Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 7 – Chapitre 8 – Partie 2

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Chapitre 8 : Le premier rendez-vous de la marionnette ~ Point de vue de Rose ~

Partie 2

Nous avions traversé une ruelle étroite et débouché sur une rue plus petite. Il y avait des lignes et des lignes d’étals serrés les uns contre les autres. Chacun vendait une variété de produits. Il y avait des pommes de terre tordues empilées comme des montagnes, des légumes de toutes les couleurs, de la viande enrobée de sauces juteuses, des vêtements d’occasion, des armes et des armures usées… C’était un peu étourdissant.

« D’accord, j’en ai pour une seconde. »

« Oh, Maître. Veux-tu bien attendre un moment. »

Je l’avais arrêté alors qu’il allait acheter quelque chose sur un étal au hasard.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-il.

« Pourrais-tu me permettre d’y aller à ta place ? »

« Ça ne me dérange pas vraiment, mais pourquoi le veux-tu ? » demanda-t-il, les yeux écarquillés.

« J’aimerais essayer d’utiliser ce truc d’argent. »

Mon maître avait froncé les sourcils.

« Je ne peux pas ? » avais-je demandé.

« Non, tu peux, » dit-il, en sortant un porte-monnaie de sa poche. « En fait, c’est plutôt une bonne idée. Vu ce qui t’attend, il vaut mieux que tu acquières cette expérience. Enfin, je dis ça, mais je n’ai pas l’habitude de gérer l’argent ici… Quoi qu’il en soit, je m’en remets à toi pour cette fois. »

« Merci beaucoup. J’en ai pour une minute. »

Il m’avait tendu le sac, et je m’étais dirigée vers une échoppe, sentant son regard dans mon dos. Je me tenais à l’arrière d’une longue file de personnes. C’était la première fois que je faisais la queue. J’avais jeté un coup d’œil derrière moi pendant que j’attendais et j’avais rencontré les yeux de mon maître. Il avait l’air un peu agité. Contrairement à ce qu’il voulait faire croire aux autres, il avait tendance à être plutôt surprotecteur.

Il était certainement prêt à m’aider si je rencontrais des difficultés, mais ce serait un peu pathétique de ma part. Heureusement, j’avais déjà étudié la valeur des devises, et j’avais donc réussi à terminer ma première tentative d’achat sans problème. J’étais retournée en trottinant aux côtés de mon maître.

« Voilà, Maître. »

« Merci. »

J’avais rendu le porte-monnaie avec la brioche à la vapeur que j’avais achetée. Il avait souri et j’avais fait de mon mieux pour le lui rendre, même si mon expression était encore maladroite. Nous avions continué à marcher pendant que mon maître mangeait.

« Est-ce que ça a bon goût ? » avais-je demandé.

« La texture est un peu particulière, je n’y suis pas vraiment habitué, mais ce n’est pas mauvais. Après ce mode de vie de survie, à peu près tout a bon goût. »

Le petit pain n’était pas si grand, et au fil de notre conversation, il était devenu beaucoup plus petit en un rien de temps.

« Les brioches à la vapeur ne sont généralement pas faites avec du pain. Ils utilisent de la viande durcie à l’intérieur d’un… Eh bien, je suppose que tu ne comprends pas ce que je dis, hein ? »

« J’ai déjà vu cette pâte dans ton repas d’hier soir à l’auberge. Cependant, il n’y avait pas de viande dedans. »

« Apparemment, ils utilisent principalement des pommes de terre ici. D’après Shiran, c’est l’aliment de base d’Aker. Si nous devons nous installer ici, je suppose que je vais devoir apprendre à les cuisiner. »

« Même si tu ne le fais pas, je pense que Lily et Mana seront proactives pour apprendre. Elles pourraient plutôt te dire de ne pas leur voler leur travail. »

« Tu as raison. Je ne suis pas de taille pour elles quand il s’agit de cuisiner, alors peut-être que c’est plus sûr de les laisser faire… »

Mon maître s’était tu pendant quelques secondes, plongé dans ses pensées.

« S’installer à Aker, hein… ? » murmura-t-il. « Que vas-tu faire, Rose ? »

« Que veux-tu dire ? »

« Veux-tu essayer d’ouvrir une boutique quelconque ? » dit-il, en regardant une échoppe avec de nombreux ustensiles en métal suspendus. « Cela pourrait être un peu difficile puisque les outils magiques en bois seront un peu voyants… mais avec tes compétences et un peu d’étude, je suis sûr que tu peux contourner cela dans une certaine mesure. Dans ce cas, tu pourrais envisager de faire quelque chose comme ça. »

Je n’avais pas répondu tout de suite. Je n’y avais jamais pensé auparavant. Alors, au lieu de répondre, j’avais posé ma propre question.

« Que comptes-tu faire, Maître ? »

« Hmm… Je n’y ai pas vraiment réfléchi, » dit-il en ralentissant le pas et en se concentrant sur ses pensées. « Même si je sais un peu mieux manier l’épée maintenant, je n’ai appris que pour me défendre. Ce serait bien si je pouvais gagner ma vie en cultivant un champ ou autre chose… »

Bien qu’il ait désiré une vie trop simple pour être un rêve d’avenir, sa voix sonnait comme une prière. Tant que nous, les serviteurs, l’accompagnions, il n’était pas certain qu’il puisse avoir un moyen de subsistance stable où que ce soit dans ce monde. Nous étions venus dans le pays de la commandante, mais les possibilités ici étaient à peine meilleures qu’ailleurs. Nous n’avions aucune garantie. Peut-être que tous les incidents chaotiques impliquant des visiteurs dérivaient dans l’esprit de mon maître. Ou peut-être ne pouvait-il pas rejeter tout ça. Bien qu’il n’ait pas la force anormale de beaucoup d’autres visiteurs, son mode de vie était ferme et inébranlable. C’était exactement la raison pour laquelle je pensais que je devais le protéger.

« Quand ce moment viendra…, » avais-je commencé à dire, parlant avant même de m’en rendre compte. « Quand ce moment viendra, permets-moi de t’aider avec le travail de terrain. »

Mon maître s’était tourné vers moi avec un regard déconcerté, puis avait éclaté en un sourire. « Oui… Peut-être que ça pourrait marcher. »

Nous savions tous deux qu’un tel avenir pouvait ne pas se réaliser. Néanmoins, nous avions ignoré les difficultés et les épreuves qui se dressaient sur notre chemin et nous avions simplement envisagé les possibilités. Il était sûrement nécessaire de passer le temps comme ça de temps en temps.

J’avais rendu le sourire de mon maître avec une courbure maladroite de mes lèvres. Même au milieu de la foule bruyante, on avait l’impression qu’un air de tranquillité nous enveloppait.

« Euh… Maître ? » avais-je dit. Pour l’instant, je me sentais capable de le faire. « Puis-je emprunter ta main ? »

« Hm ? Pour quoi faire ? »

Mon maître s’était arrêté et m’avait regardée avec curiosité, mais il avait tout de même tendu sa main droite immédiatement.

« Excuse-moi, » avais-je dit en lui prenant la main.

« Une poignée de main ? »

« Je l’ai mal fait. »

Quel était l’intérêt de le tenir avec ma main droite ? C’était difficile. Je devais me calmer. Je continuais à me persuader d’aller jusqu’au bout en lâchant sa main, puis en saisissant son bras.

« H-Hey, » mon maître avait bégayé, sa voix s’était légèrement voilée.

Je n’avais plus le courage de lui répondre. Je me blottissais contre lui, imitant ce que ma sœur aînée faisait toujours, bien que mes mouvements soient extrêmement raides et maladroits. C’était la mission que Mana m’avait confiée. J’étais envahie par un sentiment d’accomplissement.

« Rose… ? »

Ce n’était cependant pas mon objectif final.

« A-A-A-A-A… » J’avais bégayé.

« Ah ? »

« Es-tu… mécontent ? »

« Non. Pas du tout. Mais pourquoi tout d’un coup ? »

« Je suis ta garde aujourd’hui. Je dois faire la même chose que ma sœur fait toujours. »

Peut-être que je forçais un peu les choses, mais en me rappelant l’attitude de Gerbera, j’avais décidé de surmonter cette épreuve avec vigueur.

« On y va ? » avais-je dit.

Mon maître ne m’avait pas rejetée. Quand j’avais commencé à marcher, il avait suivi mon rythme. Nous faisions à nouveau partie de la foule en mouvement. Les choses avaient en quelque sorte réussi à se dérouler comme prévu. Cela dit, je ne savais pas quoi faire ensuite. Quand elle m’avait envoyée, Mana m’avait dit que mon maître ne reconnaissait pas ça comme un rendez-vous. Lier les bras comme ça était un moyen de lui faire comprendre que c’en était un.

Mais j’étais vraiment mal à l’aise. J’avais l’air humaine, mais mon corps n’était encore que celui d’une marionnette. Presque toutes les parties de mon corps étaient dures et froides. C’était douloureusement évident pour quiconque me touchait.

Avait-il conscience que j’étais une marionnette, ou un membre du sexe opposé ? Est-ce que cela avait eu l’effet inverse de ce que j’avais prévu ? J’avais regardé le visage de mon maître. Ses joues étaient… un peu rouges, peut-être. Était-ce un succès ? Je ne pouvais pas vraiment le dire.

« Hé, Rose ? » dit mon maître, un soupçon de perplexité dans la voix.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Est-ce que je suis trop dur ? Est-ce que ça fait mal ? »

J’avais baissé les yeux sur ma propre poitrine. En raison de la forme du corps féminin, lorsque l’on se tenait par le bras, les deux protubérances de la poitrine se pressaient contre l’autre personne. J’avais créé mon corps en prenant Mana comme référence, donc je n’avais pas les courbes notables que Lily ou Gerbera avaient. Pourtant, la carrure de Mana n’était pas non plus miteuse. Par conséquent, j’avais des seins de taille moyenne. Je suppose que ce serait douloureux d’avoir deux objets durs pressés contre son bras. J’avais essayé d’en tenir compte avant d’ajuster mes membres. J’avais jugé qu’il serait correct de les presser ainsi contre mon maître… mais peut-être n’avais-je pas été assez loin dans mon travail ?

« Pardonne-moi, » avais-je dit. « Je pensais les avoir préparés pour qu’ils ne causent aucune douleur. »

« Non, ça ne fait pas mal. Rien n’est dur. En fait, c’est doux… »

« Vraiment ? Merci mon Dieu. J’ai demandé de l’aide à Mana à ce sujet. »

« L’aide… de Katou ? »

« Oui, » avais-je répondu énergiquement.

C’était mon projet commun avec Mana. Ma vaillante amie avait tant fait pour notre bien. Elle n’aimait tout simplement pas revendiquer quelque chose comme étant sa propre réalisation, c’était donc une occasion précieuse pour moi d’informer mon maître de ses grands efforts. Même sans un tel prétexte, je trouvais véritablement amusant de parler de mon amie.

« Je ne savais pas quel genre de sensation ou de forme avaient les seins humains féminins, » avais-je poursuivi d’un ton vif. « J’avais besoin de les voir, de les toucher et de les étudier soigneusement. »

« Voir, toucher… »

Mon maître s’était arrêté.

« Y a-t-il un problème ? » avais-je demandé avec curiosité.

« Non… C’est juste que… Je suis un mec, tu sais ? »

Qu’est-ce que le sexe a à voir avec tout cela ? Mon maître baissait la tête et utilisait sa main gauche libre pour se donner quelques coups durs sur le front. On aurait dit qu’il essayait de chasser les pensées oiseuses de son esprit, mais je n’étais pas sûre que ce soit le cas. Je ne comprenais pas les subtilités entre les hommes et les femmes.

Malgré mon manque de compréhension, j’y avais quand même réfléchi. Mana m’avait dit un jour que les femmes devaient être douces. Il me semblait qu’en tant qu’homme, mon maître n’avait pas été satisfait.

« Pardonne-moi, Maître. Je pensais avoir fait une réplique parfaite. Est-ce que quelque chose ne va pas avec eux ? »

« Ce n’est pas le problème. Il n’y a aucun problème. Attends… une réplique ? »

« Oui. Qu’en est-il ? »

« Je ne pense pas pouvoir regarder Katou en face quand nous reviendrons… »

Qu’est-ce que cela signifiait ? J’étais encore confuse sur beaucoup de choses, mais je n’avais pas eu l’occasion de demander des éclaircissements. Mon maître murmura d’un air hébété et leva la tête, puis son expression devint soudainement sinistre. L’atmosphère autour de nous avait immédiatement changé. Je m’étais également crispée.

« Oh ? »

Contrairement à notre réaction, la voix que nous avions entendue semblait légère et insouciante. Un jeune homme inconnu regardait dans notre direction. À côté de lui se trouvait le visiteur que nous avions rencontré à l’auberge l’autre jour, l’air terriblement mécontent de quelque chose.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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