Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 5 – Chapitre 11 – Partie 2

Bannière de Monster no Goshujin-sama (LN) ***

Chapitre 11 : Le garçon qui cherche la force ~Point de vue de Kaneki Mikihiko~

Partie 2

Hein ? Est-ce à moi que tu demandes ça ? Je l’avais dévisagée, mais Rose attendait sérieusement une réponse. Elle était pondérée par nature, mais elle pouvait aussi être tête en l’air. De toute façon, comment me suis-je retrouvé à parler à une fille des préférences sexuelles de mon ami ? Les yeux de Katou me disaient de ne rien dire d’étrange. Elle n’avait pas l’air de pouvoir supporter une autre conversation. Et moi non plus. Mon seul choix était de régler ça de la manière la plus sûre possible.

« Uhhh… Voyons voir… N’est-il pas préférable de choisir ce que tu penses être le mieux ? Je veux dire, c’est comme donner un cadeau que tu penses être le plus approprié selon toi. »

Ce n’était pas tout à fait la même chose, mais Rose était apparemment convaincue.

« Je vois. Ce que je pense être le mieux, dis-tu ? » Les yeux sous son masque s’étaient tournés vers Katou pour confirmation.

« Il a raison, » ajouta Katou. « Si tu fais ce que tu penses être le plus mignon, ça pourrait être le meilleur choix. De plus, il semble qu’il y ait une limite à ce que l’on peut faire en se basant uniquement sur l’imagination. Il serait préférable d’enquêter un peu plus avant de faire quoi que ce soit. »

Rose s’était retournée vers moi avant même que Katou ne remarque le regard étrange qu’elle avait dirigé vers elle.

« Merci beaucoup, Mikihiko. Cela a été utile. »

Elle avait incliné la tête courtoisement. Je n’avais pas vraiment compris, mais il semblerait que les choses étaient réglées. J’avais l’impression qu’il pouvait encore y avoir quelques problèmes malgré la conclusion sûre, mais c’était probablement juste mon imagination. Ce qui allait se passer ensuite n’avait rien à voir avec moi.

« Au fait, pourquoi es-tu ici, Mikihiko ? » demanda Rose en levant la tête.

« Oh, c’est vrai. Je ne vois Takahiro nulle part. Sais-tu où il se trouve ? »

« Mon maître est sorti un peu avec Lily et Gerbera. »

« Je vois. OK alors, je vais aller jeter un coup d’œil. »

J’avais remercié Rose, puis j’avais laissé la manamobile derrière moi.

 

 ◆ ◆

J’avais trouvé Takahiro dans la forêt derrière la manamobile. Ils étaient hors de vue parce que Gerbera était avec eux. Je pouvais deviner ce qu’ils étaient en train de faire. J’avais levé la main alors que Lily se tournait vers le bruit de mes pas, puis j’étais entré dans la petite clairière de la forêt. Si on ne connaissait pas les circonstances, la scène devant moi aurait ressemblé à un monstre tuant un garçon.

« Shyaaah ! »

La Grande Araignée Blanche était passée à l’attaque. La simple présence qu’elle dégageait était de la puissance pure. Cela frappa ma peau et paralysa mon corps tout entier. Je m’y attendais, mais j’avais l’impression d’être sur le point de hurler de façon pitoyable, alors je m’étais mordu la lèvre. J’avais sincèrement pensé qu’ils étaient étonnants. À la fois Gerbera… et le gars qui lui faisait face.

« Oooh ! »

Takahiro poussa un rugissement et se positionna debout sans aucune hésitation dans ses mouvements. Il repoussa une patte avec son épée, en repoussa une autre avec son bouclier, puis sauta sur place pour éviter la suivante.

Bien qu’elle se soit retenue, les attaques de Gerbera avaient beaucoup de force en elles. Un coup d’éclat l’avait fait basculer. Le coup de grâce était ensuite venu avec une patte d’araignée qui s’était écrasée au sol. Takahiro avait réussi de justesse à rouler hors de la trajectoire. Il se remit immédiatement sur ses pieds, mais il fut accueilli par une série d’attaques sans merci. Takahiro s’en était bien sorti, mais l’un des coups avait quand même touché son bras supérieur.

Les griffes de Gerbera étaient repliées, mais c’était à peu près la même chose que d’être frappé avec un marteau. Takahiro avait poussé un cri étouffé en perdant la prise sur son épée. Elle était tombée sur le sol. Néanmoins, il n’avait pas laissé la douleur émousser son jugement. Takahiro capta la prochaine frappe avec son bouclier et utilisa l’impact pour sauter en arrière et prendre de l’espace. Il baissa la taille, se préparant à l’attaque suivante, même si son bras droit pendait librement.

« C’est assez ! Maître ! Ça suffit ! » cria Lily en frappant ses mains l’une contre l’autre.

Takahiro et Gerbera avaient tous deux dissipé leur esprit combatif. Lily déploya un glyphe de guérison et courut immédiatement à ses côtés.

« Aah... Bon sang. Comme c’est pathétique. J’ai en quelque sorte manqué le dernier, » grommela Takahiro.

« Tu commences après tout à être fatigué, » dit Gerbera. « Mais quand même, c’était une performance impressionnante pour ne pas avoir l’aide d’Asarina. D’ailleurs, j’ai trouvé ta réaction à la fin plutôt impressionnante, juste pour que tu le saches. »

« Plus important, » coupa Lily, « Vas-tu bien, Maître ? Le dernier coup t’a bien touché. »

« Ce n’est rien de grave. Je pense que ce n’est pas cassé, » répondit Takahiro. « Oh, hein. Tu es aussi ici, Mikihiko ? »

La lumière blanche de la magie de guérison avait illuminé le visage de Takahiro, soulignant son teint plutôt pâle. Même si le dernier coup n’avait pas brisé d’os, il en avait à tous les coups fissuré certains.

« As-tu besoin de me parler ? » demanda Takahiro.

« Oui. J’ai un message de la commandante. »

Je commençais à marcher vers Takahiro quand j’avais remarqué l’épée qu’il avait laissé tomber. Je m’étais baissé pour la ramasser… et j’avais vu ma paume couverte de sueur.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Takahiro.

« Ce n’est rien. »

J’avais rapidement essuyé ma main contre mes vêtements et ramassé l’épée, puis j’avais couru vers lui.

 

 ◆ ◆

Après avoir informé Takahiro de la maison que nous avions réussi à acquérir dans les faubourgs et fait le point avec le chevalier qui devait les guider, j’étais retourné auprès de la commandante. Elle m’avait demandé où en était le campement et m’avait informé des ordres qu’elle avait donnés pendant mon absence. Puis nous étions montés dans une manamobile et avions pris la direction de Serrata. La ville était à environ une demi-journée de cheval.

« Commandante, tu as l’air un peu pâle. Que dirais-tu de faire une sieste jusqu’à ce que nous atteignions Serrata ? » Je le lui avais suggéré sur un ton un peu plus fort que la dernière fois.

Elle était presque blanche comme un linge maintenant. Peu importe comment je voyais les choses, elle se poussait trop.

« Il y a encore beaucoup de choses auxquelles je dois réfléchir avant de parler avec le comte. »

« Dans ce cas, si je te faisais au moins un massage des épaules ? Avec de sales intentions ? »

« “Avec de sales intentions” est clairement hors de question. »

« Ouaip. Donc si tu ne veux pas de ce massage, alors s’il te plaît, dors un peu. Si tu parles dans cet état, tu ne seras peut-être même pas capable d’avoir une conversation correcte. »

Elle y avait un peu réfléchi, puis elle avait hoché la tête. « Alors, juste pour un court moment. »

La commandante avait croisé les bras, s’était adossée à son siège et avait fermé les yeux. J’avais laissé échapper un soupir de soulagement. Je lui avais jeté un regard lorsqu’elle s’était assise à côté de moi. Elle était plus grande que moi, et son corps était musclé. Elle avait vraiment le corps d’un chevalier endurci… mais il y avait quand même une limite à cette robustesse. Il y avait beaucoup à faire et pas assez de mains pour le faire. Dans ce monde, il était impossible de commander des gens en action sans un certain niveau de statut. Avec les hauts gradés du Fort de Tilia anéantis, la commandante était la seule parmi les survivants à pouvoir donner des ordres.

Naturellement, elle avait fini par se concentrer sur son travail. Elle avait rassemblé les forces dévastées de l’armée et s’était occupée de tout ce qui devait être fait pour évacuer le Fort de Tilia. Une fois cela terminé, elle avait déplacé un grand groupe de non-combattants et de soldats blessés à travers les dangereuses forêts. Sans Shiran à l’avant et Takahiro à l’arrière, elle se serait probablement effondrée en chemin.

C’était honnêtement très frustrant. Contrairement à ces deux-là, je ne pouvais pas la protéger autrement qu’en utilisant mon statut de sauveur.

Est-ce que je peux devenir fort comme lui ? Je n’arrêtais pas de me dire. Heureusement, j’avais soi-disant un talent pour le combat. Je ne l’aurais jamais remarqué dans notre monde, mais lorsque je tenais une épée ou une lance, j’avais des instincts mystérieusement bons. Cependant, c’était différent de la capacité inhérente d’un visiteur. C’était plutôt comme si tous les rouages en moi s’engageaient parfaitement. En fait, Gerbera m’avait dit la même chose.

« D’après ce que j’ai vu, tu sembles avoir plus de talent pour le combat. »

Cette affaire impliquait son précieux seigneur. Elle ne mentait certainement pas. Je pouvais dire que je me rapprochais des compétences de Takahiro à l’épée à un rythme significatif, mais je ne savais pas quelle signification il y avait derrière cela.

Je m’étais souvenu de l’entraînement de Takahiro plus tôt. Il y était allé en supposant qu’il allait verser son propre sang. Les os cassés étaient bien dans les limites permises. Si quelqu’un devait subir un entraînement aussi sévère dans notre monde, cela entraverait sa croissance. C’était seulement possible ici grâce à la magie de guérison.

Takahiro se poussait aussi loin qu’il le pouvait. Il était sûr de devenir plus fort. Même tel qu’il était maintenant, il était déjà plus fort que moi et que tous ceux qui m’entouraient. Une petite différence dans le talent naturel ne signifie rien. Dans ce cas, si j’étais aussi…

« Ne te fais pas d’idées, Mikihiko. » Avant que je ne le sache, la commandante avait légèrement ouvert les yeux. « Je crois que je sais exactement à quoi tu penses. »

« Que veux-tu dire… ? »

« Ne fais pas l’idiot. Depuis un moment maintenant, après être allé voir Takahiro, tu as parfois l’air de ruminer quelque chose. Je peux au moins deviner à quoi tu penses. Alors, laisse-moi te le dire maintenant. Oublie ça. » Malgré son regard froid, sa voix était plutôt un avertissement inquiet. « Pour une fois, j’ai aussi assisté à l’entraînement de Takahiro. »

« Toi aussi ? Il peut s’entraîner comme ça parce que ce monde a une magie de guérison, non ? »

« Oui, tu as raison. Pourtant, même si c’est possible, personne ne le fait de cette façon. Personne n’y penserait normalement, et même s’ils y pensaient, ils n’essaieraient pas vraiment. Et s’ils l’essayaient quand même, ils ne pourraient pas le faire sans conviction. Sans parler de le faire de manière continue… Ce n’est tout simplement pas possible sans un maître de la magie curative de haut niveau comme Lily à proximité. Même parmi les chevaliers… Eh bien, même eux ne le feraient pas. »

La raison pour laquelle elle tournait en rond était probablement due à ce que Shiran avait fait dans le passé pour devenir plus forte. J’en avais entendu parler avant quand un des chevaliers était ivre et un peu bavard.

« Commandante… »

« J’en ai un peu trop dit. Je vais me rendormir. »

Elle avait fermé les yeux une fois de plus. Cette fois, elle s’était vraiment endormie. Je pouvais entendre sa respiration changer tout de suite. Son corps robuste s’était appuyé contre le mien.

 

 

Mon cœur brûlait sous le poids de ce qui m’était cher. Mais dans l’état actuel des choses, c’était la seule façon de la soutenir…

« Je vais aussi devenir plus fort, commandante. »

À ma façon, sans perdre face à lui. Pour qu’un jour, je puisse au moins te soutenir.

J’avais renforcé ma détermination alors que la manamobile continuait à rouler. À ce moment-là, je ne savais toujours pas quel sort m’attendait.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire