Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 2 – Section 5 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : L’aventure des Villageois et mon oubli

Trois jours s’étaient écoulés depuis que Murus avait rejoint le village. Je n’avais pas vu Seika depuis que nous avions parlé devant sa maison, mais si elle devait venir, ce serait probablement pendant le week-end. Rien ne se passait dans la vie réelle. Le monde du jeu était lui aussi paisible… quand je me rappelais ce qui s’y était passé quelques jours plus tôt. Murus avait conservé son ancienne personnalité, mais elle souriait de plus en plus, surtout lorsqu’elle passait du temps avec Carol. J’espérais juste que leur lien lui permettrait de guérir ses blessures. Son existence était d’une grande aide pour le village, mais plus que cela, je souhaitais son bonheur et celui de tous mes villageois. En tant que leur Dieu, c’était tout ce que je voulais.

Murus avait dit aux autres qu’elle était une elfe, et ils l’avaient accepté sans broncher. Certains d’entre eux l’avaient peut-être déjà deviné, vu qu’elle vivait dans la forêt, qu’elle était médecin, qu’elle utilisait la magie des plantes et qu’elle pratiquait le tir à l’arc. Carol était particulièrement impressionnée, ses yeux s’étaient illuminés lorsque Murus le leur avait dit. Elle devait connaître les elfes grâce à un imagier. Murus semblait surprise, mais soulagée de leur réaction, et se mit aussitôt à sourire. J’avais eu peur qu’ils ne l’acceptent pas, mais je n’allais pas le leur faire savoir.

Comme je n’avais pas de travail aujourd’hui, j’avais prévu de me détendre et de garder un œil sur le village. Mais, après le petit-déjeuner, Murus leur dit quelque chose d’inattendu.

« Voulez-vous venir dans mon village aujourd’hui ? »

Quoi ? Son village a été détruit, non ? Elle l’avait dit elle-même. Quel était l’intérêt d’y aller ? À moins que…

« La plupart des bâtiments ont été détruits, mais il devrait rester quelques matériaux. Des produits de première nécessité encore utilisables, et aussi de la nourriture. »

Oui, c’était logique. Des provisions supplémentaires étaient toujours les bienvenues.

« Je suis sûr que ces choses seraient utiles, mais êtes-vous vraiment d’accord avec cela ? », demanda Rodice.

« Bien sûr. Les outils sont inutiles sans maître. De plus, vous avez vengé mon village. Les habitants seraient heureux de savoir que leurs affaires sont entre vos mains. »

Si Murus n’avait aucune objection, alors moi non plus. Les villageois semblaient penser la même chose. Il y avait juste un problème.

« Je veux y aller aussi ! Laissez-moi y aller ! »

« Carol, tu ne dois pas être égoïste. Je t’ai dit plusieurs fois combien la forêt est dangereuse. », dit Rodice en suppliant sa fille, qui se débattait désespérément sur le sol.

Carol était d’habitude très raisonnable, la voir faire une crise de colère était donc étrange. Bien que je suppose qu’il était plus étrange de ne pas voir un enfant de son âge de cette façon de temps en temps.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu n’es pas comme ça d’habitude. »

« Parce que ce n’est pas juste ! Chem va toujours partout, et je dois toujours rester ici ! Tout comme moi, Chem ne peut même pas se battre ! Alors pourquoi ne puis-je pas aussi y aller ? », se lamenta Carol.

Chem trébucha en arrière, s’agrippant à sa poitrine.

On dirait qu’elle a touché un point sensible…

Chem n’avait évidemment pas pu aider à vaincre le gobelin rouge à un œil, mais sans elle, les villageois n’auraient pas reçu un enterrement correct. Le fait qu’elle soit là m’avait rendu heureux, mais Chem elle-même semblait gênée par ses piètres compétences de combat.

Les parents de Carol avaient essayé de la calmer, mais elle était particulièrement têtue aujourd’hui.

« Elle est toujours coincée dans cette grotte sombre ou à l’intérieur de la clôture. Je ne suis pas surpris qu’elle en ait marre. Après tout, elle reste une enfant. », dit Gams.

J’étais surpris. Gams était habituellement celui qui était le plus déterminé à garder tout le monde hors de danger.

« Gams ! Je peux aussi venir ? »

« Non, tu ne peux pas ! Gams, c’est beaucoup trop dangereux ! Je ne peux pas être d’accord avec ça ! », protesta Chem.

Gams posa alors une main apaisante sur chacune de leurs têtes.

« Écoutez, vous deux. Nous avons déjà anéanti les ennemis qui ont attaqué le village de Murus. Les bois autour d’ici devraient être tranquilles pour le moment. De plus, nous ne pouvons pas laisser Carol seule ici. Carol, tu dois promettre de faire tout ce qu’on te dit, quoi qu’il arrive. Tu crois que tu peux le faire ? »

« Je suis sûre que oui ! », dit Carol en hochant furieusement la tête.

Gams se pencha en avant pour chuchoter à l’oreille de sa sœur.

« Si Carol vient alors Rodice et Lyra viendront aussi. Rester enfermées dans la grotte tout le temps n’est pas bon pour eux. C’est une bonne idée pour tout le monde. »

Gams était encore plus compatissant que moi envers les autres villageois. Je lui devais beaucoup pour avoir pris soin d’eux. Murus nous avait dit qu’elle avait déjà enterré tous ses morts, il n’y avait donc aucun risque de voir mes villageois tomber sur des cadavres.

Je savais mieux que quiconque combien il était mentalement dommageable de rester enfermé dans une pièce exiguë pendant des semaines. Même au Japon, un pays relativement sûr, mes pensées s’étaient emballées. Je ne pouvais qu’imaginer à quel point on pouvait être angoissé par le danger qui rôdait juste devant sa porte. Il était important de rester actif et sain d’esprit.

« Voyageons à cheval. Nous pouvons trouver une charrette au village pour transporter ce que nous trouverons ici. », suggéra Murus.

Y avait-il au moins une charrette utilisable ? Ils pourraient tirer plus de profit de ce voyage que je ne le pensais ! Mon village avait aussi un chariot, mais il avait été partiellement détruit pendant la scène d’ouverture. Un véhicule utilisable rendrait le transport de marchandises ou la fuite, si cela devait arriver, beaucoup plus facile. Même Lyra et Rodice, qui hésitaient à faire le voyage, s’étaient montrées plus intéressées lorsque Murus mentionna la charrette.

Mes villageois avaient deux chevaux qu’ils laissaient paître à l’extérieur de la clôture pendant la journée et qu’ils ramenaient à l’abri de la grotte la nuit. Parfois, Gams et Murus les emmenaient à la chasse ou à la cueillette. Et même si je n’aimais pas y penser, je savais que les villageois prévoyaient de manger les chevaux un jour. Mais avec un chariot à tirer, l’avenir de ces créatures pourrait être meilleur.

« On dirait bien qu’ils ne m’enverront pas de viande de cheval… Tant pis. »

Les chevaux étaient avec nous depuis le début, et j’avais eu le temps d’apprendre à les connaître. Et grâce à Carol, ils avaient même des noms.

« Parochoot et Peperopont ! Vous pouvez venir aussi ! »

Carol rayonnait en caressant les deux créatures.

Désolé, Carol, je sais que tu n’es qu’une enfant, mais ces noms sont affreux…

Cela me semblait être des mots qu’elle avait inventés sur le moment.

*****

Mes villageois se préparèrent et partirent pour leur premier voyage en groupe complet depuis longtemps. Lyra et Carol montaient les chevaux, tandis que les quatre autres partaient à pied. Le voyage à travers la forêt via la rivière aurait été rapide, mais le pont en bois était cassé, rendant cette route impraticable. Ils furent donc obligés de faire un détour, en suivant la rive et en traversant la rivière à gué.

J’avais surveillé d’en haut pendant qu’ils marchaient. Ils voyageaient avec des non-combattants, et cela ne faisait pas de mal d’être prudent. Et puisque Murus était maintenant officiellement un villageois, je pouvais aussi voir tout ce qu’elle avait fait sur la carte. Une partie de ma routine quotidienne consistait à faire défiler la Forêt interdite, désormais visible, pour voir les endroits où Gams et les autres n’étaient jamais allés. La zone nouvellement visible était plus de dix fois supérieure à ce que je pouvais voir auparavant, pourtant, je ne pouvais pas voir toute la forêt.

« Je me demande jusqu’où va la carte. »

La réduction du brouillard m’avait permis de remarquer plusieurs choses. La première était que Murus n’avait jamais quitté la forêt. Elle était allée jusqu’à la lisière, mais tout ce qui était au-delà était encore caché. La plupart des environs de son village étaient maintenant visibles, mais il y avait encore certaines zones couvertes d’obscurité qu’elle avait dû éviter. Ces endroits étaient probablement dangereux. Peut-être que les monstres y étaient puissants, ou peut-être qu’il y avait une autre raison, mais nous devrions garder nos distances.

La majeure partie du côté nord de la forêt était cachée, alors que la totalité du sud était visible. La Forêt interdite semblait devenir de plus en plus dangereuse au fur et à mesure que l’on avançait vers le nord. C’était aussi de là qu’étaient arrivés mes villageois en fuite.

Malheureusement, aucune des parties nouvellement révélées de la carte ne semblait contenir de colonies, à part le village désolé de Murus. Il y avait des tonnes de choses à regarder, mais j’avais essayé de garder mon attention sur la grotte et les zones environnantes. Au départ, j’avais prévu d’explorer les nouveaux espaces une fois que mes villageois seraient endormis, mais sans aucune lumière, la forêt tombait alors dans l’obscurité. Je ne pouvais donc rien voir.

Et tandis que j’étais plongé dans mes pensées, mes villageois firent des progrès constants.

« Yay ! Dehors ! »

Carol avait applaudi tout en agitant un bâton sur son cheval.

Gams menait son cheval par les rênes. Carol l’avait surnommé son chevalier, et il semblait apprécier ce rôle.

« Comment va le cheval, ma princesse ? », demanda-t-il.

Wôw ! Il joue le jeu !

« C’est très confortable ! Vous pouvez vous tenir plus près de moi ! »

Carol joua bien mieux le rôle de la princesse que je ne le pensais. Chem les regardait avec un sourire qui frisait l’air renfrogné.

« Elle serait une parfaite femme sainte, si seulement elle ne flattait pas son frère comme ça », avais-je marmonné.

En tant que frère, j’appréciais la bonne relation frère-sœur, mais il me semblait quand même que Chem allait un peu trop loin. Il faudrait que l’enfer gèle pour que Sayuki atteigne ce niveau.

Des monstres bizarres apparaissaient sur la carte, mais aucun d’entre eux n’était assez proche pour remarquer ou attaquer mes villageois. À ce rythme, ils atteindraient le village de Murus dans les cinq prochaines minutes. J’avais fait un zoom avant, cachant le reste de la carte. Si je passais tout mon temps à me concentrer sur leur environnement, je raterais une bonne partie de leurs interactions. Le multitâche était plus difficile que je ne le pensais.

J’avais cliqué pour vérifier le village de Murus au bout de leur chemin, juste pour m’assurer qu’il n’y avait pas de monstres qui rôdaient ou quelque chose que je ne voulais pas que Carol voie. Elle était bien moins protégée que les enfants de son âge au Japon, mais en tant qu’adulte, je voulais quand même la protéger autant que possible.

« C’est un assez grand village. Il devait y avoir une centaine de personnes. »

J’avais compté une trentaine de maisons détruites. La plupart furent rasées jusqu’à leurs fondations, mais quelques bâtiments s’étaient accrochés à leur intégrité structurelle. Les habitations en bois étaient fichues, mais celles en pierre présentaient d’énormes cratères dans leurs murs et leurs toits. Si elles étaient rafistolées, elles seraient habitables.

Je m’étais brièvement demandé si mes villageois pouvaient s’installer ici, mais j’avais rapidement écarté cette idée. Les murs de la ville étaient complètement détruits, et même si mon peuple les réparait, rien ne disait qu’ils survivraient au prochain Jour de Corruption. L’endroit était trop grand pour être défendu par seulement six personnes. S’ils devaient vivre ici, je voudrais au moins trente, voire cinquante habitants. J’avais abandonné cette idée et m’étais concentré.

« Ça ressemble à un endroit où nous pourrions trouver de la nourriture. »

J’avais cliqué sur l’une des maisons les moins endommagées, et le jeu bascula immédiatement vers une vue intérieure. J’étais surpris, je n’avais pas pu voir l’intérieur des huttes des gobelins verts. Peut-être était-ce pour protéger mes yeux des horreurs qui s’y trouvaient.

À l’intérieur, la maison était plutôt en mauvais état. J’avais vérifié les étagères, cherchant dans les pots qui pourraient contenir de la nourriture, mais ils étaient complètement vides. J’étais sur le point de passer de la cuisine à l’une des autres pièces quand la porte s’était ouverte. Un homme trapu se tenait à la tête d’un groupe de combattants costauds, tous armés.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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