Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 12 – Chapitre 4 – Partie 1

***

Chapitre 4 : Décision définitive

Partie 1

J’étais persuadé que l’arrivée de la femme allait provoquer une énorme bataille autour de Gams, mais elle était finalement partie quelques jours plus tard avec un groupe de chasseurs. Ils étaient apparemment à sa recherche. Je m’étais donc inquiété de la sécurité de Gams pour rien.

La femme se prénommait Salem, et c’était la fille d’une famille noble. Elle avait été attaquée par des bandits sur la route près de la Forêt interdite et s’était enfuie dans les bois pour éviter d’être capturée. Le soldat qui la gardait était secrètement de mèche avec les voleurs, mais des monstres les attaquèrent au moment où ils se rapprochaient d’elle. Les bandits s’enfuirent, et Salem pensa qu’elle était finie, jusqu’à ce que Gams arrive pour la sauver. Charmée par ses compétences, elle essaya de l’engager comme garde pendant son séjour au village, mais il refusa.

Au moment de partir, elle lui prit la main, semblant réticente à l’idée de se séparer d’elle, ce qui lui valut deux regards méchants de Chem et Carol.

N’importe quel autre jeu aurait probablement un événement impliquant de la laisser rejoindre le village, mais elle était partie après seulement deux jours, ce qui était probablement plus sûr pour toutes les parties concernées.

« On dirait qu’il s’est passé beaucoup de choses depuis que je suis partie ! »

Nous étions dans ma tente, et Carol expliquait les événements des derniers jours à un homme rondouillard. C’était un marchand à la parole claire et au sourire doux : Dordold.

Pas plus de vingt minutes plus tôt, Dordold était à genoux et s’était prosterné devant moi, un instant après que je me sois présenté.

« Disciple du Dieu du Destin ! Je m’appelle Dordold ! Je ne suis qu’un humble marchand ! »

De toutes les réactions que j’avais eues, la sienne était sans doute la plus exagérée.

« Levez la tête, s’il vous plaît. Je suis un simple serviteur. Traitez-moi comme n’importe quel autre villageois. Le Seigneur m’a dit qu’il vous était reconnaissant de l’aide que vous apportez à son peuple bien-aimé. »

« O-Oh non ! Je suis indigne d’un tel éloge ! »

Je pris la main de Dordold et mis un genou à terre.

« Le Dieu du destin vous accorde sa protection. »

De grosses larmes coulèrent des yeux de Dordold et dégoulinèrent sur le sol. J’avais trouvé les mots sur le moment, mais ils semblaient faire l’affaire. Dordold abandonna son extrême formalité et me parla sans réserve. Étant marchand, il était plus souple et plus à l’aise avec le changement que mes villageois.

« Combien de temps allez-vous rester au village, Yoshio ? », demanda Dordold.

Chem et Rodice, qui étaient avec nous, me regardèrent avec intérêt.

« J’ai l’intention de partir avant le Jour de la Corruption. »

Sewatari-san ne m’avait pourtant pas encore contacté, ce fait me rendait vraiment nerveux.

« Je vois », murmura Chem en regardant le sol.

Rodice n’avait rien dit, mais il avait aussi l’air un peu abattu. Ils avaient dû repenser à la tragédie du dernier Jour de la Corruption. Ils espéraient peut-être que je serais là pour les aider, étant donné mes liens avec le Dieu du Destin.

« Ne vous inquiétez pas. Le Seigneur veille toujours sur vous. Bien que je sois parti, sa protection restera. Je vais personnellement demander au Seigneur de s’en assurer. »

Je leur avais adressé un sourire encourageant, dans l’espoir de dissiper l’atmosphère lourde. Leurs expressions s’étaient un peu adoucies.

Cela leur avait permis d’avoir l’esprit tranquille. Maintenant, je n’avais plus qu’à m’inquiéter du mien.

*****

Dordold et les autres prirent congé. M’étant trouvé seul dans ma tente, j’avais poussé un gros soupir. D’après mon téléphone, nous étions le 25 janvier, soit six jours avant le Jour de la Corruption.

« J’aimerais qu’ils m’aient déjà contacté… »

Mon téléphone retentit alors, comme s’il pouvait m’entendre. J’avais fait un bond de près d’un pied en l’air, mais je m’étais vite ressaisi et j’avais vérifié l’écran.

« C’est Sewatari-san ! »

J’avais répondu à l’appel et allumé ma vidéo.

« Ouf, désolé pour le retard, mais nous avons tout mis en ordre maintenant ! Tu peux revenir quand tu veux. Tu peux même revenir immédiatement. »

« Merci. »

J’avais attendu son appel avec impatience, et pourtant je sentais mon cœur s’affaisser.

« Tu n’as pas l’air heureux. »

« Désolé. Puis-je vous demander une faveur ? »

« Il suffit de demander ! Pas besoin d’être si formel ! »

J’avais pris quelques grandes respirations pour me ressaisir. Ma demande était imprudente, mais aussi nécessaire. Je ne serais pas capable de me regarder dans le miroir, sinon.

« Pourrais-je rester ici jusqu’après le Jour de la Corruption ? »

« Attends, tu es sérieux ? Est-ce que tu sais au moins ce que tu demandes ? »

« Bien sûr. »

Je connaissais les dangers aussi bien que n’importe qui.

« Si tu meurs là-bas, c’est fini. Tu n’auras pas juste un écran de fin de partie et tu ne réapparaîtras pas au Japon. »

« Je sais. »

« Eh bien, tu sembles avoir déjà pris ta décision. Puis-je t’en demander la raison ? »

« Je ne peux pas m’enfuir et laisser mes villageois affronter le danger par eux-mêmes. Rester à l’abri dans ma chambre et leur donner des ordres de là. Ce serait pathétique. »

Ma vie entière fut déjà entièrement pathétique, ce ne seront pas ces quelques décisions lâches de plus qui changeront quoi que ce soit dans le grand schéma des choses ? Mais peu importe pourquoi je le faisais, que ce soit pour me prouver quelque chose ou autre. Je n’étais pas un NEET ou un grabataire ici. J’étais le Dieu du destin ! Ou du moins son représentant.

« Je vois. Eh bien, j’ai dit que tu pouvais vivre là pour toujours si tu le voulais. Montre à tout le monde tes miracles, dis-leur que tu es un disciple de Dieu. Forme un harem. Je vais même te donner l’upgrade de ton choix. », dit Sewatari-san.

« Arrête d’essayer de me tenter. Je ne vais pas faire ça. »

« Tu es vraiment un homme singulier, Yoshio-kun. Enfin, peut-être la moitié d’un homme singulier. Tu y arriveras. Tu as beaucoup grandi depuis que tu as commencé à jouer. C’est comme si tu étais une personne différente. », dit Sewatari-san en riant.

« Tu m’as observé ? »

« Eh bien, je veux dire… tu as toi aussi regardé les villageois vivre leur vie pendant tout ce temps. Je suis un dieu. Je peux faire ça. »

« Et pour mon, euh, mes moments intimes ? »

« Pas de commentaire. », dit-elle en faisant une pause.

Je n’avais pas aimé ce moment d’hésitation, mais je n’avais pas insisté.

« Si tu as pris ta décision, je ne me mettrai pas en travers de ton chemin. Et pour te récompenser de ta bravoure, je vais te donner un cadeau et quelques conseils. Les deux joueurs que tu as combattus à Hokkaido prévoient de cibler ton village le jour de la Corruption. Fais attention à cela. », dit-elle

Cet insipide salarié Habatake et ce voyou, hein ?

S’ils attaquaient ensemble, nous devrions nous rallier.

« Je te donnerai le cadeau le jour de la Corruption. Euh… je suppose que je vais dire quelque chose de divin avant de partir. »

Elle s’éclaircit alors la gorge.

« J’ai entendu votre demande. Lorsque le Jour de la Corruption touchera à sa fin, vous retournerez dans votre patrie, le Japon. »

Sewatari-san parla d’un ton majestueux. Elle avait vraiment l’air d’un dieu.

« Merci beaucoup d’avoir accepté ma requête égoïste. »

« Eh, c’est un bon type d’égoïsme, donc j’approuve. J’ai eu raison de te choisir comme joueur. »

« Au fait, je me pose la question depuis un moment. Y a-t-il des critères pour choisir les joueurs ? », dis-je.

« En quelque sorte, mais c’est un secret industriel. Je pourrais t’en faire part si tu montes assez haut dans la hiérarchie. Assure-toi juste de survivre à la prochaine attaque, d’accord ? »

« Je ferais de mon mieux. Oh, j’ai une autre question. C’est à propos des dieux corrompus… »

Quand l’appel s’était terminé, je m’étais senti faible, toute la tension s’écoulant de mon corps. J’avais vraiment dû m’arc-bouter pour demander quelque chose d’aussi déraisonnable à un dieu, aussi gentil soit-il.

« Maintenant, je ne peux plus m’enfuir. Je dois rester et faire face à ça. »

J’avais dit les mots à haute voix pour me motiver. Le seul moyen de s’en sortir était de passer par là. Je survivrais au danger avec mes villageois, et nous sortirions victorieux de l’autre côté. Mon amour pour mes villageois ne ferait que grandir… et peut-être que mon amour pour moi-même aussi.

J’allais laisser mes pensées négatives et les parties inutiles de moi derrière moi dans ce monde. Je retournerai au Japon avec une âme plus vraie. Mourir ici n’était pas une option !

La détermination s’élevant dans ma poitrine, j’avais commencé à tapoter sur mon téléphone. J’allais utiliser toutes mes connaissances pour relever ce défi.

*****

Demain étant le jour de la corruption, je n’avais pas fait de travaux miniers aujourd’hui, mais j’étais allé rencontrer Kan et Lan dans leur atelier. La survie de ce village dépendait entièrement des armes et des outils qu’ils fabriquaient. Je leur avais offert mon soutien et partagé quelques idées. Ils travaillaient actuellement à la fabrication de nouvelles flèches, des centaines de flèches. Comme les nouveaux villageois elfes étaient des archers, tout comme Murus, on ne pouvait jamais en avoir trop.

Les hommes du village réparaient et renforçaient la clôture en rondins, et s’affairaient dans le village. Ils avaient terminé la clôture il y a deux jours, mais ils vérifiaient les points faibles de chaque rondin et remplaçaient rapidement toute partie qui semblait défectueuse.

Les femmes et les enfants travaillaient à préparer autant de nourriture que possible en prévision du lendemain. Lyra et Chem étaient en charge de la cuisine.

Les défenses du village étaient plus fortes que jamais, et certains des nouveaux villageois étaient des combattants, ce qui rendait nos forces offensives beaucoup plus puissantes. Par-dessus tout, j’étais reconnaissant envers les elfes. En tant qu’archers compétents, ils pouvaient escalader les tours de guet et tirer sur les ennemis à distance. Nous aurions une longueur d’avance dès le départ.

Dordold nous avait vendu des armes et des armures à un bon prix, nous ne manquions donc de rien. Nous avions huit chasseurs de mêlée, dont Gams, Kan et Lan. Six elfes s’occupaient des attaques à distance, dont Murus. Cela faisait trois fois plus de mains offensives qu’auparavant. J’avais aussi économisé mes PdD pour les miracles ou l’invocation du golem. Je n’en avais pratiquement pas utilisé depuis le début de l’année, j’avais donc beaucoup de réserves sans avoir à dépenser d’argent frais. Mais j’avais quand même demandé à Sewatari-san de convertir mes gains à Isekai Connection en points.

Le soir était arrivé, Gams et sa patrouille étaient revenus. J’étais chargé du dîner pour aujourd’hui, conscient que c’était peut-être ma dernière chance de manger avec tout le monde. J’avais cuisiné en utilisant des épices chinoises que j’avais ramenées de l’autre monde dans une boîte rouge et un bouillon de style japonais. Un plat multinational.

Tout le monde avait fini son assiette avec délectation.

On dirait que maman m’avait bien appris.

Après le dîner, j’étais allé me détendre dans les bains, Destiné m’accompagnant comme si c’était la chose la plus naturelle du monde.

Tout le monde s’était finalement rassemblé dans le centre de la ville.

« Le Jour de la Corruption commence à minuit ! Traversons-la ensemble ! », déclara Rodice, ce qui lui valut une acclamation de la foule.

Le village n’avait pas de chef officiel, mais Rodice semblait remplir ce rôle naturellement. Je le déclarerai chef officiel dans une prophétie plus tard.

« Je ne parlerai pas longtemps, car tout le monde a besoin de repos. Yoshio ? As-tu des mots pour nous ? »

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire