Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 5 – Chapitre 8 – Partie 1

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Chapitre 8 : L’araignée blanche et les vêtements de la marionnette ~Point de vue de Gerbera~

Partie 1

Deux garçons et une fille étaient apparus.

« Vous êtes… »

Ils me semblaient familiers. C’était des visiteurs de l’autre monde, un peu comme mon seigneur. Leurs noms étaient… comment déjà ? Je ne m’en souviens pas. Il est possible que je n’aie jamais entendu leurs noms. Je ne m’étais jamais vraiment impliquée avec eux. Pourquoi étaient-ils ici ? J’étais plus perplexe que méfiante.

« Putain de merde. C’est la première fois que je vois un monstre de si près. »

Les garçons avaient l’air extrêmement joyeux en me regardant fixement. Je n’avais senti aucune sorte de malice. Leur attitude était en fait plutôt favorable. Cependant, assez mystérieusement, je trouvais leurs regards étrangement désagréables.

« Wôw. C’est vraiment un monstre. »

« Attendez, n’est-ce pas dangereux ? »

« Je te le dis, c’est bon. C’est le monstre de Majima, non ? La fille elfe est là aussi. Elle serait déjà partie si c’était dangereux. »

Le groupe s’était rapproché pendant qu’ils discutaient. Les deux garçons avaient le visage rouge. Une odeur particulière émanait d’eux.

« Je me demande s’ils sont ivres… ? » murmura Kei à mes côtés.

J’avais froncé les sourcils. Je ne comprenais pas vraiment ce que signifiait « ivre », mais je comprenais à peu près la situation. Les Chevaliers de l’Alliance avaient nettoyé cet endroit de toute personne. Ni les soldats ni les villageois ne pouvaient s’approcher. Cependant, les chevaliers ne pouvaient pas refuser les visiteurs — les sauveurs. En fait, il y avait quelques chevaliers déconcertés qui se tenaient derrière eux.

Il semblerait que les garçons aient perdu leur sens de la raison. C’était probablement un effet de ce qu’ils appelaient « l’alcool ». Boire trop faisait apparemment faire des choses que l’on ne ferait pas normalement. Cela dit, je n’avais toujours pas la moindre idée de la raison pour laquelle ils étaient venus ici.

« Qu’est-ce que vous… ? »

« C’est vraiment une demi-araignée. »

J’avais essayé de demander pourquoi ils étaient là, mais les garçons n’écoutaient pas.

« Yo, regarde ça. »

Au contraire, l’un des garçons s’était approché juste à côté de moi et avait tendu sa main vers moi. Son comportement était si grossier que je ne m’y attendais pas, et ma réaction avait été retardée. Sa main présomptueuse était sur le point de toucher le bas de mon corps d’araignée à moitié couverte de poils blancs.

Un homme est sur le point de toucher mon corps ? Un homme autre que mon seigneur ?

J’avais tressailli. Le dégoût physiologique m’avait donné des frissons dans tout le corps. Mes poils d’araignée s’étaient hérissés. Mes jambes s’étaient tortillées par réflexe, et puis…

« Qu’est-ce que tu crois faire ? »

Un rugissement de réprimande avait percé à travers la forêt silencieuse.

La main du garçon s’était arrêtée brusquement. Toutes les personnes présentes avaient tourné leur regard en même temps. Une petite fille se dirigeait vers nous en piétinant, les épaules bien droites.

« Katou… ? »

J’avais prononcé son nom. Katou était censée observer l’entraînement de Rose. Elle avait dû revenir pour une raison inconnue. Personne n’avait pu réagir lorsqu’elle s’était arrêtée et avait jeté un regard furieux aux garçons qui tentaient de me toucher.

« J’ai dit, qu’est-ce que tu penses faire en essayant de toucher le corps d’une fille sans son consentement !? »

« Une fille ? C’est un monstre. »

« Et alors ? C’est toujours une fille ! Enfoncez ça dans vos crânes épais et pensez à l’absurdité de ce que vous faites ! »

Les garçons avaient l’air complètement découragés. La colère de Katou avait soufflé le vent hors de leurs voiles.

« Espèce de petit… »

Ils avaient réalisé qu’ils avaient perdu leurs sang-froid à cause d’une fille, petite de surcroît. La honte qu’ils avaient ressentie était le signe que leur raison fonctionnait à nouveau correctement. Même moi, je pouvais dire que leur fierté insignifiante était en feu. Les choses avaient atteint un point d’ébullition. Ayant senti cela, mes jambes avaient glissé tandis que je redressais ma posture. J’avais l’intention de les arrêter si nécessaire, même si je devais être un peu brutale.

« Les gars, arrêtez ça, » déclara la fille du groupe en panique.

« Tada ? »

« Partons, d’accord ? Nous sommes allés trop loin. C’est notre faute. »

Les yeux de la fille étaient fixés sur l’objet qui pendait à la taille de Katou. C’était un couteau assez grand. Rose l’avait fabriqué l’autre jour pour l’autodéfense de Katou. Sa lame ultra fine était légère pour sa taille et avait un tranchant redoutable. La main gauche de Katou reposait sur sa poignée, le couteau étant toujours dans son fourreau.

« Nous sommes désolés, d’accord ? »

Katou avait maintenu sa posture imposante à une courte distance de nous, leur signifiant du regard de dégager d’ici. L’autre fille avait forcé un sourire et s’était enfuie, complètement pâle. Les garçons avaient suivi le mouvement, malgré leur air mécontent. Les chevaliers, qui avaient l’air de s’excuser, étaient partis après eux.

Je laissais enfin échapper mon souffle. Mes poils d’araignée s’étaient rabaissés. Ils étaient vraiment une bande impolie. C’était une expérience désagréable. Mais heureusement, tout s’était terminé sans incident. Si moi, un monstre, j’avais eu recours à la violence, quelles que soient les circonstances, cela affecterait la position de mon seigneur. Même moi, je pouvais le voir. C’est grâce à l’intervention de Katou que nous avions pu nous en sortir sans aggraver la situation.

« Tu as mes remerciements, Katou. »

Elle n’avait pas répondu. J’avais penché la tête et l’avais regardée de plus près. Son visage, qui avait habituellement l’air innocent, était maintenant d’une pâleur mortelle.

« Katou… ? »

Elle n’avait pas réagi à mes appels et s’était effondrée sur le sol.

 

 ◆ ◆

Heureusement, l’état de Katou ne semblait pas être grave. Elle s’était effondrée parce qu’elle se sentait mal, mais elle avait dit qu’elle irait mieux avec un peu de repos, alors je l’avais laissée s’allonger un moment. Après que Kei ait replacé plusieurs fois la serviette humide couvrant son front, Katou s’était redressée.

« Désolée de vous avoir causé des ennuis…, » dit-elle.

« Tout cela n’est pas grave, » avais-je répondu. Les humains sont si fragiles. Le simple fait de la regarder était mauvais pour mon cœur. J’avais laissé échapper un soupir de soulagement et j’avais haussé les épaules. « C’était assez imprudent de ta part, Katou. »

D’après ce qu’elle m’avait raconté par la suite, si Katou s’était arrêtée là, c’est parce qu’elle ne pouvait pas se forcer à faire un pas de plus. Si elle avait gardé la main sur le couteau à sa taille, ce n’était pas parce qu’elle était prête à attaquer à tout moment, mais parce qu’elle s’était accrochée à l’objet que mon seigneur lui avait offert et que Rose avait fabriqué pour elle. Elle savait qu’elle était imprudente.

Katou avait l’air un peu mal à l’aise quand elle avait dit. « Eh bien… J’ai pensé que c’était important d’intervenir, » dit-elle.

« Je t’en suis très reconnaissante. »

Je pouvais honnêtement l’admettre. Mes jambes s’étaient arrêtées par réflexe. Si Katou n’avait pas forcé le passage, on ne pouvait pas savoir comment les choses se seraient terminées une seconde plus tard. Je ne pouvais même pas prétendre que mon corps n’aurait pas agi sans le vouloir. Ce serait une chose si j’avais fait un saut en arrière brusquement, mais il était tout à fait possible que je puisse déchiqueter les garçons impolis en morceaux. Ça m’avait donné des frissons dans le dos.

« Il est compréhensible qu’une fille ait le réflexe de s’emporter contre quelqu’un du sexe opposé qui tente de toucher son corps…, » dit Katou avec un sourire en coin. « Mais tu es dans une autre dimension, tu aurais peut-être fini par les blesser un peu. »

« Oui… peut-être un peu. »

J’avais détourné mon regard. Nous voyions les choses avec une échelle différente, mais j’avais décidé de ne pas en parler.

Voyant ma réaction, Katou avait continué avec une expression légèrement curieuse. « Eh bien, je ne me serais pas vraiment souciée s’ils avaient été blessés. Quelles que soient leurs intentions, ce n’était que du harcèlement sexuel. Ça leur ferait du bien de ressentir une certaine douleur, mais… »

« Il en résulterait un trouble pour mon seigneur. »

« C’est comme ça que ça se passe, » acquiesça Katou avec un hochement de tête. « C’est une bonne chose que ça se soit terminé sans incident. »

« C’est… Qu’est-ce qu’ils avaient exactement ? » avais-je grommelé en faisant une grimace.

Un pli s’était également formé entre les sourcils de Katou. « C’est parce qu’ils étaient ivres. Ils sont probablement venus ici sans y réfléchir. » Son ton était clairement en colère et dirigé vers les garçons irréfléchis. « Je pense qu’ils vous regardent de haut, toi et les autres, parce que vous êtes les serviteurs de Majima-senpai, alors qu’ils sont des visiteurs tout comme lui. C’est probablement pour ça qu’ils ont fait quelque chose d’aussi grossier, même si l’alcool n’a pas aidé. »

Je m’étais soudain souvenue des deux monstres qui obéissaient à l’autre dompteur de monstres, Kudou Riku. Il traitait ces filles, qu’il appelait Anton et Berta, comme de simples pions. La raison pour laquelle j’étais dégoûtée par ces deux garçons était peut-être similaire.

Une curiosité présomptueuse. Un contact physique sans le moindre soupçon de considération. Ce n’était pas correct simplement parce qu’ils n’avaient pas de mauvaises intentions. Pour dire les choses clairement, ces garçons me regardaient seulement comme un objet. Les visiteurs de l’autre monde ne possédaient pas une haine profonde envers les monstres comme les citoyens d’ici. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement qu’ils nous traitent sur un pied d’égalité. Notre rencontre fortuite avec notre seigneur avait été une bénédiction à nulle autre pareille.

« Bien que, » Continua Katou, « une fois qu’ils auront dessoûlé, je suis sûre qu’ils réaliseront leur erreur. Ils n’ont après tout pas l’intention de se battre avec Majima-senpai. De plus, d’après ce que j’ai entendu, Miyoshi-senpai est en fait un assez bon chef. Cet incident s’est produit alors qu’il n’était pas là, et s’il l’apprend, il prendra probablement des mesures pour préserver sa relation avec Majima-senpai. En un sens, ce serait une bonne chose de prévenir Miyoshi-senpai le plus tôt possible. Si une telle chose arrivait à Rose, je me sentirais trop coupable pour lui faire face. »

« Tu marques un point là. Contrairement à moi, Rose est calme. Même si une telle chose lui arrivait, elle pourrait tranquillement les laisser la toucher afin d’éviter tout conflit. »

« S’il te plaît, ne dis pas de telles choses. Senpai est le seul à pouvoir toucher Rose. »

Katou avait l’air de détester sérieusement ce que j’avais dit. Elle était vraiment proche de Rose.

« Hrm ? »

J’avais soudainement levé la tête. Quelqu’un s’approchait à nouveau. Je m’étais levée par réflexe, peut-être parce que les récents événements avaient, sans le savoir, un effet persistant sur moi. Heureusement, c’était une anxiété inutile de ma part. La personne qui s’avançait vers nous à pas feutrés était une elfe aux cheveux blonds ondulants, à l’armure blanche et au cache-œil sur un œil : Shiran.

Elle était la plus récente servante de mon seigneur, mais elle avait vécu comme une humaine avant cela, alors il la traitait comme une amie plutôt que comme sa servante. Le reste d’entre nous avait imité son comportement à cet égard. Je ne la voyais pas comme ma nouvelle petite sœur, mais comme la grande sœur de Kei et la compagne de mon seigneur.

« Oh ? Shiran ? Pourquoi es-tu là ? » demanda Kei avec curiosité.

« J’ai entendu de mon subordonné qu’il y avait une sorte de problème ici, » répondit Shiran avec une expression sinistre en regardant autour d’elle et en s’approchant de nous. « Bien qu’il ne se soit rien passé de grave, juste une quasi-querelle, il semble que cela ait touché une corde sensible chez vous toutes. Je suis venue voir comment vous alliez et m’excuser. »

« Il n’y a pas besoin de t’excuser, Shiran. Les chevaliers n’étaient pas en faute, et tu n’étais même pas impliquée, » dit Katou.

« Mais Mana… »

« Je vais bien. J’ai juste été un peu malade. Kei a pris soin de moi, » répondit Katou avec un sourire qui contrastait avec l’expression sévère de Shiran. J’avais trouvé ça étrange. Le sourire de Katou me semblait rigide. « Hm. Je devrais être capable de me déplacer maintenant. Merci, Kei. »

« Tu n’as pas besoin de me remercier. Je n’ai rien pu faire…, » répondit Kei, dépitée.

« C’est bon. Les enfants ne devraient pas s’inquiéter de ce genre de choses. »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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