Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 12 – Chapitre 4 – Partie 2

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Chapitre 4 : Décision définitive

Partie 2

J’avais redressé mon dos. Je pensais qu’il allait me demander de dire quelque chose, j’avais déjà préparé mon discours.

« Il n’y a qu’une seule chose que je veux dire. Traversons cette épreuve ensemble. Sachez que le Seigneur veille toujours sur vous. Qu’il bénisse ce village et ses habitants ! »

J’avais essayé de garder un ton brillant. C’était limite, mais je n’aurais pas pu faire mieux.

Les villageois remercièrent le Dieu du destin avec des voix pleines de larmes. J’avais touché la tête de chacun d’eux alors qu’ils s’inclinaient dans une prière fervente, en prononçant leur nom à tour de rôle. Après en avoir fini, j’avais souri et leur avais dit de relever la tête.

Mais à l’instant même où j’étais retourné dans la tente, je m’étais mis à genoux et j’avais écrasé ma tête contre ma couverture.

C’était tellement dégoûtant ! Ai-je vraiment fait ça ? ! Moi ? GAAAAARGH ! Je sais que j’essaie d’entrer dans mon rôle, mais c’était vraiment trop ! AAAARGH !

Je me tortillais dans ma couverture, incapable de supporter l’embarras.

Écoutez, j’ai fait de mon mieux, d’accord ?!

Franchement… réussir à faire quelque chose d’aussi minable simplement pour encourager mes villageois… peut-être devrais-je considérer ceci comme impressionnant.

Je n’aurais probablement pas pu le faire si ce n’était pas ma dernière soirée avec eux. Après m’être encore tortillé et rassuré, je m’étais finalement calmé.

« J’ai fait tout ce que je devais faire. Maintenant, je n’ai plus qu’à attendre demain… qui est dans moins de trois heures, d’après mon téléphone. »

Je m’étais allongé et j’avais tiré les couvertures sur moi, mais j’étais bien trop alerte pour dormir. Je m’étais redressé, jetant mon regard dans la tente. C’était ma dernière nuit ici. Je n’avais dormi ici que pendant environ un mois, mais le fait de savoir que c’était la dernière me semblait étrange. J’avais regardé le poteau en bois au centre et le meuble en bois brut qui soutenait mon sac.

Depuis mon arrivée, j’avais porté les mêmes vêtements que les villageois. Mes vêtements d’Hokkaido étaient restés pliés dans mon sac. Je n’avais gardé que mon manteau, les villageois semblaient l’utiliser pour me repérer dans la foule. De plus, il faisait froid dehors.

Destiné était pelotonné dans un panier à côté de mon lit, dormant confortablement. En dehors de cela, la tente contenait la statue en bois du Dieu du destin, la plus belle sculptée par Kan et Lan. La statue contenait deux épées à manier lorsque j’activais le golem. Le contrôler était un peu compliqué sur mon téléphone, le D-pad et les boutons apparaissaient, et il fallait les utiliser en les répartissant sur l’écran tactile. Mais comme je m’étais entraîné tous les soirs, je n’avais pas peur de me planter.

Les habitants de mon village se couchaient toujours tôt, j’étais le seul à être encore debout. Comme j’avais passé une grande partie de ma vie sans routine, j’avais toujours du mal à dormir la nuit. Mon corps était fatigué, mais mon esprit était bien éveillé.

Si je voulais passer le Jour de la Corruption avec mes villageois, je devais être prêt à affronter le pire des scénarios. En réalité, c’était peut-être ma seule chance de parler à nouveau à ma famille.

« Je pensais que j’étais totalement préparé à ça… »

Et bien qu’il soit onze heures du soir, je me sentais figé. Mais comme rester assis à ne rien faire ne résoudrait rien, j’avais attrapé mon téléphone, qui s’était soudainement réveillé et commençait à jouer la sonnerie de ma mère.

« Allô ? Tu ne causes plus d’ennuis à ces villageois maintenant ? », demanda Maman.

Wôw, elle était plus préoccupée par les étrangers que par moi. Classique.

« Je ne leur cause pas de problèmes ! Je les aide ! Et vous, comment vous portez-vous ? »

« Bien, mais tu manques à Papa et Sayuki. »

« Non, tu ne nous manques pas ! Arrête de lui mentir ! »

J’avais entendu Sayuki crier à travers le téléphone. Elle devait être juste à côté de maman.

« Je suis content que tu ailles bien. Hum, tout ceci est bien sûr hypothétique, mais que se passerait-il si je ne revenais pas ? », dis-je.

« Pourquoi, tu cherches du travail là-bas ? », me demanda maman.

« C’est bien, du moment que tu es heureux. Tu vas nous manquer, bien sûr, mais en tant que parents, nous devons t’encourager à voler de tes propres ailes. Je suis sûr que ton père ressent la même chose. »

Le fait qu’elle comprenne les choses de travers était préférable. Et j’étais content de savoir ce qu’elle ressentait vraiment.

« Tu ne reviens pas ? »

La voix de Sayuki était sortie du téléphone. Elle avait dû l’arracher à maman. Elle avait l’air ennuyée.

« Sayuki ? Non, c’était juste un “et si”. »

« Fais ce que tu veux, mais reviens au moins nous voir avant de t’installer définitivement là-bas. Tu dois te préparer pour le déménagement et tout ça. Et… je veux m’excuser auprès de toi. »

Sayuki s’était ensuite tue.

« C’est moi. »

Papa prit alors la parole.

« Tu n’es pas malade ? »

Il était plus direct que jamais, mais je pouvais détecter son inquiétude.

« Je vais bien. Ça ne pourrait pas aller mieux. »

« Bien. Je ne sais pas ce qui t’inquiète, mais souviens-toi que l’échec dans le suivi d’un chemin choisi pour toi fait plus mal que l’échec d’une décision que tu as prise toi-même. Il est important d’apprécier l’opinion des autres, mais c’est toujours toi qui as le dernier mot. »

C’était vraiment un bon conseil.

« Je comprends. Je m’en souviendrai. Merci, papa. »

« Pas de problème. C’est ta vie, alors vis-la comme tu veux. Tu as tellement grandi, je suis sûr que tu feras le bon choix. Quoi que tu fasses, on est ta famille, et on te soutiendra du mieux que nous pourrons. Prends soin de ta santé, d’accord ? »

La conversation s’était arrêtée là.

Ce coup de fil m’aida à prendre ma décision, mais j’avais encore besoin d’un dernier coup de pouce. Au lieu d’éteindre mon téléphone, j’avais fait défiler mes contacts pour passer un autre appel.

« Allô ? »

« Yoshi ! Ne fait-il pas trop froid à Hokkaido ? Est-ce que tu dors correctement avec ces températures ? Et Carol-chan ? A-t-elle pu revoir ses parents ? »

Je n’avais pas pu m’empêcher de sourire à ses questions.

Tu t’inquiétais pour moi, hein ?

« Je vais bien. Carol est avec ses parents. Elle est toujours en train de faire la course et me fait jouer avec elle.

« Oh, c’est un soulagement. Alors, qu’est-ce qu’il y a ? Quelque chose te tracasse ? », dit Seika en rigolant.

« Pas vraiment… »

« Tu ne peux pas me tromper ! Tu ne m’appelles jamais sans avoir un but précis. »

Je n’avais pas réalisé que j’étais un si mauvais menteur. Pas étonnant que Sayuki et Seika aient toujours vu clair en moi.

« Pour te dire la vérité, les villageois m’ont demandé si je voulais vivre ici. Ils peuvent me trouver du travail, alors… »

« Oh. Que veux-tu faire, Yoshi ? »

« Je ne sais pas. C’est une opportunité rare, mais je pourrais ne pas pouvoir rentrer à la maison. »

Surtout si je meurs, mais je ne pouvais pas lui dire ça.

« Je pense que tu devrais faire ce que tu veux. »

Elle accepta ma décision plus rapidement que je ne l’aurais cru. Je suppose que j’avais été stupide de penser qu’elle me supplierait de ne pas y aller.

« C’est la meilleure façon de choisir, hein ? », avais-je dit.

« Oui. Et où que tu ailles, je viendrai te voir. »

« Huh ? »

« Je viendrai te voir, que ce soit à Hokkaido ou ailleurs. Je ne te laisserai pas t’échapper à nouveau. »

Je ne suis pas en train d’entendre des voix là ?

J’avais l’impression que mon visage s’était enflammé, mon corps picotait de partout à cause d’une émotion prise entre l’excitation et la gêne.

« Je ne savais pas que tu étais du genre à courir après… »

« Non. Durant tout ce temps, je me suis retenue parce que je ne voulais pas te blesser, mais je ne vais plus le faire. Quand on a recommencé à se parler après toutes ces années, j’ai décidé que je n’allais pas te laisser partir cette fois. Je t’ai attendu pendant dix ans, alors tu peux être sûr que je suis sérieuse ! »

Je ne savais pas qu’elle pouvait être aussi affirmative. Je m’étais demandé quel regard elle avait sur son visage en ce moment. Se sentait-elle aussi mal à l’aise que moi ? Est-ce qu’elle rougissait ?

« Dis quelque chose, s’il te plaît ? Je viens dire tout ce que je ressens là. »

« Désolé, hum. Tu sais. Moi aussi. »

« C’est tout ce que j’avais besoin d’entendre. Je ne veux pas te faire dire autre chose. Réfléchis d’abord à tes mots. Ne me promets rien sous l’impulsion du moment. »

Quand nous nous étions retrouvés après tant d’années, j’avais pensé qu’elle n’avait pas changé depuis que nous étions étudiants. Mais j’avais tort. Elle était sortie de sa timidité. Elle était incroyable.

« Ok. Je vais réfléchir, et… je te le dirai un jour. »

Dès que j’aurai un peu confiance en moi.

« Je ne peux pas attendre. »

« Je ne comprends pourtant pas ce que tu aimes chez moi. J’ai été une loque humaine pendant une décennie. Tu aurais dû me laisser tomber. »

Je voulais sincèrement savoir pourquoi elle ne l’avait pas fait. Si j’étais Seika, il n’y avait aucune chance que je tombe amoureuse d’un type comme moi. J’avais lu sur Internet que les femmes avaient des critères plus élevés que les hommes et qu’elles se souciaient plus de l’argent que d’autre chose.

« Pourquoi est-ce que je renoncerais à toi ? Tu passes trop de temps en ligne. Je ne suis pas une statistique inventée ayant une personnalité bidon. Je suis ton amie d’enfance, Seika, qui te connaît depuis plus de trente ans. Je suis… une femme qui connaît tous tes points forts et tes points faibles. »

D’accord, c’était une question stupide, et même pour moi. Si une femme merveilleuse comme elle était attirée par moi, alors je devais arrêter de me rabaisser.

« Merci, Seika. Je sais ce que je dois faire maintenant. »

« Quoi que tu décides, je viendrai te soutenir, d’accord ? Dors bien. »

« Bonne nuit. »

La conversation s’arrêta là, j’avais respiré un bon coup. Maintenant que je savais ce que ma famille et Seika avaient à dire, je n’hésiterais pas. Quelque chose tira alors sur mes vêtements, j’avais baissé les yeux pour trouver Destiné qui me regardait avec de grands yeux aimables.

« Destiné. C’est la dernière nuit que nous passons ensemble. Veux-tu dormir avec moi ? »

Je m’étais amusé à soulever les couvertures. Il me jeta un coup d’œil, secoua la tête comme si ça le dérangeait trop, et se recroquevilla.

Tu me rejettes ! Eh bien, c’était normal. Il dormirait probablement mieux tout seul, et nous avions une journée chargée demain. Nous avions tous deux besoin de repos.

Je m’étais allongé et j’avais fermé les yeux. Même si je n’arrivais pas à m’endormir, je me reposerais un peu. Au bout d’un moment, j’avais senti un poids sur mon corps. J’avais ouvert les yeux pour voir Destiné allongée sur ma poitrine.

« Bonne nuit. »

Son poids sur moi était réconfortant. Rassuré, j’avais rapidement glissé dans un sommeil satisfaisant.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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