Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 12 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Message divin et Mon espoir d’amitié

Partie 1

Maintenant que j’avais pris la décision d’envoyer une prophétie, je devais trouver comment la formuler. Les persuader d’être plus amicaux avec moi serait-il la bonne approche ? J’avais l’impression de tricher, de mettre des mots dans la bouche de leur dieu, mais j’avais décidé de ne pas trop y penser. J’avais donc sorti mon téléphone et tapé un brouillon de message.

« Mes chers disciples. Merci de prendre soin de mon disciple. Je vous demande de le traiter gentiment comme l’un des vôtres. C’est ma volonté. »

Dans le ton, ce message était un petit peu décalé. Je ne savais pas si le Dieu du destin ferait une demande aussi superficielle, si encore le terme superficiel était le bon mot. Mais je suppose que j’avais déjà demandé des conseils en amour auparavant.

Est-ce qu’il était bon pour un dieu d’essayer de se rapprocher de ses disciples ? Je devrais peut-être mettre plus de majesté dans ma demande et la faire ressembler à un devoir.

À ce rythme, ils finiront simplement par me prendre pour un fou.

« Yoshio, tu as l’air bizarre. »

« Oh ! Désolé. »

J’avais presque oublié que Carole était avec moi. Je devrais retourner au travail et réfléchir à la prophétie pendant que je creuse.

« Je dois retourner au travail, Carol. Qu’est-ce que tu fais ? »

« Je vais aider maman ! Puis je vais faire en sorte que Gams passe du temps avec moi ! »

Elle ne fit aucune mention de Rodice. Je me sentais mal pour lui. Carol avait passé la majeure partie de son premier jour de retour avec ses parents, mais le deuxième jour, elle était à nouveau toute à Gams. J’étais assez jaloux de Gams, et à plus forte raison Rodice. Je n’avais passé qu’une semaine avec Carol, mais elle était la plus spéciale de tous mes villageois pour moi. Il n’y avait rien d’inconvenant dans mes sentiments. Je la voyais comme une de mes filles.

« Oh, est-ce que Dieu a des messages pour nous ? Tout le monde est inquiet, car il n’y a pas de nouvelles prophéties dans le livre. »

Attendez, Carol était-elle après moi ?

« Tout le monde a hâte d’en avoir un autre, parce que ça fait longtemps ! »

Bien sûr ! Mais à quoi pensais-je ? Sa question était totalement innocente. Les villageois n’avaient plus leur livre saint depuis une semaine. Cela signifiait ni prophétie ni miracle. En plus d’avoir tout perdu, ils ne sentaient plus la présence de leur dieu. Pas étonnant qu’ils soient anxieux.

Pour des motifs purement égoïstes, je ne pouvais pas envoyer une prophétie. Si je voulais que mes relations avec les villageois s’améliorent, je devais faire le travail moi-même. Ayant donc pris ma décision, j’avais changé l’approche de ma prochaine prophétie. J’exprimerai mon soulagement sur le fait qu’ils soient tous sains et saufs et leur dirai de faire bon usage du disciple que le Dieu du Destin avait envoyé.

« Pourrais-tu dire à Chem qu’il y aura bientôt une prophétie ? Le Seigneur m’a dit plus tôt qu’il allait en envoyer une », avais-je dit.

« Oh ! Tu peux parler à Dieu avec ce bloc lumineux ! C’est vrai ! Je vais aller lui dire ! »

Carol me salua en courant. J’avais salué en retour et je m’étais mis au travail.

« Mes chers disciples, je suis immensément heureux de vous voir tous sains et saufs et d’assister à votre brillant triomphe sur l’adversaire. Soyez assurés que j’accorderai ma protection à tous les nouveaux arrivants du village. Mon disciple restera avec vous pour un temps. Veuillez le faire travailler comme n’importe quel autre membre du village; il n’a pas besoin d’un traitement spécial. Cela l’aidera à se sentir plus à l’aise. »

C’était ma première prophétie depuis un certain temps et j’étais un peu rouillé, mais je savais que mes villageois passeraient gentiment outre le choix des mots.

Je devais travailler sur ma propre relation avec les villageois. Je pouvais tout juste me souvenir des nouveaux noms et des compositions familiales. J’avais un long chemin à parcourir. Je devrais commencer par mes cinq d’origine, plus Kan et Lan. Et comme Murus m’évitait ouvertement, je la laissais donc tranquille pour l’instant. Elle viendrait me trouver quand elle se sentirait prête.

« Je crois que je vais commencer par les pandas. »

Et je ne les avais pas seulement choisis afin d’obtenir une occasion de toucher leur fourrure duveteuse ou parce que le simple fait de les regarder améliorait mon humeur. C’était plutôt parce que, même s’ils croyaient au Dieu du Destin, leur foi n’était pas particulièrement passionnée. Ils étaient aussi généralement réservés, apprendre à les connaître ne devrait donc pas demander trop d’efforts.

J’étais sorti de ma tente et j’avais immédiatement senti les regards. J’avais souri aux villageois, faisant de mon mieux pour ne pas laisser ma bouche s’agiter. Ils s’étaient inclinés comme un seul homme avant de se disperser dans toutes les directions. J’étais resté tout seul, avec pour seule compagnie le vent froid qui fouettait les feuilles à mes pieds. Mon cœur se sentait vide. Être spécial et respecté n’était pas du tout une partie de plaisir.

*****

Kan et Lan avaient construit leur nouvelle cabane là où se trouvaient leur maison et leur atelier avant l’explosion, exactement au même endroit. À l’extérieur de la hutte se trouvait un four en pierre, construit spécifiquement pour la forge du fer

En m’approchant, j’avais entendu qu’on enlevait le bois à l’intérieur. Ils devaient être en train de travailler.

« Bonjour ? C’est Yoshio. Avez-vous le temps de me parler ? »

Une pause s’ensuivit.

« Entrez. »

La porte s’ouvrit pour me révéler le panda à la fourrure plus claire, Lan. Même de près, elle ressemblait à un gros ours rouge habillé. Ces deux-là étaient difficiles à comprendre, car même leur visage était couvert de fourrure. Il n’y avait jamais beaucoup d’inflexion dans leur discours. Leurs sentiments étaient toujours un mystère pour moi.

À l’époque où je jouais au jeu, je passais une grande partie de mon temps libre à observer ces deux-là. J’avais une certaine expérience de leur langage corporel. En ce moment, leurs oreilles étaient dressées et ils me fixaient. Cela signifiait qu’ils étaient soit nerveux, soit anxieux. Des oreilles plates signifiaient la peur, et des bras levés l’intimidation. Tout allait donc bien pour l’instant.

« Je m’excuse d’avoir interrompu votre travail. »

« Ce n’est pas grave. »

« Pas de problème. »

Kan, qui rabotait du bois dans la hutte, arrêta ce qu’il faisait et tituba jusqu’à moi.

Bon sang, pourquoi faut-il qu’ils soient si mignons ?

Je m’étais efforcé de ne pas afficher un grand sourire niais sur mon visage. On ne pouvait pas le dire en les regardant, mais ces deux-là étaient plus âgés que Rodice et Lyra. Ils n’apprécieraient pas qu’on leur fasse des câlins.

En serrant les dents, j’avais réussi à garder une expression sobre.

« Vous avez sculpté la statue du Dieu du destin dans la tente ? »

« Oui. »

« C’est notre œuvre. »

Un autre silence s’ensuivit. Je m’attendais à ce que cette conversation demande un peu d’effort, mais là, c’était ridicule.

Je leur avais posé plus de questions sur leur travail et d’autres sujets, mais ils ne répondirent que par « Oui », « Non », « C’est bien » et « C’est mal ». Même l’assistant virtuel de mon smartphone était un meilleur interlocuteur que cela.

Heureusement, j’étais préparé. J’avais ouvert mon sac et j’avais fouillé jusqu’à ce que je trouve ce que je cherchais.

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Montrez-nous. »

C’était la première fois qu’ils montraient de l’intérêt pour quoi que ce soit depuis que j’étais ici. Ils fixèrent sans sourciller les objets que j’avais sortis.

« Ce sont des outils de charpentier du Monde des Dieux. Ceci est un rabot japonais, et ceci est un trait d’encre. »

Il s’agissait de deux outils de menuiserie traditionnels japonais. Je les avais achetés d’occasion en ligne. Sewatari-san ayant insisté pour que les personnes et les objets puissent traverser le portail, j’avais acheté quelques souvenirs pour mes villageois. En voici deux d’entre eux.

« C’est la ligne d’encre. Vous disposez la ficelle comme ça, et quand vous la tapez, elle laisse une ligne noire derrière elle. La ligne est parfaitement droite. J’ai pensé que vous pourriez l’utiliser pour votre menuiserie. »

J’avais fait une démonstration sur l’un des morceaux de bois de rebut dans le coin de la pièce. Ils furent tous les deux stupéfaits.

« C’est un rabot japonais. Vous pouvez l’utiliser pour raboter une surface et la rendre parfaitement plane. »

J’avais fait une démonstration avec le même morceau de bois, et ils sursautèrent à nouveau. Leurs petites pattes rondes se tortillaient d’excitation et leurs yeux brillaient, impatients d’essayer les outils par eux-mêmes.

« J’aimerais vous les donner en cadeau pour marquer le fait que nous apprenons à nous connaître. Les accepterez-vous ? »

J’avais tendu le rabot et le trait d’encre vers eux. Les pandas se regardèrent, hochèrent la tête à l’unisson, se redressèrent et tendirent leurs pattes vers moi.

« Nous acceptons. »

« Nous les prenons. »

J’avais senti mon cœur se serrer à nouveau. J’avais gardé un visage aussi droit que possible, et j’avais réussi à leur passer les outils sans me mettre à sourire. Après cela, leur attention se détourna de moi pour se concentrer uniquement sur leur travail du bois. Ils étaient tournés vers l’extérieur, mais je pouvais sentir leur plaisir. Ne voulant pas me mettre en travers de leur chemin, je m’étais retourné pour partir.

Mais avant que je puisse partir, j’entendis leurs voix dans mon dos.

« Merci. »

« Ils sont super. »

C’était tout ce que j’avais besoin d’entendre. J’avais levé la main et laissé la petite maison de Kan et Lan derrière moi.

« Qui est le prochain… Attendez, j’ai bien reçu une invitation dernièrement, non ? »

Rodice et sa famille m’avaient déjà demandé de venir pour pouvoir me remercier comme il se doit. Carol était excitée à l’idée de prendre un repas ensemble. Je ne voulais pourtant pas débarquer à l’improviste et leur demander de me cuisiner quelque chose. Je devais les prévenir.

« J’aurais dû le demander plus tôt à Carol, quand elle était encore avec moi. »

Mais il était trop tard pour revenir en arrière. Je l’avais donc cherchée dans le village, ce qui n’était pas trop difficile puisque, même s’il était plus grand qu’avant, il n’était pas encore énorme. J’avais trouvé Carol assez rapidement, elle transportait du bois de chauffage.

« Hey, Carol. »

« Yoshio ! »

Elle courut vers moi, rayonnante. J’avais immédiatement senti mon propre esprit s’élever.

« Tu donnes un coup de main ? »

« Oui ! Maman m’a dit d’apporter ce bois de chauffage pour elle ! »

Carol vacillait sous le poids du bois. Elle avait pris avec elle tout ce qu’elle pouvait supporter.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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