Mushoku Tensei (LN) – Tome 12 – Chapitre 1 – Partie 4

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Chapitre 1 : Arrivée

Partie 4

« Tu as donc un mari ? Cet homme doit avoir des goûts bien étranges ! Qu’est-ce que c’est que cette plaisanterie ? Es-tu sûre que cet homme a vraiment accepté de t’épouser ? Hé, Rudy, tu connais ce type ? Ce “Cliff” ? », dit-il en riant et en jetant un coup d’œil vers moi.

J’avais gardé un visage impassible et j’avais hoché la tête, surtout parce qu’Elinalise avait l’air prête à tuer.

« Père, tu es allé un peu trop loin. Oui, je pense que Cliff a des goûts bizarres, mais c’est un homme très respectable. »

Cliff avait parfois du mal à lire l’ambiance, mais il était honnête, et n’avait pas honte de proclamer son amour. C’était un individu étonnant.

« Sérieusement ? Eh bien, il doit être assez incroyable pour que tu dises ça. »

Paul fut choqué par ce qu’il entendit. Il baissa alors la tête, gêné.

« OK, désolé, j’étais dans l’erreur. N’oublie pas de me le présenter quand on rentrera. »

« Oui, tu devrais être désolé. C’est un homme bien plus étonnant que toi. », souffla Elinalise

Paul força un sourire et inclina la tête une fois de plus.

« Tout ça mis à part… Rudeus, Elinalise, merci d’être venus. »

« On n’avait fait que m’entraîner là-dedans », avait-elle plaisanté.

« Venir ici était normal pour moi. On est quand même de la même famille. »

Maintenant, il était temps pour nous d’entrer dans le vif du sujet.

« Père, explique-moi ce qui se passe. »

Paul commença par expliquer en détail comment il était arrivé ici, bien que je connaissais déjà l’essentiel. Roxy et Talhand l’avaient rencontré à Millishion, puis avaient rassemblé les informations qu’ils pouvaient et avaient traversé la mer jusqu’au Continent Begaritt. Grâce au nombre de membres de leur groupe, ils avaient pu se rendre à Rapan. Ce fut là qu’ils retrouvèrent Geese et découvrirent où se trouvait Zenith.

« Selon les informations de Geese, ta mère est à environ un jour au nord d’ici, capturée dans un labyrinthe. »

C’était vague. Par « capturée », il voulait dire que quelqu’un la retenait là ? Ou était-ce le labyrinthe lui-même qui la retenait ? Les labyrinthes qui capturaient les gens existaient-ils vraiment ?

« Pendant six années entières ? », avais-je demandé, incrédule.

Paul secoua alors la tête : « Je ne sais pas. »

« Et est-elle toujours en vie ? »

« Je ne sais pas. Un groupe y est allé il y a quelques années, et apparemment l’un des membres a dit avoir vu quelqu’un ressemblant à Zenith. Et nous n’avons pas eu de nouvelles depuis qu’ils y sont retournés. »

Ils avaient donc disparu. Ce n’était pas rassurant. Est-ce que ce n’était qu’un vœu pieux d’espérer qu’elle était toujours piégée là-dedans ?

D’après ce que Roxy avait dit, Zenith était encore en vie quand Kishirika l’avait vue. D’après les informations de Geese, les nouvelles du groupe susmentionnées avaient cessé d’arriver avant que Roxy ne s’entretienne avec Kishirika. C’était il y a deux ans. Les informations de Geese avaient été acquises il y a quatre ans. En d’autres termes, Zenith avait passé deux ans sans contact avec quiconque, et était toujours en vie lorsque Kishirika la vit. Cela signifiait qu’il y avait une forte probabilité qu’elle soit encore en vie aujourd’hui.

Apparemment, ils avaient parié sur cette lueur d’espoir pour continuer à la chercher. Même si elle n’avait pas survécu, il était important de confirmer sa mort. Bien sûr, j’espérais qu’elle soit toujours en vie. Quand j’avais entendu qu’elle pouvait être morte, mon cœur s’était effondré.

Je suppose que j’avais déjà compris qu’il était trop tard. Cela faisait quand même déjà six ans.

Soudainement, Geese était intervenu : « Tout ce que nous avons est une information de seconde main, donc nous ne savons pas. Peut-être qu’elle est morte. Peut-être qu’elle est possédée par une sorte de monstre. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle a été vue dans le labyrinthe. »

Paul ajouta alors : « Ce labyrinthe est très ancien et difficile. L’année dernière, nous y avons plongé de nombreuses fois, mais ça a été difficile. Nous avons quatre pros de la plongée en labyrinthe dans notre groupe, mais nous ne sommes même pas arrivés à la moitié. Plutôt triste, vraiment. »

Quatre d’entre eux… Paul, Geese, Talhand et Roxy ? Ils en avaient trois autres aussi, mais aucun n’était professionnel. Maintenant que j’y pensais, où étaient les trois autres membres ?

« Hm, vous avez de la compagnie ? »

Juste à ce moment-là, la lumière jaillit de l’entrée. Quelqu’un était entré.

« Oho ! On dirait que j’ai manqué une réunion touchante, hein ? »

C’était un homme de petite taille. Il était vrai que sa taille était la seule chose qui était petite chez lui. Il avait autant de circonférence que de taille. On pouvait dire que c’était un nain au premier coup d’œil. Il avait une longue barbe flottante, et un grand sac en toile de jute dans sa main. Ce devait être Talhand.

Une femme se tenait derrière lui, habillée comme une guerrière et portant un sac similaire. Elle ne portait pas l’armure en bikini qu’elle avait auparavant, mais je m’étais souvenu de son visage. Vierra, c’est ça ? Elle m’avait salué, puis s’était précipitée aux côtés de Shierra.

Le corps robuste de l’homme se balançait en s’approchant. Il m’examina du sommet de ma tête jusqu’au bout de mes orteils.

« Tu es le fils de Paul ? »

« Hum, oui. C’est un plaisir de vous rencontrer. Je m’appelle Rudeus. »

« Talhand. Tu sembles aussi intelligent que je l’ai entendu dire. Mm-hm. »

Il posa son sac sur le dessus de la table.

« Rudeus, tu ferais mieux de rester loin de lui. Il vole ce qui est cher aux hommes », prévient Elinalise.

Ce qui est cher aux hommes ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Leur fierté ?

« Aha, je trouvais que ça sentait un peu trop la femme ici. »

Talhand regarda Elinalise avec une expression sur le visage qui semblait dire qu’il venait juste de réaliser qu’elle était là.

« Qu’est-ce que c’est que ça, hein ? Tu es aussi venue ? »

« Oh là là, tu veux dire que je n’aurais pas dû ? »

« Bien sûr que je le dis. Ta seule présence ici crée des problèmes. »

Il fouilla dans son sac et en sortit une bouteille en verre remplie d’un liquide ambré. Il fit sauter le bouchon et l’avala d’un trait.

« Pwah ! Ça, c’est une boisson qui va te donner un sacré coup dans le ventre. »

La puanteur de l’alcool flotta dans l’air. Cela montrait assez bien que cette boisson était forte. Les nains aimaient donc bien leur alcool.

« Vas-y. »

Talhand poussa la bouteille vers Elinalise. Elle la prit sans mot dire et but une gorgée. Elle ne buvait pas autant que lui, mais je pouvais encore voir sa gorge blanche et pâle bouger tandis qu’elle avalait deux fois avant de roter.

« C’est un alcool plutôt vulgaire. »

« Ça va parfaitement avec quelqu’un d’aussi vulgaire que toi. »

Il remit le bouchon en place et rangea la bouteille dans son sac.

Qu’est-ce que c’était que cet échange à l’instant ? Était-ce censé être une salutation de style nain ? Personne d’autre ne l’a commenté. Que diable… ?

« Bien, maintenant que tout le monde est là, reprenons là où nous nous étions arrêtés, d’accord ? »

La voix de Paul me ramena à la raison. Talhand avait fait un sacré effet avec son entrée, si bien que j’avais complètement oublié que nous étions en pleine conversation.

Attendez, il avait dit tout le monde ?

« Attendez un moment. Qu’en est-il de Maître Roxy ? », l’avais-je interrompu.

Le visage de Paul s’était assombri au moment où je l’avais demandé. Mais il n’y avait pas que lui dans ce cas. Tous les autres portaient le même regard, sauf Elinalise. La belle aux longues oreilles semblait comprendre ce que cela signifiait, et ses yeux s’étaient agrandis.

« Quoi ? Ce n’est pas possible… »

Dès que je l’avais entendue dire cela, un seul mot surgit dans le fond de mon esprit. Le pire que je puis imaginer.

Morte.

« Il y a un mois, Roxy s’est fait avoir par l’un des pièges du labyrinthe. »

Je pouvais sentir mon cœur battre la chamade. Je n’avais pas envie d’entendre ça. Pas cette petite fille aux cheveux bleus. Ce n’était pas possible. Je ne voulais pas les entendre dire ça. C’était une aventurière compétente, qui s’était déjà aventurée seule dans un labyrinthe. Elle ne pouvait pas utiliser la magie silencieuse, mais elle avait réussi à raccourcir ses incantations. Elle était une magicienne de l’eau de niveau Roi. Ma sauveuse.

Je ne voulais pas en entendre plus. Malgré tout, j’avais demandé à contrecœur : « Elle n’est pas morte… hein ? »

À un moment donné, Elinalise s’était levée de son siège et s’était mise derrière moi, posant ses mains sur mes deux épaules.

« Non. Elle a marché sur un cercle de téléportation et a disparu. Nous n’avons pas confirmé sa mort. Il est fort probable qu’elle soit encore en vie dans le labyrinthe. », dit Paul.

C’était suffisant, du moins pour le moment. J’avais senti la tension me quitter. Mais mon visage s’était rapidement raidi à nouveau à la suite de la protestation de Geese.

« Voyons, Paul. Ce n’est pas possible. Je comprends que c’est de Roxy qu’on parle, mais ce n’est pas le genre d’endroit où un magicien peut survivre seul. Bien sûr, elle est peut-être encore en vie, mais les chances sont… »

Talhand s’était coupé : « Non, Roxy n’est pas une magicienne ordinaire. Il y a de fortes chances qu’elle soit encore en vie. »

« Tu dis ça, mais nous avons cherché tout le mois et nous ne l’avons pas trouvée ! », s’exclama Geese.

« On y est allés cinq fois, et rien ! »

« Geese. Combien de temps vas-tu continuer comme ça ?! », dit Paul de façon laconique.

Paul, Geese et Talhand commencèrent à se disputer entre eux. Geese — dont je me souvenais qu’il était si facile à vivre — était énervé et se chamaillait. On aurait dit qu’il donnait vraiment l’impression d’être à bout de nerfs.

Donc Roxy avait marché sur un piège de téléportation. Comme elle avait tendance à être négligente parfois, je suppose que je pouvais le comprendre. Mais s’ils n’avaient pas confirmé sa mort, je voulais croire qu’elle était vivante. Il ne me semblait pas possible que quelqu’un comme Roxy Migurdia puisse mourir si facilement.

Du moins, je voulais croire que c’était impossible. Je m’étais accroché à cette supposition.

Agh. J’étais encore plus choqué par cette nouvelle que par celle où j’avais appris que Zenith était peut-être morte.

« Désolé d’avoir interrompu la conversation. Revenons-en au point où nous en étions. Quel genre d’endroit est ce labyrinthe ? », avais-je demandé.

Les trois hommes échangèrent des regards. C’était comme s’ils se concertaient pour savoir qui serait celui qui transmettrait l’information.

Paul ouvrit finalement la bouche : « Un labyrinthe de téléportations. »

Au moment où il prononça ces mots, j’avais eu l’impression d’entendre un livre bruisser dans mes sacs. Comme si le livre avait entendu quelqu’un appeler son nom. Celui intitulé Compte-rendu exploratoire du labyrinthe de téléportations.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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