Mushoku Tensei (LN) – Tome 2 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : Une férocité inébranlable

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Chapitre 3 : Une férocité inébranlable

Partie 1

Cela faisait un mois que j’étais devenu le tuteur d’Éris.

Dès le moment où j’avais commencé à lui donner des leçons, elle n’avait pas voulu m’écouter. Dès qu’il était temps de lire, d’écrire et de compter, elle disparaissait. Elle ne montrait son visage qu’au moment de s’entraîner à l’épée.

Il y avait eu des exceptions, bien sûr. Le cours de magie était le seul auquel elle prêtait fidèlement attention. La première fois qu’elle avait produit une boule de feu, elle était heureuse et enthousiaste. Elle regarda son feu rugir, engloutissant le rideau, et dit :

« Un jour, je ferai des feux d’artifice dans le ciel comme tu l’as fait. »

Bien sûr, j’avais immédiatement éteint les flammes et je lui avais dit de ne pas utiliser la magie du feu quand je n’étais pas là.

Éris rayonnait devant le rideau à demi brûlé, satisfaite d’elle-même. Elle ressemblait à une pyromane, mais au moins elle était motivée. Je m’étais senti rassuré, elle pourrait terminer le reste de son programme.

C’était du moins ce que je pensais. Plus tard, j’avais réalisé que ma prédiction était complètement fausse. Éris refusait d’écouter pendant les leçons de lecture, d’écriture et d’arithmétique. Si j’essayais de la réprimander, elle s’enfuyait. Quand j’essayais de l’attraper, elle me frappait et s’enfuyait. Si je la rattrapais, elle ne revenait que pour me frapper une fois de plus et s’enfuir à nouveau.

Je pensais qu’elle comprendrait l’importance de l’arithmétique et de l’alphabétisation après notre enlèvement. Elle devait vraiment détester ces sujets.

Quand j’étais allé voir Philip avec mon problème, il m’avait simplement dit :

« Faire en sorte que ton élève assiste à tes cours fait aussi partie de ton travail en tant que tuteur à domicile. »

Je n’étais pas en désaccord. Ghislaine assistait à mes cours et les avait pris au sérieux, mais elle n’était qu’une figurante. Je ne pouvais pas lui faire des cours que pour elle. J’avais donc dû chercher Éris.

Éris n’était pas si facile à trouver. Elle avait vécu ici toute sa vie, alors que je n’étais là que depuis un mois. Il y avait une énorme différence dans notre connaissance du terrain, et cela s’appliquait aussi à ce problème de cache-cache.

Apparemment, d’autres tuteurs à domicile s’étaient débattus avec le même problème. Parfois, ils finissaient par la trouver. Elle avait peut-être une vaste zone où se cacher, mais elle était encore limitée au manoir. Ceux qui l’avaient trouvée, cependant, avaient été réduits en bouillie. C’était la raison pour laquelle son premier tuteur avait démissionné.

Un tuteur avait essayé de la frapper à la place, en luttant contre la violence par la violence. Éris s’était glissée dans sa chambre au milieu de la nuit et l’avait attaqué avec une épée en bois pendant son sommeil. Inutile de dire qu’il avait démissionné après avoir subi des blessures dont il fallait des mois pour s’en remettre complètement.

Ghislaine était la seule à avoir réussi à battre Éris à son propre jeu. Je n’étais pas sûr de pouvoir faire la même chose. Si la trouver signifiait que j’allais être envoyé à l’hôpital, je ne le voulais pas. Je n’étais pas enthousiaste à l’idée de la découvrir, mais d’être battue et meurtrie par la suite.

Si la magie était la seule chose qui l’intéressait, pourquoi ne pas abandonner les autres leçons et se concentrer là-dessus ? Mais Philip avait insisté pour que je lui apprenne à lire, à écrire et à calculer. Apprends-lui ces choses de la même façon que tu lui apprends la magie, avait-il dit.

« En fait, c’est plus important que la magie », m’avait-il dit.

J’étais d’accord.

Peut-être que j’avais besoin de la faire kidnapper encore une fois. Les enfants qui n’apprenaient pas devaient être punis.

Juste comme je le pensais, je l’avais enfin trouvée.

Elle était dans les écuries, cachée dans une botte de paille avec son ventre exposé, reposant paisiblement.

« Zzzzz... zzzzz... »

Elle dormait profondément. Son visage inconscient ressemblait presque à celui d’un ange. Non, je ne me laisserais pas tromper par son apparence, elle était le diable incarné. Et bien sûr, par diable incarné, je voulais dire celui qui vous frapperait jusqu’à ce que vous vomissiez du sang.

Malgré tout, j’avais besoin de la réveiller.

Je l’avais appelée d’une voix calme.

« Jeune maîtresse, réveillez-vous s’il vous plaît. Mlle Éris. C’est l’heure de s’amuser en arithmétique ! »

Elle ne se réveillait pas. Pour l’instant, j’avais décidé de lui mettre sa chemise sur le ventre pour qu’elle n’attrape pas froid. Et juste au moment où j’essayais de mettre discrètement le vêtement en place…

Les yeux d’Éris s’ouvrirent. Son regard s’éloignait de son ventre, où étaient mes mains, jusqu’à mon visage.

« Grrr ! »

Elle n’avait plus l’air à moitié endormie. Au lieu de cela, ses dents se broyaient les unes contre les autres alors que son visage s’obscurcissait de colère.

La voilà qui arrive, avais-je réalisé. Je le réalisais un moment trop tard. Son poing vola. Mon visage ! J’avais croisé les bras devant moi pour me protéger.

« Agh ! »

L’impact toucha plutôt mon estomac. Son poing s’était enfoncé profondément. Je m’étais évanoui, agonisant, mes genoux se tordant sous moi.

Je n’avais pas vomi de sang, mais on m’avait frappé.

« Hmph ! »

Elle me renifla dessus une fois, puis me frappa. Une fois qu’elle avait fini, elle enjamba mon corps effondré et sortit de l’étable.

◇ ◇ ◇

Je n’avais rien pu faire. J’avais finalement demandé de l’aide à Ghislaine. La femme qui, selon Paul, avait des muscles à la place du cerveau. Si elle parlait des raisons pour lesquelles elle voulait apprendre à lire, à écrire et à calculer, cela ferait sûrement écho à Éris. La jeune fille était sûre d’écouter ce que Ghislaine avait à dire.

C’était du moins ce que je pensais naïvement.

Au début, Ghislaine m’avait dit de me débrouiller tout seul, mais quand j’avais utilisé la magie de l’eau pour simuler des larmes, elle avait accepté avec réticence. Trop facile.

OK, maintenant montre-moi ce que tu as, avais-je pensé.

Ghislaine et moi n’avions pas travaillé sur un plan, je l’avais laissé faire. Elle avait choisi de commencer pendant la pause de notre leçon de magie.

« Il y a longtemps, je pensais que je me porterais bien tant que j’avais une épée… »

Elle commença à parler à Éris de son passé. À propos de la façon dont son Maître l’avait acceptée alors qu’elle était une mauvaise enfant… À propos de ses premiers amis quand elle était devenue une aventurière…

Le long préambule s’était avéré être une simple histoire d’elle et de ses propres luttes.

« Quand j’étais une aventurière, les autres faisaient tout pour moi. L’achat et la vente d’armes et d’armures, de nourriture, de fournitures et de nécessités quotidiennes. En plus de lire les contrats, les cartes et les panneaux. Après notre départ, j’ai appris l’importance de beaucoup de choses : le poids d’une gourde remplie, la nécessité de faire brûler du charbon et l’inconvénient de ne pas pouvoir utiliser sa main gauche quand on porte une torche. »

Son groupe avait été dissous il y a sept ans. Ils avaient été forcés de le faire après que Paul et Zenith se soient mariés et se soient isolés en allant à la campagne. Je m’en doutais, il me semblait que Paul et Ghislaine avaient vraiment été ensemble dans un groupe.

« Ceux d’entre nous qui restèrent avaient proposé de rester ensemble, mais Paul, notre attaquant éclair, et Zenith, la seule guérisseuse de notre groupe, étaient partis. Même si nous ne nous étions pas dissous à ce moment-là, nous aurions fini par le faire. C’était évident. »

Un groupe de six personnes.

Un guerrier, 2 épéistes, une magicienne, un prêtre et un voleur. C’était probablement la composition de leur groupe si je devais trier les personnes par profession. Même si Ghislaine n’était à l’époque qu’une jeune épéiste, sa force d’attaque devait être assez élevée.

Guerrier (Personne inconnue) : Tank

Épéiste (Paul) : Tank secondaire et DPS

Épéiste (Ghislaine) : DPS

Magicien (Personne inconnue) : DPS

Prêtre (Zénith) : Guérisseur

Cela avait l’air d’un groupe équilibré.

C’était comme si le terme « voleur » était un terme général pour désigner quelqu’un qui faisait des petits boulots, qu’il s’agisse de crocheter des serrures, de repérer des pièges, de construire une tente ou de faire des affaires avec des marchands. C’était un poste réservé à quelqu’un qui savait bien lire, qui avait l’esprit vif et qui était agile. La plupart venaient de familles de commerçants.

« Vous pourriez au moins les appeler des chasseurs de trésors ou quelque chose comme ça », avais-je dit sans réfléchir.

Les narines de Ghislaine s’enflammèrent.

« Le voleur convient à quelqu’un qui a toujours volé notre argent et l’a mis en jeu. »

« Ne vous êtes-vous pas fâchés quand vous l’avez su ? »

« Non. Il était habile au jeu, alors la plupart du temps, il revenait avec plus d’argent qu’il n’en prenait. Il était rarement revenu avec moins de la moitié. Et il se retenait quand on n’avait pas beaucoup d’argent. »

C’était du moins ce qu’elle avait dit. Malgré tout, peu importe le profit qu’ils avaient réussi à tirer de leur jeu, pourquoi tout le monde les avait-il laissés s’en tirer comme ça ? J’avais lutté pour comprendre. Je ne voulais pas me vanter, mais je n’avais jamais touché au jeu. Bien que j’aie dépensé plus de 100 000 yens pour des jeux en ligne…

D’un autre côté, ils avaient un coureur de jupons comme Paul dans leur groupe, alors ils n’étaient probablement pas si préoccupés par la moralité de leurs membres. Tout le monde imposait ses limites quelque part. Il y avait autant de règles qu’il y avait de gens.

« Quelle est exactement la différence entre un guerrier et un épéiste ? », demandais-je avec curiosité.

Si les deux professions faisaient partie de l’avant-garde, il ne semblait pas y avoir de raison de les distinguer.

« Si tu utilises une épée et l’un des trois styles primaires, alors tu es un épéiste. Si tu utilises un style différent tout en utilisant une épée, tu es un guerrier. Si tu utilises l’un des styles, mais sans utiliser d’épée, alors tu es aussi un guerrier. »

« Ooh, donc ça veut dire qu’épéiste est un titre spécial. »

Plus précisément, c’était les trois principaux styles d’épées qui rendirent leurs compétences spéciales. La technique que Ghislaine avait utilisée quand elle avait vaincu nos kidnappeurs était tout à fait incroyable. Je ne l’avais même pas surprise en train de dégainer son épée. Elle bougeait à peine et leur tête était tombée. J’avais découvert par la suite que cette technique s’appelait l’Épée de Lumière, une technique secrète du style du Dieu de l’épée.

« Et chevalier ? »

« Un chevalier est un chevalier. Les chevaliers sont nommés par le Roi ou les seigneurs féodaux. Ils sont instruits en lecture et en arithmétique. Certains d’entre eux peuvent même utiliser la magie basique. Comme beaucoup d’entre eux sont des nobles, ils sont aussi emplis de fierté. »

Ils étaient probablement si instruits parce qu’ils allaient à l’école.

« À l’époque, mon père n’était pas encore chevalier, n’est-ce pas ? »

« Je n’en suis pas tout à fait sûr, mais à l’époque il se disait épéiste. »

« Et les chevaliers magiques ou les guerriers magiques ? J’ai aussi entendu dire que ça existait. »

« Il y a des gens qui utilisent de la magie offensive qui s’appelle ainsi. Tu es libre de t’appeler comme tu le veux, quelle que soit ta profession. »

« Aha. »

Les yeux d’Éris s’illuminèrent pendant qu’elle écoutait la conversation. J’espérais qu’elle n’était pas sur le point de décider de traîner Ghislaine ou moi dans le donjon le plus proche. Ça m’avait rendu anxieux. Ce n’était pas le genre d’aventure que je voulais. Passer chaque jour entouré de belles femmes ? Oui, c’était bien meilleur.

Ah, merde. Je suis censé faire parler Ghislaine de l’importance d’apprendre à lire et à écrire, pas de cela, me lamentais-je intérieurement. J’ai merdé.

Le lendemain, Éris assista à toutes ses leçons : lecture, écriture et arithmétique. C’était grâce à Ghislaine. Après cela, chaque fois qu’il se passait quelque chose, Ghislaine commençait à raconter ses luttes d’aventurière. J’avais mal au ventre à chaque fois, mais grâce à cela, Éris avait finalement compris l’importance de la lecture, de l’écriture et du calcul.

Ou peut-être que sa principale raison d’être là, était qu’elle trouvait les histoires de Ghislaine si intéressantes. Quoi qu’il en soit, c’était un bon résultat pour moi.

Une partie de moi aurait aimé y avoir pensé dès le début… mais bien sûr, si nous n’avions pas été kidnappés, elle ne m’aurait probablement jamais écouté. À l’époque, elle m’avait regardé comme si j’étais un ver. Donc mon plan n’était pas inutile.

En tout cas, les choses s’étaient bien passées.

◇ ◇ ◇

Nos premières leçons consistaient à enseigner à Éris les quatre opérations arithmétiques de base. Puisqu’elle avait fréquenté l’école et qu’elle avait déjà été formée par des tuteurs, elle savait déjà comment faire des ajouts simples.

« Rudeus ! »

Mon élève leva énergiquement sa main en l’air.

« Oui, Éris ? »

« Pourquoi la division est-elle nécessaire ? »

Elle ne comprenait pas l’importance de la multiplication et de la division. En plus de ça, elle était nulle en soustraction. Si quelque chose dépassait un chiffre, elle abandonnait.

« Plutôt que de s’inquiéter de la nécessité, il suffit de penser que c’est l’inverse de la multiplication », expliquai-je.

« Je te demande quand je vais m’en servir ! »

« Par exemple, disons que tu as cent pièces d’argent et que tu dois les répartir de manière égale entre cinq personnes. »

« Mon dernier tuteur a dit la même chose ! »

Elle claqua son poing contre la table.

« Alors pourquoi dois-je le faire ? Répartis-la en deux ! »

Elle chicanait comme une enfant défiante.

Pour être honnête, ce n’était pas nécessaire.

« Qui sait ? C’est quelque chose qu’il faudrait demander à ces cinq personnes. C’est juste que si tu veux la partager également, c’est plus pratique si tu sais comment utiliser la division. »

« Plus pratique ? Donc ça veut dire que je n’ai pas vraiment besoin de l’utiliser !? »

« Si tu ne veux pas l’utiliser, alors non, tu n’as pas à le faire. Bien qu’il y ait une grande différence entre ne pas utiliser quelque chose et être incapable d’utiliser quelque chose. »

« Ugh… »

Se demander si elle pouvait faire quelque chose ou non était une bonne façon de faire taire quelqu’un aussi fière qu’Éris, bien que cela n’ait guère contribué à résoudre le problème à la racine. Elle essayait de faire valoir qu’elle n’avait pas besoin d’apprendre l’arithmétique.

Dans ces moments-là, il valait mieux chercher de l’aide auprès de Ghislaine.

« Ghislaine, as-tu déjà eu des problèmes pour répartir les choses également ? »

« Oui. Une fois, j’ai perdu ma nourriture dans un donjon, alors j’ai essayé de retrouver mon chemin. Mais j’ai merdé quand j’ai essayé de rationner ma nourriture jusqu’à ce que je m’en sorte. J’ai passé trois jours sans manger ni boire. J’ai cru que j’allais mourir. Quand je n’en pouvais plus, j’ai mangé des excréments de démon que j’ai trouvés sur le sol, mais ça a déchiré mon ventre. J’ai réussi à surmonter les douleurs à l’estomac, les nausées et la diarrhée, mais j’ai remarqué une grappe de… »

L’histoire dura presque cinq minutes, me rendant malade. J’écoutais avec une teinte maladive sur mon visage. Mais pour Éris, c’était une histoire héroïque. Ses yeux étaient éclairés tout le temps.

« Et c’est pourquoi je veux apprendre la division. Continue la leçon. »

Dès que Ghislaine dit cela, Éris cessa de chicaner.

Toute la famille Greyrat semblait avoir une affinité pour les hommes bêtes, mais peut-être pas autant que Sauros. Éris était clairement attachée à Ghislaine. Elle écoutait toujours tranquillement quand Ghislaine commençait une de ses histoires. C’était comme un petit frère qui s’accrochait à sa sœur aînée, désireux de l’imiter.

« Alors, faisons d’autres opérations ennuyeuses aujourd’hui. Apportez-moi ces problèmes une fois que vous les aurez tous résolus. S’il y a quelque chose que vous ne comprenez pas, demandez-moi. »

Avec cela, les choses avaient graduellement progressé.

***

Partie 2

Ghislaine était une excellente professeur. Elle me faisait remarquer chacun de mes défauts en détail et me donna des conseils. Paul vous dirait sur quelles parties vous aviez foiré, mais il ne vous dirait pas comment vous améliorer.

Aujourd’hui, elle donna à Éris et à moi une épée puis elle nous avait fait pratiquer le combat tout en nous guidant.

« Souviens-toi de ta position d’attaque, surveille bien ton adversaire. »

Éris repoussa mon épée de bois avec un bruit sourd.

« Si tu peux te déplacer plus vite que ton adversaire, lis ses mouvements et vise son épée. Si tu es plus lent qu’eux, déplace ton corps pour éviter la trajectoire de sa lame. »

Incapable de faire l’un ou l’autre, j’avais pris un gros coup de l’épée d’Éris. L’impact était assez fort, je l’avais senti à travers le rembourrage en coton de ma protection de cuir tanné.

« Observe la pointe des orteils de ton adversaire et prévois ses mouvements ! »

J’avais pris un autre coup.

« Rudeus ! Arrête d’utiliser ta tête ! Concentre-toi juste sur le fait d’avancer devant ton adversaire et de balancer ton épée ! »

Mais la mise au point nécessite d’utiliser ma tête, que dois-je faire alors !?

« Éris ! N’arrête pas tes attaques ! Ton adversaire ne s’est pas encore rendu ! »

« Oui ! »

La différence entre nous était évidente. Éris avait la liberté de répondre à Ghislaine là où je ne l’avais pas. Cette liberté lui avait aussi permis de continuer à me frapper jusqu’à ce que Ghislaine lui dise enfin d’arrêter. Elle ne retenait aucun de ses coups, comme si elle libérait toute la colère refoulée qu’elle ressentait pendant nos leçons d’arithmétique.

Putain de merde.

Cependant, en l’espace d’un mois, j’avais constaté une amélioration spectaculaire. J’étais heureux d’avoir une partenaire comme Éris, qui avait les mêmes capacités que moi. Comme dans n’importe quel autre domaine, le fait d’être entouré d’une personne aussi compétente stimulait votre propre croissance.

Bien qu’Éris soit vraiment un peu meilleure que moi. Mais ça n’avait rien à voir avec l’écart entre moi et Paul ou Ghislaine. Au moins, elle était encore à un niveau où je savais ce qu’elle faisait. Si je pouvais le comprendre, j’en tirerais des leçons. Par exemple, si elle me battait en utilisant une certaine technique, je deviendrais plus prudent pour que cela ne se reproduise plus. Ce genre de raisonnement était possible lorsque vous étiez sur un pied d’égalité avec votre adversaire.

Paul, d’autre part, était si habile qu’il était impossible de le contrer. Si vous ne pouviez pas comprendre ce que faisait votre adversaire, il vous battait avant que vous n’ayez la moindre idée de ce qui se passait.

Même recevoir des conseils d’une personne plus compétente pourrait être difficile en raison de la différence fondamentale entre ses capacités et les vôtres. Ça vous ferait juste douter de ce que vous faites.

Ghislaine était douée pour enseigner, alors c’était une autre histoire. Cependant, elle vous apprenait aussi à réagir aux attaques et à les contrer en même temps, de sorte que lorsque vous vous retrouviez à la réception d’une attaque, vous finissiez par hésiter parce que vous saviez comment la contrer.

Cependant, avec Éris comme adversaire, de petits tours ou le moindre changement de mouvement donnèrent un résultat tout à fait différent. Parfois, quelque chose qui fonctionnait la veille ne fonctionnait pas le lendemain, car Éris faisait quelque chose de complètement différent. Parfois, ce que je ne pouvais pas faire hier, je pouvais le faire aujourd’hui, et il en était de même pour mon adversaire. Parce qu’il n’y avait presque aucune lacune dans nos capacités, ça marchait. C’était ces petits changements et ces petites découvertes qui s’étaient accumulés et favorisaient la croissance.

C’était bien d’avoir un rival. Parfois, elle me devançait, et parfois je la dépassais. Et même si nos progrès se faisaient petit à petit, nous nous étions relayés pour prendre de l’avance et, à la fin, il y avait eu d’énormes améliorations. En un rien de temps, ces progrès s’accumulèrent et nous étions devenus beaucoup plus forts.

Pourtant, Éris apprenait plus vite que moi. Même si un lion et un cerf s’entraînaient de la même façon, il était évident que le lion deviendrait plus fort. C’était un peu dur à avaler puisque je m’entraînais avec Paul depuis mon enfance.

« Rudeus a un long chemin à parcourir, hein !? »

Éris croisa les bras et me regarda, m’effondrant sur le sol.

Ghislaine l’avait grondée.

« Ne va pas trop vite, Éris. Tu tiens une épée depuis plus longtemps que lui, et tu es plus âgée. »

Ghislaine ne disait pas « Mademoiselle » que lorsque nous pratiquions l’épée. Elle avait dit que c’était nécessaire.

« Je le sais ! En plus, il peut utiliser la magie ! »

« C’est exact. »

Mes pouvoirs magiques étaient la seule chose dont elle m’attribuait le mérite.

« Bien qu’il soit étrange qu’il ne ralentisse que lorsqu’il est attaqué », nota Ghislaine.

« C’est parce que c’est effrayant d’affronter un adversaire qui vous attaque pour de vrai. »

Dès que j’avais dit ça, Éris me frappa à la tête.

« Qu’est-ce que c’était que ça !? Comme c’est pathétique ! C’est pour ça que les gens te méprisent ! »

« Non, c’est simplement un magicien. C’est normal. »

Dès que Ghislaine dit cela, Éris hocha la tête avec arrogance.

« Oh, vraiment ? Alors je suppose que je ne peux pas lui en vouloir ! »

Alors pourquoi ai-je encore reçu un coup de poing ?

« Désolé, mais je ne sais pas comment traiter ton tremblement. Tu devras le faire toi-même. », dit Ghislaine.

« D’accord. »

Pour l’instant, peu importe qui était mon adversaire, je m’étais figé. J’avais encore un long chemin à parcourir.

« Mais j’ai au moins l’impression d’être devenu beaucoup plus fort depuis que tu me donnes des leçons. »

« C’est parce que Paul est du genre instinctif. Ça ne fait pas de lui un bon professeur. »

Le type instinctif ! Ah, je supposais qu’il y avait aussi ces types dans ce monde.

« C’est quoi, le genre instinctif ? », demanda Éris.

« Le genre de personne qui peut juste faire des choses sans être capable d’expliquer comment elle a appris à le faire. »

Elle fit la moue à la fin de mon explication, probablement parce qu’elle était le même genre de personne.

« Y a-t-il quelque chose de mal à ça ? », demanda Éris.

Je ne savais pas trop comment répondre. Comme nous étions en pleine leçon, j’avais décidé de laisser Ghislaine prendre le relais. J’avais dirigé mon regard vers elle.

« Il n’y en a pas. Mais peu importe le talent que tu as. Tu ne seras pas plus fort si tu n’utilises pas ta tête, et tu ne seras pas non plus capable de bien enseigner les gens. »

« Pourquoi n’est-il pas capable de bien enseigner aux gens ? »

« Parce que tu ne comprends même pas ce que tu fais. En plus, si tu ne peux pas comprendre tout ça, tu ne pourras pas t’améliorer. »

Il semblait, pour un épéiste de rang Roi comme Ghislaine, que la clé pour atteindre un niveau de compétence avancé était d’être capable d’appliquer les bases dans la pratique. Si vous maîtrisiez l’essentiel, vous seriez en mesure de l’utiliser dans n’importe quelle situation donnée. Ce n’est qu’à ce moment-là que vous seriez considéré comme un épéiste de niveau Saint.

Mais le plus important était le travail assidu et le talent.

Bien sûr, au bout du compte, ce n’est qu’une question de talent, pensai-je.

« J’étais aussi du genre instinctif, mais une fois que j’ai commencé à utiliser ma tête et à penser logiquement, je suis passé au rang Roi », dit Ghislaine.

« C’est incroyable. »

J’avais été honnêtement impressionné. Elle avait changé sa façon de faire pour réussir. C’était incroyable.

« Tu es un magicien de l’eau de rang Saint toi-même, Rudeus. »

« Je suis aussi du genre instinctif. Mais la magie est différente de l’épée. Vous pouvez faire n’importe quoi tant que vous avez assez de pouvoirs magiques », dis-je.

« Si tu le dis… Mais de toute façon, les bases sont importantes, comprends-tu ? » Ghislaine avait continué.

« Je comprends. Mais dans ce cas-ci, c’est parce que ma maîtresse était si douée que j’ai atteint le rang Saint. »

Mais maintenant que nous parlions de l’importance des fondamentaux… je m’étais concentré uniquement sur l’exécution de la magie sans lancer de sorts. Qu’est-ce que cela signifiait de ne pas avoir les bases de la magie ? Les leçons de Roxy étaient moins portées sur la maîtrise des bases que sur la progression. Peut-être qu’elle, étant elle-même une prodige, ne s’inquiétait pas autant des fondamentaux.

Hmm.

« Je n’ai pas peur de devenir si forte, donc ça n’a rien à voir avec moi ! » déclara fièrement Éris alors que j’étais perdu dans mes pensées.

J’avais souri ironiquement à ses paroles. En tant qu’élève de collège dans ma vie antérieure, j’avais dit quelque chose de semblable.

« Ce n’est pas comme si j’essayais d’être le numéro un », dirais-je, excusant mon manque d’effort.

J’allais la réprimander pour son attitude, mais elle continua.

« Mais je ferai de mon mieux pour être aussi bonne que vous deux ! »

Tant pis pour ça. Elle avait un but. Elle était différente de mon moi du passé.

◇ ◇ ◇

Nous avions du temps libre après les leçons du matin et la pratique de l’épée de l’après-midi. Aujourd’hui, j’allais à la bibliothèque. Ghislaine et Éris possédaient toutes les deux des manuels de magie, alors j’avais pensé qu’il y avait peut-être un grimoire. J’avais une bonne avec des oreilles de chien qui me guidait, car je ne connaissais pas le chemin.

« Ah ! »

On était passés devant Hilda, la femme de Philip. Elle avait les mêmes cheveux pourpres profonds qu’Éris, avec une poitrine ample. Je m’attendais à ce qu’Éris tienne d’elle en grandissant. On m’avait présenté à elle, mais nous n’avions que peu de contacts. Euh, voyons voir, je suppose que je suis censé mettre une main sur ma poitrine…

« Madame, il semble qu’aujourd’hui c’est ma chance… »

« Tch »

Elle claqua sa langue sur moi et ignora mon salut.

J’étais là, figé, la main encore serrée contre ma poitrine.

« Seigneur Rudeus… »

« Non, c’est bon », répondis-je en levant la main pour couper la tentative de la bonne de m’apaiser.

Mais cela avait été un peu rude. Est-ce qu’elle me détestait ? Je ne pensais pas avoir fait quelque chose de mal.

Maintenant que j’y pensais, elle n’avait pas d’autres enfants à part Éris ? Non, ne posons pas cette question. Si c’était le cas, j’avais l’impression que quelqu’un d’encore pire qu’Éris apparaîtrait et multiplierait ma charge de travail par trois ou quatre. C’était une possibilité qu’il valait mieux laisser de côté.

Quand j’étais arrivé à la bibliothèque, Philip était là.

« Oh, tu es intéressé par la bibliothèque ? »

Philip avait une lueur d’excitation dans l’œil.

Excité à propos de quoi ? Me demandais-je.

« Oui, un peu. »

« Alors tu devrais prendre ton temps pour regarder autour de toi. »

Je l’avais pris au mot et j’avais parcouru la bibliothèque. Malheureusement, je n’avais pas trouvé ce que je cherchais. J’espérais obtenir un grimoire comme celui de Roxy, mais tout ce que j’avais trouvé, c’étaient des volumes coûteux qui ne pouvaient pas être sortis de la bibliothèque. Il semblerait qu’il n’y avait qu’un nombre limité de grimoires dans le monde, et les gens ne les laissaient pas traîner.

Je supposais que je ne pouvais pas être aussi chanceux. Au final, j’avais reçu quelques livres sur l’histoire de ce monde. Je pourrais au moins les étudier quand je serais libre.

◇ ◇ ◇

À la fin de chaque journée, je passais du temps dans ma chambre à préparer les leçons du lendemain. Il s’agissait pour l’essentiel de créer des fiches d’exercices de lecture, d’écriture et d’arithmétique. Enfin, je révisais mon manuel de magie.

Il n’y avait pas de programme scolaire. J’avais gardé un rythme tranquille pour ne pas manquer de choses à enseigner pendant cinq ans. Mon principe de base était la pratique répétitive pour m’assurer qu’Éris et Ghislaine comprenaient bien le cours. J’avais fait la même chose quand j’avais enseigné à Sylphie.

L’étude de la magie était également importante. Normalement, je ne chantais pas de sorts pour faire de la magie, alors j’oubliais souvent les mots. Les seuls sorts que j’avais vraiment mémorisés étaient ceux pour la guérison et la magie empoisonnée de base. Je n’avais jamais pensé prendre la peine de mémoriser des sorts offensifs.

Ce manuel de magie était le même que celui que j’avais à la maison. Éris et Ghislaine avaient aussi leurs propres exemplaires. Il avait été publié pour la première fois il y a près de mille ans et c’était devenu un best-seller avec de nombreuses rééditions. Avant qu’il n’existe, il fallait trouver un maître pour vous enseigner la magie. La plupart d’entre eux ne connaissaient que les bases de chaque école, tant de gens étaient devenus des étudiants pour n’apprendre à peu près rien.

Bien que le livre soit maintenant considéré comme un best-seller, il n’y avait pas beaucoup de copies faites au moment où il avait été écrit. Même avec suffisamment d’exemplaires pour qu’il puisse bien circuler, ceux qui ne s’intéressaient pas à la magie l’auraient simplement ignoré. Ce n’était que 500 ans plus tard qu’il avait finalement commencé à être distribué en masse.

Soudain, n’importe qui pouvait mettre la main sur un manuel de magie à peu de frais, de sorte que le nombre de magiciens avait considérablement augmenté. Ce n’était pas comme si le nombre de magiciens avait soudainement explosé dans ce monde, mais au moins, dans le royaume d’Asura, la magie était devenue une partie du programme d’études pour beaucoup de familles nobles.

Pourtant, pourquoi le nombre de manuels de magie avait-il soudainement augmenté ? Comme je me le demandais, j’avais regardé au dos du livre. Il s’y trouvait cette ligne : Publié par l’Université de Magie de Ranoa. Aha, quel plan de marketing intelligent !

De cette façon, mes jours en tant que tuteur passèrent en un clin d’œil.

◇ ◇ ◇

NOM : Éris B. Greyrat

OCCUPATION : Petite-fille du seigneur féodal de Fittoa.

PERSONNALITÉ : Féroce

NE FAITES PAS ÇA : N'écoute pas ce que les gens disent

LECTURE/ÉCRITURE : Peut écrire les noms des membres de sa famille

ARITHMÉTIQUE : Ses compétences en soustraction ne sont pas fiables

MAGIE : Elle pense qu’elle fera de son mieux.

ESCRIME : Style du Dieu de l’épée — Niveau débutant

ÉTIQUETTE : Peut saluer normalement

LES GENS QU’ELLE APPRÉCIE : Grand-père, Ghislaine

***

Bonus 1 : Le pouvoir des Abdos

« Aujourd’hui, nous allons former des abdos. »

Ghyslaine l’avait annoncé devant Éris et moi. L’endroit se situait dans le manoir, dans une pièce généralement utilisée comme salle de danse.

Habituellement, Ghyslaine obligeait ses élèves à balancer des épées à travers la pluie ou la grêle, mais aujourd’hui c’était un orage assez exceptionnel, donc nous étions même obligés de nous entraîner à l’intérieur.

« Pour cette série, vous devez former des paires. Rudeus, viens ici, Éris, regarde bien. »

Dans ce monde, il existait aussi ce type d’entraînement musculaire.

Ghyslaine s’était assise avec ses genoux pliés et m’avait fait tenir ses pieds. Ces abdominaux bruns et ces deux pics généreux avaient rempli ma vue.

Dites, la tonicité de ces mollets d’acier n’était certainement pas à prendre à la légère. Ferme, mais flexible, sans être trop rigide. Était-ce les jambes d’un vrai carnivore? Je ne suis pas un expert des carnivores, mais ceux-ci feraient certainement l’affaire.

Si je m’entraînais correctement, les miens pourraient-ils atteindre son niveau?

« La personne couchée met ses mains derrière sa tête et relève la tête comme ça. »

Ghyslaine avait fait des flexions pour le démontrer. Ses 6 muscles abdominaux avaient scintillé devant mes yeux.

« Vas-y, Rudeus? »

« Oui… Ils sont vraiment… merveilleux… »

Ses redressements étaient vraiment beaux à voir. Soulevant le haut de son corps dans un mouvement lisse, puis elle redescendait avec une grâce équivalente.

Pas une flexion soudaine des abdos, d’un usage réactionnaire de la force comme un amateur. Au contraire, une utilisation experte de la résistance constante pour entraîner les abdos.

Comment un simple jeu de flexions pouvait-il être si magique?

C’est le pouvoir des abdos.

Les abdominaux bien toniques de Ghyslaine étaient comme un ensemble de grues industrielles, solides et stables alors qu’ils soulevaient le haut de son corps, tout en étant doux et prudents quand ils le ramenaient.

Abdos merveilleux.

Bien qu’un ensemble de sommets s’élevait juste au-dessus de ces abdominaux. Ils frémissaient à chaque mouvement. Pourtant, bien qu’étant tout aussi magnifique à voir, j’étais si hypnotisé qu’ils ne me distrayaient pas.

Je veux ces abdos. Certes, tous les hommes pensaient la même chose? Ces pinacles sacro-saints des muscles. Ils étaient juste là, devant mes yeux.

« Tu sais quoi faire maintenant, d’accord, Éris passe en premier. »

« Entendu. »

« Rudeus, aide-la à se maintenir, de cette façon, même quand je ne suis pas là, vous pouvez alterner et vous entraider pour former vos abdos. »

Après cette explication, Ghyslaine se releva.

Je vous avais attendu depuis si longtemps, mes abdos.

Si je m’entraînais correctement, aurais-je des abdos comme ceux-là? En d’autres termes, pour avoir des abdos bien aiguisés comme ceux-là, je devais commencer l’entraînement tout de suite.

« Tu ferais mieux de me tenir correctement! »

« Oui oui. »

Éris avait remplacé Ghyslaine. Presque comme pour me botter le ventre, elle s’était enfoncée.

Je lui avais tenu les pieds.

Comparé à Ghyslaine, cela n’était que de la boue.

Quoiqu’ils étaient bien entraînés pour son âge, il y avait juste un monde d’écart comparé à ceux de Ghyslaine.

Bien sûr, toutes les femmes ne devraient pas être comme Ghyslaine, alors Éris était bien comme elle était.

« D’accord, je commence. »

« D’accord, vas-y. »

Éris avait commencé ses exercices.

Ce n’était que naturel compte tenu des circonstances, mais ses redressements assis étaient certainement plus faciles. Un coup de force au début, se précipitant vers moi comme pour le coup de tête. Puis atterrissant aussi rapidement. Pouvait-elle même entraîner correctement ses abdos comme ça? Si c’était comme cela qu’elle l’avait toujours fait, à quoi cela servirait-il?

Mais après une cinquantaine de flexions, ma pensée avait légèrement changé. Les redressements d’Éris n’avaient pas ralenti.

En raison de la façon dont j’avais été grassouillet dans ma vie précédente, je savais bien… que sans entraîner vos muscles abdominaux, il n’y avait aucun moyen de maintenir ce rythme plus de vingt fois.

Et Éris ne retenait même pas son souffle. Cela devait être le résultat de sa formation. Peut-être qu’elle avait déjà un pack de six?

Non, même si ce n’était pas les six, au moins un couple ou quatre…

« … »

Éris portait un vêtement ample pour s’entraîner, mais contrairement à Ghyslaine, son ventre n’était pas visible.

Je ne pouvais pas voir ses abdos.

Que pouvais-je faire pour confirmer mes soupçons?

Existait-il une méthode pour confirmer… l’inobservable?

… Tiens, bien sûr, j’avais juste besoin de les toucher.

« Excuse-moi. »

« Eek! »

Je tendis ma main sous les ourlets d’Éris, à la recherche de son muscle abdominal.

Sa peau, rendue chaude au toucher à cause de l’exercice, étagée d’une fine couche de graisse, je cherchais les recoins de ses muscles… un… deux…

« Qu’est-ce que t’es entrain de toucher ? »

Dans l’instant suivante, Éris avait soulevé son haut du corps avec une vitesse incroyable, me donnant un coup de tête.

Aussi fort qu’elle avait frappé, je me doutais que mon visage s’était effondré. Pourquoi le coup de tête d’Éris était-il si puissant?

Ah, le pouvoir des abdos! Comme un ensemble de treuils électrique, son couple massif torpillait le poids de sa tête et du haut du corps. Avec quelle force pouvait-elle accomplir un mouvement comme cela ?

En conclusion, Éris possédait également un ensemble impressionnant d’abdos.

Sans avoir besoin de compter, je comprends maintenant… c’était mes pensées finales, alors que mon conscient disparaissait.

***

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