Mushoku Tensei (LN) – Tome 9 – Chapitre 4 – Partie 1

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Chapitre 4 : Une journée à l’Université de Magie

Partie 1

Cela faisait un an que je m’étais inscrit à l’Université de Magie de Ranoa, et je venais d’avoir seize ans. Dans ce monde, les gens ne fêtaient vraiment que leur cinquième, dixième et quinzième anniversaire, alors j’avais un peu oublié quel jour c’était à ce moment-là. J’aurais pu le savoir en vérifiant l’âge sur ma carte d’aventurier chaque matin, mais ce n’était pas quelque chose que je sortais trop souvent ces jours-ci.

Et de toute façon, je ne m’en souciais pas tant que ça. L’âge n’est qu’un chiffre, non ?

Après avoir rencontré Nanahoshi, ma routine normale avait quelque peu changé.

Je commençais mes journées en me réveillant tôt, en m’habillant et en allant m’entraîner. C’était comme d’habitude, mais parfois Badigadi apparaissait lorsque je commençais mes exercices à l’épée. Il ne se joignait pas à moi et ne me donnait pas de conseils. La plupart du temps, il se contentait de m’observer en silence, les bras croisés ou posés sur ses hanches, hochant la tête pensivement de temps en temps. Je n’avais aucune idée des conclusions qu’il tirait, et il ne me les avait jamais communiquées. Je n’avais pas non plus essayé d’entamer une conversation. S’il ouvrait la bouche, il se mettrait probablement à rire assez fort pour réveiller tout le voisinage.

Honnêtement, je n’étais pas sûr de savoir comment interagir avec Badigadi. Il avait l’air d’un type sympa, mais je ne savais jamais ce qu’il pensait. Et comme c’était un vrai Roi Démon, je voulais éviter de le contrarier accidentellement.

Néanmoins, un matin, il s’était mis à me parler.

« Hm. Je trouve ton entraînement fascinant, mon garçon, mais je dois te demander… est-ce que ça sert à quelque chose ? »

Ouch. C’est une façon dure de commencer une conversation.

« Euh, eh bien… je ne pense pas que rester en forme soit inutile, mais… »

« Tu as une quantité absurde de mana. Je ne comprends pas pourquoi tu t’entraînes sans te couvrir d’une aura de combat. », m’interrompit Badigadi.

Encore l’aura de combat. J’avais déjà entendu ces mots à plusieurs reprises, mais tout le monde restait toujours très vague sur la façon dont on était censé s’en « envelopper ». Cela semblait être une occasion en or. Ça ne pouvait pas faire de mal de demander, non ?

« De toute façon, c’est quoi exactement l’aura de combat ? »

« C’est du mana ! Rien de plus et rien de moins. »

De la manière dont Badigadi expliquait les choses, il s’agissait essentiellement d’une technique qui utilisait le mana en vous pour améliorer considérablement les capacités physiques de votre corps, vous renforçant jusqu’à des extrêmes contre nature. Cette partie était plus ou moins ce que je m’attendais à entendre.

« Mais comment on fait ça en fait ? »

« Il suffit de répandre un champ de mana sur chaque partie de votre corps, puis de le presser fermement contre vous ! »

« Ooh. »

Ça avait l’air d’être un conseil utile. L’Université avait clairement besoin de remplacer ses professeurs par une bande de Rois Démons. Une fois que j’aurais maîtrisé ça, peut-être que je pourrais gagner quelques niveaux de puissance.

Je m’y étais mis immédiatement, en faisant mes meilleures imitations de divers Super Saiyans et utilisateurs de Nen. Mais peu importe à quel point je manipulais mon mana, il n’y avait aucun changement réel dans mes capacités physiques. J’avais parfois l’impression de devenir plus fort, mais c’était probablement l’effet placebo qui jouait.

« Eh bien, c’est étrange. Tu n’as aucun talent pour ça, mon garçon ! »

Badigadi avait poursuivi en expliquant sans détour la raison de mon échec. Normalement, l’aura de combat était quelque chose que les gens généraient automatiquement après un certain temps d’entraînement physique. Moi, j’avais fait de gros efforts dans ce domaine, mais je n’arrivais toujours pas à m’envelopper de cette aura, même en essayant. Cela signifiait que je n’avais pas le don pour ça.

Cela arrivait de temps en temps. Certaines personnes ne pouvaient jamais générer d’aura de combat, quelle que soit l’intensité de leur entraînement.

« Bwahahaha ! Ce n’est évidemment pas comme si tu en avais besoin ! Laplace ne se couvrait jamais d’aura de combat, mais il était vraiment puissant ! »

Quand il parlait de mes capacités, Badigadi utilisait souvent le Dieu Démon Laplace comme point de comparaison. J’avais supposé que c’était parce qu’il possédait aussi une énorme quantité de mana.

« Vous avez vraiment rencontré Laplace, Seigneur Badi ? »

« En effet, je l’ai rencontré ! Il a anéanti la majeure partie de mon corps en un seul coup. Il m’a fallu du temps pour me refaire après ça ! Pendant un moment, j’ai cru qu’il m’avait tué ! Bwahahahaha ! »

Y a-t-il une raison pour laquelle vous semblez si fier de cela… ?

Eh bien, il avait combattu un adversaire puissant et avait survécu pour en parler. Peut-être que c’était quelque chose qui valait la peine d’être vanté, peu importe les détails. Selon Badigadi, Laplace était un personnage extrêmement louche, mais il était aussi un maître dans l’utilisation de son mana.

« Je pourrais devenir plus fort si j’apprenais à me battre comme Laplace ? »

« Je te déconseille d’essayer. Si tu essayais d’utiliser ton mana comme il le faisait, tu te ferais exploser le corps en un instant. C’est déjà bizarre pour un humain d’avoir autant de mana en lui ! »

Canaliser trop de mana à la fois pouvait apparemment détruire un magicien de l’intérieur. À un niveau intuitif, cela avait du sens pour moi. S’injecter de la magie, c’était un peu comme étirer son bras au maximum. Si vous continuez à pousser les choses au-delà de cette limite, vous finirez probablement avec l’équivalent d’un os cassé ou deux.

Laplace, quant à lui, possédait non seulement une énorme réserve de mana, mais aussi le corps robuste et les compétences techniques nécessaires pour l’utiliser pleinement. En comparaison, j’étais une petite chose fragile et maladroite. Peu importe l’intensité de mon entraînement, je n’allais jamais atteindre son niveau.

« Mais pourquoi veux-tu devenir plus fort, mon garçon ? »

« Pourquoi ? Eh bien, euh… je veux dire… »

Quelqu’un avait failli me tuer il n’y a pas si longtemps. Je voulais devenir assez fort pour éviter que cela ne se reproduise. Cela me semblait raisonnable…

« J’ai connu beaucoup d’hommes qui ont recherché la gloire et la force à un degré excessif, et ça ne s’est jamais bien terminé pour eux. Prends mon neveu, par exemple. Il était vraiment trop orgueilleux ! Il s’est un peu calmé après avoir frôlé la mort, mais jusque-là, il était obsédé par l’idée de devenir l’homme le plus fort du monde. Il y a des choses plus importantes dans la vie que ça. »

« Comme quoi ? »

« Comme les femmes ! Quand tu en auras une, tu comprendras ! Bwahahahaha ! », dit Badigadi avec un sourire d’autosatisfaction.

Pour être justes, les gens qui voulaient le pouvoir pour lui-même étaient généralement des méchants. Du moins dans les mangas que je lisais dans ma vie précédente. Mais je n’avais pas l’intention de consacrer ma vie à la poursuite du pouvoir, ou de quoi que ce soit. Être fort vous permettait de vous pavaner avec assurance, mais cela ne faisait pas de vous une personne meilleure ou plus heureuse en soi. Je pouvais comprendre que vous donniez la priorité à quelque chose d’amusant comme la drague. Mais à cause de ma condition, ce n’était pas vraiment une option pour le moment.

« Cela me rappelle, votre Majesté… »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Vous ne connaîtriez pas un remède contre l’impuissance, par hasard ? »

« … Non. »

Je suppose que même les Rois Démons ne savent pas tout.

Après avoir terminé l’entraînement, j’avais pris un rapide petit-déjeuner et j’étais allé en cours.

Mes matinées commençaient avec la magie de désintoxication intermédiaire. Même au niveau débutant, la désintoxication permettait de guérir un large éventail de maladies courantes et de purger le corps de la plupart des poisons. Mais lorsqu’il s’agissait de maladies plus rares, ou du venin utilisé par les monstres de haut rang, il fallait connaître des sorts plus avancés ayant des incantations spécifiques qui nécessitaient d’utiliser beaucoup de mana. Les classes de désintoxication intermédiaires et supérieures consistaient principalement à apprendre ces sorts ultra-ciblés.

Leurs incantations étaient douloureusement longues. Même au niveau intermédiaire, il fallait chanter une phrase plusieurs fois plus longue que celle utilisée pour un sort offensif. Les incantations modernes étaient censées être des versions abrégées de phrases plus anciennes et moins raffinées… mais lorsqu’on entrait dans les niveaux les plus avancés de certaines disciplines, on avait l’impression qu’elles n’avaient jamais été raccourcies.

Il y en avait aussi beaucoup à apprendre. Pour la désintoxication intermédiaire, vous deviez mémoriser plus de cinquante incantations différentes. Et à ma grande surprise, certaines d’entre elles créaient en fait des poisons. Peut-être avaient-elles une utilité médicale dans certains cas.

Au niveau avancé, il fallait apprendre plus d’une centaine de sorts. Une fois ce niveau atteint, il fallait de sérieuses capacités de mémorisation pour tenir le coup.

Au niveau Saint, la mémorisation était censée être moins nécessaire, mais la quantité de mana requise pour lancer un seul sort augmentait de façon spectaculaire. Et pour ce qui était des sorts de niveau Roi et plus… il s’agissait de choses étudiées et conçues par une nation, et pour la plupart gardées comme des secrets d’État. Certains créaient des poisons incurables par la magie ordinaire, afin de menacer les autres pays. D’autres créaient des antidotes spécifiques à ces mêmes poisons. C’était en fait une sorte de course aux armements.

Par ailleurs, le seul sort de désintoxication de niveau divin dont j’avais entendu parler était un sort qui guérissait une maladie étrange et terrible appelée syndrome de pétrification. Si elle n’était pas traitée, elle transformait lentement le mana contenu dans votre corps en pierre magique. Une seule personne avait été capable d’utiliser le sort en question. Il était soigneusement gardé dans la Grande Cathédrale de Millishion.

Juste une chose… à mesure que l’on passait de la désintoxication intermédiaire à la désintoxication avancée, les incantations devenaient de plus en plus longues. D’après ce que j’avais vu, un sort de niveau Roi pouvait nécessiter la récitation à haute voix du contenu d’un livre entier.

Mon nouveau cerveau n’avait pas une mémoire aussi basse que ça, mais j’avais toujours l’impression d’avoir du pain sur la planche. Honnêtement, les moines et les prêtres ne semblaient jamais avoir de répit et ce quel que soit le monde dans lequel ils se trouvaient. Ils avaient toujours des chants fastidieux à mémoriser. Personnellement, j’avais tout simplement l’intention de me promener avec un livre contenant les incantations.

La raison principale pour laquelle j’avais suivi ce cours était de voir si je pouvais trouver un sort qui pourrait guérir ma maladie. Mais d’après ce que le professeur m’avait dit, il n’y avait rien dans le niveau intermédiaire qui pouvait me le rendre plus vivant.

Ce n’était pas vraiment surprenant.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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