eh bien, c’est un peu comme une malédiction placé sur nous, » continua l’Oni. « La plupart des êtres vivants n’ont besoin que d’une certaine quantité de nutriments et de calories, mais nous devons manger des personnes. C’est comme si nous étions prisonniers du karma. »

« ... Peut-on supposer que Takeuchi est comme toi ? » demanda Yuichi mal à l’aise. L’une de ses camarades de classe mangeait des personnes. Ce n’était pas une image à laquelle il voulait penser, mais il devait quand même demander.

« Je pense qu’elle est un peu différente. Je pense qu’elle tue pour la satisfaction mentale ou quelque chose comme ça. Pour nous, tuer des gens n’est qu’une façon de les manger. S’il le faut, on peut manger des individus qui sont déjà morts. Mais son espèce a besoin de tuer de ses propres mains, » répondit l’Oni.

Yuichi était un peu soulagé d’entendre ça. Elle tuait encore des gens, bien sûr, mais le fait qu’elle les mangeait ou non faisait une grande différence dans sa perception.

« Quant à sa force et sa solidité... Je ne l’ai pas moi-même vue se battre, mais elle est probablement plus forte que moi, » poursuit le garçon.

« Pourquoi penses-tu cela ? » demanda Yuichi.

« Mon grand frère Shuten a essayé d’attirer l’attention sur son terrain de chasse et a fini à moitié mort à cause de ça. Shuten est plus fort que moi, donc elle doit être plus forte que moi, » déclara l’Oni.

« Je vois, » malheureusement, le simple fait de savoir qu’elle était plus forte que lui n’avait pas vraiment changé grand-chose. Tout ce qu’ils pouvaient faire, c’était d’être sur leurs gardes.

« C’est à peu près tout pour moi. As-tu des questions, Noro ? » demanda Yuichi.

« Hein ? Moi ? Je ne pense pas..., » Aiko avait été clairement prise au dépourvu par le fait que le sujet lui ait soudainement été jeté à la figure.

« Et toi, sœurette ? » demanda Yuichi.

« Pas de ma part non plus. Je pense que c’est ton problème, Yu. Bien sûr, je t’aiderai comme tu veux, mais une grande sœur doit respecter l’indépendance de son petit frère ! » déclara Mutsuko.

« Oui, oui, oui. Alors, qu’est-ce qu’on fait de ce type ? » demanda Yuichi.

« Si tu n’as plus besoin de lui, pourquoi ne pas le laisser partir ? » Mutsuko avait commencé à le détacher sans hésitation.

« Tu l’as entendue, » avait dit Yuichi. « Tu peux y aller. »

Le garçon se leva et vérifia les endroits où ses bras avaient été attachés. Son bras droit, celui percé par le haricot, ne semblait pas fonctionner. Le saignement s’était déjà arrêté, mais il ne semblait pas non plus guérir immédiatement.

« Hé... qui êtes-vous ? » demanda l’Oni

« Nous sommes le Club de Survie du Lycée de Seishin ! Nous étudions afin d’obtenir les connaissances et les compétences dont vous avez besoin pour survivre dans ce monde cruel ! Cela peut vous aider à sortir des catastrophes, des attaques terroristes à grande échelle et, bien sûr, des attaques d’Oni et de yokai ! » déclara Mutsuko.

« Attendez une minute... est-ce une technique de survie ? » Le garçon avait gémi, se reprocha. « Vous plaisantez... » Il avait regardé la corde du sanctuaire et des sardines éparpillées sur le sol. Puis il s’était à nouveau assis.

« Hein ? » La mâchoire de Yuichi était tombée.

« C’est comme un club, n’est-ce pas ? » poursuivit le garçon. « Et si vous me montriez ce que vous avez ? »

« Qu’est-ce que c’est que ça ? Dehors ! Personne ne te l’a demandé ! » cria Yuichi après un moment. C’était une déclaration tout à fait déconcertante.

« D’accord ! Nous allons te montrer ce que nous avons en stock ! » s’exclama sa sœur aînée.

« Hé ! » cria Yuichi, outragé. Leur interrogatoire était terminé. Le type n’avait aucune raison de rester.

« Désolé. La Prez de Club l’a dit, » le garçon avait souri triomphalement.

Yuichi fixa désespérément Mutsuko. Il savait qu’une fois qu’elle avait décidé de quelque chose, il était presque impossible de la faire changer d’avis.

« Le club de survie ne refuse jamais personne ! » Mutsuko avait déclaré ça avec une prétention inutile.

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3 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre!

  2. Merci pour le chap ^^

  3. Merci pour le chapitre !

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