Monster no Goshujin-sama – Tome 2 – Chapitre 8

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Chapitre 8 : La façon dont les sœurs devraient être

Gerbera me porta rapidement sous ses bras tout en se dirigeant directement vers son nid. Pendant tout le trajet, ma conscience était éphémère.

Peut-être en raison de mes brûlures, je n’avais pas ressenti beaucoup de douleur au cours de cette période.

Sans rencontrer de monstres sur le chemin, l’Arachne blanche m’avait ramené au nid à pleine vitesse.

« Maître !? »

« S.. senpai ! »

Rose se retourna et cria d’une manière particulièrement neutre, tandis que le visage de Kato pâlissait.

« Maître ! » Lily avait sauté vers moi et m’avait pris dans ses bras.

Après ça, j’avais été allongé sur le lit.

Elles avaient arraché mon armure et avaient enlevé mes vêtements ensanglantés.

Lily prit un moment afin de pouvoir reprendre son souffle.

Ou peut-être qu’elle avait refréné à l’intérieur d’elle le cri qui voulait jaillir en raison de ses émotions.

Après cela, une lumière blanche était apparue dans sa main et elle s’était répandue sur la surface de mon corps.

Il s’agissait de la magie curative.

Le flot de sang hémorragique sortant des blessures provoquées par les projectiles s’était peu à peu ralenti avant de cesser totalement.

C’était tout à fait normal que cela agisse ainsi en raison de l’utilisation de la magie curative. De plus, je m’étais calmé, et j’avais commencé à me sentir au chaud en raison de cette même lumière.

... Ou du moins, c’était ce que j’aurais fait si je le pouvais.

« aAaA,AAh, GAAaAA!? »

Au fur et à mesure que le traitement médical progressait, les nerfs qui avaient été auparavant insensibles en raison des blessures revinrent peu à peu à la vie, me faisant ainsi ressentir de nouvelles sensations oubliées jusqu’à maintenant.

Malgré toutes ses utilisations de la magie curative, mes blessures étaient loin d’être complètement cicatrisées.

Bien que dans une certaine mesure, la magie curative incluait un effet analgésique, ma situation actuelle était bien au-delà de ce que cet effet pouvait neutraliser et ainsi, je ressentais pleinement la douleur causée par mes nombreuses blessures.

Évidemment, comme des sédatifs plus puissants n’existent pas ici, je n’avais pas d’autre choix que de serrer les dents et d’endurer jusqu’à ce que le traitement soit fini.

Kato criait quelque chose, mais j’étais incapable de saisir ce qu’elle disait.

Après ça, Lily avait inséré son doigt dans ma bouche. J’avais compris qu’elle faisait ça afin que je ne me morde pas ma langue. Elle avait ainsi enfoncé son doigt afin de bloquer ma mâchoire.

Maintenant, c’était Lily qui criait, mais je ne comprenais pas à l’époque la raison.

Mon corps était totalement coincé par des jambes insaisissables. Pendant que mon corps se tordait de douleur, Rose devait être celle qui m’empêchait de bouger.

Seule la voix de Gerbera ne pouvait être entendue.

Je me demandais où elle était allée.

Une partie de mon esprit qui essayait désespérément d’échapper à la douleur pensait constamment à de telles choses.

« La magie curative peut en quelque sorte gérer les brûlures, mais les projectiles qui sont à l’intérieur... » J’avais entendu la voix en larme de Lily.

Pour une raison inconnue, elles se disputaient sur un sujet lui aussi inconnu à l’époque.

Comme j’avais régressé dans un état semblable à un animal, j’avais perdu la capacité de comprendre pleinement leurs paroles.

En ce moment, je n’avais plus rien, sauf bien entendu la douleur.

« ... Rose, donne-moi un couteau. »

Mes oreilles captaient des sons, mais mon cerveau n’arrivait pas à en comprendre le sens.

« Maître, je suis désolée. »

Matière étrangère... corps... à l’intérieur...

« UgoOh, UuOGAh, AaA!! »

Cela faisait mal, oui, cela faisait vraiment mal !!!

Des vagues de douleurs se répandaient dans tout mon corps et arrivaient finalement dans ma tête.

Si cela pouvait encore être appelé une douleur alors qu’est-ce que j’avais ressenti jusqu’à maintenant ?

À ce stade, je ne pouvais pas croire que ce soit quelque chose d’autre qu’une sensation créée afin de détruire mon être en lui-même.

Avec mon corps altéré par cette atroce agonie, tout ce que je pouvais faire était de me tordre de douleur.

Mes dents bloquées mordaient de toutes mes forces la peau de Lily qui imitait celle d’une jeune fille. On dirait qu’elle avait presque été arrachée de son corps.

Son doigt s’était retransformé depuis longtemps en slime afin de se répandre partout, permettant ainsi à mes dents de ne pas se briser.

Chaque fois que la douleur avait fait irruption dans mon corps telle une décharge électrique, mon corps s’était déplacé comme si ce n’était pas ma volonté qui le contrôlait.

Une paire de bras de marionnettes grinçaient en essayant de retenir mes propres bras, qui se débattaient par réflexe.

Bien que ma chair se couvrait d’ecchymoses, mon corps se déplaçait tout seul.

Estomac, épaule, clavicule, flancs, cuisses.

L’un après l’autre, les projectiles furent lancés autour du lit avec des sons humides après qu’ils furent retirés de mon corps.

Ce moment était pour moi un enfer sur terre.

C’était le prix que je payais en raison de ma folie.

Je préférerais perdre conscience, mais j’avais compris que je ne serais pas capable de le faire.

C’était comme les marins pris dans une tempête. Au moment où leurs mains lâcheraient, cela serait fini. Ils s’enfonceraient dans l’obscurité pour ne plus jamais pouvoir revenir à la lumière.

Je ne pouvais rien faire d’autre que d’attendre et endurer.

Je me demandais combien de temps s’était écoulé jusqu’à maintenant.

Au moment où je ne pouvais plus reconnaître la douleur comme étant une douleur, l’opération qui répandait partout du sang avait pris fin.

J’avais alors à nouveau été la cible de la magie curative.

La magie est vraiment puissante. Sans cela, je ne sais pas combien de fois je serais déjà mort avant aujourd’hui.

« Pourquoi est-ce que... ! »

Il m’avait fallu longtemps pour récupérer et ne plus être réduit à un état semblable à un animal.

« Tous les projectiles ont été enlevés. Les plaies ont toutes guéri, et même les brûlures... »

Je pouvais sentir la lumière blanche de la magie curative même à travers mes paupières fermées.

La douleur de mes blessures avait disparu.

Cependant, mon corps présentait une étrange torpeur.

Il était évident que le corps serait douloureux après une activité si stressante. Mon corps avait senti le danger qui m’avait fait venir si près de la mort, bien que je ne m’en souvienne pas parfaitement.

Se sentir épuisé était quelque chose évidemment à prévoir. Cependant... j’avais l’impression que ce sentiment terne n’était pas seulement causé par la fatigue.

En le disant simplement, j’avais la sensation qu'une chose était sorti de mon corps et avait disparu.

On dirait qu’il y avait encore quelque chose qui sortait en ce moment même hors de mon corps.

Pour donner un exemple, je me sentais comme un récipient avec un trou dans le fond.

Pour cette raison, je ne pouvais pas mettre de la force dans une partie de mon corps.

Je ne pouvais même pas faire bouger le bout de mes doigts.

En plus de ça, une brume blanche s’approchait de moi au bord de ma conscience.

Si je devais m’évanouir maintenant, je ne me réveillerais plus jamais. Un tel sentiment ne m’avait pas encore quitté.

Je me demandais si cela signifiait que les blessures que j’avais reçues étaient si graves.

Je comprenais bien que la magie curative n’était en aucun cas omnipotente.

Même Lily avait dû prendre plusieurs jours de repos afin de récupérer. De plus, il n’y avait pas de traitement possible si vous mouriez.

Peut-être que mon corps avait dépassé cette limite.

Si c’était le cas, allais-je mourir ainsi après tout ça ?

... Je ne voulais pas mourir.

Je ne pouvais pas me permettre de mourir ici.

Après tout, je n’avais toujours pas...

« ... de ma faute, » à ce moment-là, j’avais entendu la voix de Gerbera.

Je me sentais comme si cela faisait un moment que je l’avais entendue.

J’avais lentement ouvert les yeux.

Même cela m’avait demandé beaucoup d’efforts.

Seul un champ de vision restreint s’était ouvert devant moi.

Lily et Rose étaient à côté de moi.

La main de Lily s’était reformée et elle me l’avait poussée en fois de plus dans la bouche. Son autre main brillait en raison de la magie curative et elle était placée près de ma poitrine.

Plus tôt, Rose avait dû être à califourchon sur ma taille, mais maintenant elle était assise à ma droite. Elle avait l’air prête à me retenir au moment où je redeviendrais comme avant.

J’avais également vu Kato qui avait une expression raide et sa main posée sur l’épaule de Rose.

... Gerbera, où est-elle ?

Tout en étant seulement capable de bouger mes yeux, je la cherchais.

Je l’avais tout de suite trouvée.

Elle s’était assise sur un lit différent à environ trois mètres de moi, avec ses huit jambes repliées et son aspect global qui indiquait qu’elle était très déprimée.

« Tout ceci... est de ma faute ! » murmura-t-elle.

Ses épaules tombantes lui donnaient l’air déprimé.

Son visage était normalement blanc, mais maintenant sa peau ressemblait à du papier blanchi.

« ... Pourriez-vous expliquer ce qui s’est passé ? » demanda Lily.

Il n’y avait aucun moyen de dire ce qu’elle pensait avec sa voix étroitement contrôlée ou avec l’expression présente sur son visage. En ce moment même, je n’avais pas le sang-froid pour affronter ça.

« Nous..., » Gerbera commença docilement à parler de ce qui s’était passé.

Elle avait parlé à propos de comment nous avions commencé ensemble une investigation. Ce que nous essayions de faire, ainsi que la discussion que nous avions eue. Elle avait aussi dit que nous n’avions pas été en mesure de trouver des membres pour ma famille, que nous avions été à la recherche de différentes mesures à prendre, et que nous avions pensé qu’il devait y avoir de nombreux monstres à cause d’une source d’eau. Elle avait aussi parlé du fait d’avoir poursuivi le monstre afin d’attaquer sa meute tout en pensant que tout irait bien, mais que cela s’était finalement transformé en un désastre...

En résumé, ses souvenirs étaient les mêmes que les miens.

Sauf pour une chose qui était résolument différente.

« ... tout était de ma faute. » Elle était accroupie tout en tenant sa tête blanche dans ses mains. « Après tout, je ne pouvais pas changer. Je ne peux pas changer ma nature innée. À la fin, j’ai apporté la calamité sur Monseigneur. »

Elle se sentait obligée de prendre ses responsabilités.

Le fait de m’avoir blessée faisait maintenant partie des histoires qu’elle ne pouvait pas oublier.

À cause de ça, elle était maintenant tourmentée par une forme de traumatisme.

« Comme c’est idiot. J’aurais dû le savoir ! Si je suis avec vous tous, vous allez le regretter tôt ou tard ! » pleurait-elle.

J’avais fait beaucoup de projets pour elle. Si je n’avais pas son pouvoir de combat de mon côté, il n’y avait aucun moyen pour moi d’aller défier ces groupes de monstres.

Avec cette façon de voir, il était possible de dire que c’était la faute de Gerbera.

Mais même avec ce point de vue, celui qui avait échoué n’était finalement que moi.

Gerbera avait agi d’une manière tout à fait bonne.

Le fait que je puisse encore respirer maintenant était sans aucun doute le résultat de ses efforts.

Il n’y avait même pas un fragment de raison pour qu’elle se sente responsable de ce qui était arrivé. J’avais été blessé à cause de ce que j’avais moi-même fait, alors elle n’avait rien fait de mal.

Cependant, au moins dans son cœur c’était sa vérité qui comptait.

« En premier lieu, je n’aurais jamais dû être à ses côtés, » continua Gerbera.

Gerbera avait sombré dans la dépression, et avec cela mon plan s’était ainsi effondré.

Je comptais sur ça pour réparer ses erreurs précédentes afin que Rose la reconnaisse.

Au lieu de faire n’importe quel type d’amélioration, nous nous étions mis dans le pétrin.

Quelle que soit la raison, c’était un fait qu’elle n’avait pas pu me protéger.

À cause de moi, sa liste d’erreurs n’avait fait que s’augmenter.

Bien qu’elle soit ainsi déprimée, je ne pouvais même pas l’appeler avec mon corps dans cet état.

Je ne pouvais même pas lui faire des excuses à propos de ce que j’avais fait.

Même quand j’étais sur le point de perdre quelque chose d’important pour moi, je ne pouvais rien faire d’autre que regarder en silence.

... ah, merde !

Pourquoi tout cela doit-il finir ainsi ?

Ce n’est pas comme si je faisais une action sans y penser.

Je n’arrivais pas à avoir le moindre optimisme avec un état d’esprit à moitié embrumé.

Je pensais que ça irait si je pensais d’abord à ce que je ferais, puis je m’inquiéterais à ce sujet pendant un moment.

Mais j’avais fini par oublier tout ce qui était important, j’avais fait de mon mieux, mais à la fin, tout s’était transformé en un échec total.

J’étais passé à travers de telle douleur, j’étais presque mort et il semblerait que je pouvais toujours mourir encore maintenant.

Et enfin, j’étais sur le point de perdre quelque chose d’aussi important.

Vraiment, je me demandais pourquoi cela arrivait.

Si j’avais pu m’entendre bien avec tout le monde, je serais content de ça.

« Gerbera » À ce moment-là, une voix calme avait appelé son nom. C’était celle de Lily, même si je ne m’en étais pas rendu compte au début.

Elle s’était calmée jusqu’à ce point. Bien que j’étais dans cet état devant elle, elle était parfaitement calme.

Ses jolies dents mâchouillaient légèrement ses lèvres brillantes, mais elle gardait un visage calme.

Peut-être qu’elle avait délibérément affiché un tel sang-froid. Ce pourrait être du pur mimétisme. Après tout, elle était ce genre d’être et elle excellait à montrer aux autres ce qu’elle voulait.

Cependant, si c’était vrai, elle enfermerait ses sentiments en elle-même.

« As-tu dit que c’était de ta faute si le Maître a été blessé ? » Le ton de Lily était un peu plus bas que d’habitude. « Et qu’à cause de ça, tu ne devrais pas être à ses côtés ? »

Le sentiment qu’elle avait essayé de réprimer était apparu un peu à la fin de cette phrase.

C’était assurément de la colère.

Lily était en colère, mais elle la gardait silencieuse.

Cependant, il ne semblait pas que la colère soit dirigée contre mes maux.

« Penses-tu que c’est ce que le Maître souhaite ? » demanda Lily. « À ton avis, pourquoi le Maître a-t-il été si loin dans ses actes ? Veux-tu jeter tout ça comme si cela n’était rien ? »

Lily s’était mise en colère contre Gerbera qui s’était elle-même accusée de tout.

« Mais, je..., » commença Gerbera.

« Il n’y a pas de mais, » répliqua Lily. « Tu ne comprends rien. Vraiment, tu ne comprends rien du tout. Je parle des sentiments du Maître, ou nos sentiments... ! »

Lily secoua la tête et dirigea un regard cinglant sur Gerbera.

« Écoute-moi Gerbera. Avant de devenir l’une de nos camarades, toi, l’Arachne blanche, tu m’as appris quelque chose, » déclara Lily.

« L’ai-je fait ? » demanda Gerbera.

« Oui, » répondit Lily. « C’était que je manquais de force, et cela, aussi bien mentalement que physiquement. Je manque également d’expérience. J’ai très bien compris alors que je ne pouvais pas aider toute seule le Maître. Tu sais, c’était au point où j’ai vraiment détesté ça. »

Plutôt que de dire qu’elle avait été « enseignée », il était probablement plus approprié de dire qu’elle avait eu les faits qui lui avaient été jetés au visage.

Sa voix semblait amère, mais elle avait courageusement fait face à ses propres lacunes.

« Mais, à ce moment-là, nous avons réalisé que nous devions unir nos forces, » continua Lily. « Probablement, nous toutes dans cette famille manquons de certaines choses et c’est justement le genre d’êtres que nous sommes. C’est pourquoi, si nous ne travaillons pas ensemble en tant que sœurs et si nous ne nous complétons pas, ce sera sûrement sans espoir. »

La voix de Lily semblait avoir récupéré sa force et son calme.

Et il était probable que sa réponse au problème était sortie de son être intérieur.

« Je suis la première membre de la famille du Maître, » continua Lily. « Par conséquent, tu pourrais dire que je suis quelque chose comme la fille aînée du Maître. Pour cette raison, j’ai décidé de devenir quelqu’un digne de ce rôle. »

Alors que je la voyais faire cette déclaration si fièrement avec sa poitrine haute, elle semblait un peu plus impressionnante que la façon dont je me souvenais d’elle.

« Même si je ne suis pas une sœur aînée fiable, je ne refuserais ni n’abandonnerais ma petite sœur, » continua Lily.

« Lily-dono..., » murmura Gerbera.

« Peu importe ce que tu ressens en toi, je m’en fous totalement, » répliqua Lily.

Il s’avérait donc que Lily avait déjà pleinement accepté Gerbera et cela depuis le début, alors même que Gerbera m’avait blessé.

Je m’étais alors retrouvé à me demander comment cela avait-il pu arriver.

« Je veux que tu soutiennes également le Maître, » continua Lily. « Je pensais de cette façon avant et je pense encore que tu peux le faire. »

« Néanmoins... » Bien qu’elle eut tenu sa langue jusqu’à maintenant et qu’elle avait écouté attentivement, Gerbera commença à parler. « Je suis d’accord avec vous, Lily-dono, mais quelle aide croyez-vous que je pourrais fournir à Monseigneur dans cet état ? »

Contrairement à Lily qui pouvait utiliser la magie curative, Gerbera n’avait aucune compétence pour soigner les blessures subies lors d’un combat.

« Il n’y a rien que je puisse faire, » continua Gerbera. « Si j’avais quelque chose comme ça, j’aurais fait en sorte que les choses se passent différemment. Que dites-vous à quelqu’un qui ne peut pas le protéger ? »

« Non, il y a quelque chose que tu peux faire, » avec des yeux légèrement baissés, Lily avait rejeté les paroles de Gerbera.

Même si elle avait l’air si résolue avant, maintenant elle avait presque un regard d’excuse sur son visage.

« En fait, c’est peut-être quelque chose que seule toi peux faire, » continua Lily.

« Que je suis la seule à pouvoir faire ? Une telle chose existe-t-elle vraiment ? » demanda Gerbera.

D’un hochement de tête, Lily regarda dans ma direction. « Comme tu peux le voir, le Maître a perdu son énergie. As-tu une idée de pourquoi c’est ainsi, Gerbera ? »

« Je présume que c’est parce qu’il a subi un grand nombre de blessures graves, » répondit Gerbera. « J’ai entendu dire que les humains étaient des êtres faibles. »

« Oui, il s’agit là d’une réponse normalement correcte, » répondit Lily. « Mais, dans ce cas, ce n’est pas ça. »

Gerbera avait fait un froncement de sourcils montrant sa perplexité avant de demander. « Que voulez-vous dire par là ? »

« En moi réside le souvenir d’une humaine appelée Miho Mizushima, » expliqua Lily. « J’ai également les souvenirs de ma vie de monstre jusqu’à maintenant. Pour cette raison, je peux affirmer que la condition physique du Maître n’est pas normale. »

« Pas normal ? Que voulez-vous spécifiquement dire ? » demanda Gerbera.

« Les blessures du Maître ont été guéries depuis longtemps, » répondit Lily. « Ma magie curative était très certainement efficace. Donc, dans un tel cas, il devrait déjà être dans un état stable. »

L’expression de Gerbera devenait de plus en plus déconcertée avant qu’elle ne déclare. « Mais, le visage de Monseigneur ne devient-il pas de plus en plus pâle ? »

« C’est exact, » répondit Lily. « Voilà pourquoi il doit y avoir une raison différente quant à son affaiblissement. Je sais quelle est cette raison, mais je ne sais pas pourquoi cela arrive. »

« Hein !? » s’exclama Gerbera.

« Le corps du Maître n’a plus assez d’énergie magique, » annonça Lily.

Alors que Lily l’avait déclaré franchement, j’avais regardé dans la direction de Gerbera.

« Gerbera, ne détourne pas tes yeux et regarde attentivement. Tu devrais sûrement pouvoir le comprendre, » déclara Lily.

Gerbera avait commencé à regarder là où indiquait Lily comme elle le lui avait demandé. Jusqu’à présent, elle essayait de détourner le regard.

Poussée par Lily, elle tourna timidement ses yeux vers moi.

« ... C’est exact, il semblerait que l’énergie magique de Monseigneur soit épuisée, » confirma Gerbera.

Gerbera plissa les yeux rouges et marmonna en me regardant de la tête au pied.

Un peu avant ça, Gerbera avait été capable de voir l’augmentation de mon pouvoir magique et à cause de cela, Lily lui avait demandé d’investiguer avec elle afin de trouver la cause. J’étais sûr que le fait que je perds mon pouvoir magique était vrai.

Lily hocha la tête et ouvrit la bouche. « Tous les êtres vivants dans ce monde possèdent dans une certaine mesure un pouvoir magique. Les monstres ont un pouvoir magique particulièrement important, mais toute créature est dotée de magie. Bien que je ne sois pas sûre de la raison, mais les personnes d’un autre monde comme le Maître semblent aussi avoir un pouvoir magique, mais cela ne veut pas dire qu’ils ont une capacité spéciale, n’est-ce pas ? Après tout, si quelqu’un peut utiliser la magie alors tout le monde a le pouvoir magique. »

Lily s’arrêta un instant de parler. « Eh bien, ces choses ne nous importent pas vraiment pour le moment. Le problème est que le manque d’énergie magique provoque des effets anormaux. Il est probablement évident que c’est cela la cause. Par exemple, dans mon cas, je perdrais le contrôle de ma forme et Rose arrêterait d’avoir la capacité de se mouvoir. Je ne connais pas l’effet que cela aurait sur tout autre être vivant, mais il semblerait que même les personnes d’un autre monde soient affectées de façon négative quand elles viennent à manquer d’énergie. »

« ... Je pense avoir compris ce dont vous me parlez, » Gerbera avait eu une expression complexe après avoir compris les circonstances de ce qui m’arrivait. « Mais, que me suggérez-vous de faire ? Si la cause reste inconnue, aucun remède n’est possible. »

« C’est exact, un véritable remède est impossible, » déclara Lily. « Sans connaître la cause du problème, il est difficile de trouver un remède efficace. Cependant, nous pourrions être en mesure d’essayer une thérapie symptomatique. »

« Une thérapie symptomatique ? » demanda Gerbera.

« Tout à fait, » répondit Lily. « Je veux que tu partages avec le Maître une partie de ton pouvoir magique. »

Gerbera ouvrit ses yeux rouges en entendant la demande de Lily. « Mon pouvoir magique, dites-vous ? »

« Si je te disais de t’imaginer cela comme une transfusion sanguine... je pense que tu ne pourrais pas non plus le comprendre, » répondit Lily. « Alors, fondamentalement, la magie a un lien à travers lequel le pouvoir magique circule, n’est-ce pas ? Grâce à ce lien, le pouvoir magique a été canalisé afin qu’il puisse être augmenté. Par conséquent, ne devrait-il pas être possible de partager délibérément le pouvoir magique de cette façon ? »

« Lily, si je peux me le permettre, » Kato interjeta dans la discussion. « Pour moi, l’exemple d’une transfusion sanguine est facile à comprendre. Pour cette raison, je dois demander si nous devons nous inquiéter de quelque chose comme un groupe sanguin incompatible? »

Kato avait un teint maladif en raison de la situation, mais elle restait assez calme pour souligner les risques d’un tel traitement.

« Je comprends ce que vous voulez dire par là, mais tout ira bien, » les yeux de Lily regardèrent dans ceux de Kato. « ... Je le sais déjà. Le Maître a déjà reçu auparavant et sans problème de la magie de Gerbera, donc j’estimerais que les chances de complications sont extrêmement faibles. »

« Et que ferons-nous si des problèmes se manifestent ? » Gerbera avait presque crié en demandant ça.

Ce n’était pas étonnant. L’idée de Lily était simplement une conjecture. Une transfusion mal exécutée pouvait également entraîner la mort.

« Je comprends parfaitement où tu veux en venir, » répondit Lily. « J’ai également peur de ce qui pourrait mal tourner. Cependant, je n’ai pas besoin de dire à haute voix ce qui se passerait si nous ne faisions rien, n’est-ce pas ? »

Dans ce cas, je périrais à tous les coups.

Dans cette situation, je n’avais pas d’autre choix que d’accepter le pari.

« Peu importe pourquoi, la magie du Maître est actuellement en train de s’épuiser, » continua Lily. « Cependant, s’il pouvait être approvisionné en magie au même rythme... »

« Même si c’était possible en théorie, il faut trouver un moyen pour que je puisse l’exécuter correctement ! » déclara Gerbera. « Par exemple, que se passerait-il si je dépassais le maximum de pouvoir ? Si je... je pourrais le tuer à cause de ça... »

« Il n’y a pas d’autre choix que de croire en toi, » Lily l’avait déclaré avec une voix très douce.

Elle faisait semblant d’être calme à la surface.

Seul le doigt qui restait dans ma bouche tremblait légèrement.

« Dans tous les cas, je pense que tu es la plus adaptée pour ça, » continua Lily. « En outre, avec la quantité d’énergie magique que tu possèdes, je pense que tu devrais être en mesure de le soutenir en permanence. »

Vu que Lily contrôlait parfaitement deux attributs de la magie en plus de la magie curative, elle était très certainement douée pour contrôler la magie, mais elle ne pouvait pas continuer à lancer sa magie curative sur moi en continu. De plus, elle n’avait pas la grande quantité de magie que Gerbera possédait. Bien que Rose puisse créer beaucoup de pouvoir magique, elle n’était pas aussi douée pour le contrôler et Kato était complètement hors du sujet.

Comme Lily l’avait dit depuis le début, Gerbera était probablement la seule à pouvoir s’en sortir.

Toutefois...

Hypothétiquement parlant, combien de personnes couperaient dans le ventre d’une personne blessée même si elles savent que ne rien faire équivaudrait à la mort ?

Et encore moins si cette personne était un compagnon important.

Si elle était quelqu’un d’important pour vous, il serait très difficile de rester calme. Il était évident que des erreurs seraient commises si vous n’étiez pas calme. Il s’agissait du même raisonnement qui poussait les médecins à hésiter à opérer des proches.

« Mais, faire une telle chose... » commença Gerbera.

Pourrais tout à fait le tuer...

Évidemment, en pensant à quelque chose comme ça, on perdrait la volonté d’agir.

Oui, c’était évident.

Alors pourquoi Lily ne s’attendait-elle pas à ce que ça se termine ainsi ?

... Il n’y avait aucun moyen qu’elle n’avait pas prévu quelque chose comme ça.

« S’il te plaît, Gerbera, » Lily, qui regardait directement Gerbera, baissa lentement la tête. « Je sais que tu as peur de blesser le Maître. Je comprends que cet acte peut prendre la vie du Maître. Je sais bien que cette demande est cruelle. Néanmoins, je veux te confier cette tâche. »

Bien qu’elle comprenait parfaitement les circonstances, Lily baissa quand même la tête.

Ce qui pourrait l’obliger à faire une telle chose était déjà sorti hors de sa bouche. « S’il te plaît Gerbera. Aide notre maître. »

« Lily-dono..., » Gerbera fixait intensément Lily.

La peur de me blesser était évidente dans ses yeux, mais quand les cheveux blonds de la tête baissée de Lily se reflétèrent dans ses pupilles, la peur s’évanouit peu à peu.

Gerbera avait par nature peur de la solitude et ses sentiments de « vouloir devenir camarade » étaient inhabituellement forts en elle.

Les mots sincères de Lily avaient eu un grand effet sur elle à cause de ça.

Finalement, la faiblesse disparut des nobles traits de Gerbera et fut remplacée par une forte volonté.

Lentement, ses longs cheveux blancs se balançaient de haut en bas. « ... J’ai compris. » Fut son annonce.

« Gerbera ! » Lily leva la tête en l’appelant d’une voix emplie de joie.

Gerbera avait répondu avec un sourire maladroit sur son doux visage. « Laissez-moi me charger de ça ! »

L’araignée s’était alors accroupie tout en dépliant ses pattes. Puis Gerbera se leva et commença à avancer vers moi sur 8 pattes.

Trois mètres... deux mètres. La distance entre nous diminuait peu à peu.

« ... »

Cependant, ce qui était censé être une démarche résolue était soudainement devenu quelque chose d’un peu maladroit. Et la cause derrière tout ça était évidente.

« ... Rose-dono »

Bien qu’elle se soit maintenant calmée, la peur de Gerbera s’était soudainement réveillée.

Puisque Rose était si dévouée envers moi, il était naturel qu’elle soit encline à vouloir objecter contre ça.

Que penserait-elle à ce moment important, que dirait-elle ? Voilà à quoi pensait Gerbera. Gerbera ne pouvait probablement pas s’empêcher de penser à de telles choses.

Comme prévu.

« ... ... Qu’est-ce que vous faites là ? » demanda Rose avec son visage sans traits. « S’il vous plaît, dépêchez-vous de partager votre magie avec le Maître. »

« Hein !? » Gerbera laissa échapper un son stupide.

Sans comprendre ce qui venait d’être dit, elle cligna plusieurs fois des yeux.

La réponse à l’opposé à ce à quoi elle s’attendait avait dû la rendre confuse.

Je me sentais également ainsi.

« Est-ce que cela va aller ? » demanda Gerbera.

« Aller quoi ? » demanda en retour Rose.

« Ne vous méfiez-vous pas de moi ? » demanda Gerbera.

« ... » Rose avait alors gardé le silence face à cette question.

Elle ne semblait pas mécontente, mais semblait plutôt réfléchir à quoi dire face à ça.

Mais Rose n’était pas restée silencieuse pendant très longtemps.

Peut-être avait-elle pensé à sa relation avec Gerbera jusqu’à maintenant.

« Grande sœur Lily a dit la même chose plus tôt, alors je le répète, » déclara Rose. « Ou plutôt, je vais revenir sur quelque chose dont nous avons discuté auparavant. »

Rose préparait son argumentation avant ça. « Plus tôt, vous avez dit que le Maître avait été blessé à cause de vous. Est bien ça ? »

« O-Oui..., » balbutia Gerbera.

« Je m’excuse d’avance auprès de Grande Sœur Lily en raison de ce que je vais dire maintenant, mais je suis d’accord avec vous, » déclara Rose.

Gerbera avait l’air de pleurer face au regard de Rose. Il semblerait qu’elle pensait que Rose ne l’accepterait jamais.

Mais, elle sautait directement à une conclusion. « Cependant, la même chose pourrait être dite à propos de moi. »

Et ainsi, Rose avait continué à parler. « Non. En fait, ma propre responsabilité pèse beaucoup plus lourd. Je ne pouvais pas vous approuver. Je ne pouvais pas vous accepter. Ma franche honnêteté et mon obstination ont conduit à ces circonstances. »

« P-Pas du tout. Même Monseigneur savais que vous ne m’approuveriez pas, » déclara Gerbera.

« Quoi qu’il en soit, c’est le résultat et je ne peux pas m’excuser pour ça, » reprit Rose. « Dans tous les cas, vous condamnez la mauvaise chose. S’obstiner à commettre une autre erreur malgré tout cela serait une pure folie. » Après avoir dit cela, Rose secoua la tête. « Non, c’est encore quelque peu trompeur. Je dois le transmettre sans refréner mon cœur. »

Rose avait l’air de se convaincre. Elle tourna son visage vers Kato qui avait toujours sa main sur son épaule et regarda de nouveau Gerbera.

« Gerbera, » dit Rose. « Je ne suis pas capable de parvenir à vous aimer. En raison d’un “certain événement”, je suis en quelque sorte venue à comprendre un peu ce que vous essayiez d’accomplir. Parce que moi aussi, j’ai quelque chose que je dois accomplir, donc maintenant, je peux comprendre d’où vous venez. Cela ne change pas le fait que j’ai une mauvaise compatibilité avec vous. Le Maître a été blessé pour de telles raisons, et même maintenant je me souviens de la colère que j’ai envers vous. Toutefois... »

Il sembla que Rose avait pris un bref moment pour attirer son attention sur les sentiments qu’elle avait en elle et elle avait dit à Gerbera comment elle se sentait vraiment. « Toutefois, vous êtes ma petite sœur. »

« Rose-dono..., » les yeux rouges de Gerbera s’écarquillèrent.

« Et de même, je suis la petite sœur de grande sœur Lily, » continua Rose. « Ce n’est pas comme si je ressentais le besoin de vous accepter juste parce que le Maître vous a accepté. À la place, c’est plutôt que les sentiments de vouloir vous accepter en tant que sœur ne sont pas entièrement absente de moi. »

Rose, qui refrénait habituellement ses propres émotions, était maintenant confrontée à ses sentiments compliqués envers Gerbera... En y pensant, c’était peut-être la première fois que cela arrivait.

Par coïncidence, il existait une phrase facile à comprendre avec laquelle un compromis entre les deux pourrait être exprimé.

« En ce qui concerne le Maître, s’il vous plaît, entendons-nous bien, » déclara Rose.

En baissant la tête, Rose retira son corps comme s’il cédait le chemin à Gerbera.

Peut-être qu’une chance pour les deux individus de faire un compromis comme ça était nécessaire. Que cette chance ait dû prendre cette forme ne peut être appelé que comme était quelque chose de particulièrement pourri.

Cependant, il ne faisait aucun doute qu’elles avaient toutes deux été en mesure de résoudre certains des mauvais sentiments présents entre elles. Je devrais au moins considérer qu’il y avait un bienfait à ça.

« Monseigneur ! » Et ainsi, Gerbera était venue à mon chevet.

Il n’y avait aucune faiblesse apparente sur son visage.

J’avais compris que les paroles de Lily et Rose la soutenaient.

Gerbera parla. « S’il vous plaît, confiez-moi votre corps. »

Des fils blancs pendaient des cinq doigts de ses deux mains.

Divers endroits un peu partout sur mon corps avaient été connectés avec ses doigts.

« Je vais commencer, » tout en disant cela, Gerbera avait commencé à faire couler son énergie magique à travers les fils d’araignée.

Depuis ses doigts lisses apparut un éclat blanc qui coula le long des fils et circula dans tout mon corps.

La chose qui me manquait auparavant, comme si elle sortait de moi maintenant, avait l’impression d’être compensée.

Tout mon corps tremblait. C’était la première fois que j’éprouvais vraiment la véritable sensation de l’énergie magique.

Gerbera avait ainsi été immergée dans son travail avec une expression de sincérité

Lily et Rose la surveillaient en réponse à l’espoir qu’elles mettaient dans leur pari.

... Je suis sûr maintenant que cela ira, alors que je pensais ça, j’avais perdu la tension présente dans mon corps.

La somnolence s’était alors refermée sur ma conscience comme des vagues.

Sans pouvoir voir ses actes jusqu’au bout, j’avais finalement perdu conscience.

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5 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.

  3. Il est vraiment trop faible ça en est chi1nt j’espère que ça ira mieux après ca

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