Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 5 – Partie 2

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Chapitre 5 : Organisation de la réception de mariage

Partie 2

Cliff et Elinalise s’étaient présentés dix minutes seulement avant le début de la fête. Nanahoshi les accompagnait. Quelle combinaison inhabituelle ! Je m’attendais à ce que Nanahoshi vienne seule.

« Elle se tenait devant votre porte, l’air agité. C’est une de vos connaissances, non ? », avait demandé Elinalise.

« Oui, bien sûr. C’est Mlle Silent Sevenstar. »

Au moment où j’avais dit son nom, Cliff l’avait regardée, choqué. Apparemment, ils ne s’étaient jamais rencontrés.

« O-oh ! Alors c’est toi qu’ils appellent Silent, hein ? Hmph. Je suis Cliff. Je suis sûr que tu as au moins entendu parler de moi avant, non ? »

« Oui, j’en ai entendu parler. Ils disent que tu es incroyable. Et oui, je suis Silent. »

Son discours semblait guindé et peu naturel, probablement parce qu’elle faisait seulement semblant de savoir qui était Cliff. Cliff avait l’air d’être d’une humeur joyeuse, alors je n’allais rien dire.

« Enchanté de faire votre connaissance. Je suis Elinalise Dragonroad. C’est un masque incroyable. »

« Un plaisir. Votre coiffure est également étonnante », répondit Nanahoshi sur un ton complètement plat. À la manière dont elle interagissait avec eux… cela me rendait nerveux. Pourtant, elle n’allait sûrement pas commencer quoi que ce soit, puisqu’elle voulait éviter les problèmes.

Honnêtement, je n’avais pas pensé qu’elle viendrait. Je lui avais envoyé une invitation au cas où, et elle l’avait acceptée. Mais même là, je n’avais pas pensé qu’elle viendrait vraiment. Elle avait juste répondu, d’une voix dénuée d’émotion :

« Mariage ? Je suppose que tu es vraiment sérieux à propos de la vie dans ce monde. »

« C’est rare de te voir en dehors de cette pièce. », lui avais-je dit à voix basse.

« N’est-ce pas toi qui m’as invitée ? »

« C’est vrai. Eh bien, détends-toi aujourd’hui. Nous avons fait des chips pour toi. »

« Des chips ? Tu en as vraiment fait ? », demanda-t-elle, surprise.

« Nous nous sommes procuré de l’huile de cuisson assez facilement, et ceci grâce à toi. »

« C’est remarquable. »

« Pas vraiment. Tout ce que nous avons fait, c’est trancher finement une pomme de terre, la faire frire dans l’huile, puis la recouvrir de sel. Comme les ingrédients viennent de ce monde, la saveur est légèrement différente de celle des chips que nous avons appréciées dans notre précédent. »

« Eh bien, si vous voulez bien nous excuser. »

Elinalise fonça dans le salon, entraînant Cliff et Nanahoshi sans une once d’hésitation. En tant qu’aventurière sans titre de noblesse, elle se situait juste au-dessus de Julie en termes de statut, mais visiblement, elle s’en fichait. Il était vrai que les notions de statut ne se traduisaient pas facilement d’une race à l’autre.

Ces deux-là étaient comme d’habitude : Cliff menaçant de ruiner l’ambiance avec sa vantardise, Elinalise adoucissant son comportement. Cliff voulait bien faire, mais il était souvent acerbe. Nanahoshi était généralement silencieuse, mais elle répondait si quelqu’un lui parlait. J’avais pensé qu’elle était renfermée et avait des problèmes de communication, mais il semblerait que ce ne soit pas le cas.

Après un moment, Sylphie était venue m’informer que les préparatifs étaient terminés. Nous n’attendions maintenant plus que Badigadi. La nourriture allait refroidir s’il arrivait trop tard, mais au moment où je commençais à m’inquiéter, Elinalise prit la parole.

« Il n’y a absolument aucune chance que Badigadi arrive maintenant. Les êtres qui ont vécu des milliers d’années n’ont aucune idée de la façon dont le temps passe pour nous autres, mortels. Vous devriez probablement l’attendre dans un mois. »

Et donc, nous avions décidé d’aller de l’avant et de commencer la fête à l’heure. Désolé, Badi.

◇ ◇ ◇

La fête consistait en un buffet de style cocktail. Nous avions décidé de ne pas attribuer de places, mais heureusement, la salle était suffisamment spacieuse pour que les gens puissent se déplacer, même avec la table au milieu. Nous avions tout de même laissé quelques chaises au bord de la salle au cas où quelqu’un en aurait assez de rester debout. Le menu était composé d’aliments qui pouvaient facilement être mangés debout. Nous avions commencé par offrir à chacun une tasse d’alcool. Nanahoshi avait refusé l’alcool, nous lui avions donc donné du jus de fruits à la place.

J’étais responsable du discours pour notre toast. Sylphie et moi étions debout l’un à côté de l’autre, nous étions le centre d’attention. Onze paires d’yeux nous fixaient avec impatience. Il n’y avait rien de désagréable dans leurs regards, mais je me sentais quand même nerveux, même si j’avais préparé un discours.

Sylphie m’avait serré la main. Elle me fit alors un grand sourire et me murmura : « Tu peux le faire. »

Ah, elle me donne envie de l’emmener dans la chambre tout de suite, avais-je pensé.

« Et bah, le visage de Rudeus est rouge vif. Héhé, héhé. »

Elinalise se mit à rire et, pour une fois, Cliff n’avait pas plombé l’ambiance.

« Lise, tais-toi. »

Très bien alors, c’est parti.

« Ahem. Merci d’avoir trouvé une place dans vos emplois du temps chargés pour être avec nous aujourd’hui. Permettez-moi de faire cette déclaration une fois de plus. Sylphie et moi sommes… »

« Bwahaha ! Et maintenant, j’entre avec un ba-bang ! »

J’avais cru que mon cœur allait traverser ma poitrine sous l’effet de la surprise. J’avais regardé derrière moi, et il était là. Ce corps noir et cette grande silhouette. Les six bras, tous fourrés dans un uniforme d’école aux coutures éclatantes. Le Roi-Démon Immortel Badigadi était entré avec fracas… par la porte arrière de la cuisine.

Son arrivée avait laissé tout le monde sans voix, même Cliff. Moi aussi, je ne savais pas quoi dire.

« Badgadi, tu es en retard », avait judicieusement lancé Elinalise.

Mais Badgadi n’était pas le moins du monde inquiet.

« Hmph. C’est vrai que je suis en retard, mais dans ma tribu, lorsqu’un Roi-Démon assiste à une fête, il doit attendre le moment parfait pour étonner et perturber les participants avec son entrée. C’est notre façon de faire. »

« Tu plaisantes, n’est-ce pas ? »

« Pas du tout. Bien que Kishirika ait inventé cette coutume particulière sur un coup de tête, je reconnais que c’est ridicule ! »

Et il l’avait quand même fait ? Quelle personne irrationnelle ! C’était pourquoi tu as été éradiqué par les humains tant de fois…

« J’ai même fait un détour pour entrer par la porte de derrière. Soyez reconnaissants ! Bwahaha ! »

Enfoiré, avais-je commencé à penser, puis je m’étais arrêté.

Non, calme-toi. Il est comme ça, c’est tout. Tu le savais déjà, n’est-ce pas ?

« Ha ha ha, très bien alors. Merci. »

« Pas besoin de remerciements. Maintenant, allez-y et mariez-vous devant moi. Après tout, peu de gens ont l’occasion de se marier en présence d’un Roi-Démon. Je ne fournis pas ce genre de services ! », dit Badigadi, avant de se jeter à terre.

Nous avons des chaises, protestai-je intérieurement. Mais beaucoup parmi le peuple démon préféraient s’asseoir sur le sol, j’avais donc supposé que c’était bon.

« Bien, pour en revenir à notre ordre du jour précédent… »

Je m’étais alors raclé la gorge.

« Merci d’avoir pris le temps, malgré vos emplois du temps chargés, d’être avec nous aujourd’hui. Permettez-moi de faire cette déclaration une fois de plus. Sylphie et moi allons nous marier. Je suis conscient que nous sommes tous les deux encore jeunes et que nous manquons de beaucoup de choses, mais j’espère que nous aurons une vie fructueuse ensemble. Euh, vous douze qui êtes réunis ici avaient été particulièrement proches de nous au cours de ces deux dernières années. Nous avons passé moins de temps avec certains d’entre vous qu’avec d’autres, mais d’une manière ou d’une autre, nous avons tous réussi à nous entendre, et je vous considère comme des amis. Si vous vous trouvez un jour en difficulté, j’espère être là pour vous soutenir, en tant qu’ami. Si jamais vous avez des problèmes entre vous, j’espère que vous vous souviendrez de nous et que vous essayerez d’être la plus grande personne et de laisser les choses aller. Um… »

Oh merde, ce discours était beaucoup trop rigide. Ils avaient tous des regards interrogateurs sur leurs visages.

Ce fut alors que Badigadi m’avait donné une petite tape sur l’épaule.

« Pas besoin d’une telle formalité. Vous vous aimez tous les deux et vous voulez que tout le monde ici le reconnaisse, non ? »

Oh ! Oui, exactement. C’était ça. Ok !

« Eh bien, comment dire ? Sylphie et moi allons aller de l’avant dans notre relation. J’espère que vous serez là pour nous si nous avons besoin de vous. Merci à tous. »

« D’accord, maintenant trinquons à l’avenir du jeune couple ! »

« Santé ! »

Badigadi avait levé un gobelet de vin qu’il avait piqué à un moment donné sans que je le remarque. Tout le monde l’avait rejoint en levant la sienne. Un peu d’alcool avait été renversé alors que la fête commençait.

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