Mushoku Tensei (LN) – Tome 6 – Chapitre 4 – Partie 4

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Chapitre 4 : Dieu n’était pas là

Partie 4

Quand j’avais réalisé où j’étais, je m’étais retrouvé piégé dans un cercle magique. Au moment où le garçon avait donné le signal, le sol sous mes pieds avait disparu et j’étais tombé dans un trou dans le sol. Il m’avait fallu plusieurs secondes pour réaliser ce qui s’était passé. J’étais maintenant dans une petite pièce, large d’environ six tatamis. Il y avait un cercle magique dessiné sur le sol, d’où émanait une faible lumière.

J’avais immédiatement essayé d’utiliser une lance de terre pour me ramener dans la pièce au-dessus.

« … Hein ? »

Mais ma magie n’était jamais apparue. J’avais essayé à nouveau, en canalisant une plus grande quantité de mana dans mes pieds afin de faire apparaître un pilier de terre, mais rien ne s’était produit. C’était étrange. Je pouvais sentir le mana quitter mon corps. C’était probablement l’œuvre du cercle magique qui m’entourait.

« Une barrière, hein… ? »

J’avais tendu la main au bord du cercle et je m’étais retrouvé à toucher ce qui ressemblait à un mur. J’avais essayé de le frapper, mais il n’avait même pas tremblé. Je n’arrivais pas à sortir d’ici.

Mais je n’avais pas ressenti de panique. Peut-être que mon esprit ne comprenait pas encore tout à fait la situation dans laquelle je me trouvais.

« Hahaha ! C’est futile ! Futile, je dis ! C’est une barrière de rang Roi que j’avais créée pour pouvoir piéger Roxy ! Quelqu’un comme toi n’a aucun espoir de s’en libérer ! »

Le garçon rond d’il y a un instant était venu se dandiner sur les marches dans le coin de la pièce. Il se tenait devant moi, un grand sourire s’étirait sur son visage alors qu’il se penchait triomphalement vers l’arrière.

« Et vous êtes ? » lui demandai-je.

« Je m’appelle Pax. Pax Shirone ! »

Pax ? Ah oui, le Septième Prince. Que prévoyait-il de faire en piégeant Roxy dans une barrière où elle ne pourrait pas utiliser sa magie ? Dans sa lettre, Roxy l’avait décrit comme étant semblable à moi. J’étais un gentleman. Il était donc évident qu’il allait faire quelque chose de très gentleman. Un acte de violence digne d’un gentleman.

« Heh-heh… J’aime ce regard sur ton visage, Rudeus Greyrat. » Il gloussa quand il vit ma frustration.

Je lui montrais un visage de glace, j’avais pris une grande respiration. « Calme-toi, calme-toi. », m’étais-je dit

« Alors je suis tombé dans un piège ? Je comprends. Je vais m’excuser formellement d’avoir attaqué ces soldats hier. Mais avant cela, veuillez appeler Roxy ici. J’ai été son élève. Elle peut confirmer mon identité. Ensuite, je pourrai appeler mon avocat et nous pourrons avoir un procès en bonne et due forme… »

« Roxy n’est pas là. »

Roxy n’était pas là.

« Quoi… ? »

J’avais été encore plus choqué par ses mots que je ne l’aurais cru. Roxy n’était pas là. Cela signifiait que Dieu n’était pas là. Il n’y avait pas de Dieu.

Non, ça ne pouvait pas être possible. Le grand mathématicien Euler n’avait-il pas prétendu que Dieu existait ? N’avait-il pas reçu un ordre de Catherine la Grande et n’avait-il pas magnifiquement offert la preuve que Dieu était réel ? Dieu existait bel et bien. Je ferais la même chose et je prouverais moi-même que Dieu existe.

« Non. Dieu est ici. »

« Quoi ? Dieu ? »

Pax avait un regard abasourdi sur son visage.

C’est vrai, Dieu. Ne vous méprenez pas, si Dieu n’était pas là, il y aurait une guerre sainte. Allez !

« Hm, alors tu pries Dieu maintenant ? C’est la bonne décision, bien qu’il soit déjà trop tard pour toi. »

« C’est vrai. »

Je m’étais calmé, il était temps de se passer des plaisanteries.

« Donc, à en juger par ce que vous venez de dire, Roxy n’est plus dans ce pays ? »

« Correct ! Tu vas être l’appât qui l’attirera ici. »

« Si vous voulez dire qu’elle va m’avaler, alors c’est le rêve de ma vie », avais-je répondu sans réfléchir.

Roxy n’était pas dans ce pays, mais cette personne voulait mettre la main sur elle. Pourquoi ? Était-il la raison de sa fuite ?

Juste au moment où je pensais cela, Pax me lança ses prochains mots.

« J’ai été surpris quand j’ai lu ta lettre. Je n’aurais jamais pensé que l’amant de Roxy essaierait de venir dans ce pays ! »

« Quoi !? Roxy a un amant !? Sérieusement !? Mais je n’ai jamais rien écrit de tel dans ma lettre ! »

« Hm ? Tu veux dire que tu ne l’es pas ? » demanda Pax.

« Ne soyez pas ridicule ! C’est impensable ! Je suis un apprenti indigne, il n’y a aucune chance qu’une telle relation se développe entre nous ! »

Je secouai violemment la tête.

J’étais en fait incroyablement heureux qu’il ait fait cette supposition. Assez heureux pour me donner envie de me trémousser avec joie. Je voulais me déhancher comme un certain renne rare. Je voulais me déhancher comme une certaine personne vivant dans un monstre de métal. Mais je m’étais retenu avec force.

« Hmm… eh bien, même si tu n’es pas son amant, elle viendra quand même chercher son élève. »

« Vraiment ? », lui avais-je demandé.

« Elle viendra. Lilia était peut-être trop faible pour servir d’appât, mais pour toi, l’élève dont elle n’arrêtait pas de chanter les louanges, elle va certainement venir ! Et quand elle le fera, ce sera la fin de sa vie de femme. Elle vivra le reste de sa vie comme mon esclave sexuelle ! Je lui ferai donner naissance à cinq de mes héritiers ! »

« Excusez-moi, je peux vous demander une chose ? »

« Quoi ? Ah oui. Je vais m’assurer de la violer la première fois sous tes yeux ! Puis je le ferai une deuxième fois après t’avoir coupé la tête et avoir vu son visage rempli de désespoir ! »

Ce gamin avait des hallucinations sauvages.

« Avant de venir ici, je lui ai dit que je ne trouvais aucune information sur Lilia, alors… comment Roxy va-t-elle savoir que j’ai été capturé ? »

Pax se figea.

« Hm… et bien elle est incroyablement capable, je suis sûr qu’elle en aura vent quelque part ! »

Uh-huh. Donc tout se passera bien parce que Roxy en était capable. Peut-être qu’elle est capable de trouver des informations que je n’avais pas pu trouver, mais les chances semblait peu probable.

« Mais ne pensez-vous pas qu’il serait préférable de diffuser ces informations dans le monde ? »

Non pas que je veuille voir Roxy se faire violer, mais s’il le faisait, le mot pourrait arriver aux oreilles de Paul.

« Hmph, je ne vais pas tomber dans le panneau ! Tu es sous le patronage d’un des nobles d’Asura, pas vrai !? Je me ferais des ennemis de la famille Boreas s’ils savaient que je te retenais, vous ou Lilia, en captivité, pas vraie ? »

« Pardon… ? »

Hmm. Quelque chose semblait étrange ici. Le vieux Sauros pourrait essayer d’aider s’il apprenait que j’avais été capturé. Mais qu’est-ce que cela avait à voir avec Lilia ?

« Lilia a aussi essayé d’envoyer des lettres à plusieurs reprises ! Comme si je lui permettrais d’appeler à l’aide ! »

Pourquoi ne l’avait-il pas laissée écrire pour demander de l’aide si le but était d’attirer l’attention de Roxy ?

Ahh, j’ai compris, pensais-je. C’est un crétin.

« En plus, je peux lui donner cette information directement ! », ajouta-t-il

« Vous pouvez ? » avais-je demandé, dubitatif.

« Je la cherche depuis deux ans, mais je ne l’ai pas encore trouvée ! Mais un jour, je la trouverai ! Elle se distingue partout où elle va ! »

Ce n’était pas parce qu’elle se démarquait qu’il la retrouvera un jour. Elle avait écrit dans ses lettres qu’il me ressemblait. Qu’il avait du talent ! Cela voulait-il dire que l’impression qu’elle avait de moi était si mauvaise ?

« Heh heh. On dirait que tu as abandonné. Je me fiche que tu sois un magicien capable de jeter des sorts sans incantations, tu n’as aucune chance contre moi ! »

Il n’y avait aucune chance que je perde contre ce type ! Je l’avais regardé fixement.

« Ooh, j’aime ton regard. Il me fait frissonner. J’espère que tu garderas ce regard jusqu’à la fin. Ahh, j’ai tellement hâte. Roxy, ne me fais pas attendre… »

On aurait dit un petit garçon qui cherchait à attirer l’attention en montant les escaliers et en disparaissant par le trou dans le plafond.

Il n’y avait pas moyen qu’elle vienne, m’étais-je dit.

« Hé, qui a dit que tu pouvais enlever le bâillon de Lilia ? »

« Je suis désolé, mais elle semblait avoir quelque chose à dire. »

« Ce n’est pas à toi de décider ! »

« S’il vous plaît, Votre Altesse. Je me fiche de ce que vous me faites, mais épargnez le Seigneur Rudeus ! »

« Tais-toi, je n’ai pas besoin de quoi que ce soit d’une vieille sorcière comme toi ! »

« Aah ! »

J’avais entendu un cri dans les escaliers du haut, accompagné d’un claquement sec. Est-ce qu’il venait de gifler Lilia ?

« À ce propos, tu n’as toujours pas trouvé Aisha !? »

« Votre Altesse, nous sommes toujours à sa recherche ! »

« Grr. À quoi ressemble l’homme qui l’a kidnappée !? »

Je pouvais entendre l’irritation dans la voix de Pax. Apparemment, ils parlaient de ce qui s’était passé hier.

Ce n’était pas bon. Je n’avais pas caché mon visage, j’étais donc sûr qu’ils allaient comprendre immédiatement que c’était moi. J’avais aussi indiqué l’emplacement de l’auberge dans ma lettre. Mais bon, et s’ils me découvraient ? Ruijerd et Éris étaient à l’auberge. Tant que Ruijerd était là, j’étais sûr qu’il s’occuperait de tout. Les qualités offensives d’Éris avaient aussi fait leurs preuves.

« Selon le rapport, il se faisait appeler le Chevalier de la Lune Noire. C’était un homme énorme et costaud qui riait fort en sautant de toit en toit comme un pervers. »

« Si c’est quelqu’un qui se distingue à ce point, pourquoi ne l’avez-vous pas encore attrapé ? ! Bon sang, vous êtes tous si inutiles ! »

« Oui, monsieur ! Mes excuses ! »

Hé, attendez une minute ! Excusez-moi, Monsieur le Soldat ! Veuillez rapporter les faits correctement ! Quelle partie de mon corps était musclée ? Attendez, non, peut-être que le rapport inexact eût été donné par gentillesse. Peut-être qu’ils essayaient d’aider Aisha à s’échapper. Après tout, ils n’avaient pas l’air de mauvaises personnes quand je les ai rencontrés. OK, bon travail, Monsieur le Soldat !

« D’après le rapport, nous avons déchiré la lettre qu’elle a écrite. »

« Et elle peut réécrire cette lettre autant de fois qu’elle veut ! »

« Un noble de haut rang ne va pas agir juste à cause de la lettre d’un enfant. Ne devrions-nous pas simplement l’oublier ? »

« Non, non, non ! Cherchez-la ! Vous ne vous souciez pas de ce qui va arriver à votre famille ? »

« … Je vais envoyer une équipe de recherche immédiatement ! »

Puis il y eut le bruit de pas frénétiques. À en juger par la conversation, cela signifiait-il que la famille de Ginger avait été prise en otage ?

« Hmph. Jetez Lilia dans sa chambre habituelle ! »

« Oui, monsieur ! »

« Seigneur Rudeus ! Je jure que je te sauverai ! »

« Tais-toi ! Comme si je te permettais de faire ça ! »

« Aah ! »

« Hmph. Tu connaissais aussi Roxy, n’est-ce pas ? Je vais donc te faire décapiter devant cette gamine impudente ! »

Smack ! J’avais entendu un autre bruit de claquement sec, suivi d’un objet traîné sur le sol.

« Rudeus ! Je ne te laisserai jamais partir ! »

Quand j’avais suivi la voix et levé les yeux, j’avais vu le visage effrayant de Pax qui me souriait. Puis, un couvercle avait été glissé sur le trou du dessus. Le silence s’était installé dans la pièce et je n’avais plus eu que la faible lumière du cercle magique comme compagnie.

« Ouf… »

Je m’étais senti quelque peu abasourdi. J’aurais dû être en colère contre Pax, mais étrangement, je n’avais pas senti la rage monter en moi. C’était peut-être parce que l’ensemble de nos interactions antérieures avaient été comiques. Ou parce que l’Homme-Dieu m’avait déjà dit qu’elle serait sauvée.

Mais peut-être aussi parce que tout cela était le résultat des sentiments de Pax pour Roxy, aussi faussés qu’ils aient pu être. J’aurais peut-être fini de la même façon si elle m’avait mis à l’écart.

Non, ce n’est pas ça. C’était parce qu’il me ressemblait, l’ancien moi, avant que je ne sois réincarné. C’était pourquoi j’avais ressenti de la confusion plutôt que de la colère.

« Eh bien, dans ce cas… »

Quoi qu’il en soit, j’avais compris l’essentiel de ce qui se passait. Pour dire les choses simplement, c’était Pax qui avait capturé Lilia. Puis il l’avait arrêtée, sous le prétexte de son bon jugement, par exemple en prétendant qu’elle était l’espionne d’une puissance étrangère. En écoutant ce qu’elle avait à dire, il en était venu à la conclusion qu’elle était associée à Roxy, et c’était alors qu’il avait conçu son plan. Il utiliserait Lilia comme appât, contacterait Roxy et l’attirerait à nouveau ici.

Il avait gardé tout cela secret par peur de la famille Greyrat, mais en réalité, même si le royaume Asura le découvrait, Lilia n’était rien d’autre qu’une servante. Le secret, et le fait qu’ils n’avaient pas pu localiser Roxy, était la raison pour laquelle Lilia avait été détenue si longtemps.

Lilia essayait certainement d’envoyer un appel à l’aide à Paul, mais le prince ne l’avait pas permis. C’était pourquoi Aisha s’était échappée du château pour tenter de poster sa lettre, mais elle avait échoué et sa lettre avait été déchiquetée.

Ce qui s’était passé ensuite m’avait déconcerté. Pour une raison quelconque, les gardes falsifiaient des rapports pour l’aider à s’échapper. Détestèrent-ils simplement le prince, ou y avait-il une autre raison ? Il semblerait que la famille de Ginger avait été prise en otage, alors peut-être que les autres soldats s’étaient retrouvés dans une situation similaire ?

Et j’avais atterri parfaitement au beau milieu de leur toile d’araignée. J’avais de plus écrit à Roxy, comme l’Homme-Dieu me l’avait demandé. Tout cela faisait probablement partie de la façon dont les choses devaient se terminer, hein ? Je n’avais pas besoin de paniquer. En ce moment, je faisais exactement ce qu’on m’avait dit de faire.

Non… attendez.

Avais-je vraiment fait les choses comme j’étais censé le faire ? Par exemple, j’avais dit aux soldats que j’étais le Chevalier de la Lune Noire. Selon le conseil du Dieu-Homme, tant que je disais à Aisha que j’étais le maître du chenil de Dead End, tout irait bien. Mais peut-être que je devais aussi utiliser ce nom avec les soldats ?

Ce n’était pas mon seul faux pas potentiel. La même chose était arrivée avec la lettre. Je pensais que tout irait bien tant que je ne disais pas que mon nom était Rudeus, mais si je n’avais pas écrit mon nom sur cette lettre, peut-être que les choses n’auraient pas fini comme ça ? Si le prince avait pensé que je n’étais qu’une connaissance de Roxy, peut-être les choses se seraient-elles déroulées plus paisiblement ?

Merde. Maintenant, j’avais vraiment l’impression d’avoir tout gâché.

Non, c’était bien. C’était quand même bien, non ? C’était toujours dans les limites des attentes, non ?

J’étais inquiet. Pour le moment, j’avais décidé que j’allais au moins essayer de trouver une issue de secours.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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