Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 2 – Section 4 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : Plan de sauvetage soutenu par le Dieu du destin

Les villageois se mirent au travail et rassemblèrent tout ce dont ils avaient besoin pour le sauvetage. J’avais examiné mes propres options. J’avais bien la prophétie quotidienne, mais comme je ne pouvais en envoyer qu’une par jour, je voulais la garder pour les cas où j’avais quelque chose d’urgent à transmettre. J’avais par contre beaucoup de points de destin, en dépenser pour un miracle ne serait donc pas un problème.

Je pouvais invoquer un personnage, mais il n’y avait aucune garantie qu’il apparaisse immédiatement. De plus, je n’avais aucune idée de ce à quoi il ressemblerait. Je risquais de semer la zizanie alors que tout le monde avait déjà assez à faire.

« J’aimerais pouvoir utiliser le golem, mais je serais probablement à court de PdD avant même d’arriver à notre destination. »

J’avais déjà utilisé tous les PdD que j’avais achetés avec mon salaire, et il ne me restait plus que les points accumulés grâce à la gratitude de mes villageois. J’en avais assez pour faire fonctionner le golem, mais pas pour très longtemps. Pourtant, si mes villageois pouvaient porter la statue sur une partie du chemin… Non, c’était trop en demander, même pour quelqu’un d’aussi fort que Gams. Je savais exactement à quel point le bois pouvait être lourd grâce aux bûches qu’ils m’avaient envoyées en offrande.

« Les gars, ça ne vous dérange pas de laisser ce voyage à Murus et moi ? Restez dans la grotte jusqu’à notre retour, d’accord ? », demanda Gams.

J’étais d’accord avec son jugement. Il était le seul combattant capable. N’importe qui d’autre ne serait qu’une distraction.

« S’il te plaît, laisse-moi te rejoindre. Et si l’un des enfants que tu sauves est blessé ? », dit Chem.

« C’est très juste, mais je préfère que tu restes derrière. C’est trop dangereux. »

« Je suis prête à affronter le danger. »

Je n’étais pas sûr de ce que je ressentais moi-même à ce sujet. S’il s’agissait d’un simple jeu, envoyer un guérisseur avec le groupe relevait du bon sens. Chem était entraînée et pouvait se défendre si nécessaire, mais je ne l’avais jamais vue combattre des monstres. De plus, elle n’avait ni arme ni armure.

« Nous avons le Dieu du destin qui veille sur nous », ajouta-t-elle tout en serrant son livre saint contre sa poitrine.

Si elle apportait ce livre, je pourrais leur envoyer une prophétie pendant leur voyage.

Attendez, pourquoi est-ce que je m’inquiète autant pour ça ? Il appartenait à Gams de prendre la décision.

« Je suis ton frère, et je veux te protéger, mais… je ne vais pas pouvoir t’empêcher de venir avec moi ? »

« Correct ! », dit Chem en ricanant.

Gams laissa échapper un soupir, mais sa sœur semblait heureuse comme un enfant qui avait réussi une farce. Je comprenais pourtant parfaitement sa position. Je m’étais moi aussi senti protecteur de ma sœur. Pourtant, s’ils trouvaient les enfants survivants, ils auraient plus de non-combattants à s’inquiéter. Avoir quelqu’un d’autre pour s’occuper d’eux quand Gams et Murus se battaient serait d’une grande aide.

« Si seulement j’étais plus fort, je pourrais aussi venir », se lamenta Rodice.

Ne fais pas la tête, Rodice. Il y a plein de choses à faire dans le village qui n’impliquent pas de se battre.

« Tout le monde a son travail. Nous devons juste faire de notre mieux là où nous sommes les plus adaptés. Rester ici et tenir le fort est tout aussi important que d’aller sauver ces enfants. »

Lyra donna alors à son mari une puissante tape dans le dos.

Ce dernier trébucha en avant, réussissant tout juste à ne pas s’effondrer.

« Gams, s’il te plaît, prend ça ! C’est un charme spécial. Tu dois le protéger, comme tu me protégerais moi ! Maman a dit que rien ne pourra se mettre en travers de ton chemin ! »

« Merci. J’en prendrai bien soin. », dit Gams en prenant la petite poupée en bois de Carol.

C’était le même genre de poupée sculptée qu’elle m’envoyait parfois en offrande. En l’étudiant de près, je pouvais dire que c’était sa meilleure poupée jusqu’à présent. Bien qu’elle soit de la taille d’un pouce, le visage était sculpté avec plus de détails que tout ce qu’elle m’avait envoyé auparavant.

« C’est une très belle poupée. »

J’avais jeté un coup d’œil à mon étagère, où je gardais toutes les poupées qu’elle m’avait envoyées. Celles-ci étaient difficiles à reconnaître en tant que personnes. Ses talents de sculpteur s’étaient-ils améliorés, ou faisait-elle juste plus d’efforts pour Gams ? Eh bien, vu qu’elle avait le béguin pour lui, ce n’était pas étonnant. J’étais au bord de la jalousie, mais je suppose que le véritable amour n’était pas quelque chose que l’on choisissait. Quoique le sourire hideux de Chem me fit presque reconsidérer ma position.

« Assurez-vous de rentrer à la maison en sécurité, Gams et Murus ! »

Carol leur cria dessus, laissant délibérément Chem de côté.

Je pouvais pratiquement voir les veines éclater sur le front de Chem alors que son sourire continuait de s’élargir. C’était terrifiant.

« Je ne peux pas croire que Carol se fasse des ennemis à son âge ! Bien que je suppose qu’elle se moque juste de Chem. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle fait, non ? »

Je ne pouvais pas en être sûr, vu que je n’avais pas vraiment parlé à une femme autre que ma mère ou ma sœur depuis des années. Chem et Carol s’étaient regardées fixement, toutes deux souriant et se renfrognant en même temps. S’il s’agissait d’une scène de manga, l’arrière-plan serait rempli de flammes qui se tordaient. J’avais détourné un peu le regard de l’écran, me penchant en arrière sur ma chaise pour m’étirer.

Une fois le groupe parti, je devais rester concentré sur le jeu, l’occasion était idéale pour boire un coup et manger un morceau. J’avais attrapé le fruit sur mon assiette, une nouvelle variété, aussi petite que le raisin, mais avec un goût plus proche de la pomme. J’avais regardé autour de moi… mais il n’y avait rien.

« Huh ? »

J’avais regardé sous mon bureau, mais il n’était pas tombé par terre.

Peut-être que je l’ai mangé sans m’en rendre compte ?

Non, c’était stupide. Il y en avait dix dans mon assiette quand je l’avais apportée, et je ne pouvais pas tous les manger sans m’en apercevoir. J’avais jeté un coup d’œil dans la pièce pour voir s’ils n’avaient pas roulé quelque part, et ce fut là que je le vis.

« Gaah ! Qu-Quand as-tu eu ça ? »

Le lézard doré nouveau-né avait mon fruit, sa gorge se gonflant tandis qu’il en avalait un. Le lézard était assis sur le bord de mon bureau, ses grands yeux papillonnant dans la pièce tandis qu’il se remplissait les joues. C’était frustrant et mignon. Grâce à mes recherches, j’avais déjà appris que certains lézards aimaient les fruits, et je voyais clairement qu’il en faisait partie. Le fait de ne pas avoir à le nourrir d’insectes ou de souris me soulageait. Je détestais l’idée de manipuler ce genre de choses.

« Viens, tu ne devrais pas être hors de ton terrarium. Oh, le verre du dessus a bougé… »

Je voulais remettre le lézard dans son terrarium, mais je ne savais pas si je devais le toucher. Je ne pensais pas que c’était quelque chose de dégoûtant, mais j’avais peur d’utiliser trop de force et de l’écraser, il avait l’air si petit et si faible. J’avais regardé une tonne de vidéos sur l’élevage des lézards, et beaucoup de ces personnes les sortaient de leur terrarium pour les caresser. Et comme les écailles de celui-ci avaient l’air rugueuses, c’était peut-être moi qui me blesserais si je le manipulais trop.

« Très bien, tu peux rester là tant que tu te comportes bien. »

Le lézard hocha alors lentement la tête. Huh. Était-ce une coïncidence, ou les reptiles étaient-ils plus intelligents que je ne le pensais ? Les chiens pouvaient comprendre certains mots, alors peut-être que certains lézards ou serpents le pouvaient aussi. J’avais décidé de le demander à Sayuki ou à Papa plus tard, ils étaient les vrais experts.

« Hé, je ne t’ai pas encore donné de nom. Je t’en donnerai un plus tard. Tiens-toi bien, d’accord ? »

Il semblait acquiescer à nouveau, mais j’avais décidé de ne pas m’attarder sur ce point pour le moment. Je devais m’occuper de l’événement. Je m’étais donc retourné vers l’écran juste à temps pour voir mes villageois sortir de la clôture en rondins.

*****

« Nous allons partir maintenant. S’il vous plaît, soyez prudent pendant notre absence », dit Chem.

« Ne vous inquiétez pas pour nous. Une fois la porte de la grotte fermée, nous ne ferons pas un seul pas à l’extérieur », dit Lyra.

« Laissez-nous faire, et si les choses deviennent trop dangereuses, revenez tout de suite. N’oubliez pas que la frontière est mince entre la bravoure et l’imprudence. », dit Rodice.

« Nous vous préparerons le plus délicieux des repas pour votre retour ! », promit Carol.

La famille de Rodice dit au revoir aux trois jeunes gens qui s’étaient mis en route. D’après la carte, il n’y avait pas de danger immédiat, mais la partie nord où ils se dirigeaient était encore complètement cachée par le brouillard. Murus déclara qu’il leur raconterait les détails de ce qui s’était passé en chemin. J’avais donc décidé d’écouter attentivement.

« Je ne suis pas sûr du nombre de monstres que nous allons rencontrer. J’ai trouvé plusieurs cadavres de monstres dans le village, et certains d’entre eux ont dû être chassés. Je ne pense pas qu’il reste beaucoup de monstres dans les environs. »

« Espérons que certains d’entre eux seront aussi blessés. »

« Je connais bien les endroits où les monstres se nichent dans la Forêt Interdite. Même mon peuple ne connaît pas tous les coins et recoins de cet endroit, mais j’ai une connaissance détaillée de la zone qui entoure immédiatement le village. Trois types de monstres vivent dans la forêt… et les loups-garous et les sangliers ne ramènent pas souvent leurs proies vivantes à la maison. Il reste donc les gobelins verts. »

J’étais impressionné par les connaissances de Murus. Les gobelins n’étaient pas beaucoup plus grands que des enfants, et je ne pouvais pas les imaginer en train de transporter de grands adultes. Mais les petits enfants ne leur donneraient probablement pas beaucoup de problèmes. Quand même, l’idée était effrayante.

« Ce n’est quand même pas un jeu pour adultes ? Je suis sûr que ce n’est pas le cas étant donné qu’il n’y avait aucune classification dans le manuel. Mais ça me rend nerveux. »

Je savais qu’il existait des jeux avec des graphismes extrêmement détaillés à vous faire grincer des dents, avec des enfants morts ou des animaux ayant des relations entre eux. Et étant donné que ce jeu était hyperréaliste, si quelque chose d’horrible arrivait, je doutais d’être épargné par les détails gores.

« Ugh, maintenant les superbes graphiques me font un peu flipper. Je ne peux pas supporter quelque chose de trop grotesque. »

En disant cela, je me sentais mal pour Murus, vu ce dont il avait été témoin. Je me demandais ce qui lui passait par la tête en ce moment. Je savais que tout cela était fictif, mais je ne pouvais m’empêcher de m’imaginer à sa place. Je n’aurais même pas eu le courage d’aller chercher de l’aide, et encore moins de m’aventurer en territoire ennemi. Si j’imaginais mes propres villageois dans la même situation, je ne pourrais pas dire que c’était un simple jeu vidéo. Rien que d’y penser, je me sentais malade et tremblant.

En ce moment, Murus était à la tête du groupe. J’avais zoomé sur son visage. Il regardait droit devant lui avec une lueur de détermination dans les yeux, en se mordillant la lèvre inférieure. Il n’arrêta pas de bouger un seul instant. J’avais renforcé ma résolution de me concentrer et d’être prêt à tout.

Ma priorité était de m’assurer que Gams, Chem et Murus rentraient sains et saufs. Ensuite, il fallait trouver les enfants kidnappés et les secourir si possible. Enfin, nous éliminerions les monstres si nous le pouvions. Au moment où mes villageois tenteraient quelque chose de trop téméraire, j’enverrais une prophétie pour les arrêter.

« On cherche bien des gobelins verts ? », demanda Chem.

« Les monstres ne coopèrent pas entre eux en dehors du Jour de la Corruption. Lorsque nous sommes partis en reconnaissance il y a deux mois, nous avons compté cinquante-cinq gobelins. J’ai trouvé une quarantaine de morts dans le village. Si certains des monstres survivants étaient gravement blessés, ces chiffres pourraient être erronés, mais je crois que nous devons nous attendre à ce qu’il reste une vingtaine de gobelins tout au plus. », répondit Murus.

Je n’en revenais pas de la précision avec laquelle il avait répondu à sa question. Non seulement il avait compté les corps de ses concitoyens, mais il avait aussi compté les monstres. Murus était un homme bien plus fort que moi.

« Vingt, c’est beaucoup à affronter seul. Heureusement qu’on est deux », dit Gams.

« En effet. C’est une grande aide d’avoir quelqu’un en première ligne », répondit Murus tout en prenant son arc.

Je savais déjà à quel point Murus était un bon archer grâce au temps qu’il avait passé avec mes villageois. Je ne l’avais vu manquer un tir qu’une seule fois pendant ces deux semaines.

Soudainement, Murus leva une main pour arrêter les autres. Le trio s’était accroupi.

« Nous avons encore du chemin à parcourir avant d’atteindre leur territoire, mais je vois déjà deux monstres. Nous devrions nous occuper d’eux maintenant », chuchota Murus.

Ce dernier marmonna quelque chose, et les herbes devant eux se mirent à croître, les cachant ainsi de leur vue. Le fait qu’il puisse manipuler la vie végétale avec la magie ne m’avait pas surpris, mais j’étais impressionné par l’habileté avec laquelle il le faisait. Sans être touchées, les mauvaises herbes s’étaient écartées pour permettre à mes villageois de voir à travers. Murus encocha tranquillement deux flèches sur son arc, l’inclinant alors qu’il les tirait simultanément. Les flèches s’étaient encastrées dans la tête de leurs victimes. Les gobelins étaient tombés sans faire de bruit.

« Whoa ! »

De mon côté, je n’avais pas pu m’empêcher de laisser échapper un cri d’admiration. Je n’avais jamais vu un tir de précision aussi parfait. Gams s’était approché tranquillement des gobelins tombés et coupa la tête de celui qui respirait encore. J’avais fait un zoom arrière pendant qu’il le faisait, ne voulant pas le voir en détail. Par curiosité, j’avais déjà fait un zoom avant pour regarder un monstre se faire dépecer sans en rater un seul détail. Je n’avais pas pu supporter la viande que nous avions mangée ce soir-là.

Après avoir caché les corps derrière les mêmes mauvaises herbes qu’ils utilisaient comme couverture, le trio continua sa route. Ils se déplaçaient silencieusement à travers la forêt, mais ils ne rencontrèrent pas d’autres ennemis.

« C’est ce que nous avons manqué, hein ? »

Cela faisait un moment qu’ils voyageaient en territoire inexploré, et je ne voyais toujours pas ce qui les attendait sur la carte, seulement le chemin de retour d’où ils étaient venus. Si Murus rejoignait le village, le brouillard devrait se dissiper et me montrer tout ce qu’il avait vu par ici, non ? J’avais continué à vérifier et revérifier la carte depuis le ciel, même si je savais que je ne pouvais rien voir. Pourtant, je regardais. Au moins, si quelque chose essayait de se faufiler derrière eux, je pouvais le leur faire savoir.

Ils marchèrent pendant encore dix minutes avant que la zone devant eux ne s’ouvre sur une clairière dans la forêt. Un grand groupe de gobelins verts avait établi son camp ici, leurs « bâtiments » n’étant rien de plus que des paquets d’herbe fanée. Les conditions de vie ne semblaient pas confortables, mais les gobelins avaient au moins eu l’intelligence de se construire un endroit où dormir.

Il n’y avait pourtant aucun signe d’une quelconque personne. S’ils étaient ici, ils étaient probablement gardés dans ces abris minables. Mes trois villageois se figèrent, la tension étant très forte entre eux. Je l’avais aussi ressenti. J’avais revérifié le menu des miracles, ouvert au cas où, et j’avais retenu ma respiration en attendant qu’ils bougent.

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