Monster no Goshujin-sama – Tome 2 – Chapitre 22 – Partie 4

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Chapitre 22 : L’amie d’une poupée

Partie 4

Peut-être parce que j’avais bougé sans savoir ce que je faisais, je ne m’en souvenais pas clairement de ce qui s’était passé

Avant de m’en rendre compte, je m’étais accrochée à une pente raide au milieu de la falaise.

« ... Mana, » déclarai-je.

Ce qui m’était venu à l’esprit en premier, c’était mon amie importante.

Mana, Mana était — ouf. Elle allait bien, je la portais encore dans mes bras.

Avec le visage pâle, Mana me regardait. Les égratignures sur son visage étaient douloureuses à voir, mais il semblerait qu’elle n’était pas gravement blessée.

« Tu n’es pas... blessée, n’est-ce pas ? Mana, » demandai-je.

Quand même, au cas où, j’avais vérifié.

Ça ne peut pas être le pire des cas. Actuellement, Grande Sœur Lily n’était pas là. Il était absolument impossible de laisser Mana se blesser gravement.

« Rose-san ! Rose-san ! » pleura Mana.

En réponse à ma vérification, c’était une voix qui pleurait qui s’était fait entendre.

Sur le joli visage de Mana, les larmes coulaient à flots.

Je m’étais demandé s’il y avait quelque chose qui la faisait pleurer, et j’avais incliné un peu la tête.

— *blop*, de mon orbite, mon œil gauche était sorti et était tombé.

Mon œil artificiel avait roulé, et était ainsi tombé de la falaise.

En un clin d’œil, il avait disparu de ma vue.

« ... Ah, » m’exclamai-je.

Je m’en étais alors souvenue.

J’avais été frappée au visage par le lapin rugueux. Le masque que je portais semblait avoir été cassé à ce moment-là. D’après le fait que mon globe oculaire était tombé, il semblerait qu’une partie du visage que j’avais faite avec de grandes difficultés avait également été endommagée.

Cependant, comme il s’agissait d’un produit artificiel, il n’y avait aucun obstacle dans ce combat alors qu’il était tombé.

Néanmoins, il vaudrait mieux saisir la situation. Tout en collant soigneusement mon corps contre la pente comme un lézard, j’avais touché mon visage avec mon bras gauche qui ne tenait pas Mana.

Je ne pouvais rien y toucher.

Il n’y avait pas plus rien après le poignet de mon bras gauche.

... Aah. Je m’étais aussi souvenue de ça.

J’avais été frappée par le lapin rugueux, puis j’étais tombée sur la pente raide tout en tenant Mana. Si l’élan s’était amplifié et que nous étions tombés ainsi tout en bas, ma vie mise à part, la vie de Mana aurait été en grand danger. J’avais instantanément enfoncé ma main gauche dans la pente afin de briser mon élan, mais comme notre élan était quand même important, l’effet du frottement avait désagrégé le bout de mes doigts.

L’expérience de voir le bout des doigts grugé par la pente n’était pas une sensation très agréable, mais même ainsi, c’était quand même mieux que de perdre la vie. Après ça, je m’étais accrochée désespérément à la pente. Le fait que j’avais été capable de réduire à néant notre élan d’une manière ou d’une autre pouvait être considéré comme une « chance ».

Il y avait aussi des dommages sur mon genou qui avait été placé au sol pour que Mana ne touche pas la pente, et les vêtements que j’avais empruntés à ma Grande Sœur s’étaient déchirés ici et là. Les orteils de mes pieds avaient été enfoncés dans la pente, et il n’y avait aucun signe que mes orteils étaient restés sur mon corps d’une façon ou d’une autre.

Après avoir vérifié tout cela, je m’étais tournée vers Mana.

« Alors, Mana. Je te le redemande, es-tu saine et sauve ? » demandai-je.

« — tsu ! À propos de moi ! » cria Mana, qui n’agissait pas normalement, et qui étendait sa main vers mon visage.

Sa paume était placée pour couvrir le côté gauche de mon visage cassé.

« À la place de parler de moi, Rose-san, vas-tu bien !? Une blessure comme ça... tout ton corps est endommagé, n’est-ce pas ? » demanda Mana.

« Ça ne me dérange pas vraiment. Enfin, pas tant que ça, » déclarai-je.

« Ça ne devrait pas être “ça ne me dérange pas” ! » cria Mana.

« Ça ne me dérange pas. Parce que tu es en sécurité grâce à ça, » déclarai-je.

Quand j’avais dit ça, les sourcils de Mana s’étaient plissés en un clin d’œil.

C’était l’expression faciale de la colère chez Mana, et c’était quelque chose de vraiment rare.

« Qu’est-ce que tu dis ? Rose-san, s’il te plaît, fait attention à toi, » cria Mana.

« C’est ce que je fais, » déclarai-je.

J’avais immédiatement répondu. Les lèvres de Mana s’ouvrirent comme si elle avait perdu ses mots.

Elle avait tout de suite compris que je ne disais pas quelque chose avec désinvolture ou déni. Une fine perplexité était apparue sur son visage. Face à celle qui était dans une telle situation, j’avais ajouté des mots.

« Je prends bien soin de moi. Je ne l’ignore pas. Parce que c’est quelque chose qui m’a été enseigné, Mana, et c’est aussi quelque chose que le Maître m’a dit, » déclarai-je.

Après tout, cela allait de soi.

Je n’étais certainement pas intelligente, mais je m’étais dit : « Je ne me moque pas de cela ». Même moi, j’étais bien consciente de tout ça.

« Mais on ne peut rien y faire, n’est-ce pas ? Parce que la sécurité du Maître est plus importante que la mienne... et c’est aussi la même chose pour toi, Mana, » déclarai-je.

« M —, moi, tu dis... ? » demanda Mana.

Mana était clairement confuse. Ses yeux étaient grands ouverts, et c’était comme si elle ne pouvait pas le croire.

C’était déraisonnable. Je ne l’avais jamais imaginé non plus, que quelqu’un apparaîtrait avec qui je parlerais comme avec mon Maître.

C’était différent maintenant.

Je pouvais hocher la tête avec confiance, même face à la question de Mana.

« Oui. C’est pourquoi, ne meurs pas, Mana, » déclarai-je.

En protégeant Mana frénétiquement, même si je m’étais blessée, je ne l’avais pas regretté. En le reconnaissant moi-même ainsi, j’avais pu prendre conscience de ce qui était important pour moi, et de l’importance que cela avait.

Mais, cette chose importante serait bientôt perdue.

Quand j’avais pensé ça, je ne pouvais plus choisir mes mots.

« S’il te plaît, arrête de dire des choses comme “moi, je ne sers à rien”. S’il te plaît, ne disparais pas. De mon côté, j’ai clairement besoin de toi, Mana, » déclarai-je.

« Ro —, Rose-san... ? » répondit Mana.

« Tu as dit : “La journée que tu as passée avec moi était amusante”, n’est-ce pas ? N’as-tu pas parlé avec le Maître aussi avec plaisir ? En regardant une telle Mana, j’étais vraiment heureuse. C’est pourquoi —, » déclarai-je.

J’avais arrêté de penser à des choses insignifiantes. Je n’avais pas pensé à des choses comme « Comment dois-je le lui dire ? ». Quand j’avais décidé de faire taire ce genre de sentiments, des choses comme la logique n’avaient aucune signification.

J’allais révéler tous les sentiments que j’avais dans ma poitrine. Ce n’était pas grave. Si c’était Mana, ils seraient sûrement compris. En lui faisant confiance, je l’avais informée de mes sentiments.

« — S’il te plaît, tu dois vivre. S’il te plaît, sois heureuse. Mana, si tu ne peux pas être heureuse, mon histoire ne peut pas être une fin heureuse, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« ... ah, » s’exclama Mana.

Le visage de Mana était devenu empli d’étonnement.

C’était un visage comme si elle avait remarqué son erreur de calcul.

— En réalité, Mana avait fait une erreur.

Mana ne remarquait pas la valeur de son propre bonheur. Elle avait tout abandonné comme ça depuis le début, avait marché avec seulement ses sentiments envers le Maître, et avait continué à marcher jusqu’ici. L’état actuel de Mana, qui avait agi ainsi, avait été écrasé au point que je ne pouvais plus l’aider maintenant.

Mais d’un autre côté, elle avait reconnu la valeur du bonheur d’autres personnes qu’elle. Sans cela, il lui serait impossible de m’aider à réaliser sincèrement mon souhait.

Même si Mana avait jeté son propre bonheur, elle ne pouvait pas ignorer le mien. C’était un déni de ses efforts jusqu’à présent, et surtout, le cœur de la jeune fille appelée Mana Kato ne pouvait pas ignorer une autre personne.

Mana ne pouvait pas ignorer mon bonheur qui n’existerait pas sans elle.

En d’autres termes, Mana était devenue incapable d’abandonner son propre bonheur.

« A, uah, » (Mana)

L’atmosphère éphémère dont Mana s’était revêtue pendant tout ce temps avait été brisée.

Il n’y avait plus une aura comme si elle allait disparaître. Mana était ici. Elle était certainement dans mes bras, alors elle me regardait.

« M-Mais, il n’y en a pas une telle chose. Il n’y a rien de tel, » déclara Mana.

L’objection qu’elle m’a renvoyée était quelque chose de fallacieux, à tel point que je n’arrivais pas à croire que cela venait de Mana.

« Je n’ai aucun lien avec ton bonheur, Rose-san..., » continua-t-elle.

« Je me fâcherai si tu ne dis “pas de lien” ou quelque chose comme ça, Mana, » déclarai-je.

Mana avait tremblé.

Je lui avais parlé aussi gentiment que possible, comme si c’était une très jeune fille.

« N’est-ce pas toi qui m’as proposé “Je veux être ton amie”, Mana ? » lui demandai-je.

« ... ah, » s’exclama Mana.

La seule erreur que Mana avait faite, c’était ici.

Sachant que mon amie importante allait connaître une fin misérable, je n’avais pas l’intention d’être assez impitoyable pour que je sois la seule à être heureuse.

Si elle voulait vraiment disparaître, Mana n’aurait pas dû devenir amie avec moi.

Il s’agissait d’un échec massif dont on ne pouvait plus se remettre.

On ne s’en remettrait pas.

« S’il te plaît ne dis pas des choses tristes, et ne dis plus que tu n’as rien d’autre que tes émotions envers le Maître, » déclarai-je.

Parce qu’elle n’avait rien, l’existence Mana Kato était un monstre.

Si nous avions supposé cela, alors au moment où elle avait reçu l’appel d’une amie, Mana n’était plus un monstre.

Ce n’était qu’une fille, mon amie importante.

Et, si elle était une amie qui n’était pas un monstre, mes paroles pourraient ainsi être prononcées.

« Souhaite-moi le bonheur d’une amie. S’il te plaît, montre-moi une Mana heureuse. En fin de compte, Mana, tu as dit que le fait que je ne sois pas avec toi est désagréable, » déclarai-je.

En essayant d’essuyer les larmes qui avaient recommencé à couler des yeux de Mana, j’avais remarqué que je n’avais pas la main pour faire ça.

Après y avoir pensé pendant un moment, avec ma main sûre qui tenait Mana, je l’avais serrée contre ma poitrine.

Des larmes trempaient mes vêtements. Son tremblement s’était transmis à mon corps.

« Rose-san. Je —, je suis..., » balbutia Mana.

Il n’y avait pas d’autres mots au-delà de ça.

C’était sûrement, pour la première fois après avoir croisé ce chalet, que Mana était redevenue une fille ordinaire et qu’elle avait pleuré.

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3 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour ce chap ! ^^

  3. Merci pour le chapitre

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