Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 5 – Chapitre 9 – Partie 2

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Chapitre 9 : L’araignée blanche et la fille qui continue d’avancer ~Point de vue de Gerbera~

Partie 2

« Hmm ? Est-ce que j’ai dit quelque chose d’étrange ? » avais-je demandé avec curiosité. « J’aimerais bondir sur mon seigneur. Tes sentiments ne sont-ils pas les mêmes ? »

« Tu es trop franche ! »

« Et tu es trop troublée. Je le pense depuis un moment maintenant, mais quand il s’agit de mon seigneur, n’es-tu pas un peu trop facilement secouée ? »

« Argh… »

Katou avait titubé. Derrière elle, Kei avait regardé hors du véhicule, les deux mains sur ses joues rouge vif, marmonnant quelque chose à propos d’une conversation d’adultes et se cachant à l’intérieur. Je m’étais retournée pour faire face à Katou une fois de plus. Le fait que je sois calme alors que Katou était complètement déstabilisée était une situation assez inhabituelle. J’étais un peu émue par cette situation et j’avais penché la tête.

« Mais tel que je vois la situation actuelle, mon seigneur ne te verra pas de cette façon à moins que tu ne te jettes toi-même sur lui. »

« Tu es étonnamment vive, compte tenu de ton ignorance habituelle… »

« Cependant, je ne crois pas que le fait d’être vive ait beaucoup à voir avec cela. Je suis connectée à mon seigneur par notre cheminement mental, donc je peux le savoir juste en le regardant de près. Quand il s’agit de passion pour mon seigneur, je n’ai pas l’intention de perdre face à l’une de mes sœurs. »

D’après ce que je savais, mon seigneur ne voyait pas Katou comme une partenaire potentielle. Ce n’était pas un homme insensible, loin de là. Il avait probablement une vague idée de ses sentiments. Cependant, il n’avait montré aucun signe d’arriver à la bonne réponse. Pourquoi cela ? Je m’étais souvenue de la vue de Katou s’effondrant lorsqu’elle avait parlé à ces hommes.

« Eh bien, je suppose que c’est tout à fait naturel. Face à une faible humaine qui finit comme ça rien qu’en parlant avec des hommes, il est difficile d’imaginer mon seigneur te ravir par sa propre volonté, même s’il le voulait. »

« Désolée, Gerbera. Peux-tu s’il te plaît arrêter d’utiliser ton propre vocabulaire comme s’il s’appliquait à tout le monde ? »

« Mais c’est ce à quoi tout mène à la fin, n’est-ce pas ? C’est pourquoi Monseigneur est si loin de la réponse. C’est précisément parce qu’il est si sincère et honnête qu’il n’envisage pas d’agir comme une bête, même à un degré infime. On pourrait même dire qu’il est presque tabou pour lui de te considérer comme un membre du sexe opposé. » J’avais fait une pause, laissant échapper un soupir. « Tu devrais déjà le savoir sans que je le mentionne. »

Cette fille m’avait battue à plate couture quand j’étais l’araignée blanche. Même maintenant, j’avais un peu peur d’elle. Si c’était quelque chose que je pouvais comprendre par moi-même sans aide, je pensais qu’elle le maîtrisait déjà parfaitement.

« C’est pourquoi je daigne demander. Tu as les mêmes sentiments que moi, donc es-tu vraiment d’accord avec ça ? »

J’avais poussé ma question sur elle une fois de plus, et Katou avait finalement lâché un gros soupir comme si elle se résignait.

« Les mêmes sentiments, hein ? Laisse-moi juste te dire maintenant, je n’ai pas vraiment envie de me jeter sur lui comme tu le fais, » dit-elle en plaisantant avant de sourire de façon douce-amère. « Mais je n’aurais jamais pensé que tu te rendrais compte de mes sentiments. »

« Ne l’ai-je pas déjà dit ? Je n’ai pas l’intention de céder face à l’une de mes sœurs lorsqu’il s’agit d’observer mon seigneur avec passion. Cependant, tu l’as observé presque autant que moi. »

Nous regardions la même chose. Il serait étrange de ne pas remarquer ses sentiments. Et, bien sûr, je ne pouvais pas laisser son comportement indiscutable après l’avoir constaté.

« Pourquoi ne lui transmets-tu pas ce sentiment dans ton cœur ? » lui avais-je demandé. « Tu t’es tenue sans crainte devant moi. Tu ne peux pas avoir la frousse à ce sujet. »

« C’est exactement ce que c’est, Gerbera. »

« Quoi ? »

Katou m’avait fait un sourire en coin. C’était assez inattendu. Je l’avais imaginée sans peur. On pourrait même la décrire comme une sorte de monstre. Cependant, la fille devant moi disait le contraire. L’ai-je mal interprétée ? Non, ce n’est pas non plus tout à fait ça. La première fois que je l’avais rencontrée, elle était certainement un monstre terrifiant. Mais maintenant, elle était différente. Quelque chose avait changé.

Alors que j’arrivais à cette conclusion, Katou avait souri d’une manière agréable. « Il fut un temps, en effet, où je n’avais peur de rien. J’avais complètement abandonné. J’avais absolument tout perdu, je ne possédais absolument rien, et donc, je pouvais tout faire. C’est pourquoi je n’avais pas peur de toi quand tu étais notre ennemie. C’est pourquoi j’ai été capable de lui être utile. » Katou avait laissé échapper un soupir. « Et pourtant… Rose m’a dit… que je ne devais pas abandonner. » Son sourire était maintenant anxieux, mais heureux. « Maintenant, j’ai peur de faire quoi que ce soit. »

« J’ai l’impression que tu fais tout ce que tu faisais avant, » avais-je fait remarquer.

« Hee hee. Tu as raison. C’est contradictoire, n’est-ce pas ? » Katou avait hoché la tête, puis elle avait fermé les yeux. « Mais qu’est-ce que je peux faire ? À cause de Rose, Senpai m’a dit “tu m’as vraiment sauvé” et “merci”. Le voir heureux me rend heureuse. Sa confiance me rend heureuse. Tu comprends, n’est-ce pas ? Alors je finis par penser que je dois continuer à faire des efforts. » Son sourire s’estompa et elle porta la main à sa poitrine, comme pour vérifier l’émotion qui s’y trouvait. « Le cœur humain ne fonctionne pas vraiment comme on le voudrait. Même si j’ai tout abandonné, j’ai maintenant une raison de ne pas abandonner du tout. C’est pourquoi… »

« Je vois. »

Ce qui voulait dire que c’était sa lâcheté qui la poussait en avant maintenant. J’avais laissé échapper un soupir. C’est exactement pourquoi les choses iraient mieux si elle transmettait simplement ses sentiments. Mais elle ne pouvait pas. C’était extrêmement effrayant pour elle. Elle avait peur de perdre tout ce qu’elle avait finalement réussi à gagner en allant de l’avant. Elle doutait de chacun de ses pas. Elle avait besoin de temps pour rassembler son courage avant de pouvoir le lui dire.

Peu importe, elle n’allait pas arrêter sa marche continue. La marionnette qu’elle avait autrefois menée par la main la guidait maintenant progressivement vers l’avant. Sa vitesse était vraiment vexante pour moi, mais elle avançait toujours. En fait, j’avais toujours peur de cette fille. Son corps et son cœur étaient si faibles, mais elle était si forte. Je n’arrivais pas à comprendre comment elle pouvait être comme ça. J’avais soudainement souri. En fait, je trouvais cet aspect d’elle plutôt sympathique.

« Je comprends maintenant, » avais-je dit. Une description de son comportement m’était venue à l’esprit, et je lui avais fait un rapide signe de tête. « Tu es une épave seulement quand il s’agit de mon seigneur. »

« Je suis surprise que tu connaisses cette expression… »

« C’est Mikihiko qui me l’a dit. »

« Ce type… » Katou avait l’air épuisée, son expression était amère. « Peu importe. C’est parce que je suis comme ça que je peux aider Senpai d’une certaine façon… Bref, que dis-tu de ça ? »

« Hm ? »

« Il a roulé quand j’ai tout renversé. Penses-tu que tu peux utiliser ça ? »

Katou s’était approchée et avait soulevé une arme lourde pour moi.

« Qu’est-ce que c’est ? »

Ce n’était pas une épée ou une hache. Il s’agissait d’une perche de la longueur de mon bras surmontée d’une grosse boule de métal. Il y avait des pointes solides qui dépassaient de la boule, ce qui la rendait bien plus inquiétante qu’une épée.

« C’est une masse, » dit Kei en s’approchant en courant. « C’est une arme que vous utilisez en frappant vos adversaires avec le bout pointu. Il y a beaucoup de monstres coriaces qu’on ne peut pas couper avec des lames dans les environs de Viscum, l’un des trois royaumes de l’Est, donc ils utilisent beaucoup ces armes là-bas. »

« Rose n’a fait que des armes blanches tranchantes et perforantes jusqu’à présent. Je parie que tu n’as jamais envisagé d’utiliser une arme contondante, non ? » ajouta Katou. « Qu’en penses-tu ? Je pense personnellement que ce serait mieux que de déraciner un de ces arbres pour en faire une massue improvisée. »

« C’est vrai. Au moins, il semble que je n’aurai pas à me soucier de l’orientation de la lame. »

J’avais hoché la tête alors que l’arme dans ma main disparaissait à moitié de mon esprit.

Avec ça, peut-être que je peux le faire…

Je m’étais éloignée de Katou et Kei.

« Shyaaah ! »

J’avais renforcé ma prise et j’avais balancé la masse de toutes mes forces. L’air s’était transformé en coup de vent et avait éclaté autour de moi. J’avais senti une réaction dans ma main et j’avais souri. C’était bon. C’était familier. Par-dessus tout, c’était simple. Et pourtant, c’était amusant de voir qu’il avait plus de puissance qu’un simple bâton.

En utilisant le poids de la tête, il créait facilement une force centrifuge. Je pouvais m’attendre à une bonne dose de puissance destructrice rien qu’en la balançant, mais si je maîtrisais son utilisation grâce aux arts martiaux, cela lui conférerait un tout autre niveau.

« Si je devais me plaindre, je dirais que c’est beaucoup trop léger. » C’était probablement très bien pour un usage humain, mais c’était insuffisant pour moi. « J’aimerais quelque chose de plus lourd. Plus long aussi. Je suppose que nous pouvons consulter Rose à ce sujet. » Un sentiment agréable parcourut ma poitrine et un sourire me vint naturellement. « Hehehe... C’est devenu plutôt amusant. »

« Euh, Gerbera ? »

« Qu’est-ce qu’il y a, Katou ? »

Je m’étais tournée vers elle, mécontente, pour constater qu’elle me regardait d’un air renfrogné.

« Le manche de cette masse est-il courbé ? »

« Euh… »

J’avais laissé échapper un gémissement de stupéfaction. Je m’étais emportée et j’avais utilisé toute ma force, ce qui avait fait que la masse s’était courbée. Cela m’avait laissée dans un état de panique totale.

 

 ◆ ◆

Après avoir essayé de remettre la masse en forme et de déformer encore plus le manche, nous étions allés ensemble voir mon seigneur pour lui faire un rapport et nous excuser. C’était une sacrée expérience. Cela dit, nous avions au moins un plan maintenant. Il ne restait plus qu’à en discuter avec Rose. Katou avait aussi apparemment pensé à quelque chose et faisait un geste de son côté.

Trouver une arme à utiliser avait été un vrai calvaire. Je n’avais pas pu retenir un long soupir. Le fait que j’aie demandé à Rose de « faire quelque chose de solide et de lourd », la laissant complètement désemparée sur ce qu’elle devait faire, est une histoire pour une autre fois.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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