Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 4 – Chapitre 1 – Partie 4

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Chapitre 1 : La fin d’une journée tranquille

Partie 4

Shiran nous avait précédées pour préparer la salle tandis que Lily et moi tenions compagnie à Kei. Nous ne pouvions pas nous permettre de la laisser seule. Kei avait préparé des linges humides et des bouteilles d’eau, et nous nous étions dirigées vers le terrain d’entraînement où Shiran nous attendait. Lily et moi avions porté la plupart des bagages, à part le grand sac en cuir dans les mains de Kei. Il contenait son armure en cuir et d’autres types d’équipements utilisés pour son propre entraînement. Les pas de la jeune fille étaient vifs, comme si même ce poids lui était agréable.

Au fait, j’avais appelé Mikihiko. Il voulait aussi participer aux leçons de Shiran, et il allait nous rejoindre plus tard. Nous avions marché dans les couloirs pendant que Kei nous racontait joyeusement ce qu’elle avait déjà appris de Shiran.

« … ? »

Lorsque nous étions arrivés dans la salle prévue à cet effet, qui était suffisamment grande pour que plusieurs personnes puissent s’y déplacer en même temps, j’avais senti l’atmosphère tendue sur le bout de mon nez et je m’étais arrêté. Une jeune fille en armure se tenait là, son profil digne affiché, une épée prête dans la main droite et un grand bouclier dans la gauche.

Elle avait soudainement expiré et fait un pas en avant. Malgré sa lourde armure, ses mouvements étaient vifs, comme s’ils glissaient sur le sol. Je ne pouvais même pas dire quand elle avait levé son épée jusqu’à ce que je la vois frapper avec. Son épée s’était retournée, la pointe avait changé de direction et elle s’était retrouvée au-dessus de sa tête dans un coup inversé. Ensuite, il y avait fait un balayage horizontal suivi d’une poussée. Ses mouvements étaient si légers qu’on n’aurait pas cru qu’elle manipulait une grande masse d’acier, alors que d’innombrables coups fusaient dans l’air.

L’exécution de ses coups n’était pas si rapide, peut-être pour qu’elle puisse confirmer les moindres détails de ses propres mouvements. Pourtant, la façon dont elle portait son épée rendait extrêmement difficile la poursuite de la lame avec mes yeux. Ses actions étaient bien trop lisses, sans un seul soupçon de gaspillage. Ce n’était pas une vue commune. C’était quelque chose qu’elle avait acquis grâce à une dévotion à glacer le sang dans ses études et à une expérience du combat qui mettait sa vie en danger. C’était comme si cette fille devant mes yeux existait précisément pour le plaisir de manier l’épée, comme si elle et sa lame étaient une seule et même entité.

Elle m’avait déjà montré des exemples de maniement de l’épée, mais c’était la première fois que je la voyais s’entraîner de la sorte. Si c’était la norme pour les chevaliers qui se battaient sur les lignes de front des Terres forestières, les tricheries que nous possédions, nous, visiteurs, étaient-ils vraiment si impressionnants !?

« … C’est incroyable, » avais-je dit, en expirant soudainement.

« N’est-ce pas ? » Kei avait accepté ça avec joie. « Elle peut aussi utiliser plus qu’une simple épée. C’est aussi une spiritualiste très talentueuse. » La voix de Kei débordait de respect pour la fille qu’elle idolâtrait comme une grande sœur. « Passer des contrats avec les esprits est un type de magie spécial uniquement autorisé aux elfes. Cependant, même parmi les elfes, seule une petite fraction de spiritualiste talentueux peut former un contrat. Les esprits testent leurs contractants. Tous ceux qui acceptent ce défi ne rencontrent que le succès ou la mort. »

« Ce qui veut dire qu’il y a une exigence pour réussir ces épreuves ? »

« Oui. Les esprits ont besoin d’une âme noble. On dit aussi qu’ils ont besoin d’une prière très pure. C’est pourquoi nous, les elfes, suivons un entraînement strict dès le plus jeune âge. Malgré cela, très peu osent relever le défi de passer un contrat. »

« Alors, les elfes vont aussi loin pour passer ces contrats, hein ? »

Je m’étais concentré sur l’être jaune qui flottait au-dessus de Shiran pendant qu’elle brandissait son épée. L’esprit, qui ressemblait à une sphère d’argile avec de petits membres qui en sortaient, portait de longs vêtements verts. Comme toujours, il flottait dans l’air d’une manière joyeuse et insouciante.

« C’est vrai. Les esprits sont après tout vraiment spéciaux pour nous. »

Les elfes étaient ostracisés, car les esprits étaient considérés comme des monstres, des ennemis de l’humanité. Cela faisait de ceux qui contractaient avec eux des traîtres, ce qui leur valait de nombreuses critiques. Néanmoins, les elfes ne rejetaient jamais les esprits. C’est dire à quel point ils étaient spéciaux.

« De plus, les esprits aident toujours leur contractant lors des batailles de vie et de mort. »

« Hmm. J’avais l’impression que c’était juste essentiel pour détecter les ennemis. »

L’esprit sous contrat avec Shiran m’avait repéré quand je me cachais dans la forêt. J’en avais parlé à cause de mon expérience antérieure en la matière, mais Kei avait secoué la tête.

« Ils aident de cette manière, mais ce n’est pas tout. Un esprit soutiendra son contractant avec de la magie pendant la bataille. Par exemple, l’esprit qui accompagne toujours Shiran utilisera la magie de la terre pendant la bataille et amplifiera également ses capacités physiques. En empruntant le pouvoir d’un esprit de cette manière, les spiritualistes peuvent faire le travail de deux mages talentueux à la fois. »

« Hmm. C’est incroyable. »

« Oui, c’est vrai. Je veux aussi être comme ça un jour… » Les yeux de Kei brillaient tandis qu’elle tenait fermement le sac en cuir dans ses bras contre sa poitrine. « Et aussi ! Et aussi ! Ce n’est pas la seule chose d’extraordinaire chez Shiran ! »

« Ne me loue pas jusqu’aux cieux, Kei. »

Shiran avait soudainement arrêté son épée et s’était tournée vers nous. Elle semblait être intensément concentrée sur son entraînement, mais elle avait réalisé que nous étions présents. Eh bien, c’était naturel vu le vacarme que nous faisions.

« Tu… tu écoutais !? » cria Kei.

« Je t’ai entendue très clairement. Tu dois faire attention à garder ton calme. » Shiran avait rengainé son épée et avait marché vers nous. Elle avait ensuite levé son doigt devant Kei qui était en train de paniquer. « De plus, tu seras écuyère dès l’année prochaine, Kei. Tu es en bonne voie pour devenir un chevalier. Je suis encore une novice à mi-chemin de ma voie. Tu dois fixer tes objectifs plus haut que ça. »

« O-Oui, m’dame. »

« J’ai promis de veiller à ton entraînement aujourd’hui aussi, n’est-ce pas ? S’il te plaît, prépare-toi. »

« Oui, madame ! »

Shiran était maintenant en mode-conférence. Kei avait couru énergiquement dans la pièce en suivant les instructions de Shiran. Elle avait ouvert son sac en cuir et avait commencé à en sortir le contenu. Lily l’avait suivie, et toutes deux avaient eu une conversation amicale tout en se préparant. Voyant que Shiran se dirigeait vers moi, j’avais entamé une conversation avec elle.

« Il n’y a pas besoin d’être si strict avec elle, n’est-ce pas ? »

« J’ai la responsabilité d’élever cette fille jusqu’à ce qu’elle devienne une adulte à part entière, » avait répondu Shiran en baissant la voix pour que Kei ne puisse pas entendre. « Sinon, je ne pourrais pas faire face à mon défunt frère et à sa femme, ou à ma mère qui s’inquiète toujours pour elle. »

Shiran avait agi comme une grande sœur, indépendamment de leur relation réelle. En y repensant, la façon dont Gerbera s’occupait d’Ayame était un peu similaire. Gerbera était cependant un peu plus douce.

« Mais d’après ce que je peux dire, Kei est en fait tout à fait capable de manier l’épée et la magie pour son âge, n’est-ce pas ? Elle peut même utiliser une pierre runique de traduction. »

Même lors de l’incident avec Sakagami hier, si son statut social ne l’avait pas empêchée de résister, et si elle n’avait pas eu la peur et la confusion d’être abordée par un garçon plus âgé, elle aurait pu s’en sortir sans mon aide. J’avais pensé que c’était assez impressionnant pour son âge.

Mais Shiran secoua la tête. « Elle a encore besoin de beaucoup d’études assidues pour être capable de se battre jusqu’au bout, ici dans les Bois. De plus, elle a du mal à garder sa présence d’esprit et peut être plutôt négligente. Je ne peux pas la quitter des yeux. »

« Voulez-vous parler de ce qu’elle vient juste de faire ? Elle voulait juste parler à quelqu’un de la grande sœur dont elle est si fière. N’est-ce pas une bonne chose ? »

Elle n’avait probablement pas beaucoup d’occasions de le faire. Shiran et Kei étaient toutes deux des elfes, les seuls à qui elle pouvait parler ainsi étaient ses proches. C’était rare qu’elle puisse se vanter de sa sœur devant des étrangers comme Lily et moi.

« Sur ce point, vos compétences sont vraiment étonnantes, Shiran. En vous regardant, j’ai compris l’envie de Kei de se vanter. »

« Ce n’est pas vrai, » avait objecté Shiran, malgré mon ton sérieux. « Ce n’est pas si impressionnant que ça. » Je pensais qu’elle était simplement humble, mais il y avait un air de tranquillité dans son expression. Elle était sincère. « Je m’efforce bien sûr de faire tout ce que je peux… Mais ça ne semble jamais être suffisant. »

L’expression tranquille était restée sur le visage de Shiran, mais il y avait une certaine morosité dans sa voix maintenant.

 

 

« Ce n’est tout simplement pas suffisant. Peu importe l’entraînement de mon corps, je suis incapable de protéger mes camarades qui meurent les uns après les autres. »

« Shiran… »

Ses yeux sombres s’étaient souvenus du frère qu’elle avait perdu dans les bois, ainsi que de tous les autres camarades qui étaient morts au combat jusqu’à présent.

« Nous sommes capables de bien trop peu. Chaque année, des villages disparaissent, des gens sont dévorés, et la forêt empiète progressivement sur le monde. Même avec des épées à la main, en mettant nos vies en jeu dans la bataille, il faut tout ce que nous avons pour éviter la destruction complète. Tout ce que nous pouvons faire est de faire face à une bataille défensive sans espoir, construite sur une montagne de sacrifices. » Shiran avait serré son poing alors que le son du cuir se resserrait. « C’est pourquoi… » Soudain, ses yeux bleus s’étaient fixés sur moi — non, pas moi, sur les sauveurs de ce monde. « … Takahiro, connaissez-vous la différence majeure entre nous et les grands sauveurs ? »

« Y en a-t-il un ? » avais-je demandé en fronçant les sourcils.

« Oui. La grande différence entre nous et les visiteurs d’autres mondes se trouve, dit-on, dans nos âmes. La puissance de vos âmes donne naissance à d’immenses capacités, dit-on. La véritable essence d’une personne ne réside pas dans son corps, mais dans son âme. Nous nous différencions des sauveurs par notre essence même. »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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