Mushoku Tensei (LN) – Tome 6 – Chapitre 13 – Partie 2

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Chapitre 13 : La résolution de la jeune demoiselle

Partie 2

Éris avait dû être frustrée par mon indécision. Elle s’était éclairci la gorge puis s’était assise doucement sur mes genoux. Elle s’était positionnée sur le côté pour pouvoir enrouler ses bras autour de mon cou, me présentant la vue de ses seins bronzés et de son beau visage. Elle ouvrit la bouche comme si elle allait parler, puis avait soudainement réalisé que quelque chose appuyait sur sa cuisse. Son visage était devenu encore plus rouge.

« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? »

« C’est parce que tu es si mignonne. »

Éris fredonnait en retour, et plaçait ses cuisses contre la tête de mon petit bonhomme. C’était une sensation douce et agréable. Mon petit bonhomme était fou de joie, et son père (moi) était de plus en plus essoufflé.

« Ça veut dire que tu es excitée en ce moment ? », demanda-t-elle.

« Oui. »

« Alors tu ne me détestes pas, hein ? »

« Non. »

« Es-tu soucieux pour mon père et mon grand-père ? »

« Oui. »

« Rudeus, tu m’as jeté un regard pervers tout le temps. »

« Oui. »

« Mais tu vas quand même me refuser ? »

« … Oui. »

J’avais fini par hocher la tête.

Mon regard était fixé à la base de son cou, sa poitrine. Elle avait déjà conquis mon corps avec ses cuisses douces, la sensation de sa poitrine pressée contre moi, et son odeur qui remplissait mes poumons pendant que j’inhalais. J’étais comme un chien qui remuait la queue. Mais j’avais convoqué les derniers fils de la raison qui restaient en moi et j’avais dit :

« Une promesse est une promesse, n’est-ce pas ? On a dit qu’on attendrait que j’aie quinze ans. »

Sur le moment, pour parler franchement, cette promesse ne signifiait rien pour moi. Même moi, je n’étais pas tout à fait sûr de la raison pour laquelle je me retenais.

En réponse à mes paroles, Éris s’était mise à souffler. Son souffle caressa ma joue.

« Hé, Rudeus. Ma mère m’a appris ça, mais comme c’est gênant et qu’il m’est interdit de m’en servir, je ne vais le dire qu’une fois », dit-elle en prenant une grande respiration.

Elle approcha son visage de mon oreille.

Quelques mots vinrent ensuite, sur un ton si doux et si délicat, comme si un sceau interdit avait été défait.

« Rudeus, je veux être ton petit chat. Mew ~ »

Ces mots avaient traversé mon oreille et s’étaient infiltrés dans mon petit cerveau, éteignant les derniers fils de la raison qui m’empêchaient de céder. Éris était une bête sauvage, et en réponse à ces mots, j’étais devenu moi aussi une bête. Une créature instinctive, qui avait poussé Éris sur le lit.

♥♥♥

Cette nuit-là, Éris et moi avions gravi ensemble les marches menant à l’âge adulte. Pendant ce temps, j’avais oublié toutes les autres questions compliquées qui nous pesaient. Tout ce à quoi je pouvais penser, c’était comment je voulais être avec Éris. Je n’en avais pas dit autant, mais je crois que je l’aimais. Je voulais la protéger pour toujours. Je ne me souciais pas des circonstances.

Paul l’avait dit lui-même, n’est-ce pas ? Qui se souciait des devoirs d’un noble ? Je n’avais pas besoin de penser à ce genre de choses. Je ferais n’importe quoi pour l’aider. Tant qu’on y était, trois enfants, ça irait, mais j’étais sûr qu’on en aurait plus que ça.

J’étais ravi. Je n’avais même pas pensé à ce qu’Éris pouvait avoir en tête.

Éris

Je m’appelle Éris Boreas Greyrat.

Ce jour-là, j’étais devenue adulte. Rudeus m’avait donné le cadeau que je voulais pour mes quinze ans. C’était un peu différent de ce que nous avions promis, mais nous nous étions quand même liés.

J’aimais Rudeus. Quand avais-je commencé à prendre conscience de mes sentiments ? C’est vrai, c’était le jour de son dixième anniversaire. Je dormais quand ma mère m’avait soudainement réveillée, m’avait habillée d’une chemise de nuit rouge vif et, avec un regard sérieux, m’avait dit : « Va dans le lit de Rudeus et livre-lui ton corps. »

Je n’étais pas contre le fait de faire l’amour, mais j’étais confuse. Ma mère et Edna me l’avaient expliqué et m’avaient fait comprendre que cela arriverait un jour. Pourtant, je n’étais pas préparée à ce moment-là. J’avais pensé que ce serait plus loin dans le futur.

Peu importe si Rudeus était au courant de mon inquiétude, il avait quand même touché mon corps. Lui et mon père avaient veillé tard pour parler ensemble, alors peut-être qu’on lui en avait déjà parlé. Alors que je réfléchissais à cela, une autre pensée me vint à l’esprit.

Peut-être qu’il ne m’aime pas vraiment.

Peut-être qu’il le faisait seulement parce que mon père lui avait dit de le faire. Même à l’époque, Rudeus était une personne extraordinaire. Il savait tout et il pouvait tout faire, mais cela n’avait pas freiné son désir de continuer à apprendre. Il continuait simplement à aller de l’avant.

J’étais sûre qu’il me convenait bien. Pourtant, alors que sa respiration s’essoufflait, j’avais eu peur de n’être qu’une récompense que mon père lui avait donnée. Quand j’avais réalisé que je n’étais plus d’accord avec lui, je l’avais repoussé et je m’étais précipitée. J’avais commencé à retourner vers ma chambre, mais ensuite j’avais eu peur. J’avais peut-être fait quelque chose que je ne pourrais jamais retirer. Peut-être que j’avais gâché ma dernière chance. J’avais rencontré les autres enfants de familles nobles à de nombreuses reprises, mais aucun d’entre eux n’avait autant de cran que Rudeus.

Rudeus s’intéressait à mon corps depuis notre première rencontre. Il avait essayé de retourner ma jupe, de baisser ma culotte, de tâter mes seins. Chaque fois, je le frappais pour le faire partir. À l’époque où j’étais encore à l’école, je frappais les garçons qui se moquaient de moi, et ils ne me disaient plus jamais rien de prétentieux. Ça n’avait pas marché avec Rudeus. J’avais honnêtement senti, de toutes mes forces, que lorsque ma mère disait que Rudeus était le seul, elle avait raison.

Qui se soucie de savoir si je ne suis qu’une récompense ? Me suis-je dite. Au moins, on peut être ensemble. J’étais alors retournée dans sa chambre.

Mais quand Rudeus me vit, il s’était agenouillé par terre et s’était étalé comme une grenouille. Il s’était excusé, disant que c’était lui qui avait eu tort. En réponse, je l’avais simplement regardé et lui avais dit d’attendre cinq ans de plus. À ce moment-là, je pensais que cela suffirait. Rudeus était assez adulte pour m’attendre.

C’était alors que j’avais commencé à tomber amoureuse de lui.

Mais les choses changèrent vite. Nous avions été téléportés dans un endroit que Dieu seul sait, et quand nous nous étions réveillés, un Superd se tenait devant nous. J’avais cru que j’étais punie. Chaque fois que j’étais vraiment égoïste, ma mère me prévenait que le Superd viendrait me manger.

J’avais crié et je m’étais recroquevillée sur le sol. Et la personne qui était venue à mon secours n’était ni mon grand-père ni Ghislaine, c’était Rudeus. Rudeus avait arrangé les choses avec le Superd. Même s’il devait lui-même être accablé par l’anxiété, même si j’étais plus âgée que lui, il m’avait calmée et apaisée. Il avait dû lui falloir beaucoup de courage pour le faire. J’étais tombée amoureuse une fois de plus.

Après cela, alors même que son visage pâlissait, il avait quand même fait affaire aux races démoniaques. Il n’avait pas beaucoup mangé. Il avait caché le fait qu’il ne se sentait physiquement pas bien. J’étais sûre qu’il gardait sa souffrance pour lui parce qu’il ne voulait pas m’inquiéter, alors j’avais décidé de me retenir aussi. J’avais retenu mon envie de crier et de frapper les gens, et j’avais laissé Rudeus s’occuper des choses à la place. J’avais essayé d’agir comme je l’avais toujours fait, mais il y avait eu des moments où je n’arrivais pas à me retenir, quand l’anxiété montait du plus profond de moi et ne s’arrêtait pas.

Mais Rudeus ne s’était pas mis en colère. Il était juste resté à mes côtés. Il n’avait pas fait de remarques blessantes, il me caressa juste la tête, enroula ses bras autour de mes épaules et me réconforta. Pendant cette période, il n’avait jamais dépassé les limites. Dans la vie de tous les jours, je voyais clairement qu’il était excité à ma vue, mais pendant ces moments-là, il ne me touchait jamais plus qu’il ne le fallait.

Je voulais devenir plus forte. Au moins assez forte pour ne pas être un fardeau pour lui. La seule chose que je pouvais faire mieux que Rudeus était de manier mon épée, et même à cet égard, je ne pouvais pas me comparer à notre compagnon, Ruijerd. Et même si j’avais une chance dans un combat à l’épée, je ne pouvais pas battre Rudeus quand il utilisait la magie.

Malgré tout cela, Rudeus m’avait permis d’acquérir de l’expérience en me battant avec eux. J’étais sûre que le groupe aurait eu plus de facilité à tuer des monstres et à voyager par voie terrestre s’il n’y avait eu que ces deux-là. Cette pensée m’avait donné envie de pleurer. J’avais peur que Rudeus ne se rende compte que je les retenais et en vienne à me haïr. J’avais peur qu’il me laisse derrière lui, alors j’avais travaillé désespérément pour devenir plus forte.

J’avais demandé à Ruijerd de me former. Il me fit tomber à plusieurs reprises. Chaque fois, Ruijerd me demandait : « Tu comprends ? » Chaque fois, je me souvenais des mots et du signe de tête de Ghislaine. La rationalité, c’est ça, la rationalité. Il y avait une rationalité dans la façon dont un expert se déplaçait. Quand on s’entraînait avec quelqu’un de plus fort que soi, la première chose à faire était de l’observer.

Ruijerd était fort. Très probablement plus fort que Ghislaine. Je l’avais donc observé. J’avais observé ses mouvements avec attention et je les avais imités là où je le pouvais. Ruijerd m’avait aidée dans ma quête pour devenir plus forte. Au milieu de la nuit, lorsque Rudeus s’était finalement endormi, épuisé, Ruijerd me rejoignait pour s’entraîner sans faire une seule fois tout un plat de la situation. Bien sûr, il me frappait toujours à chaque combat. Peut-être était-il difficile pour lui de me frapper comme il le faisait, vu combien il aimait les enfants, mais je me sentais en confiance en l’appelant « Maître. »

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Quelle chapitre cochon

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