Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 7 – Chapitre 8 – Partie 1

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Chapitre 8 : Le premier rendez-vous de la marionnette ~ Point de vue de Rose ~

Partie 1

Nous avions prévu de faire une promenade dans Diospyro le lendemain, mais ce matin-là, nous avions rencontré un léger problème.

« Désolée, Senpai. C’était mon idée, mais je me suis retrouvée comme ça… »

Après son réveil, Mana s’était plainte de ne pas se sentir bien.

« Je ne me sens pas très bien, alors ne t’inquiète pas trop pour moi. »

Même si elle me disait ça, son teint n’était pas si mauvais. C’était probablement juste l’épuisement de notre voyage continu.

Mana se redressa dans son lit, souriant tristement. « Ça ne sert à rien que je sorte et que j’aggrave la situation. Alors à la place… »

« Bien sûr. C’est malheureux, mais nous allons annuler nos plans, » déclara mon maître.

« Tu ne peux pas ! » cria Mana, paniquée.

Compte tenu de son mauvais état, elle avait l’air plutôt enjouée à l’instant. Mon maître l’avait dévisagée avec curiosité alors qu’elle émettait une petite toux, les joues légèrement rougies.

« Je me sentirais mal de gâcher les plans de tout le monde au moment où vous étiez sur le point de vous lancer. Ne vous inquiétez pas pour moi. S’il vous plaît, jetez un coup d’œil à la ville. »

« Hein… ? Mais je… »

Mon maître avait l’air perplexe, mais Mana ne lui avait pas laissé le temps de parler.

« Il n’y a pas besoin de s’inquiéter. J’ai demandé à Kei de rester avec moi au cas où quelque chose arriverait. »

« Oui ! Laissez-moi faire ! » Kei avait crié joyeusement en levant la main en l’air.

Mana avait été avec moi toute la matinée… alors quand avait-elle trouvé le temps de demander à Kei de faire ça ? Je ne l’avais même pas remarqué. Mana était vraiment au top des choses, comme toujours. C’est comme si elle savait que ça allait arriver dès le début. De toute façon, Kei était douée pour prendre soin des autres. Je pouvais me sentir en confiance en lui laissant cette tâche.

Après avoir réfléchi jusqu’à ce point, j’avais soudainement penché la tête. Mana était en mauvaise santé. Kei allait s’occuper d’elle. Shiran avait d’autres plans. Ce qui veut dire…

Mana avait souri comme si elle lisait dans mes pensées. « Senpai, Rose, profitez de votre journée. »

 

 ◆ ◆

Mana avait convaincu mon maître d’aller en ville et lui avait demandé de m’attendre au premier étage. Certains détails me laissaient plutôt perplexe, mais je devais d’abord vérifier l’état de Mana.

« Mana, ta santé ne s’aggrave-t-elle vraiment pas ? » avais-je demandé.

Ses yeux s’élargirent et elle échangea un regard avec Kei, la seule autre personne restante dans la pièce.

« Hein ? Rose ? N’as-tu pas remarqué ? » demanda Mana en réponse.

« Remarquer quoi ? »

« Nous avons parlé du fait que tu ailles à un rendez-vous avec Senpai, n’est-ce pas ? »

« Qu’en est-il ? »

Nous en avions certainement discuté, mais selon les plans d’hier, nous devions tous voir la ville ensemble. Sans cette coïncidence, je n’aurais pas pu y aller seule avec mon maître.

« Non, je veux dire, dès le départ, j’avais prévu de faire ça, » dit Mana. « C’est pourquoi Kei a aussi aidé à préparer le terrain. »

« Hein ? »

« Tu n’as vraiment pas remarqué. C’est tout à fait toi, pourtant, » dit-elle en ricanant. « Eh bien, ce n’est pas un mensonge total. Je suis un peu fatiguée par tous ces voyages. Je n’ai pas d’endurance, alors il vaut mieux que je me repose quand je peux. »

« Dans ce cas, n’aurais-tu pas pu dès le départ, proposer à mon maître et moi de nous promener seuls dans la ville ? »

« Si j’avais fait ça, je me suis dit que tu t’abstiendrais par considération. Nous savions d’avance que Senpai voulait s’entraîner quand il en avait le temps. Nous n’avions donc pas d’autre choix que de t’attaquer par surprise comme ça. »

Mana m’avait vraiment bien comprise. Elle avait vu que je n’avais rien pour la contrer à ce stade, alors elle s’était tournée vers Kei.

« Désolée de t’avoir fait rester avec moi, Kei. ».

« Il n’y a pas besoin de s’excuser ! » dit Kei en secouant vigoureusement la tête. « Je soutiens aussi Rose ! Mais… es-tu toi-même d’accord avec ça, Mana ? »

« D’accord avec quoi ? »

« C’était enfin une chance pour toi de sortir et de jouer avec Takahiro. »

« Oh, ça. C’est très bien comme ça, » répondit Mana, souriant doucement à la jeune fille innocente et secouant la tête. « Le temps passé comme ça est une nécessité pour Rose. »

« Mana… »

Elle avait certainement raison. Il y avait beaucoup de choses que j’ignorais. J’avais voulu que mon maître me prenne dans ses bras, mais l’impulsion initiale ne suffisait plus. Quand j’avais appris que ce qui se trouvait au-delà d’un câlin était maintenant possible, j’avais été profondément secouée.

Mais qu’y avait-il au-delà ? Mon maître était la chose la plus importante au monde pour moi. Quel genre de relation voulais-je avec lui ? Il n’y avait aucun moyen de trouver la réponse en un ou deux jours seulement. Mais une journée entière passée en sa compagnie comme celle-ci pourrait être un pas vers la découverte de cette réponse.

C’est ce que Mana disait. Et je voulais répondre à ses attentes attentionnées. Le but de Mana était d’amener mon maître à vouloir me serrer dans ses bras, à être plus conscient de moi, même si ce n’était qu’un peu. Par conséquent, ce rendez-vous devait réussir.

« Hein… ? De toute façon, qu’est-ce que je suis censé faire à ce rendez-vous ? » avais-je demandé, en remarquant une énorme faille dans le plan.

« Détends-toi, j’ai bien réfléchi, » répondit Mana avec un sourire tendre.

Son expression était vraiment gentille… Cependant, ce jour-là, j’avais appris que la gentillesse n’impliquait pas nécessairement l’indulgence.

 

 ◆ ◆

Un peu plus tard…

« Toi… tu veux que je fasse quoi !? » Je m’étais exclamée. « M-Mana. A- Attends une minute. C’est impossible pour moi. »

« Allez, dépêche-toi. Senpai attend en bas. »

Mana s’était levée du lit et m’avait poussée dans le couloir.

« Mana… »

« Fais de ton mieux. »

Elle avait commencé à fermer la porte derrière moi. Je pouvais voir son sourire réservé. Il lui allait vraiment bien. Il était modeste, mais aussi implacable. Il n’y avait pas un soupçon de pitié derrière. Quelle était l’expression utilisée dans le monde de mon maître pour décrire cela ? Un lion qui jette son petit du haut d’une falaise ?

La porte s’était refermée avec un claquement définitif. J’étais restée immobile et hébétée dans le couloir vide pendant plusieurs secondes. J’avais baissé les yeux vers ma paume, où je tenais une pierre de traduction. J’avais appris à l’utiliser pour des occasions comme celle-ci.

Seul le minutage de cette opportunité m’avait prise au dépourvu. Tout ce dont j’avais besoin était déjà prêt. Par-dessus tout, je ne pouvais pas faire attendre mon maître. Ainsi, j’avais durci ma résolution et j’avais marché vers l’escalier.

 

 ◆ ◆

« Je suis désolée de t’avoir fait attendre. »

Après avoir descendu l’escalier, j’avais trouvé mon maître et Shiran qui m’attendaient. Les deux avaient manifestement tué le temps en parlant jusqu’à ce que j’arrive.

« Oh ? Rose, prête à partir ? » demanda mon maître avec un sourire troublé.

Était-il mécontent de devoir sortir seul avec moi ? J’étais un peu inquiète maintenant.

« Très bien, Takahiro. Je vais me retirer ici, » dit Shiran.

« Désolé de t’avoir gardée. »

« N’y pense pas. Faites attention à vous deux. »

Maintenant que j’étais arrivée, Shiran avait quitté l’auberge. Elle avait l’intention de se rendre directement à l’installation militaire qu’ils avaient visitée hier. Maintenant, j’étais seule avec mon maître.

« E-Euh, Maîttshre. »

Je m’étais mordu la langue dès le début. Enfin, pour être précise, je n’avais pas d’organes vocaux, donc c’était plutôt comme si j’avais perdu le contrôle de moi-même, mais c’était quelque chose de similaire. J’étais bien trop consciente de ce qui se passait.

J’avais calmé la tension en moi et m’étais corrigée. « Maître. Pardonne-moi. Cela t’ennuie-t-il d’aller en ville avec moi ? »

« Hm ? Oh. Pas du tout. C’est un peu différent de ce que nous avions prévu, donc je suis un peu confus, c’est tout… Maintenant que j’y pense, pourquoi t’excuses-tu ? » dit-il, puis sourit maladroitement. « On y va ? »

« Oui, » avais-je répondu en hochant rapidement la tête.

 

 ◆ ◆

La ville appelée Diospyro était le centre de distribution des marchandises dans l’est d’Aker. Des boutiques bordaient la rue principale, et de nombreuses personnes se promenaient. Je suivais mon maître à travers la foule, un pas derrière lui.

« Tu m’écoutes, Rose ? »

Je m’étais spontanément rappelé ce que Mana m’avait dit.

« Majima-senpai ne reconnaît pas ça comme un rendez-vous. D’abord, tu dois faire en sorte qu’il soit conscient de toi, même si c’est juste un peu. Pour ce faire… »

J’avais serré avec force ma main, maintenant couverte d’un long gant blanc. Il était temps. J’avais lentement tendu la main.

« Très bien, Rose, » dit mon maître en se retournant soudainement.

J’avais rapidement baissé ma main.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » avais-je répondu.

« Hein ? Je n’ai pas encore pris de petit-déjeuner, alors je pensais trouver un endroit pour manger… »

À ce moment-là, il s’était raidi. C’était comme s’il venait de réaliser quelque chose de grave.

« Y a-t-il un problème, Maître ? »

« Je n’appellerais pas vraiment ça un problème…, » il répondit avec un regard gêné. « Je pensais choisir un restaurant au hasard, mais tu ne peux pas manger, non ? »

« Je ne peux pas. »

Mon corps n’avait pas la fonction pour traiter la nourriture. Je l’avais envisagé, mais il y avait d’autres priorités, alors j’avais décidé de laisser ça pour plus tard.

« Il n’y a pas besoin de faire attention à moi, » avais-je dit. « Je peux attendre que tu aies fini de manger. »

« Entrer dans un restaurant ensemble et te demander de me servir est un peu… »

« N’est-il pas autorisé ? »

Maintenant que j’y pense, Mana m’avait dit qu’il était essentiel que nous fassions des choses ensemble pour que cette histoire de rendez-vous fonctionne. Mais mon maître et moi ne pouvions pas partager un repas. Est-ce que ça veut dire… que j’avais trébuché dès le départ ?

Oh non… Je venais juste de réaliser que je ne pouvais pas participer à un soi-disant rendez-vous déjeuner. Une option d’activité était jetée par la fenêtre avant même que nous ayons commencé. C’était un inconvénient majeur, non ? Étais-je une partenaire de rencontre défectueuse ? L’impact de cette possibilité m’avait laissée choquée. Quelle malchance ! Que devais-je faire ? Est-ce que c’était ça, « avoir envie de pleurer » ? Non pas que je puisse produire des larmes.

« Il n’y a pas de règle interdisant de faire ça dans un restaurant ou quoi que ce soit, » dit mon maître, incitant ma perception du temps à bouger à nouveau. « Je pensais juste que ce serait ennuyeux pour toi. De toute façon, je vais prendre quelque chose que je peux manger sur le pouce. D’après Shiran, il y a plusieurs échoppes qui servent ce genre de nourriture à un pâté de maisons de la rue principale. Allons-y. »

« Très bien. »

Mon maître avait tourné dans la rue principale, et je l’avais rapidement suivi. De toute évidence, j’avais tiré de mauvaises conclusions. Des pensées pessimistes avaient envahi ma tête. Ça ne marcherait pas. Bien que mon maître soit en partie responsable de cette situation.

Je veux dire, rien de ce que je pourrais faire avec lui ne pourrait être ennuyeux. Cependant, il ne l’avait pas vraiment compris. Néanmoins, son intérêt pour moi m’avait donné l’impression de flotter sur un nuage. C’était une chose si simple, et pourtant, avant même que je m’en rende compte, cette envie de pleurer avait complètement disparu.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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