Mushoku Tensei (LN) – Tome 7 – Chapitre 3 – Partie 6

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Chapitre 3 : Rudeus le Quagmire

Partie 6

Mais lorsque j’avais jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule un instant plus tard, je n’avais pas pu m’empêcher de pousser un petit cri de terreur strident. Les Drakes des neiges étaient essentiellement des lézards — un simple mur, même haut, n’avait aucun sens pour eux. Un par un, ils grimpaient par-dessus et se faufilaient dans les petites brèches de chaque côté.

Ce n’était pas bon du tout. À ce rythme, ils allaient me rattraper et m’entourer. Grâce à mon jogging quotidien, je n’étais pas encore essoufflé, mais cela ne signifiait pas grand-chose. Je n’étais pas du tout un coureur rapide.

« Gah ! »

Je m’étais retourné et j’avais pointé mes mains vers les Drakes des neiges. Ce sont des lézards, non ? Comment tue-t-on un lézard ? Est-ce que le froid intense fonctionnerait ? Peut-être que ça les ralentira un peu !

« Tempête de blizzard ! »

Agissant surtout par réflexe, j’avais essayé un sort de glace. Des rafales glacials s’étaient précipitées dans l’air, faisant s’envoler des écailles du sol. Un instant plus tard, des lances de glace épaisses comme la cuisse d’un homme s’étaient dirigées vers les Drakes des neiges qui avaient franchi mon mur.

Les monstres n’étaient pas loin, et ils n’avaient pas beaucoup de marge de manœuvre. Mais ils avaient réussi à éviter la plupart des lances grâce à des mouvements rapides et agiles de leur corps. Les quelques projectiles qui les avaient frappés n’avaient pas non plus été efficaces. Elles avaient juste rebondi sur les écailles des Drakes des neiges au lieu de les pénétrer.

J’avais mal choisi ma magie. Les écailles de Drakes des neiges étaient des isolants naturels, et ils vivaient dans une région glaciale. Bien sûr, un sort de glace ne fonctionnerait pas sur eux.

Mon mur de terre s’était effondré. D’autres corps blancs glissants se frayèrent un chemin à travers les décombres. J’en avais vu au moins une douzaine rien que lors de cette première vague. Ils s’abattaient sur moi en groupe, en grand nombre. Auparavant, je n’en avais vu que quelques-uns à la fois, mais ils s’étaient regroupés pendant que mon mur ralentissait les premiers rangs. Chacun d’entre eux se déplaçait aussi rapidement et agilement qu’un petit lézard, malgré leur taille imposante.

Ce n’était pas bon. Je ne pouvais plus espérer courir. Il fallait que je me batte. Je devais les repousser, d’une manière ou d’une autre, pendant que je battais en retraite. Pourrais-je y arriver ? Probablement pas.

Les autres avaient réussi au moins à s’échapper ?

J’avais fort heureusement laissé une lettre dans ma chambre à l’auberge au cas où quelque chose comme ça arriverait. Lorsqu’un aventurier meurt, un membre de son groupe s’occupait généralement des choses qu’il avait laissées derrière lui. Je n’étais pas un membre officiel de ce groupe, bien sûr, mais peut-être qu’ils enverraient au moins ce message pour moi…

J’avais mis ma main gauche dans ma poche et j’avais serré le morceau de tissu à l’intérieur. Alors que les Drakes des neiges s’abattaient sur moi, j’avais essayé de me préparer à l’inévitable.

« Yah ! »

À ce moment, j’avais entendu une voix derrière moi… et une flèche passa, se logeant dans l’œil du Drake des neiges le plus proche.

« Gryaaaaaaaah ! »

En criant à tue-tête, le lézard s’était mis sur le côté et s’était écrasé contre l’une des statues de pierre qui bordaient le couloir. Il s’était précipité en avant et nous avait dépassés, pressant son corps contre le mur latéral du passage.

« Que ce petit feu qui couve appelle une grande et brûlante bénédiction ! Lance-flammes ! »

Une ligne de flammes me dépassa sur la gauche, un Drake des neiges s’arrêta brusquement au lieu de traverser.

« Allons-y, Patrice ! »

« Ouais ! »

Suzanne m’avait dépassé, flanquée de chaque côté par Patrice et Mimir. Soudainement, il y avait trois personnes à l’avant et trois à l’arrière. Et j’étais en plein milieu de la formation.

« Ces choses-là ne sont pas après nous ! Il suffit de frapper ceux qui chargent par ici et de les faire dévier de leur trajectoire ! »

« Compris ! »

« D’autres arrivent par la gauche ! »

En se donnant des instructions, l’avant-garde s’était battue contre la horde de Drakes des neiges foux furieux. Sarah lança une rafale de flèches, et Timothy tira des salves de flammes dans toutes les directions.

Étaient-ils vraiment revenus pour moi ? Pourquoi ? Je n’étais même pas membre de leur groupe.

Alors que je me tenais là, abasourdi, Timothy s’était retourné et m’avait giflé dans le dos.

Ils sont vraiment… revenus pour me sauver. Au moment où j’avais réalisé cela, j’avais senti quelque chose de chaud se gonfler en moi.

« … Argh ! »

J’avais fait redescendre ce sentiment aussi vite qu’il était venu. Je ne savais pas exactement pourquoi. Je ne pouvais pas le supporter en ce moment. Je n’étais pas prêt.

« Ne reste pas planté là, abruti ! Tu dois te battre toi aussi ! », s’écria Sarah, me ramenant sur terre.

« Oui ! »

J’avais dirigé mon bâton vers les Drakes des neiges et j’avais commencé à canaliser le mana à travers eux. Maintenant que j’avais une ligne de front stable qui retenait l’assaut pour l’instant, j’avais réussi à me calmer un peu. Comme Suzanne l’avait dit, les Drakes des neiges n’essayaient pas activement de nous tuer. Ils semblaient nous reconnaître comme des obstacles dangereux, mais la grande majorité d’entre eux choisissaient de nous éviter entièrement en rampant le long des murs ou des plafonds.

En d’autres termes, nous n’avions pas eu à combattre toute cette meute de monstres. Nous n’avions à nous soucier que des deux ou trois individus qui nous fonçaient dessus à tout moment. Et même alors, il n’était pas nécessaire de les tuer. Si nous faisions un peu de dégâts, ils changeraient de trajectoire assez rapidement. Certains animaux ne devenaient plus dangereux et agressifs que lorsqu’ils étaient blessés, mais heureusement, ces lézards préféraient courir pour sauver leur vie.

Les flèches de Sarah ne pouvaient pas percer leurs écailles, et la magie de Timothy n’était pas assez puissante pour les tuer. Les attaques de Suzanne et Patrice ne leur avaient pas non plus causé de réels dégâts. Mais s’il suffisait de les éloigner de nous. Nous avions ainsi une chance de survivre à cette attaque.

« Canon de pierre ! »

J’avais tiré sort après sort sur les Drakes des neiges juste devant moi, en essayant de changer leurs trajectoires. Un coup direct de mon Canon de pierre était assez puissant pour briser les écailles des Drakes des neiges et percer leur chair, mais même cela n’était pas suffisant pour les tuer. Je ne savais pas si c’était la distance ou s’ils réussissaient à se retourner pour limiter les dégâts.

Mais cela n’avait pas vraiment d’importance. Tout ce qui m’importait, c’était de les effrayer. Tant que je les convainquais de dévier de leur trajectoire, nous pouvions nous en sortir en un seul morceau.

« Très bien ! On va se frayer un chemin jusqu’au mur ! », cria Suzanne.

Peu à peu, nous avions commencé à faire virer notre formation sur le côté. Une fois qu’on arriva au mur, les Drakes venaient vers nous de moins d’endroits à la fois. Et si nous faisions marche arrière, nous pouvions nous frayer un chemin jusqu’à la sortie.

Il était impossible de savoir combien de temps ces vagues de Drakes des neiges allaient continuer à arriver, mais nous pouvions au moins nous échapper de cette pièce.

« Graaah ! »

Tout d’un coup, je vis de grandes gerbes de sang jaillir dans l’air, quelque part au plus profond des vagues de Drakes des neiges. Quelque chose — non, quelqu’un — sautait férocement à travers le champ de bataille, tuant les Drakes des neiges en succession rapide.

Ce n’était pas seulement l’attaquant. Une autre petite forme était apparue tout au fond de la salle et avait commencé à attaquer par-derrière avec une puissante magie du feu. Devenant de plus en plus effrayés, les Drakes des neiges se précipitèrent pour fuir la forteresse encore plus désespérément qu’auparavant.

« Quoi !? Est-ce tout ce que vous avez ?! »

L’homme à l’avant de ce groupe — celui qui avait rugi plus tôt — abattit un Drake après l’autre, et les gens qui le suivaient s’étaient précipités pour le soutenir.

Apparemment, la cavalerie était arrivée.

J’avais jeté un coup d’œil à Timothy. Il hocha la tête avant que je ne puisse dire quoi que ce soit.

« Très bien, tout le monde ! Pressons l’attaque aussi ! »

« Entendu, patron ! »

Suzanne s’était avancée avec un sourire, et notre contre-attaque commença.

 

◇ ◇ ◇

Ce fut moi qui fis tomber le dernier des Drakes des neiges.

Mon canon de pierre frappa directement au sommet de la tête de la créature, lui fracassant le crâne et pulvérisant son contenu dans toutes les directions.

« … C’est enfin terminé, hein ? »

Juste pour être sûr, j’avais regardé avec précaution dans la zone. Les corps des Drakes des neiges gisaient en tas tout autour du hall. La grande majorité d’entre eux avaient été tués par le groupe qui s’était joint à nous à mi-chemin, mais nous en avions nous-mêmes fait tomber une bonne poignée. Plus important encore, aucune des créatures ne semblait bouger. Je m’étais fait un devoir de vérifier le plafond, les murs supérieurs et toutes les cachettes potentielles dans le couloir, mais je ne voyais rien qui ressemblait à une menace.

À la fin, mes yeux avaient rencontré ceux du groupe qui était apparu du fond des ruines. Tout le groupe regardait dans notre direction. Certains portaient des épées, d’autres des boucliers ou des bâtons. Cela devait bien sûr être des aventuriers. L’homme qui se tenait au centre du groupe, dans un manteau bleu foncé, était sans aucun doute un épéiste. Et à en juger par sa performance de tout à l’heure, il était très bon.

Alors que je regardais, l’homme en question quitta son groupe et se dirigea rapidement vers nous. Il n’avait pas un visage particulièrement amical, et l’expression rayonnante de son visage n’arrangeait rien. Peut-être était-il encore sous le feu de l’action après la bataille.

En tout cas, il nous avait pratiquement sauvé la vie. Nous devions lui exprimer notre gratitude.

Mais j’avais pris du recul. Dans ces moments-là, le chef du groupe s’occupait généralement de parler au nom de tout le groupe. C’était un peu de ma faute si nous nous étions rencontrés par hasard, car j’avais été trop lent à m’enfuir, mais ce n’était pas à moi de dire quoi que ce soit.

« Salut, toi. Je suis Timothy de Counter Arrows », déclara Timothy, s’approchant de l’homme avec un sourire amical.

« Merci beaucoup pour ton-gah ! »

Tout s’était passé en un clin d’œil.

Toujours aussi renfrogné, l’homme se jeta sur Timothy et le frappa au visage, le faisant s’étaler sur le sol. Pleurant de colère, Suzanne et Sarah sortirent leurs armes.

« Ne me fais pas ce sourire stupide, connard ! Tu as du cran en volant notre proie comme ça ! », cria l’homme.

Il fixa Timothy pendant un moment, puis lança un regard tout aussi furieux sur nous autres. L’hostilité dans ses yeux semblait presque meurtrière.

« On vole ta proie ?! Tu plaisantes ? Ces choses nous ont attaqués de nulle part ! Tu nous as pris au piège ! », s’écria Suzanne.

L’homme s’était mis à rire à gorge déployée.

« Oh, je t’en prie ! Tu t’es faufilé par-derrière et tu as essayé d’attraper ces écailles pendant qu’on faisait tout le boulot ! »

« On ne savait même pas que quelqu’un d’autre travaillait ici ! »

« On a dit à toute la ville qu’on serait là ! »

« Eh bien, on n’a rien entendu à ce sujet ! »

L’homme était clairement furieux contre nous, et les gens derrière lui semblaient également contrariés. Mais c’était comme si nous nous parlions ici.

Mais maintenant que je les avais vus de près, je les avais au moins reconnus. C’était le Stepped Leader, un groupe d’aventuriers classé S. C’était un groupe très compétent associé au clan bien connu de Thunderbolt. J’avais entendu dire qu’ils étaient le groupe le plus fort de toute la ville de Rosenburg.

Cet homme au tempérament très vif était naturellement leur chef. Si je me souvenais bien, il s’appelait Soldat Heckler. Il était censé être un épéiste très compétent du style du Dieu de l’épée.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Encore une fois superbe traduction

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