Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 11 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : Compagnie des Dieux et ma vie en tant que NEET

Partie 3

Apparemment, j’avais posé une question pertinente. Je m’étais redressé, prêt à écouter chaque mot.

« Tu dois savoir que le monde d’où nous venons existe sur un plan légèrement supérieur à celui de la Terre. Imagine que notre monde et la Terre soient deux aquariums différents. Le réservoir de notre monde est situé plus haut que celui de la Terre. Du moins d’un point de vue géographique. »

Sewatari prit son verre et se dirigea vers l’aquarium, celui où des poissons tropicaux flottaient tranquillement. Elle s’accroupit devant lui et tendit sa tasse légèrement en dessous.

« Il y a longtemps, dans notre monde, le monde du jeu, les dieux corrompus ont affronté les principaux dieux. Ce fut une bataille féroce qui a fini par ouvrir une fissure dans le monde. Une fissure invisible qui recouvrait tout. Penses-y comme à un petit trou dans le côté de cet aquarium. »

Sewatari tapota son pointeur sur la partie inférieure de l’aquarium. S’il y avait un trou à cet endroit, toute l’eau s’écoulerait.

« Nous, les dieux, avons essayé désespérément de boucher ce trou, ou portail, mais le réparer s’est avéré bien plus difficile que prévu. Comme ce n’était qu’un petit trou, il n’avait aucun effet sur les dieux majeurs puissants ou corrompus, mais les dieux mineurs plus faibles ont commencé à être aspirés à travers et à tomber dans l’autre aquarium. »

Sewatari agita le pointeur, mimant l’eau qui s’écoulait dans sa tasse.

« Donc vous, les dieux mineurs, êtes tombés dans la tasse, autrement dit, la Terre ? »

« Exactement ! Tu as compris. »

C’était logique. Enfin, ça l’était si j’oubliais momentanément tout ce que je savais être vrai sur le monde.

« Quand tu dis Portail, tu ne veux pas dire quelque chose de physique, hein ? C’est plus quelque chose de… spirituel ? »

« Je pense que les principaux dieux ont dit que c’était, comme une sorte de barrière entre les mondes. Quelque chose d’invisible qui transcende le temps et les dimensions, euh… »

Nattyan traîna alors en longueur.

« Oui, c’est ça. », dit Sewatari en hochant la tête.

Une barrière ? Je crois que j’ai compris.

« Bref, notre pouvoir divin a commencé à s’échapper de ce trou petit à petit. C’était comme de l’eau, coulant vers le bas, et comme notre monde est au-dessus du vôtre, c’est là qu’il est allé. Ce pouvoir divin a coulé sur la Terre. »

« Attends, une puissance mystérieuse invisible… comme ton aura, a donc commencé à se déverser sur Terre ? »

« Oui. Oui, c’est ça. D’ailleurs, “Aura” est un bon mot pour le décrire. »

Vraiment ? C’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit.

« Comme nous, les dieux mineurs, sommes constitués de cette aura divine intangible, on a commencé à glisser du portail vers la Terre. Comme ça. »

Nattyan leva les bras et remua son corps en signe de démonstration.

« Nous avons essayé de revenir depuis, mais il est difficile de nager contre une cascade constante d’aura divine. Pire encore, nous avons perdu la plupart de nos pouvoirs lorsque nous sommes tombés sur Terre. »

Les épaules de Sewatari et Nattyan s’affaissèrent et elles soupirèrent. Je ne saurais dire s’il s’agissait d’une véritable manifestation de déception ou si elles exagéraient pour faire passer le message à un humain comme moi.

« C’est tout ce que nous pouvions faire pour garder des formes physiques comme celle-ci, et il n’y avait aucune chance que nous soyons assez forts pour retourner dans notre monde. Tous les dieux mineurs qui sont tombés ici ont fini par s’unir pour survivre. »

Ces dieux s’étaient soudainement retrouvés perdus dans un monde inconnu. Je sais que ce n’était pas très gentil de ma part de penser ça, mais cela avait probablement été assez drôle.

« On était en mode panique totale. Nous avons utilisé le dernier de nos pouvoirs pour fixer la mémoire du type qui possédait le terrain où l’aura tombait, en le prenant sous notre aile ainsi que la structure construite dessus. Puis on a créé la société de jeux là où tu te trouves. »

« Pourquoi des jeux ? »

« Je savais que tu demanderais ça. Nous, les dieux mineurs, avons besoin d’un apport constant d’aura divine, sinon nous ne pourrons pas survivre. On peut s’en éloigner pendant quelques jours, mais on ne peut pas utiliser nos pouvoirs quand elle n’est pas à proximité. »

S’ils pouvaient utiliser leurs pouvoirs, nous aurions probablement eu plus de facilité à nous échapper de ces joueurs dieux corrompus.

« Nous étions donc coincés à Hokkaido, où l’aura se déversait. Nous devions trouver quelque chose à faire sans quitter ces bureaux, et il se trouvait qu’il y avait déjà une société de développement de jeux dans ce bâtiment. Je suppose qu’on peut appeler ça le destin, hein ? »

Était-ce une blague ? Je ne savais pas si je devais rire ou non. Et qu’était-il arrivé aux personnes qui avaient travaillé ici auparavant ? Une partie de moi ne voulait pas le savoir.

« L’aura divine est générée par la foi des gens vers les dieux. Sans cela, nous disparaîtrions tout simplement. On a créé notre jeu à la fois pour s’assurer des adeptes et pour gagner l’argent dont on a besoin pour survivre dans ce monde. »

Logique.

Pourtant, je voulais avoir le temps d’assimiler toute cette absurdité. Je ressassais tout ça dans mon esprit, en essayant de lui donner un sens, mais cela n’avait produit au final qu’une génération de multitude de questions.

« Je suppose que c’est tout pour le moment. Tout autre chose ne ferait que t’embrouiller à ce stade. Nous t’expliquerons plus tard, donc c’est ton tour maintenant, Yoshio-kun. Des questions ? Inquiétudes ? », dit Sewatari.

« Est-il possible de renvoyer Carol et Destiné dans leur monde d’origine ? »

J’avais demandé sans hésiter. Carol, Destiné et la femme dans le coin s’étaient tous tournés vers moi à la mention de leurs noms, des bonbons à la main.

« C’est vrai, c’est la plus grande préoccupation ici. Je pense que c’est possible. »

Un soulagement m’envahit. J’avais échangé un regard avec Carol. Celle-ci rayonna.

« Je sais que cela semble être une bonne nouvelle, mais j’ai peur qu’il y ait un “mais” à venir. », dit Sewatari.

Carol et moi avions fait une pause à mi-course pour regarder Sewatari. Elle s’inclina, les mains jointes.

« Ce n’est rien de grave, nous ne pouvons simplement pas les renvoyer immédiatement. Donne-nous un peu de temps, et ça devrait être possible. », nous promit-elle.

« Vraiment ? »

Je ne voulais pas être pris au dépourvu par un autre « mais ».

« Comme je l’ai dit, l’aura divine s’écoule de notre monde comme une cascade. C’est facile de laisser tomber quelque chose dans la piscine en dessous, cela s’écoule simplement avec l’eau. Mais essayer de faire remonter quelque chose de la piscine au sommet de la cascade est pratiquement impossible. »

Sewatari fit un geste vers l’aquarium et se lança à nouveau dans des explications.

« Les offrandes étaient faciles à amener dans ce monde, puisqu’elles suivaient le flux de l’aura divine. Essayer de renvoyer les choses, par contre… Je veux dire, si nous étions capables de le faire, nous ne serions pas nous-mêmes coincés dans ce monde. »

Évidemment. Pourquoi resteraient-ils dans un autre monde s’ils n’y étaient pas obligés ? Si c’était si facile de revenir en arrière, ils n’auraient pas pris la peine de créer toute une société de jeux juste pour survivre.

« Et même si nous pouvions lutter contre le flux d’aura et atteindre le sommet, le portail est trop petit pour que nous, dieux mineurs, puissions le franchir. Il était plus grand avant, mais on dirait que les dieux majeurs l’ont rafistolé pour empêcher trop d’aura de sortir. »

« C’est bien trop étroit pour qu’on puisse le franchir. »

Nattyan le démontra en faisant un anneau avec son poing et en passant son doigt à travers. Elle ne semblait pas réaliser que ce geste pouvait être sauvagement mal interprété.

« Cela ne veut-il pas dire que renvoyer Carol et Destiné est impossible ? », avais-je demandé.

« L’aura divine nous affecte, nous les dieux, bien plus qu’elle ne touche les humains et les monstres. Comment pourrais-je le dire… ? »

Sewatari se tourna alors vers Nattyan pour avoir son avis.

Nattyan s’était montrée du doigt comme pour confirmer que Sewatari voulait qu’elle explique, puis elle commença à balancer la tête d’avant en arrière dans ses pensées.

« Euh, voyons voir… et bien, comme nous sommes constitués d’aura, ce serait pour nous comme nager contre un courant boueux et puissant. Comme les humains et les monstres n’ont pas vraiment d’aura, ils pourraient par contre nager dans une piscine calme. »

« Oui ! C’est ça ! Bon travail ! »

Nattyan grimaça faiblement devant les louanges de Sewatari.

« En d’autres termes, il est plus facile pour les humains et les monstres de lutter contre le courant que les dieux. Le portail est d’une taille parfaitement adaptée pour toi. Nous devons juste faire quelques ajustements, ce qui prendra un peu de temps. Pas beaucoup, cependant ! »

« OK. S’il vous plaît… renvoyez-les chez eux ! »

J’avais baissé la tête si fortement qu’elle faillit claquer contre le bureau.

« S’il vous plaît ! », ajouta Carol.

Je devais juste leur faire confiance, et attendre, et être satisfait qu’elles fassent de leur mieux.

« Laisse-nous faire ! Oh, et je voulais te demander quelque chose. Pendant qu’on répare le portail, veux-tu faire un peu de travail pour nous ? »

« Euh, excusez-moi ? »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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