Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 6 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : Quelqu’un que je déteste

Partie 2

« Tu sembles avoir mal compris quelque chose, alors laisse-moi être clair, » lui avais-je dit alors qu’elle me regardait fixement. « Je n’ai pas combattu Juumonji et Kudou au Fort de Tilia parce que je pensais que c’était la bonne chose à faire. Je l’ai fait simplement parce qu’il y avait des gens là-bas que je voulais protéger. »

Shiran et Kei, avec qui j’avais approfondi mes relations, et mon meilleur ami Mikihiko étaient tous au Fort de Tilia. C’est parce que je voulais les protéger que je m’étais battu si désespérément. J’étais certes indigné par toutes les vies qui avaient été perdues, mais ce n’était pas ma seule force motrice, contrairement à Iino en ce moment. Mes capacités étaient bien trop maigres, et je n’avais pas le luxe de me battre au nom de la justice. Il était déjà difficile pour moi de protéger ce que je voulais.

C’est pourquoi je ferais tout pour protéger les filles. Si la loi de ce monde leur arrachait ses crocs, alors je deviendrais mauvais. Si je finissais par devenir une chose ni humaine ni monstrueuse, un peu comme Shiran m’avait un jour mis en garde, je ne le regretterais pas. C’était le chemin que j’avais choisi de suivre. J’avais pris ma décision au moment où j’avais décidé de rester avec les filles. Cependant…

Si j’avais eu un pouvoir écrasant comme Iino, peut-être qu’une autre voie se serait ouvert à moi. Je pourrais au moins envisager les possibilités. Je ne pensais pas que mon choix était honorable ou quoi que ce soit. Mais qu’en est-il ? Si je pouvais protéger avec un sourire toutes les choses sous le soleil, qu’elles me soient précieuses ou non, il n’y aurait rien de mieux. Ce serait la réponse parfaitement vertueuse, mais elle n’avait aucun sens de la réalité. Néanmoins, ici même, Iino Yuna incarnait cet idéal parfait, d’une certaine manière.

« Oh, j’ai compris. C’est pour ça, » dis-je en souriant amèrement alors que je réalisais quelque chose. J’avais enfin compris pourquoi je me sentais étrangement irrité par Iino et pourquoi je n’étais pas capable de contrôler mes émotions. C’était étrangement rafraîchissant. « Hey, Iino. On dirait que je te déteste. »

« Quoi — !? »

J’étais jaloux d’elle. Quelqu’un que je détestais avait blessé les personnes les plus chères à mes yeux. Il était évident que je me sentirais irrité.

« Qu’est-ce que c’est que ça !? » s’écria Iino, l’air complètement décontenancé. Elle s’enflamma immédiatement de colère. « Est-ce pour ça que tu ne veux pas revenir à l’Empire avec moi !? »

J’avais secoué la tête. « Non, c’est une question totalement différente. »

Je n’étais pas idiot au point de laisser mon aversion personnelle pour quelqu’un obscurcir mon jugement. Même si je faisais abstraction de mes sentiments et que j’y réfléchissais calmement, l’accompagner à l’Empire n’était même pas envisageable.

Il était tout à fait possible que si nous rentrions avec Iino, elle nous traiterait équitablement et sans mépris injustifié. Mais même pour la Skanda, elle ne pouvait pas garantir à cent pour cent notre sécurité. Il n’y avait aucune raison pour nous de nous mettre volontairement en danger.

De plus, même si Iino possédait un sens de la justice, il était douteux qu’elle protège des monstres comme Lily. Par conséquent, ma décision avait été de refuser sa proposition. Malheureusement pour elle, elle devait retourner jusqu’à l’Empire sans avoir rien à montrer pour ses efforts.

« De toute façon, ne devrais-tu pas t’inquiéter de ta propre sécurité ? » avais-je demandé, en tendant la main vers mes vêtements posés sur un rocher au bord de la rivière. Ils avaient considérablement séché près du feu, alors je les avais attrapés et m’étais levé.

« Hé ! Attends une seconde ! » Iino avait parlé en panique. « Où vas-tu !? »

« Où penses-tu ? Lily devrait bientôt arriver, » avais-je répondu en me rhabillant. « Je me prépare à partir. »

Katou s’était également levée lorsque Rose lui avait tendu ses vêtements. Iino était la seule à rester assise.

« Tu n’as pas l’intention de me laisser ici, n’est-ce pas ? » dit-elle en pâlissant.

« Eh bien… Que penses-tu que nous devrions faire, Katou ? » avais-je demandé.

La tête de Katou était passée à travers son col, et elle avait cligné des yeux de surprise pendant un moment.

« Voyons voir… Iino pourrait probablement descendre de la montagne en une semaine environ si elle fait des efforts, non ? Je suis sûre qu’elle peut repousser tous les monstres à elle seule, juste avec ses bras. »

« Me dis-tu de ramper pour revenir !? »

« Je veux dire, vous nous attaquerez si vous vous rétablissez, non ? » dit Katou en secouant la tête.

« Ce n’est pas… »

Iino avait détourné son regard. Apparemment, c’était exactement ce qu’elle allait faire.

En la voyant comme ça, Katou avait laissé échapper un soupir étonné. « Vous voyez ? Il n’y a aucun moyen pour Majima-senpai de demander à Lily de vous guérir comme ça, n’est-ce pas ? »

« A-Argh… »

Une expression amère s’était formée sur les traits à forte volonté d’Iino. Elle ne pouvait rien faire contre la situation actuelle. Ses épaules s’étaient affaissées.

« B-Bien. Je promets de ne pas vous capturer ou quoi que ce soit. »

« Comme si nous pouvions vous croire sur parole, » répondit immédiatement Katou.

« P-Pourquoi pas !? » La bouche d’Iino s’ouvrit et se ferma comme un oiseau. « C’est vrai ! Je ne te capturerai pas ! Je ne mens pas ! »

« Vous dites ça, Iino, mais en fait vous ne faites pas non plus confiance à Majima-senpai, n’est-ce pas ? Ça va dans les deux sens. »

« Argh… C’est vrai… Au moins, emmenez-moi à l’entrée de la montagne. Je peux utiliser le cheval que j’ai laissé là-bas pour revenir. »

Les réponses cruelles de Katou semblaient provenir de son aversion pour Iino. J’avais souri légèrement à cela, puis je m’étais retourné lorsque la présence de Lily s’était rapprochée.

« Combien de temps pensez-vous qu’il nous faudra pour vous ramener jusque là-bas ? » demanda Katou.

« C-Combien ? »

« Cela fait plus de dix jours que nous avons commencé à traverser ces montagnes. Nous avons dû nous arrêter plusieurs fois pour réparer la route, donc même si nous n’avons pas à le faire, cela prendra au moins trois jours entiers. »

« Si longtemps… ? »

« Comment ne pouvez-vous pas savoir combien de temps ça va prendre ? Vous avez marché jusqu’ici vous-même, n’est-ce pas ? »

« J’ai rattrapé mon retard en une demi-journée, une fois arrivée dans les montagnes… »

Je les avais écoutées toutes les deux en attendant que Lily arrive. J’avais réalisé que je me sentais quelque peu agité et j’avais souri ironiquement à moi-même. Je savais qu’elle allait bien, mais je ne pouvais pas me calmer avant de voir son visage. Quand allait-elle arriver ? Il était déjà temps.

« Mana, puis-je dire quelque chose ? »

« Qu’y a-t-il, Rose ? »

« Désolée d’interrompre votre conversation. J’ai quelque chose à demander à Iino… Oh. »

Rose s’était arrêtée au milieu de la conversation. Nous nous étions installés près d’une partie étroite de la rivière. Les fourrés de l’autre côté avaient bruissé lorsqu’une fille aux cheveux de lin est apparue.

« Lily. »

J’avais prononcé son nom. Elle m’avait fait un sourire radieux. Lily m’avait regardé de haut en bas, puis elle avait laissé échapper un soupir de soulagement. Elle m’avait ensuite rendu mon salut.

« Maître. »

Sa voix était affectueuse et remplie d’un désir sincère. Nous n’étions séparés que depuis peu de temps, mais un grand sentiment de réconfort se répandait dans mon cœur. Il y avait probablement une partie de moi qui ne voulait pas passer un seul moment sans elle. Ces émotions s’étaient soudainement reflétées sur mon visage, et j’avais réalisé une fois de plus que j’étais tombé amoureux d’elle. Elle était ma mignonne, ma précieuse Lily… et il y avait un gros morceau de métal rustre qui lui sortait de l’œil.

« Hein ? »

Une épée s’était enfoncée à l’arrière de son crâne. La lame avait pulvérisé son globe oculaire, et sa pointe pointait vers moi. Mes pensées s’étaient arrêtées nettes.

« Quoi… ? »

Je ne pouvais pas comprendre ce que je voyais. Qu’est-ce qui vient de se passer… ?

« Ah. »

Lily avait marmonné et titubé. Son cerveau mimétique était détruit. Quelque chose avait arraché l’épée. J’étais resté perplexe en regardant son corps s’effondrer sur le sol. Sa tête avait commencé à se reformer immédiatement, mais son système nerveux mimétique avait subi de graves dommages, si bien que Lily avait perdu conscience et n’avait pas pu se relever.

Elle ne savait même pas ce qui était arrivé à son propre corps. Je ne le savais pas non plus. Si je devais décrire exactement ce que je voyais, je suppose que je dirais que c’était une calamité sous la forme d’un garçon.

« Je t’ai enfin récupérée, Miho. »

Le garçon souriait et parlait d’une voix si innocente qu’on n’aurait jamais pensé qu’il était l’agresseur. Il avait un regard enfantin et un air espiègle. À première vue, ses vêtements en lambeaux recouverts d’un manteau lui donnaient un air miteux. Cependant, en regardant de plus près, ses vêtements déchirés étaient les mêmes que mon uniforme scolaire, et l’épée qu’il brandissait était une œuvre d’art incrustée de multiples pierres précieuses.

Les fluides de Lily avaient coulé le long de la pointe de sa lame et étaient tombés sur le sol. Ses yeux avaient un éclat aberrant alors qu’il regardait cela. Quiconque le croiserait au milieu de la nuit détournerait le visage et ferait semblant de ne pas le remarquer. C’était le danger qu’il représentait.

 

 

Il attendit que la mimique de Lily reprenne sa forme, puis agita sa main vide. Des chaînes sortirent de sa manchette en lambeaux avec un bruit sec. Les chaînes, décorées de minuscules ornements, se tordirent comme un serpent et attachèrent Lily en un éclair. Le garçon avait fait tourner son poignet, tirant sur les chaînes et amenant Lily vers lui.

« Je vais te protéger correctement à partir de maintenant, Miho. »

Il avait étreint la jeune fille inconsciente avec précaution, comme s’il manipulait quelque chose d’extrêmement fragile.

« Ce n’est pas possible… Tu es… » Katou avait marmonné de façon rauque.

« Qu-Qu’est ce que tu fais ici, Takaya !? » Iino avait crié avec agitation.

C’était le nom de l’ami d’enfance de Miho Mizushima, Takaya Jun. Le garçon pitoyable qui n’avait pas été capable de protéger la fille la plus chère à ses yeux montrait maintenant ses crocs.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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