Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Interlude – Partie 2

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Interlude : Relation Maître Serviteur

Partie 2

L’humanité avait été chassée du jardin d’Eden pour avoir mangé le fruit de la connaissance. Restez ignorant, et vous pourriez être parfaitement heureux de passer le reste de votre vie à danser avec une feuille de figuier sur l’entrejambe, en chantant « Yatta » toute la journée. C’était pourquoi les rois préféraient que leurs sujets soient aussi ignorants que possible. Moins vous les éduquez, moins ils étaient susceptibles de se soulever contre vous. Bien sûr, vous sabotiez aussi leur capacité à acquérir de nouvelles compétences et à devenir plus utiles, mais c’était un compromis que beaucoup de souverains étaient prêts à faire.

Dans tous les cas… Je pense qu’il aurait été difficile pour Zanoba d’accorder à Ginger une récompense plus typique comme des terres ou un trésor, étant donné sa position actuelle. Elle s’en était probablement rendu compte et avait gardé sa demande modeste par loyauté.

« Bon, très bien, alors. Retour à nos moutons. Où en es-tu ? », avais-je dit.

« J’avais prévu de travailler sur les jambes ensuite, Maître. »

« Oui, j’y ai pensé, et j’ai l’impression qu’il serait préférable pour nous d’étudier en profondeur les cercles de l’intérieur des bras d’abord. Je veux dire, ce n’est pas comme si on pouvait recoller les parties du corps une fois qu’on les a ouvertes, non ? Il vaut mieux y aller doucement. »

« Hmm, c’est vrai… »

« Peut-être que nous pourrions faire venir Cliff et Nanahoshi pour jeter un coup d’œil. Ils pourraient remarquer quelque chose qui nous échappe. »

Zanoba et moi étions penchés sur la table et avions discuté longuement de nos plans, avant de décider finalement de commencer à disséquer le second bras de la poupée pour le comparer au premier. Au moment où nous allions commencer, j’avais remarqué que Ginger se tenait à côté de moi. On aurait dit qu’elle avait quelque chose à dire.

« Tu as besoin de quelque chose, Ginger ? »

« Seigneur Rudeus… malgré sa situation actuelle, le prince Zanoba est un membre de la famille royale de Shirone. Je sais qu’il est votre élève en tant qu’artiste, mais la façon dont vous lui parlez me semble… peu respectueuse. »

« Hm ? »

Maintenant qu’elle le mentionnait, j’avais été plus familier que d’habitude avec lui aujourd’hui. J’étais habituellement un peu plus formel dans mon discours, mais après la remarque d’Aisha l’autre jour, je m’étais inconsciemment un peu relâché.

Je pouvais comprendre qu’un fidèle serviteur soit ennuyé d’entendre son maître s’adresser à lui de cette façon. Je devais juste être plus poli quand Ginger était là.

« Je suppose que tu as raison. Je suis désolé pour cela. Le prince Zanoba étant l’un de mes bons amis, alors je suppose que j’ai juste… »

Avant que je puisse finir ma phrase, Zanoba s’était levé d’un bond, la fureur dans les yeux.

« Gingeeeeer ! »

Il s’était précipité vers sa garde du corps, l’attrapa par le cou et la plaqua contre le mur. Julie sursauta en entendant le bruit et lâcha son ciseau.

« Comment oses-tu !? Maître Rudeus s’ouvrait enfin à moi, et maintenant tu as tout gâché ! Comment as-tu pu ? Excuse-toi ! Présente-lui tes excuses immédiatement ! »

« Guh… Guhh ! »

Ginger avait l’air d’avoir très mal. Il était en train de lui serrer le cou ? C’était allé trop vite !

« Zanoba ! Arrête ça ! Laisse-la partir ! », avais-je crié.

Zanoba ouvrit immédiatement sa main et laissa tomber Ginger. Ses doigts avaient laissé des marques rouges claires sur sa peau. Ginger avait essayé de tendre la main pour toucher son cou, mais elle s’était arrêtée à mi-chemin, grimaçant de douleur. On aurait dit qu’il lui avait cassé un os de l’épaule en la plaquant contre le mur.

Je m’étais précipité et j’avais soigné ses blessures avec ma magie. Et aussitôt que j’en avais fini, elle s’était agenouillée devant moi et baissa la tête.

« Toux… toux… mes sincères excuses, Sire Rudeus… »

C’était à moi qu’elle présentait ses excuses. Après que Zanoba ait failli la tuer.

Pendant un instant, j’étais resté muet de culpabilité. Elle n’avait rien fait de mal. Pourquoi s’excusait-elle auprès de moi ?

Finalement, je m’étais retourné et j’avais jeté un regard furieux à Zanoba.

« Qu’est-ce qui te prend ?! »

« Mais Maître ! Elle est intervenue sans réfléchir, sans connaître notre amitié… »

« D’accord, peut-être bien ! Alors pourquoi ne lui as-tu pas dit ça ?! »

Ginger avait servi fidèlement Zanoba pendant de nombreuses années. Et elle avait protégé ma famille lors d’un long et dangereux voyage en territoire inconnu. Ça n’avait pas dû être facile, mais elle avait fait tout ce chemin par loyauté envers son maître en exil.

Et au moment où elle avait fait une seule erreur, sa réaction avait été de la jeter contre un mur et de commencer à l’étouffer ? C’était juste horrible.

Notre amitié était manifestement très importante pour Zanoba. C’était bon à savoir. Mais je ne voulais pas qu’il maltraite son plus fidèle garde pour autant.

« Seigneur Rudeus, s’il vous plaît… Ça va aller. Je suis fière de voir le prince Zanoba défendre un ami. Il a clairement grandi depuis la dernière fois que je l’ai vu. », dit doucement Ginger, le visage calme et posé.

Quoi ? Sérieusement ? Et c’est moi qui suis bizarre ici ?

Ce n’était peut-être pas à moi de dire quoi que ce soit, mais Ginger méritait un meilleur traitement que celui-là.

« … Zanoba. »

« Oui, Maître ? »

« Je te considère comme un bon ami. »

Le visage de Zanoba rayonna de bonheur à ces mots. J’avais fait une pause un instant pour le laisser les savourer.

« Mais je dois aussi beaucoup à Ginger pour avoir protégé ma famille. Elle est restée avec eux pendant… quoi, quatre ans ? Je lui en suis vraiment reconnaissant, et j’apprécierais que tu la traites avec plus de gentillesse. »

« Bien sûr, Maître. Je m’excuse pour mes actions, Ginger. », dit Zanoba avec une expression sérieuse sur le visage.

« Il n’y a pas besoin de s’excuser, Prince Zanoba. J’ai prêté un serment de loyauté absolue envers vous, et je mourrais volontiers sous vos ordres. Ma remarque était irréfléchie. Je regrette sincèrement ce que j’ai dit. », objecta Ginger en se levant.

Cela semblait être le point final de cet incident, et je ne voyais pas l’intérêt de faire traîner les choses plus longtemps. De toute évidence, c’était de cette manière que fonctionnait la relation maître-serviteur ici. Mais que se passerait-il si Zanoba commettait une grave erreur ? Ginger pourrait-elle se résoudre à ne pas être d’accord avec lui ?

Enfin, peu importe. Je n’étais qu’un étranger ici. Je ne comprenais pas comment les choses fonctionnaient à Shirone, et si je continuais à m’en mêler, je ne ferais qu’attirer des ennuis.

Cet incident alarmant mis à part, nos recherches sur l’automate commençaient à faire de réels progrès.

« Je sais que j’ai suggéré de se concentrer sur les bras pour le moment, mais c’est ta décision. Fais ce que tu penses être le mieux. »

« J’apprécie, mais je suis d’accord avec ta suggestion, Maître. Remonter la poupée entière après l’avoir disséquée pourrait s’avérer difficile. Voyons si nous pouvons recréer son bras avant de passer au reste. »

Nous avions passé le reste de la séance à démonter et à étudier les bras de la poupée. J’avais suggéré de faire appel à Cliff ou Nanahoshi pour nous aider, mais je laissais ces décisions entièrement à Zanoba. Il y avait certaines choses que je voulais essayer, bien sûr, mais il semblait faire de bons progrès tout seul jusqu’à présent. Je ne ressentais pas le besoin de m’en mêler.

« Je pense que tu peux me laisser faire le reste, Maître. Il semble que j’ai un certain talent pour ce genre de travail. »

« Huh. Sans blague ? »

« Non. J’ai aussi été un peu surpris, mais je trouve ce travail assez engageant. Je m’amuse beaucoup en ce moment. »

Il avait pu passer toute la journée sur des recherches qui l’avaient attiré, avec une sculpteure de figurine dédiée travaillant constamment à ses côtés. Zanoba ne pouvait pas faire mieux. Mais que comptait-il faire après avoir obtenu son diplôme ? Continuerait-il à traîner dans cette ville, à jouer avec ses poupées ?

Eh bien, c’était une autre chose qu’il devra résoudre par lui-même. Ce n’était pas vraiment mon problème… même s’il était ici, en partie, à cause de moi.

« Bon, très bien. Continue comme ça, Zanoba ! Je repasserai bientôt. »

« J’attends ça avec impatience, Maître. »

« Sois gentil avec Ginger, d’accord ? »

« Bien sûr ! »

À ce rythme, nous aurions peut-être une autre percée prochainement.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. A chaque fois que je regarde les commentaires je vois t’es remerciement et depuis un bon moment déjà je vais suivre ton exemple car avec tout le travail fourni c’est le minimum

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