Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 12 – Chapitre 5

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Chapitre 5 : Mon challenge durant le troisième jour de Corruption

L’alarme de mon téléphone sonna trois fois avant que je ne l’arrête. J’avais vérifié l’heure, et, bien sûr, il était minuit. Le Jour de la Corruption était arrivé. Je n’avais dormi que trois heures, mais ma tête était étrangement claire.

Les deux dernières fois, l’attaque n’avait pas commencé avant le lever du soleil, mais tout ce qui dépassait minuit était bon à prendre. Je savais à qui j’avais affaire cette fois-ci, je ne pouvais pas les sous-estimer. Habatake et le punk étaient des gens sans pitié. On pouvait supposer qu’ils connaissaient bien mon village. Je ne serais pas surpris qu’ils attaquent la nuit pour nous prendre au dépourvu.

J’avais enlevé mes vêtements du village pour remettre ceux de mon monde.

« Ceux-ci me vont beaucoup mieux. »

C’était mon dernier jour en tant que disciple du Dieu du Destin. Je voulais être présentable.

J’avais couvert la statue dans la tente avec un grand tissu. Nous ne pouvions pas risquer de l’endommager, c’était notre carte maîtresse.

J’avais fait quelques étirements légers avant de sortir dans la nuit pour parcourir le village. Kan et Lan étaient sur la tour de guet. Ils vivaient tous les deux la nuit, avec une bonne vision nocturne et une épaisse fourrure pour les protéger du froid. C’était à tout niveau les meilleurs prétendant au poste de garde de nuit.

Deux des jeunes nouveaux venus patrouillaient près de la porte. J’avais reconnu leurs visages et je m’étais approché pour les saluer.

« Assez dévoués, ils font la patrouille de nuit », avais-je dit.

« Monsieur ! Que faites-vous dehors si tard ? »

« Je me promène. Je suis un peu trop anxieux pour dormir, vu le jour que nous sommes. »

Je m’étais gratté la tête maladroitement.

J’essayais de jouer le maladroit pour me rendre plus accessible. Ce conseil m’avait été donné par un site web sur la façon de créer des liens avec ses subordonnés, à l’époque où je cherchais comment devenir plus divin.

« Ne travaillez pas trop dur, ok ? »

« Merci ! On ne le fera pas ! »

Ils s’inclinèrent et continuèrent leur patrouille, suivant la ligne de la clôture vers le centre du village.

Mon téléphone me signalerait quand le Jour de la Corruption commencerait réellement. Je n’avais probablement pas besoin d’être aussi prudent, mais être ici en chair et en os était bien plus éprouvant que d’attendre devant mon ordinateur. L’air était tendu par l’anxiété du village, et mon corps s’était raidi. J’essayais de prendre mon téléphone pour me distraire, mais je ne pouvais pas risquer de vider la batterie. J’avais levé les yeux vers le ciel nocturne.

Des étoiles, des étoiles, et encore des étoiles remplissaient l’obscurité. Je n’avais jamais vu autant d’étoiles de ma vie, et je ne connaissais pas assez l’astrologie pour savoir si elles étaient différentes de celles de la Terre. Leur beauté pure était indéniable.

Et comme c’était la dernière fois que je les voyais, je les avais gravées dans ma mémoire.

Le soleil s’était levé sans aucun signe d’attaque en vue. Un Destiné endormi rampa hors de ma tente avec une serviette sur la tête, grimpant sur mes jambes et se glissant dans mon manteau. Je n’avais pas fait attention, la chaleur du chauffe-mains contre ma poitrine était agréable.

Les villageois se réveillaient et sortaient eux aussi de leurs tentes. Tout le monde s’était réuni pour manger, la nourriture étant strictement répartie. Les femmes se dépêchaient de tout préparer aussi vite que possible.

Je n’avais pas faim, mais je devais manger. Je me dirigeais vers la cuisine, quand une sirène retentit dans mon téléphone. Les villageois environnants me dévisagèrent pendant que je vérifiais.

Le Jour de la Corruption est arrivé !

Les lettres d’un rouge saignant clignotaient sur l’écran.

« Tout le monde, le Seigneur m’a fait savoir que les monstres sont sur le point d’attaquer ! », avais-je dit.

Gams laissa immédiatement tomber son pain dans son assiette.

« Prenez vos positions ! »

« Ennemis à l’est ! »

« Beaucoup d’ennemis ! », dirent Kan et Lan depuis la tour de guet.

« Que les femmes et les enfants se rassemblent et se mettent à l’abri ! »

« Il n’y a pas besoin de se précipiter ! Souvenez-vous juste des exercices ! »

Lyra et Rodice rassemblèrent ceux qui ne pouvaient pas se battre et les conduisirent à l’abri d’une tente.

« Ne vous inquiétez pas ! Gams est vraiment fort ! »

Carol rassurait certains des autres enfants, les menant par la main.

Je savais que je pouvais compter sur mes villageois d’origine, mais j’étais déterminé à ne pas les laisser me faire faux bond. J’avais escaladé une tour de guet vide pour regarder par-dessus la clôture, repérant immédiatement une meute de loups noirs qui caracolaient dans l’herbe. J’en avais compté plus de vingt.

Ça semblait beaucoup, mais…

« Préparez vos arcs ! Tirez ! »

Suite à l’ordre de Murus, les flèches plurent depuis les tours de guet. Les archers elfes étaient d’une précision parfaite, chaque flèche atteignant sa cible. Je savais qu’ils étaient de bons archers, mais je n’avais jamais imaginé qu’ils étaient aussi bons. Leurs compétences rivalisaient même avec celles de Murus. Tous les loups étaient morts avant même d’avoir atteint la barrière.

« Incroyable… »

Ils avaient utilisé beaucoup de flèches pour leur attaque, mais nous en avions encore beaucoup en réserve. Le mois dernier, autant de loups noirs auraient signifié de sérieux problèmes, mais ils ne représentent plus une menace maintenant. J’avais senti l’espoir monter dans ma poitrine.

Une autre attaque eut lieu trente minutes plus tard. Elle ne contenait que quelques loups noirs de plus que la dernière fois. Toute la meute tomba sous une autre pluie de flèches. Gams et ses combattants n’avaient même pas eu besoin de faire quoi que ce soit. Croisons les doigts pour que toute la journée se déroule comme ça.

Trente minutes, une heure, une heure et demie, deux heures…

L’après-midi était arrivé sans aucune autre attaque. C’était un schéma similaire à celui du dernier Jour de la Corruption. À l’époque, Yamamoto-san m’avait empêché d’aider mes villageois, mais cette fois-ci, mes ennemis ne pourront pas lever le petit doigt sur moi. J’étais quand même dans le monde du jeu.

« Est-ce qu’ils économisent leurs forces pour une grande attaque finale ? »

Je doutais que les deux joueurs de dieux corrompus persistants et calculateurs que j’avais rencontrés à Hokkaido optent pour une attaque frontale directe. J’avais sorti mon téléphone afin de vérifier le village et ses environs depuis le ciel. Si je ne pouvais pas me battre, je pouvais au moins faire de la reconnaissance.

Il n’y avait pas de monstres près de la clôture, mais lorsque j’avais regardé plus profondément dans la forêt, j’avais vu quelque chose se tortiller entre les arbres. En zoomant, j’avais vu d’innombrables créatures. Pas seulement des loups noirs, il y avait des gobelins verts et un gobelin rouge borgne. Et des gobelins jaunes, que je n’avais jamais vus auparavant.

J’avais appelé la tour de garde la plus proche.

« Murus ! Il y a des monstres qui se cachent dans la forêt ! »

Murus mit sa main sur son front et loucha au loin. Son froncement de sourcils méfiant s’était transformé en surprise, et elle s’était mise à sonner la cloche qui pendait du plafond de la tour aussi fortement qu’elle le pouvait.

« Ennemis ! Ils se rapprochent ! Tout le monde prend ses positions d’urgence ! »

Les villageois se mirent à l’œuvre, ne se croisant plus les bras. Les elfes grimpèrent sur les tours de guet, et Gams et les combattants de mêlée prirent position devant la porte du village. Les villageois qui ne pouvaient pas se battre retournèrent à la tente-abri désignée. Les elfes préparèrent leurs arcs, et Gams distribua des lances. Ce dernier s’accroupit et regarda par l’un des judas de la clôture.

Le message La dernière vague du Jour de la Corruption clignota sur mon téléphone.

Je m’étais détourné de la porte du village et m’étais précipité vers ma tente. Deux villageois se tenaient près de l’entrée, jetant des regards méfiants autour d’eux alors qu’ils commençaient à entrer.

« Vous êtes peut-être ici pour demander mon aide ? »

L’un des villageois sursauta et se retourna. L’autre n’avait pas réagi tout de suite, mais se retourna lentement.

J’avais reconnu leurs visages. Il s’agissait de deux nouveaux membres masculins du village, de corpulence similaire à la mienne et d’apparence moyenne.

« Monsieur… c’est vrai ! Nous sommes venus vous prévenir de l’arrivée de grandes vagues de monstres. »

Sa voix était si rauque que je pouvais à peine le comprendre.

« Merci de vous être donné cette peine. Mais j’ai peur de ne pas bien comprendre. C’est moi qui ai donné l’alerte en premier lieu. Vous ne m’avez pas entendu ? », avais-je dit tout en rendant délibérément les choses embarrassantes.

« Vraiment ? Nous sommes désolés, nous n’avons pas entendu… »

« Pourquoi tenez-vous des torches allumées ? C’est le milieu de l’après-midi. Et qu’est-ce qu’il y a dans ce sac en cuir ? Ça ne peut pas être de l’huile ? »

J’avais rétréci mes yeux sur eux.

L’orateur jeta un coup d’œil à l’autre homme, puis dégaina son épée.

« Depuis combien de temps le sais-tu ? »

À chaque fois que je parlais à ces deux-là au village, ils me répondirent de manière agréable. Cet agrément disparu soudainement, remplacé par des regards hostiles. La raucité de la voix de l’interlocuteur disparu, elle sonnait maintenant étrangement aiguë et féminine. L’autre avait également dégainé son épée. Il était resté silencieux.

« Je le sais depuis le début. »

Pour être parfaitement exact, c’était depuis qu’une certaine personne avait quitté le village. Depuis lors, j’avais gardé un œil sur ce villageois en particulier.

J’avais mes raisons d’être méfiant. Mon premier indice me fut donné il y a quelques jours, lorsque j’avais posé une question à Sewatari-san juste avant de raccrocher le téléphone.

« Les dieux corrompus ne peuvent-ils contrôler que des monstres ? Ou bien ont-ils aussi des adeptes humains ? »

Sewatari-san me répondit qu’ils avaient effectivement des adeptes humains, mais pas en très grand nombre. Sa réponse me fit réfléchir. Il serait donc possible pour un dieu corrompu d’envoyer des infiltrés dans mon village. C’était le plus simple des plans, envoyer des espions et des saboteurs dans la base d’un ennemi était une stratégie très courante dans les romans.

La question était donc devenue : si les dieux corrompus envoyaient des espions dans mon village, quelle serait leur mission ?

Assassiner les principaux chefs du village était évident, mais Gams était un solide combattant. Ils n’avaient aucune chance de réussir dans leur entreprise.

Donc s’ils ne pouvaient pas faire ça, que pouvaient-ils faire d’autre ? Si c’était moi, je détruirais la statue du Dieu du Destin afin qu’on ne puisse pas utiliser le golem. Et je le ferais avec du feu. Ça détruirait notre atout et provoquerait la panique au moment où ça se répandrait.

« Qu’avez-vous fait aux vrais villageois, au fait ? Et qu’est-ce qui ne va pas avec le gars à côté de vous ? », avais-je demandé, bien que je connaissais déjà la réponse.

C’était un scénario catastrophe, mais j’avais quand même demandé, juste au cas où.

L’orateur avait clairement pris la place de quelqu’un. Le type à côté de lui était probablement une victime innocente contrôlée par un miracle. Tout le monde connaissait le nom des autres dans ce village. Tout espion serait reconnu instantanément. Les possibilités d’infiltration de l’ennemi étaient limitées.

« Tu en sais beaucoup. »

Le ton de l’espion était joyeux. La silhouette du villageois en face de moi avait semblé se déformer, disparaissant pour être remplacée par une femme en robe noire.

« Ravi de te voir, Salem. »

Salem m’adressa un sourire en coin. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit une adepte d’un dieu corrompu.

« Tu le savais donc ? »

« C’était de la simple logique »

J’avais menti, mais j’avais besoin qu’elle croie que j’étais plus intelligent que je ne l’étais. Ce n’était pas du tout de la logique, c’était simplement dû à une connaissance du jeu et des expériences précédentes que j’avais eues à Hokkaido.

Je connaissais la magie d’illusion parce que j’avais vu Habatake utiliser le même tour. L’application du jeu avait une fonction qui me permettait de toucher n’importe quel villageois sur la carte et d’apprendre son nom et quelques informations biographiques de base. Lorsque j’avais tapé sur elle, rien ne s’était affiché, comme cela avait été le cas avec Murus avant qu’elle ne rejoigne officiellement le village. Cela avait commencé à se produire le jour où Salem était partie. Elle avait probablement fait semblant de partir avant de reprendre son déguisement et de revenir en douce.

Le villageois à côté d’elle avait vu ses informations s’afficher normalement. Il devait être contrôlé par le miracle, endormi ou drogué.

« Cela te dérange de te rendre ? Je ne veux pas que ça traîne trop longtemps. »

J’avais des problèmes plus urgents pour le moment. J’avais entendu les villageois beugler derrière moi, leurs voix se mêlant aux cris des monstres et aux fracas de la bataille. Le combat à grande échelle avait commencé. Je devais faire sortir le golem le plus vite possible.

« Je suis un adepte du Dieu des Charmes. Je ne peux pas reculer, même si je le voulais. Mes excuses, mais je vais devoir mettre fin à ta vie ici. Le Seigneur m’a dit que ton corps est comme celui de n’importe quel autre humain, malgré ton titre de disciple. »

Elle sortit une dague tordue de la manche de sa robe.

« Tu arrives un peu tard, j’en ai peur. Nous avons déjà répandu l’huile dans toute la tente. Il ne reste qu’une chose à faire. »

Avant que je puisse l’arrêter, Salem jeta la torche allumée derrière elle. Elle tomba vers la tente et l’enflamma. Les flammes se répandirent sur le tissu en un instant, formant une gigantesque colonne de feu.

« Voilà, tu n’as plus d’issu de secours maintenant. Il ne nous reste donc plus qu’à nous occuper de toi. »

Les lèvres de Salem s’étaient tordues en un sourire, et elle et l’autre villageois s’étaient lentement approchés de moi.

Je les avais ignorés et j’avais sorti mon téléphone à la place.

« Hein ? Qu’est-ce que tu crois pouvoir faire avec ce petit… ah ! »

Un coup de couteau résonna dans l’air, et le duo tomba au sol, face contre terre. Derrière eux se tenait la statue du Dieu du Destin, sa figure vaillante soutenue par des flammes. Ce n’était pas le moment de l’admirer, mais elle avait l’air plutôt majestueuse.

Même si la statue était sortie de ces flammes déchaînées, elle ne présentait aucun dommage. Ce n’était pas une coïncidence.

« Tu peux sortir maintenant. »

Le héros du spectacle sortit sa tête de la poche de mon manteau. Je l’avais tapoté sur la tête.

« Merci, Destiné. Tu m’as encore sauvé. »

Destiné avait utilisé ses pouvoirs pour transformer la statue en bois en pierre. Cela signifie qu’elle ne brûlait pas et qu’elle était beaucoup plus difficile à briser. C’était pour cette raison que je n’avais pas paniqué. Je n’étais pas d’une grande aide quand il s’agissait de travail physique ou de combat, mais j’avais beaucoup de temps pour réfléchir. Mon expérience antérieure avec mes ennemis m’avait permis d’élaborer des contre-mesures. Mais ce n’était pas le moment d’être arrogant.

J’avais utilisé le golem pour démolir la tente, puis j’avais activé le miracle météorologique pour invoquer une pluie diluvienne afin d’éteindre les flammes. Comme cette tente était habituellement l’église du village, elle était construite à une certaine distance de leurs maisons, et le feu ne s’était pas propagé.

J’aurais bien eu besoin de souffler un peu, mais le vrai combat ne faisait que commencer.

« Cette fois, ça va être différent ! »

Il ne restait plus qu’à se débarrasser des monstres, et je n’allais laisser personne se mettre en travers de mon chemin. J’allais sauver ce village de mes propres mains !

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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