Mushoku Tensei (LN) – Tome 9 – Chapitre 5 – Partie 4

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Chapitre 5 : Désemparé, mais perspicace

Partie 4

Une fois que j’avais enfin réussi à m’avouer mes sentiments, j’avais entrepris de rassembler quelques informations sur ce sujet.

L’approche la plus facile et la plus éthique serait de demander au gars lui-même, mais ce serait mon dernier recours. Pour autant que je sache, il pourrait être gêné par son charmant visage de fille.

J’avais commencé par me diriger vers le bâtiment des enseignants. Il y avait vraisemblablement des dossiers d’étudiants dans les bureaux ici, avec la vérité réelle enregistrée dedans. Je m’attendais à ce qu’ils aient une politique de protection de la vie privée des élèves, mais je pouvais peut-être les convaincre de m’aider juste pour cette fois.

Après avoir cherché un peu, j’avais réussi à trouver le professeur en charge des quatrièmes années, qui faisait office de conseiller pour Fitz. Je lui avais posé directement la question.

« Pouvez-vous me dire quel est le sexe de Maître Fitz, Professeur ? »

« Je ne peux vous donner aucune information sur Fitz. »

« Vous êtes sûr ? Vous ne pourriez pas contourner les règles, juste pour cette fois ? »

Le professeur fit une légère grimace au moment où j’avais parlé. Apparemment, il me trouvait quelque peu terrifiant. Ces jours-ci, beaucoup d’étudiants pâlissaient dès qu’ils me voyaient, mais je ne m’attendais pas à cela de la part d’un membre de la faculté. Peut-être que je pouvais utiliser cela à mon avantage.

« Si vous ne pouvez vraiment pas être souple, peut-être que je vais vous envoyer un bon gros Canon de Pierre dans le derrière et voir si ça aide… »

« Eee ! Attendez, je… je… »

« Hmm ? Peut-être que vous préféreriez un vigoureux jet d’eau à la place ? »

« … Je suis vraiment désolé, mais je ne peux rien vous dire ! »

L’homme s’était avéré être une noix têtue à casser. C’était bien de voir que la faculté ici ne cédait pas aux menaces.

« Je ne faisais que plaisanter, Professeur. »

Renonçant à la simple intimidation, j’étais parti à la recherche de Jenius. Si je ne pouvais pas obtenir de réponses des gars en bas de l’échelle, j’irais directement au sommet.

J’avais trouvé notre bien-aimé vice-principal au milieu d’une bataille animée avec une montagne de paperasse. Vu la taille de cette université, il y avait probablement beaucoup de formulaires à signer dans une journée. Je me sentais un peu mal de l’interrompre, mais ce n’était pas comme si cela devait prendre trop de temps.

« Bonjour, Vice Principal Jenius. »

« Je dois dire que vous semblez assez occupé… »

« Oh, pas du tout. Grâce à vous qui gardez nos enfants à problèmes sous contrôle, ma vie est devenue beaucoup plus facile ces derniers temps. »

Des enfants à problèmes ? Parlait-il de Badigadi et Zanoba, peut-être… ? Non pas qu’ils soient vraiment des enfants dans la plupart des sens du terme.

« En tout cas, que puis-je faire pour vous aujourd’hui ? »

« En fait, je voulais vous demander quelques informations sur Maître Fitz. »

Les sourcils du vice-principal s’étaient froncés.

« Je suis terriblement désolé, mais les gens qui dirigent nous ont donné des instructions assez strictes concernant lui et son employeur. »

« Vraiment ? »

J’étais légèrement tenté de lui dire que je n’en avais rien à faire, mais quelque chose dans l’épuisement de son visage m’avait fait reconsidérer la question. L’administration avait clairement ses propres problèmes. Ils auraient pu s’assurer un soutien crucial en acceptant la seconde princesse et sa suite.

« Pourriez-vous au moins me dire quel est le sexe de Fitz ? »

« Son sexe… ? Hmm… »

Jenius m’offrit alors un de ses fameux sourires gênés. C’était vraiment sa spécialité. Pendant environ une minute, il réfléchit à ma demande. Une minute pouvait sembler très longue quand on attendait dans un silence total.

« Fitz… est un homme. »

Finalement, c’était tout ce qu’il avait répondu.

En fin de compte, je n’étais toujours pas sûr du sexe de Fitz.

Jenius avait soutenu l’histoire officielle, mais il était clairement sous pression, et il y avait réfléchi pendant un temps étrangement long. C’était difficile de dire s’il était sincère ou pas. Bien sûr, il avait automatiquement utilisé les pronoms « lui » et « son » pour Fitz avant même d’entendre ma question… Cela signifiait-il qu’il m’avait dit la vérité ?

Non, ça ne servait à rien de suranalysé la situation. Je n’avais pas d’éléments pour me faire une idée.

Sans m’en rendre compte, je m’étais rendu à la bibliothèque et à la table où je travaillais toujours avec Fitz. Je m’étais assis et j’avais poussé un petit soupir. Quel était l’intérêt de découvrir son sexe, de toute façon ? Est-ce que je pouvais me résoudre à lui dire ce que je ressentais ? Pourrais-je dire à quelqu’un que j’ai des sentiments pour lui ? Moi ?

C’était bien d’extérioriser ces choses, en théorie… mais l’idée était mauvaise. Je n’abordais pas ça de la bonne façon. D’abord, que voulais-je qu’il se passe après ma confession ?

C’était important. Très important, en fait.

Je ne pouvais pas aller trop loin avec mon corps dans cet état. Ma grue ne voulait pas bouger, mais ce n’était pas comme si j’avais une pénurie d’essence. Mon cerveau était rempli de pensées sales et mauvaises à tout moment. À un moment donné, je ne serais plus capable de me retenir. Mais je ne serais pas capable de faire quoi que ce soit quand j’essaierais. Ça ressemblait à de la torture.

C’est vrai. Mettons de côté les jolis mots que les gens utilisent toujours. Plus d’euphémismes sur mes « sentiments ».

Je veux coucher avec Fitz. Je veux faire toutes sortes de choses avec lui. Je veux expérimenter. Je veux essayer un peu de ceci, un peu de cela… enfin, c’est peut-être aller trop loin…

« Mon Dieu, j’aimerais pouvoir au moins me branler… »

Au moment où je me murmurais ces mots, une main s’était posée sur mon épaule. Je m’étais retourné et j’avais regardé en l’air. Je m’étais retrouvé face à face avec Fitz.

« Se branler de quoi ? » avait-il dit tout en penchant avec curiosité la tête sur le côté.

« Waaaagh ! »

Je m’étais violemment relevé d’un bond, emmêlant mes pieds dans les pieds de ma chaise.

« Whoa ! Fais attention ! »

Fitz tendit le bras et m’attrapa par la main, essayant de me stabiliser. Mais il n’était pas assez fort pour me tirer en arrière.

« Aaaah ! »

Nous avions fini par tomber ensemble, toujours emmêlés avec la chaise, repoussant la table au passage.

Et quand nous avions touché le sol… Fitz avait atterri sur moi. J’étais allongé sur le dos, le tenant dans mes bras.

Le visage de Fitz était très proche du mien.

En raison de ces énormes lunettes de soleil, je n’avais pas pu voir son expression. Mais je pouvais voir l’arête de son nez et ses lèvres minces à quelques centimètres seulement. Je sentais la chaleur et le poids de son corps sur moi. Non pas qu’il soit très lourd.

Une odeur agréable avait envahi mes narines. C’était le parfum de Fitz, à une intensité supérieure à celle que j’avais connue auparavant. J’aurais pu passer une journée entière à le savourer.

Mes bras s’étaient en quelque sorte enroulés autour de ses hanches et de ses fesses lorsque nous avons touché le sol. Sa taille était fine et féminine. Ses fesses n’étaient pas vraiment dodues, mais elles étaient douces. Rien qu’à cette sensation, mon petit coquin était debout… au garde-à-vous…

Bon Sang

« Ah ! D-Désolé, Rudeus ! »

Rougissant, Fitz essaya rapidement de se lever et de me lâcher.

« Maître Fitz… tu es vraiment une fille, pas vraie ? »

Il m’avait regardé en état de choc, puis resta bouche bée pendant quelques secondes avant de parvenir à secouer la tête.

« N-Non ! Je te l’ai dit, je suis un homme ! »

Se levant d’un bond, il s’était éloigné de moi de quelques pas, puis fit demi-tour et se précipita vers la sortie. Fitz avait laissé un certain nombre de livres sur la table. Peut-être était-il allé chercher des documents de référence pour un cours, comme le jour de notre première rencontre ici.

Mais il y avait quelque chose d’encore plus important dans mon esprit en ce moment.

« J’ai la trique… »

Après trois longues années de sommeil silencieux, mon petit caporal saluait enfin le drapeau une fois de plus. Après toute cette frustration et cette déception, le simple fait de toucher Fitz m’avait excité.

Avec précaution, je m’étais baissé d’une main pour m’assurer que je n’étais pas en train d’halluciner.

« … Wow. Ce n’est pas un rêve ? »

À cet instant, j’avais finalement compris la signification du conseil de l’Homme-Dieu. C’était pourquoi il m’avait dit de fouiller dans la bibliothèque.

Cela dit… je savais depuis le début que Fitz me cachait des choses. Quel que soit son sexe, s’il cachait quelque chose, c’était pour une bonne raison. Je ne voulais pas griller sa couverture avec mes théories et mes gaffes.

J’étais amoureux de Fitz. Fitz voulait être connu comme un homme. Serait-il juste de donner la priorité à mes sentiments dans ces circonstances ? Ou mes désirs, d’ailleurs ?

De toute évidence, non.

Je n’avais pas le droit de révéler ses secrets, qu’ils incluent ou non son sexe. Au contraire, j’avais la responsabilité de respecter ses souhaits et de l’aider à cacher ce qu’il voulait. Cela semblait en fait être la seule approche sûre. Même si j’étais tenté de m’approcher furtivement et de chuchoter. Je me tairai, alors, viens dans ma chambre ce soir.

Mince. Maintenant, j’imaginais Fitz en train d’enlever lentement toutes ces couches volumineuses une par une pendant que je lorgnais depuis l’ombre. Non, non. Nooon ! Mauvaises pensées ! De très mauvaises pensées !

Il… ou elle… Il m’a aidé tant de fois, de tant de façons. Ce serait vraiment impardonnable de le trahir comme ça. Je devrais juste le traiter de la même façon qu’avant. Et si jamais il semblait en danger d’être exposé, j’interviendrais discrètement pour l’aider. Il avait fait la même chose pour moi lors de mon premier jour dans cette école, après tout, même si cela avait probablement été un geste risqué pour lui.

« Eh, attendez une seconde. Si Fitz est vraiment une femme… »

À ce moment-là, mon esprit avait pris la tangente et quelques souvenirs défilèrent dans ma tête.

Je m’étais soudainement souvenu de toutes les blagues salaces que j’avais faites devant Fitz dans le passé. Ma blague au marché aux esclaves, ce que j’avais dit quand j’avais capturé Linia et Pursena… oh mon Dieu, et ce que je lui avais fait dire quand il m’avait apporté mon bâton !

J’avais souffert le martyre pendant un moment.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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