Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 10 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Les vagues d’information et ma noyade

Partie 1

« Dieu ? Tu veux dire le Dieu du destin ? », demanda Carol.

« C’est exact. Cet homme aux cheveux hérissés était le serviteur d’un dieu corrompu. Ce dieu lui a dit de venir et de prendre le livre saint. »

Je n’avais pas dit qu’il en avait aussi après Carol. Cela ne ferait que l’effrayer.

« On va aller demander de l’aide au Dieu du destin. Il pourrait même nous aider à te ramener chez toi plus vite. »

« Vraiment ? ! Yay ! Allons-y ! »

Le visage de Carol s’était éclairé. Elle se mit à sauter de haut en bas. Elle semblait s’amuser dans ce monde, mais je ne pouvais pas lui reprocher de vouloir rentrer à la maison.

Mon idée semblait folle, mais je savais que j’avais raison. Il y avait un risque élevé que d’autres joueurs se présentent pour prendre le livre et Carol. Je ne pouvais pas rester à la maison et ignorer la menace.

J’avais deux options.

La première était de remettre le livre sans me plaindre. Après cela, je devrais être tranquille… sauf que j’aurais toujours Carol sur les bras. Un adversaire avide s’en prendrait aussi à elle. En plus de cela, le livre était mon lien avec le village. Sans lui, je ne pourrais pas faire de miracles ou envoyer des prophéties. Je ne pourrais plus jamais jouer au Village du destin.

Ma deuxième option était de garder le livre et Carole pour moi. Cela signifiait que je serais, à toutes fins utiles, en guerre avec les dieux corrompus. J’ignorais combien ils étaient et quelles sortes de miracles ils pouvaient utiliser. Et mon équipe n’était composée que d’une petite fille, d’un ancien NEET et d’un lézard jaune.

Destinée était mon plus fort combattant. Son regard pétrifiant et son souffle empoisonné étaient inestimables, mais pas invincibles. Son souffle pouvait me revenir en pleine figure si le vent venait de la mauvaise direction ou si nous étions dans un espace clos. Le regard pétrifiant nécessitait que la cible soit dans la ligne de mire de Destinée. Si l’adversaire attaquait de loin, ou se faufilait par-derrière, nous étions morts. De plus, je ne connaissais pas toute l’étendue des pouvoirs de Destinée. J’avais besoin d’expérimenter avec eux.

« Où est le Seigneur, Yoshio ? »

Je savais qu’elle me demanderait ça.

« Il vit dans un endroit froid au nord. »

Je n’avais pas inventé ça. Je ne savais pas si ce jeu avait été créé par de vrais dieux, mais j’avais une idée générale de l’endroit où ils étaient basés. Ils envoyaient des colis chez moi, et l’adresse de retour était toujours là, sur l’étiquette : Hokkaido.

C’était peut-être une fausse adresse, mais pour l’instant, c’était ma seule piste. Si je voulais en savoir plus sur le jeu et ramener Carol chez moi, je devais parler aux développeurs. Je voulais aussi les remercier de m’avoir envoyé le jeu… et faire quelques réclamations.

« On rentre à la maison, Carol ? »

Rester ici était bien trop dangereux. Laissant le punk inconscient derrière moi, j’avais pris Carol par la main, et nous avions pris le chemin du retour.

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J’avais soigneusement inspecté les alentours de ma maison, mais il n’y avait rien d’inhabituel. J’avais fait entrer Carol en premier avant de me hâter derrière elle, en prenant soin de verrouiller la porte derrière nous. J’étais resté en état d’alerte durant tout le trajet retour, à regarder dans tous les sens. J’avais probablement l’air très suspicieux, mais cela n’avait pas d’importance pour moi en ce moment. De toute façon, en raison de mes dix dernières années, ma réputation dans le quartier était déjà au plus bas.

Carol s’était immédiatement endormie sous le kotatsu du salon. Le fait qu’elle se soit endormie après tout ça ne me surprenait pas. J’avais songé à la mettre au lit dans la chambre d’amis, mais il était plus sûr de l’avoir à proximité. Je l’avais prise dans mes bras et l’avais emmenée dans ma chambre, lui donnant la possibilité de câliner Destinée dans le but que cela l’aide à s’endormir. Il n’avait pas fallu longtemps avant qu’elle soit endormie. Son endormissement fut sans doute aidé par la quantité de nourriture qu’elle avait mangé.

« Je dois faire attention à ne pas la réveiller. »

Je m’étais assis à mon bureau, sortant le livre saint de ma poche et le mettant de côté. J’avais allumé l’écran de mon PC. Cet ordinateur (que j’utilisais exclusivement pour Le Village du Destin) était allumé depuis le Jour de la Corruption. J’avais juste gardé l’écran éteint. Voir l’écran vide en permanence me désespérait. Comme prévu, l’écran était…

« Complètement différent ?! »

Sur l’écran de mon ordinateur se trouvait une vue aérienne d’un monde. Mon cœur fit un bond en pensant que le Village du destin était de retour, mais cette vue était totalement différente. C’était familier, mais ce n’était pas mon village.

« C’est… ma maison ? Ce toit est celui de Seika. Et le reste, c’est le quartier… »

Pourquoi mon PC affichait-il une carte de ma maison et de ses environs ? De plus, la carte était très réaliste et détaillée, comme ces images satellites que vous pourriez trouver en ligne, mais avec une différence majeure. Le deuxième étage de ma maison était affiché avec une vue en coupe. Le toit était coupé et on pouvait voir ma chambre, celle de Sayuki, celle de mes parents et même la salle de bain.

« C’est Carol… et ça, c’est moi ? »

J’avais immédiatement levé les yeux, mais le plafond était bien entendu là. Je l’aurais remarqué s’il avait disparu. J’avais regardé à nouveau l’écran et j’avais levé la main. Le moi à l’écran leva aussi la main. J’avais essayé de faire défiler l’écran pour zoomer, comme on pouvait le faire sur le Village du destin. Ça fonctionnait bien. On pouvait voir le visage endormi de Carol et Destinée, qui semblait un peu mal à l’aise dans ses bras.

« Qu’est-ce qui se passe ? »

Réfléchis. Il doit y avoir une raison à cela. Jusqu’à présent, cet ordinateur ne me montrait que le Village du Destin. Alors pourquoi me montrait-il maintenant ma maison ?

L’écran était centré sur ma chambre.

« Attendez… »

J’avais regardé le livre saint sur mon bureau. Ça devait être ça.

Ce livre jouait un rôle important dans le jeu. Son existence dans ce monde était-elle la raison pour laquelle je voyais maintenant ma propre maison sur l’écran ?

« Ce n’est pas le moment de m’inquiéter sur ce point. Je dois juste trouver quoi faire maintenant. »

À ce stade, j’étais habitué à ce que le jeu fasse des choses impossibles. Je développais une tolérance à la folie. Si j’y pensais trop, je me figerais et je risquerais de perdre la tête.

J’avais essayé de me déplacer sur la carte à l’écran. Mes PdD étaient affichées dans le coin, et j’avais accès à l’écran des options et au menu des miracles, comme sur mon téléphone.

« Ce qui veut dire… »

J’avais sorti mon téléphone et ouvert l’application. Bien sûr, une image identique à l’écran de mon PC y était affichée. Je pouvais donc aussi jouer sur mon téléphone. Sauf que ce n’était pas le même monde parallèle avec lequel j’avais l’habitude de jouer. C’était le Japon.

« Je comprends pourquoi quelqu’un pourrait vouloir le livre si cela lui permettait de voir son environnement d’en haut comme ça. C’est comme un satellite personnel instantané. Et il peut voir à travers les murs. C’est encore plus précieux. »

Je ne croyais pas ce type quand il m’avait dit que le livre valait dix millions de yens, mais si c’était ce que l’on pouvait faire avec, je comprenais pourquoi il était si précieux. Les grandes entreprises, ou même les nations débourseraient des milliards pour un tel outil.

« Je me demande pourquoi il s’est soudainement mis à fonctionner. »

L’écran de mon PC était resté sombre pendant un moment, même après que Carol ait apporté le livre dans ce monde. Je m’étais creusé la tête en essayant le « jeu », mais rien de ce que j’avais trouvé n’avait de sens.

« Je suppose que je vais commencer par ce que je sais au lieu d’essayer de répondre à des questions impossibles. »

J’avais délibérément parlé à haute voix pour m’aider à rassembler mes pensées.

D’abord, j’avais vérifié l’historique. Il contenait toutes les conversations que j’avais eues avec Carol depuis son arrivée.

« Il n’y a rien sur mes villageois. Comme je m’y attendais. »

Néanmoins, je ne pouvais pas en conclure qu’ils étaient morts. Le livre ne reprenait que les conversations proches. Je le savais depuis que Gams et les autres avaient combattu le gobelin rouge à un œil. J’avais fait défiler l’historique, espérant trouver un indice. Puis j’avais remarqué un message en rouge.

« Félicitations. Vous avez atteint le niveau 2. »

J’avais monté mon niveau ?! Quand ?

C’était apparemment arrivé au moment où Yamamoto-san était parti et que j’avais découvert le paquet avec Carol à l’intérieur. Mais je n’avais pas remarqué de notification ou autre.

Le type dans le parc avait dit que les joueurs jouant un dieu corrompu gagnaient des niveaux en tuant des gens et en détruisant des villages, mais je ne savais pas comment les joueurs de mon camp faisaient. Je pensais que cela avait probablement un rapport avec la croissance de votre village, mais ce n’était qu’une supposition. Une partie de moi aurait voulu lui en demander plus, mais rester dans les parages plus longtemps aurait été dangereux.

« D’après mes connaissances des jeux vidéo, vous montez probablement en grade lorsque votre village atteint une certaine taille. Soit ça, soit il y a une condition cachée à remplir. Ou peut-être que c’est basé sur l’expérience acquise grâce à un tas de facteurs différents ? »

La façon la plus courante d’acquérir de l’expérience dans les jeux était d’accomplir des missions assignées. Faites suffisamment de quêtes et gagnez suffisamment d’expérience, et votre niveau augmentera. Dans le cas du Village du Destin, vous gagniez peut-être un tas de points d’expérience chaque fois que vous surmontiez un Jour de Corruption. Ou peut-être en battant des monstres ? C’était un autre moyen courant de monter de niveau.

« Peut-être que mes villageois ont survécu, ont vaincu les monstres et ont survécu au Jour de Corruption après avoir envoyé Carol chez moi, me faisant ainsi gagner des points d’expérience. Ça pourrait être ça, non ? »

C’était plausible. Peut-être que c’était une vision trop optimiste de la chose, mais cela pourrait être la preuve que mes villageois étaient encore en vie.

« Je dois garder espoir. Mes villageois ont survécu. Chacun d’entre eux est en sécurité ! »

C’était mieux que de croire qu’ils étaient morts, et ça m’avait aidé à trouver quoi faire ensuite.

« Mm… Maman… Papa… »

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