Mushoku Tensei (LN) – Tome 12 – Chapitre 7 – Partie 3

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Chapitre 7 : Le cercle magique du sixième étage

Partie 3

La plus probable de ces trois possibilités devait être la première.

L’auteur n’avait généralement jamais marché sur des cercles à double sens. Même après avoir découvert les trois différents types de cercles au premier étage, il n’avait jamais marché sur un seul cercle aléatoire ou à sens unique en descendant les troisième et quatrième étages. Cela avait été suffisant pour l’amener jusqu’ici.

Peut-être qu’à partir de ce point, il fallait passer par des cercles à sens unique pour arriver à la fin. Mais si c’était le cas, alors peut-être que le chemin menant à l’étage suivant ne commençait pas ici. Peut-être étions-nous simplement dans une impasse. Et dans ce cas, le chemin à suivre pourrait commencer quelque part où nous étions déjà passés. Par exemple, il pourrait y avoir un cercle à sens unique au quatrième étage qui mènerait en fait au point final du donjon.

Bon sang. Les choses étaient devenues si compliquées.

De plus, dès le départ, la façon dont l’auteur avait divisé les « étages » était arbitraire. Il l’avait fait entièrement en fonction des monstres présents dans les environs et de l’aspect de la zone. La « règle » unique selon laquelle la route principale à travers le labyrinthe ne comporte que des portails à double sens pourrait être une pure coïncidence.

Notre meilleure option était-elle de nous frayer un chemin par la force brute, en essayant chaque option une par une ? Commencer à cet étage et passer par chaque cercle à sens unique, en battant tous les monstres que nous rencontrions, en essayant de trouver un autre chemin ? Cela semblait être le bon choix.

Mais regarde l’aura de cette pièce. Les membres vétérans de mon groupe étaient entrés et avaient immédiatement senti que le boss, ou plutôt le gardien, devait être proche. J’étais sûr que cet endroit devait être spécial. Que ce devait être la dernière pièce de ce labyrinthe.

Non, peut-être que c’était juste un des pièges du labyrinthe. Hmm…

« Il n’y a pas de fin aux possibilités, » m’étais-je murmuré en me levant.

C’était l’heure de la pause pipi.

« Père ? »

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Paul leva alors les yeux.

« Je vais aller me soulager. »

« Tu vas pisser, hein ? Je vais aussi y aller. »

« “Pisser” ! », J’avais lâché un mot sous le choc.

« Tu ne peux pas utiliser un langage aussi inapproprié devant des dames… »

« Qui se soucie des bonnes manières dans un endroit comme celui-ci ? »

Allez, on est en face de Roxy. Je ne peux pas faire d’erreur ici !

Bon, d’accord, elle ne verrait probablement pas d’un bon œil que j’aille aux toilettes, mais quand même.

Paul m’accompagna hors de la pièce et retourna à l’endroit où se trouvaient les cadavres et les œufs écrasés des Diable. Là, nous avions fait le guet à tour de rôle pendant que les autres s’occupaient de leurs affaires.

« Tu as vraiment du mal avec celui-là », fit remarquer Paul pendant que je vidais ma vessie.

« Oui. Il m’est venu à l’esprit que peut-être cet endroit n’est pas la dernière pièce de cet étage. Qu’il y a peut-être un autre chemin. Une que nous devons prendre pour arriver au boss. »

« Nan, ce n’est pas possible. Cette pièce est à tous les coups le bon endroit. », dit-il en secouant la tête.

« Dis-tu ça en te basant sur quoi exactement ? »

« Rien. »

En d’autres termes, l’intuition. Tout de même, c’était l’intuition d’un vétéran. Ce n’était pas quelque chose que je pouvais prendre à la légère. Une intuition de ce genre pouvait sembler être une conjecture sans fondement, mais c’était en fait une déduction inconsciente basée sur l’expérience.

« Eh bien, pas besoin d’aller trop vite. Nous allons attendre. S’il y a quelque chose dont tu n’es pas sûr ou dont tu veux discuter avec nous, n’hésite pas. N’essaye pas de tout résoudre par toi-même, d’accord ? », dit Paul.

« Compris. »

J’avais rangé mon copain dans mon pantalon et j’avais échangé ma place avec Paul. Maintenant que j’étais de garde, j’avais jeté un coup d’œil autour de moi.

« Oh, il y a aussi une autre chose dont je voulais te parler, Rudy. »

« Oui ? Qu’est-ce que c’est ? »

Un bref silence surgit.

« Ah, nah. Pas le temps pour ça maintenant. Je t’en parlerai quand nous serons de retour à l’auberge. »

« Qu’est-ce que c’est ? S’il te plaît, ne fais pas ça. Ça va me rendre nerveux si tu ne me le dis pas. C’est le genre de chose qu’on appelle un “drapeau de la mort”, tu sais. »

« Qu’est-ce que c’est que ça ? De toute façon, si je le dis maintenant, ça ne fera que saper le moral du groupe. »

J’avais incliné la tête en entendant sa voix filtrer par-derrière. Ça ne ferait qu’affecter notre moral ? De quoi diable voulait-il parler ? Était-ce de l’anxiété à propos de Zenith ? Ou quelque chose d’autre qui pourrait rendre les choses plus difficiles entre nous ?

« Une sorte de réprimande ? », avais-je fini par deviner.

« En gros, oui. Quelque chose comme ça. »

« C’est vrai, ça pourrait vraiment tout gâcher si je déprimais et que je ne pouvais pas rester concentré au combat. Tu pourras être aussi en colère contre moi quand ce sera fait. »

« Ah, eh bien, ce n’est pas comme si j’étais en colère. J’ai juste pensé que je devais te donner une chance de te préparer un peu. »

Une fois qu’on était rentré à l’auberge, hein ? J’espérais que nous serions en mesure de sauver Zenith avant.

« J’espère que maman est en sécurité », avais-je dit.

« … Oui, moi aussi. »

Avec juste ces quelques mots, l’air de la pièce était devenu oppressant.

Ce n’était pas bon. Paul devait se sentir désespéré. On était allés si loin et que nous ne l’avions toujours pas trouvée. Il était préférable de garder ce genre de pensées pour moi.

J’avais écouté le long filet d’eau de Paul qui se soulageait pendant que j’examinais la zone.

Il y avait une grande pièce et trois plus petites qui avaient été recouvertes d’œufs. Puis il y avait celle plus loin avec les cercles magiques. Toutes les petites pièces étaient reliées à la grande.

Quelque chose me dérangeait.

« Cette pièce est assez longue, non ? »

« Hm ? Je suppose que oui. Pourquoi ? », répondit Paul en grognant.

Elle était de forme oblongue, bien que suffisamment large et tellement encombrée de cadavres qu’elle paraissait presque carrée à première vue. Un examen plus approfondi révéla que sa longueur dépassait sa largeur. Elle était en fait rectangulaire. A chaque extrémité de cette longue étendue se trouvait une pièce annexe, bien que leurs tailles soient toutes différentes.

J’avais déjà vu ça auparavant. Récemment.

Et il manquait quelque chose.

« … Ah ! »

Cela m’était soudainement venu à l’esprit. C’est vrai — cela ressemblait exactement aux ruines des cercles de téléportation que nous avions utilisés pour venir ici.

« Ok ! Retournons maintenant dans la pièce… Euh, Rudy ? Qu’est-ce que tu fais ? »

Paul m’avait regardé avec méfiance.

Je lui avais jeté un regard en coin en me précipitant vers les autres membres.

Geese était assis, les fesses posées sur le sol, un peu comme la statue du Grand Bouddha, au moment où je l’avais interpellé : « Monsieur Geese, puis-je avoir ton aide ? ».

« Hm ? Avez-vous trouvé quelque chose ? »

« Dépêche-toi et viens avec moi. »

Je l’avais traîné avec moi jusqu’au centre de la pièce.

« S’il te plaît, cherche par ici et vois si tu peux trouver un escalier caché. »

« Huh… ? Attendez, je suppose que c’est possible. Nous n’avons rien vu d’autre que des pièges de téléportation jusqu’à présent, mais il se pourrait qu’il y ait une pièce cachée ou quelque chose comme ça. »

Geese, qui s’était convaincu sans que je lui dise quoi que ce soit, s’était mis à quatre pattes et commença à fouiller le sol. Il posa son oreille sur le sol, le visage tendu. Puis il retira son épée courte et commença à taper le pommeau contre le sol.

« Hé… C’est ici. C’est ici ! Patron, il y a une grotte là-dessous ! », s’exclama-t-il

« Peux-tu l’ouvrir ? »

« Donnez-moi une seconde. »

Geese commença à tripoter le sol. Il se rendit alors vers le mur, ses mains effleurant la surface au fur et à mesure. Puis il se retourna vers moi.

« Pas bon. Je ne peux pas l’ouvrir. Sûrement le genre qu’on doit forcer pour l’ouvrir. »

« Alors, il n’y aura pas de problèmes si on le casse ? »

« Nah. Il n’y a pas de pièges. OK, patron, on y va. Visez ici », dit Geese en gravant un X dans le sol.

J’avais lâché mon canon de pierre sur la zone appropriée. Le projectile en terre fut dévié avec un clang retentissant, laissant le sol en dessous intact.

Me suis-je trop retenu ?

« Un peu plus fort que ça. Vous pouvez le faire, non ? », dit Geese.

« Oui. »

J’avais augmenté la puissance et visé un autre coup. Cette fois, une détonation beaucoup plus forte résonna dans les couloirs tandis que le sol s’effondrait, laissant un trou dans son sillage.

« OK, laissez-moi faire le reste ! »

Geese s’était immédiatement remis à quatre pattes pour déblayer les décombres.

Maintenant qu’il y avait un trou dans le sol, le reste était facile. Il ne lui fallut que peu de temps pour élargir la cavité, la transformant en une ouverture de forme carrée. En dessous, des escaliers descendaient en cascade dans l’obscurité.

« Incroyable ! Je vous laisse faire, patron. Je n’arrive pas à croire que vous ayez trouvé. »

« J’ai déjà vu ce genre de disposition une fois », avais-je admis.

Les ruines autour du cercle de téléportation que nous avions utilisé pour venir ici contenaient trois pièces vides et une autre avec un escalier. Je soupçonnais que la quatrième pièce ait été aussi simple que les autres. Peut-être que les escaliers qui menaient au cercle de téléportation avaient été cachés, tout comme ceux-ci. À l’époque où les ruines étaient encore utilisées, chaque pièce devait être meublée, rendant impossible le repérage de l’escalier caché d’un simple coup d’œil. Peut-être que la raison pour laquelle il était si visible maintenant était que le revêtement s’était affaibli avec les années, ou que quelqu’un l’avait détruit.

« OK, tout le monde, le patron a trouvé un escalier caché ! »

Au son de la voix de Geese, les autres membres s’étaient levés. Ils s’approchèrent et examinèrent les escaliers, haletant d’étonnement.

« Gahaha ! Je savais que tu pouvais le faire ! »

Talhand se mit à rire en me tapant dans le dos.

« Aïe. »

« C’est mon fils ! »

Paul le déclara bruyamment, suivant l’exemple du nain avec une claque de son propre chef.

« Aïe », avais-je encore dit.

« C’est logique. Je crois me souvenir que les ruines du cercle de téléportation étaient similaires. »

Elinalise me donna aussi une tape.

« Urgh… »

« Ne t’énerve pas trop. Il y a peut-être des pièges. Patron, passez-moi trois de vos parchemins. Et voilà ! »

Geese ponctua ses mots avec une claque.

« … »

Et au moment où j’avais jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule, j’avais vu Roxy avec sa petite main levée en l’air. Nos regards s’étaient croisés, le sien scrutant d’en bas, et sa main s’était arrêtée doucement contre mon dos, me frôlant à peine.

« Voilà. Tu as fait du bon travail. », avait-elle dit.

Son expression était teintée de déception, comme si elle n’arrivait pas à digérer le succès de son élève. Chacun de mes actes étant directement lié à elle, je ne voyais pas l’utilité de la contrarier.

C’est bon. Si ce moment se sait, je me vanterai en disant que c’est Roxy qui m’a donné le tuyau !, avais-je décidé

« Très bien, allons-y. Restez sur vos gardes, tout le monde », dit Geese.

« Oui ! »

Tout le monde hocha la tête ensemble.

Au pied de ces escaliers se trouvait un cercle de téléportation, un cercle à double sens. Un cercle qui était d’un rouge profond, rouge sang.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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