Mushoku Tensei – Tome 4 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Sage dans le navire

Partie 1

~1~

Il nous avait fallu un mois pour terminer nos négociations avec les contrebandiers.

Ce n’était pas si difficile de trouver les contrebandiers.

Il avait suffi de donner de l’argent à un informateur afin qu’il puisse vous présenter à un intermédiaire.

Ensuite, vous contactiez les contrebandiers par le biais de cet intermédiaire.

Et pour finir, vous attendiez la réponse de l’intermédiaire.

On avait dû répéter ce processus un grand nombre de fois. Remettre de l’argent à un informateur, remettre de l’argent à l’intermédiaire pour enfin donner l’argent au contrebandier.

En peu de temps, plus de la moitié de l’argent que nous avions en main avait disparu.

Mon portefeuille devint léger.

Je voulais croire que nous aurions suffisamment d’argent pour nous loger dans une auberge de l’autre côté de l’océan.

Honnêtement, j’avais l’impression que nous aurions pu économiser beaucoup d’argent si nous avions approché directement les contrebandiers.

Cependant, il semblerait que les contrebandiers évoluent ensemble en tant qu’organisation. Si vous ne passiez pas par l’intermédiaire, vous ne pouviez pas prendre contact avec eux.

Cela semblerait être une façon intelligente de vivre sans être exposé.

Je ne comprenais pas tout à fait leur organisation, mais il semblerait qu’ils s’en sortent très bien.

Il avait fallu un mois pour terminer toutes les préparations.

Ce qui m’avait donné l’impression que le mois était à la fois long et court.

Mais d’une façon ou d’une autre, c’était bien.

~2~

Un jour spécifié, tard dans la nuit.

C’était une nuit sans lune.

L’endroit indiqué était un certain quai près de l’extrémité du port.

L’environnement était étrangement calme et seul le bruit des vagues pouvait être entendu.

Il y avait là une personne avec une capuche suspecte couvrant son visage et un petit bateau.

Comme nous l’avions prévu, nous lui avions remis la personne que nous voulions faire entrer clandestinement.

Nous avions remis Ruijerd au contrebandier.

Ruijerd était menotté dans son dos.

Ces menottes avaient également été achetées dans un magasin d’outillage spécifié.

« ... »

Dans le cas des passeurs, toutes les personnes qu’ils transportaient étaient littéralement traitées comme des esclaves.

Le coût du transport d’un esclave était de 5 petites pièces vertes. C’était un prix fixe.

Cet argent avait déjà été payé.

Mais selon l’intermédiaire, il y avait aussi des gars qui demandaient à être payés pendant l’échange.

C’était de vrais rapaces.

« Alors, occupez-vous bien de nos affaires. »

« ... »

Le contrebandier n’avait rien dit du tout.

Il hocha la tête en silence, plaça Ruijerd sur le petit bateau et lui mit un sac sur la tête.

Le petit bateau n’avait qu’un seul batelier.

Mais à bord, il y avait un certain nombre de têtes avec des sacs qui les recouvraient.

Cependant, à en juger par leur taille, aucun d’entre eux ne devait être des enfants.

Après avoir confirmé que Ruijerd était monté à bord du bateau, le passeur avait donné un signal.

L’homme assis à l’avant du bateau avait commencé une incantation magique.

Puis, dans la nuit noire, le petit bateau avait avancé dans l’océan sans faire aucun bruit.

Je n’avais pas très bien entendu l’incantation, mais il me semblait que c’était la magie d’eau qui contrôlait les courants et faisait avancer le bateau.

Si c’était le cas, je devrais aussi pouvoir le faire.

Le petit navire s’arrêta un moment en haute mer, puis on s’installa sur un plus grand navire marchand.

Là, ils avaient livré les esclaves, mais il semblerait qu’ils ne partiraient que demain matin.

Ruijerd avait continué de se diriger vers moi sur le petit bateau.

Même si vous lui mettiez un sac sur la tête, il saura où je suis.

Je le raccompagnais.

Donna Donna [1] s’envola.

Non, il ne s’en allait pas.

Ce n’était pas comme si je l’avais vendu.

C’était juste une courte séparation.

~3~

Le jour suivant.

Nous avions vendu le lézard dont nous dépendions depuis un an.

Il fallait payer une taxe pour amener le lézard à bord du navire et dans le Continent Milis les gens utilisaient des chevaux.

Les chevaux de ce monde étaient rapides.

Il n’y avait plus de raison de monter sur un lézard.

Éris serra le cou du lézard dans ses bras et lui tapota le corps.

Il ne disait rien, mais elle se sentait triste.

Le lézard était attaché à Éris.

Pendant le voyage, il lui léchait souvent la tête, la recouvrant de salive.

Il couvrait Éris d’un liquide visqueux, c’était... c’était un vrai lézard érotique.

Moi aussi, je voulais lécher tout le corps d’Éris.

C’était ainsi que je découvris un nouveau sentiment, la jalousie.

C’est vrai, c’est vrai.

Ce lézard était déjà notre allié, n’est-ce pas ?

C’était un membre de « Dead End ».

Ce n’était pas bon de continuer à l’appeler lézard.

Il fallait lui donner au moins un nom.

Très bien, à partir d’aujourd’hui ton nom sera Gera Ha.

C’était le nom d’un homme de mer qui voulait se faire beaucoup d’amis humains.

« Il est étonnamment obéissant. L’avez-vous bien entraînée pendant le voyage ? »

Le marchand qui s’occupait du lézard était admiratif.

« Eh bien oui. »

C’était Ruijerd qui l’avait entraîné.

Il n’y avait rien fait de spécifique, mais il y avait certainement une relation maître-serviteur entre Ruijerd et Gero Ha.

Ce lézard savait sûrement qui était le plus fort dans notre groupe.

Soit dit en passant, il n’était pas particulièrement attaché à moi et avait essayé de me mordre plusieurs fois.

Oui, j’étais un peu irrité après m’en être souvenu.

« Haha, comme on pouvait l’attendre d’un membre de “Dead End”. Vu dans quel état il est, ça ne prendra pas beaucoup de temps pour lui trouver un nouveau maître. Récemment, beaucoup de gens les traitent assez brutalement, alors il est difficile de les revendre. »

Ce marchand était de la race des Lugonia.

Il avait une tête de lézard.

Sur le Continent magique, des lézards entraînent des lézards.

« Il était normal de bien traiter un allié qui a voyagé avec nous. »

Suite à cet échange, Gero Ha reçu de bons traitements, comme Donna Donna.

Dans ma main se trouvait l’argent reçu de la vente de mon allié.

Après y avoir pensé, l’argent semblait extrêmement sale. Comme c’était mystérieux.

Après tout, j’aurais peut-être dû ne pas aller plus loin que le nom. Cela aurait été ainsi une séparation moins pénible.

Au revoir, ô lézard sans nom.

Je ne t’oublierais jamais.

« Gusu... »

J’avais entendu le son des pleurs d’Éris.

~4~

Nous étions montés à bord du bateau après avoir vendu le lézard.

« Rudeus ! C’est un vaisseau ! C’est vraiment énorme ! Wa !! Il se balance ! Qu’est-ce que c’est ? »

Peu de temps après l’embarquement, Éris s’était mise à courir énergiquement dans les deux sens.

Elle avait déjà oublié sa séparation avec le lézard.

Le fait que ses sentiments changeaient de direction si rapidement était l’un de ses bons aspects.

Le bateau était un voilier en bois.

Il semblerait qu’il s’agisse d’un modèle assez récent, achevé un mois plus tôt.

J’avais entendu dire que ce voyage à Saint Port sera à la fois son premier test et son voyage inaugural.

« Cependant, sa forme est un peu différente de ceux que j’avais vus avant. »

« As-tu vu un bateau avant, Éris ? »

C’était pourtant la première fois qu’elle voyait l’océan.

« De quoi parles-tu ? N’y en avait-il pas un dans ta chambre, Rudeus !? »

Maintenant que j’y pensais, j’avais le souvenir d’avoir fait quelque chose comme ça.

Quelle nostalgie !

C’était l’objet que j’avais commencé à faire pour pratiquer ma magie de Terre. Puis la pensée « pourrais-je faire une figurine » m’était venue à l’esprit et j’avais commencé à fabriquer une Roxy à l’échelle 1/10.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait de figurine.

Comme je ne savais pas quand et combien de puissance magique j’aurais besoin, j’avais évité de faire tout entraînement qui consommait de la puissance magique.

Je n’avais fait de l’exercice que durant les entraînements de Ruijerd et d’Éris.

Récemment, je m’étais un peu relâché.

Il se pourrait que je doive m’entraîner à nouveau une fois que les choses se seraient calmées.

« C’était quelque chose qui sortait directement de mon imagination. Après tout, il est tout à fait normal que cela soit bien différent de la réalité. »

En plus, ce vaisseau était censé être le dernier modèle.

Bien que je ne sache pas ce qu’il y avait de nouveau.

« C’est incroyable, n’est-ce pas. Traverser l’océan sur un truc pareil. »

Éris s’y intéressait beaucoup.

~5~

Trois jours après notre départ.

Alors que j’étais à bord du navire, j’avais commencé à réfléchir.

Navire.

Si vous parliez de navires, vous penseriez automatiquement à tout un tas d’événements.

Il n’y a pas moyen de monter à bord d’un bateau sans qu’il ne se produise pas quelque chose.

Je pouvais le dire.

Je pouvais le déclarer.

Par exemple, un dauphin sautant à l’extérieur du navire.

L’héroïne voit ça et dit : « Regarde ! C’est incroyable ! »

Je regarde aussi et je dis : « Ma technique la nuit est tout aussi incroyable. »

Puis l’héroïne rajoute : « Incroyable ! Tiens-moi dans tes bras. »

Puis je dis : « Hé hé, dans ce genre d’endroit, tu es vraiment un mauvais petit chaton... », puis...

Ouais. Il y avait quelque chose d’un peu différent.

Aussi, si vous pensiez aux navires, alors vous pensiez aussi aux attaques.

Poulpe, calamars, serpents, pirates ou bateaux fantômes.

Être attaqué par quelque chose de ce genre et s’enfoncer, s’éloigner et s’échouer.

L’endroit où vous arriviez enfin était une île solitaire, où vous commenciez votre vie commune avec l’héroïne.

L’héroïne commencerait par vous haïr, mais s’adoucirait progressivement après avoir surmonté un certain nombre d’événements.

Puis, ils feront ce qu’on ne peut faire qu’une fois seul, en tant qu’homme et femme.

Le regard qui se croise. Une passion brûlante. Du sang qui chauffe.

Le paradis pour seulement eux deux.

Aussi, si vous parliez d’une attaque par une pieuvre, le sort de l’héroïne était déjà scellé.

Les huit pattes que l’on ne voyait pas très bien attaqueraient et pendraient l’héroïne en l’air.

Son corps sera à l’agonie. La poitrine remontera à la surface. Des tentacules ramperaient sur la partie inférieure de son corps.

Un grand spectacle qui rendrait vos mains moites. Pour l’instant, vous ne pouviez pas détourner vos yeux.

Cependant, la réalité était cruelle.

Éris était actuellement dans la cabine, devant un seau, le visage pâle.

Juste au moment où je me disais à quel point elle était excitée de monter sur un bateau pour la première fois, elle avait commencé à vomir sur le pont.

Même si elle était à l’aise sur un lézard, je me demandais ce qu’il y avait de mal à monter sur le bateau.

Pour moi qui ne connais rien au mal des transports, je ne le comprenais pas.

La seule chose que je pouvais dire, c’était que même si le balancement était faible, cela ne faisait aucune différence pour les personnes qui avaient le mal de mer.

Juste ça.

Notes

  • 1 Titre d’une chanson : https://en.wikipedia.org/wiki/Dona,_Dona

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4 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre !

  3. Merci pour le chapitre!

  4. amateur_d_aeroplanes

    Il y a vraiment des pensées perverses, ce Rudeus 🙂

    Lapsus dans la phrase suivante :

    vous penseriez automatiquement à tout un tas  »d’éventements »

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