Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 3 – Chapitre 9 – Partie 1

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Chapitre 9 : La curiosité de la marionnette ~Point de vue de Rose~

Partie 1

« … M-Maintenant qu’il est décidé que tu t’habilles en fille, je pense que nous devrions te faire des vêtements. »

Je regardais mon amie de derrière mon masque alors qu’elle parlait plus rapidement que d’habitude. Le visage de Mana était teinté d’un léger rouge alors qu’elle tenait son propre corps, ses vêtements étant maintenant quelque peu ébouriffés. Elle était mon amie proche, ainsi que la faible fille que mon maître m’avait chargée de protéger. Je pouvais être fière de m’appeler son gardien maintenant. Peut-être parce que je jouais un tel rôle, les joues rouges de Mana et son comportement agité la faisaient paraître plus douce que la normale, suscitant le désir de la protéger.

Quoi qu’il en soit, Mana n’agissait normalement pas comme ça, et une certaine question m’était venue à l’esprit.

J’avais penché la tête. J’avais fait une expression intriguée. Avant de parler, je m’étais préparée à faire bouger ma bouche. Cela demandait une quantité énorme d’efforts à faire à l’unisson. De plus, chaque étape était délicate et nécessitait un réglage extrêmement fin. J’admirais la façon dont les humains pouvaient faire cela avec aisance dans des conditions normales. Je ne doutais pas que les humains possédaient un débit mental bien supérieur au mien. C’est à ce point que je les respectais.

Je ne pensais pas qu’un jour viendrait où une marionnette comme moi pourrait accomplir cela, mais rien ne pouvait être fait en se plaignant. Tout ce que je pouvais faire, c’était de fournir des efforts sincères.

« Mana ? » Après avoir enfin terminé la chaîne d’actions compliquées sous mon masque, j’avais enfin pu poser à mon amie la question que j’avais en tête. « Ton visage est rouge depuis un moment maintenant. Ne te sens-tu pas bien ? »

« … Non, ce n’est pas ça. Ne t’inquiète pas pour ça. C’est juste une question personnelle. »

Mana avait détourné son regard. Sa réaction me laissait de plus en plus perplexe. Je commençais à m’inquiéter un peu.

« Te surmènes-tu, Mana ? Si tu ne te sens pas bien, dis-le-moi tout de suite. Ta constitution n’est pas très solide, après tout. »

« Non. Je vais vraiment bien. » Mana avait agité ses deux mains devant elle, mais elle n’avait toujours pas croisé mon regard. « En fait, il se peut que tu aies du mal à comprendre parce que tu es si sérieuse et appliquée, mais parfois tu peux être un peu étourdie… »

« Hm… ? C’est certainement vrai que je manque d’intelligence. »

« Non, non, non, non. Ce n’est pas ce que je veux dire. »

Rien de ce que disait Mana n’avait de sens. À ce rythme, je maîtriserais une expression confuse.

« Je ne sais pas vraiment ce que tu dis, mais les perspectives de ma prochaine pièce s’annoncent prometteuses grâce à toi. Pour l’instant, je pense commencer par le haut du corps maintenant que j’ai fini de confirmer ce à quoi il doit ressembler. Je pense que je vais avoir besoin de ta coopération une fois de plus, alors donne-moi un coup de main le moment venu. »

« E-Encore… ? »

« Y a-t-il un problème ? »

« N-Non… Compris. »

Mana tremblait sur place comme si elle essayait d’endurer quelque chose. Elle respirait difficilement et son visage enfantin était maintenant rouge vif.

 

 

Est-ce que sa réaction est peut-être… ? Je continuais d’observer le visage de Mana lorsque je m’étais soudainement rendu compte de la situation. Lorsque j’étais en train de déterminer ce dont j’avais besoin pour créer le haut de mon corps, j’avais vaguement senti que c’était peut-être le cas, mais… Mana était-elle peut-être timide ? Si oui, pourquoi ?

Je ne voyais aucune raison pour qu’elle soit timide. Pour commencer, c’était l’idée de Mana que j’apprenne par le toucher. Même si je devais encore ajuster certains aspects, j’avais réussi à créer un visage élaboré grâce à ce processus. J’étais simplement passée du toucher de son visage au toucher de son corps. Je ne voyais pas pourquoi je ne le ferais pas après tout ce temps.

Et pourtant, pourquoi Mana se sentait-elle timide ? J’avais essayé de m’imaginer à sa place. Comprendre les subtilités des émotions humaines était un sujet majeur que j’essayais d’élucider. D’un point de vue purement objectif, Mana était un sujet de recherche incroyablement bon, vu qu’elle était dotée de la délicatesse et de la complexité d’une fille humaine. De plus, à part mon maître, elle était l’humain le plus proche de moi et mon amie intime. Je ne pouvais jamais m’ennuyer en pensant à elle.

« … Hmm. »

Une pensée m’était venue à l’esprit. D’après ce que mon professeur Mana m’avait appris sur les humains, les hommes étaient très intéressés par le corps des femmes. Et les femmes accordaient autant d’attention à leurs propres silhouettes, peut-être même plus. Pour être plus précis, leurs seins, leurs hanches, leurs fesses, leurs jambes et autres. Certaines parties de cette histoire ne me touchaient pas vraiment, étant donné que j’étais un monstre et techniquement asexué, mais je pouvais comprendre la logique. Donc, il ne m’était pas impossible d’envisager les choses sous cette hypothèse.

La pensée qui m’était venue à l’esprit était que Mana était peut-être inquiète de sa maigre silhouette comparée à celle de Lily. Je touchais des parties de son corps qu’elle n’osait pas toucher, donc son corps tremblait de gêne. De ce point de vue, c’était logique.

Dans ce cas, c’était peut-être à moi, en tant qu’amie, de la soutenir ici. Mana n’avait pas à avoir honte, après tout. C’est la conclusion à laquelle j’étais arrivée. Ainsi, j’avais hoché la tête une fois et je l’avais appelée.

« Tu n’as pas besoin de t’inquiéter, Mana. Je trouve ton corps très mignon. »

« Uuuuh… »

Mana avait couvert son visage rouge vif de ses deux mains et s’était effondrée sur le sol. C’était un coup fatal.

 

 ◆ ◆

« Veux-tu bien m’excuser d’avoir dit quelque chose d’aussi imprudent ? » avais-je dit en baissant la tête.

« C’est bon. Ne t’inquiète pas pour ça. »

Mana était toujours accroupie sur le sol. Ses mains couvraient toujours son visage, et ses oreilles qui dépassaient de ses cheveux étaient toujours d’un rouge vif.

Pour faire une petite digression, ce n’est que peu de temps après que j’avais appris qu’il était embarrassant pour les humains d’exposer leur peau aux autres. Je ne l’avais compris qu’après avoir commencé à porter des vêtements et à ressentir moi-même cette sensation. Sans parler des actes que l’on appelait « aller plus loin », comme le toucher et le pelotage. J’étais bien trop inexpérimentée à cette époque.

« Mais Mana, tu aurais pu me dire si tu n’aimais pas ça. »

Mana, les genoux complètement pliés alors qu’elle était accroupie, avait jeté un coup d’œil par les interstices de ses doigts et m’avait regardée.

« … Ce n’est pas que ça m’ait déplu. » Il y avait un soupçon de ressentiment dans ses yeux. « Mais tu sais, je sens que je vais me réveiller à quelque chose. Je veux dire, tu es grande, mince, et cool. Ta voix est calme, et profonde aussi. Du point de vue d’une fille, c’est comme un coup de cœur, tu vois ? Et maintenant, tu n’as pas l’air si différent de nous… Eh bien, je suppose que c’est cependant ma faute pour t’avoir habillée. »

« Ummm, Mana ? J’ai l’impression que tu me complimentes, mais pas… Réveil ? S’agiter ? Qu’est-ce que ça veut dire — ? »

« Rien, c’était juste une blague. C’est un peu troublant que tu sois si mortellement sérieuse à ce sujet… Ouaip. C’était juste une blague. Je plaisante. C’était juste un contact amical entre filles. Ouaip. Amicalement… »

Mana avait caché son visage une fois de plus. C’était comme si elle essayait de se convaincre de quelque chose. Je ne comprenais pas du tout son comportement.

« Mana ? »

« La prochaine fois, laisse-moi me laver d’abord. »

J’avais hoché la tête à la demande de Mana. « Te laver ? Oui, compris. »

« Tu ne comprends pas vraiment, hein… Bon, peu importe. » Après avoir poussé un soupir, Mana secoua la tête et se leva. « De toute façon, je pense que nous devrions te trouver des vêtements à toi. »

« Des vêtements à moi ? »

J’avais simplement répété la déclaration de Mana après qu’elle ait apparemment réussi à retrouver son calme. Il était probablement préférable de ne pas mentionner qu’il y avait encore une pointe de rouge sur son visage. J’avais au moins compris cela.

« Vas-tu demander à Gerbera de me faire mes propres vêtements ? »

« Oui. Tant qu’on y est, autant faire faire quelque chose qui te convienne. »

« Veux-tu changer le design ? Ça ne me dérange pas particulièrement d’avoir quelque chose comme ça, » avais-je déclaré en désignant les vêtements de Lily.

« Ce n’est pas possible, » avait immédiatement répondu Mana, qui avait rejeté ma proposition en bloc. « Tu m’entends, Rose ? Pour une fille, chaque jour est une guerre. Tes vêtements sont ton épée, ta lance, ta hache, et même ton arc, pour ainsi dire. Tu ne peux pas aller au combat avec des vêtements qui ont un tel manque de sex-appeal. »

« … Mais ce sont les vêtements de Lily. »

« Tu ne peux pas utiliser quelque chose d’aussi injuste comme référence. »

« Euh, ma sœur n’est pas vraiment injuste ou quoi que ce soit. »

« Elle est tellement belle, et mignonne, et du genre à se dévouer entièrement à la personne qu’elle aime. En plus de cela, c’est une prédatrice un peu perverse. Elle est connectée au cœur de Senpai par le cheminement mental, ses sentiments le touchent directement, et ils se murmurent toujours des poèmes d’amour à l’oreille. Comment appellerais-tu tout cela si ce n’est pas injuste ? »

Mana avait essentiellement balancé toutes les plaintes auxquelles elle pouvait penser. Mais j’avais senti qu’il y avait des parties avec lesquelles je pouvais être d’accord.

« Ne veux-tu pas t’habiller davantage tant que tu y es pour le montrer à Senpai ? »

« C’est… vrai. Tu as tout à fait raison. »

« Alors, c’est décidé. Allons demander à Gerbera. »

Une fois que Mana m’avait convaincue, elle avait plongé dans l’action. Cette partie d’elle était vraiment fiable. Et elle m’avait appris à l’occasion combien certaines parties de moi, dont je ne m’étais pas vraiment préoccupée auparavant, étaient importantes pour une fille.

J’étais habituellement celle qui s’inquiétait pour elle, une Mana sans pouvoir. Cependant, dans des cas comme celui-ci, les rôles étaient inversés. Et pourtant, la raison pour laquelle je pouvais progresser sans me sentir trop redevable envers elle était précisément parce qu’elle était Mana. Nous nous aidions mutuellement d’une manière légèrement différente de la façon dont j’idolâtrais ma grande sœur et dont elle m’aimait en retour comme sa petite sœur. C’était sûrement ce que signifiaient être des amis.

Avec de telles pensées dans mon esprit, j’avais couru après le dos de Mana alors qu’elle s’éloignait.

« Hein ? »

Mana n’avait fait que quelques pas avant de s’arrêter. Je l’avais rattrapée, me demandant ce qui se passait, et je l’avais trouvée en train de fixer l’entrée de la grotte, la tête penchée sur le côté.

« Gerbera n’est pas là, » avait-elle dit.

« Elle ne l’est pas ? Ce n’est pas possible. »

Gerbera avait quitté la grotte il y a peu de temps, en disant qu’elle allait monter la garde. J’avais supposé qu’elle serait juste à l’extérieur à faire des vêtements pour notre maître ou quelque chose comme ça.

« Je me demande si elle est allée jeter un coup d’œil à la forteresse ? » dit Mana.

En escaladant la falaise sur laquelle se trouvait cette grotte et en poussant un peu à travers les arbres, nous pouvions avoir une vue imprenable sur la forteresse où mon maître s’était rendu. On ne pouvait pas le voir comme ça, bien sûr, mais au moins c’était mieux que rien. Même moi, je passais par là plusieurs fois par jour.

Gerbera en particulier allait voir assez fréquemment. Il y a trois nuits, elle avait eu l’impression que ses yeux avaient rencontré ceux de la femme blonde qui semblait être une sentinelle, et elle était revenue le visage pâle. Je lui avais dit de faire plus attention après cela, mais…

« Non, je ne pense pas qu’elle soit allée voir la forteresse, » avais-je dit en secouant la tête. « Gerbera n’est pas idiote au point de partir sans rien nous dire. »

« C’est vrai. Donc je suppose qu’elle est quelque part dans le coin… »

Mana avait fait quelques pas hors de l’entrée de la grotte, mais s’était arrêtée une fois de plus. Je l’avais suivie avec curiosité et j’avais regardé par-dessus son épaule. Il y avait une araignée blanche juste à l’extérieur. C’était manifestement Gerbera. Elle était accroupie sur le côté de l’entrée de la grotte, dans une position où elle ne pouvait pas être vue de l’intérieur.

Elle remplissait apparemment correctement son rôle de sentinelle. Il n’y avait donc pas de problème ici. Gerbera pouvait être un peu distraite, ce qui me rendait parfois anxieuse à l’idée que quelque chose d’inattendu puisse se produire, mais il s’est avéré que je m’inquiétais inutilement. J’avais ressenti un sentiment de soulagement… jusqu’à ce que je réalise que quelque chose était étrange chez elle. Peut-être… serait-il plus exact de dire que j’avais été amenée à le réaliser.

« Heh, heheh… Heheh. Heheheh. Heheheheheh… »

La fille en blanc arborait un sourire détendu. Son expression était presque négligée. Son visage était si bien dessiné qu’il en était presque excessif, mais il ne possédait aucune des sensations inorganiques que le mien avait. Son beau visage était en fait un miracle, et le voilà dans un état totalement décevant.

« Teehee, hee, heeheehee. »

Gerbera était en transe, regardant fixement quelque chose dans ses bras. Je m’étais demandé ce que c’était et j’avais regardé de plus près, repérant un cocon blanc tissé de fils d’araignée. C’était apparemment ce qui avait déformé ses beaux traits.

« Heheheh… heh ? »

Un instant après l’avoir vue ainsi, Gerbera, qui était censée avoir des sens aiguisés, nous avait enfin remarqués. Elle avait vigoureusement tourné la tête, ses yeux rouges reflétant notre image. Son sourire relâché s’était visiblement contracté.

« Fwah !? »

Un cri hystérique. Le temps s’était figé. Mana, moi-même et même Gerbera nous étions raidies et n’avions pas bougé un seul muscle. Nous avions vu quelque chose que nous n’aurions pas dû voir. Ce qui signifie qu’elle s’était placée exprès hors de vue de l’intérieur de la grotte.

« … C’est toi, Rose ? »

« O-Oui. »

Maintenant qu’elle l’avait mentionné, mon apparence était totalement différente de la normale. J’étais tellement choquée par cette situation que j’avais complètement oublié.

« J’avais une petite idée en tête, alors j’ai fini par m’habiller comme ça. »

« Je vois. »

« Au fait, Gerbera, qu’est-ce que tu… ? »

« Je… je… je… j’étais… »

La bouche de Gerbera s’ouvrait et se fermait. Elle était apparemment très embarrassée, car sa peau blanche, presque transparente était maintenant rouge vif. Elle avait perdu la capacité de parler, et un silence gênant s’était installé dans la zone.

 

 

C’était une première pour moi, je n’avais donc aucune idée de ce qu’il fallait faire. En fait, à proprement parler, ce n’était pas la première fois que j’étais témoin d’une telle situation. Voir quelque chose que je n’étais pas censée voir s’était en fait produit une fois auparavant, lorsque j’avais surpris mon maître et Lily en train de partager un lit et de s’embrasser tout en étant nus. C’était apparemment quelque chose dont je n’étais pas censée être témoin. Je me souviens que mon maître avait eu un regard extrêmement gêné en me voyant. Je n’étais pas sensible à ce genre de choses à l’époque, alors je n’y avais pas vraiment pensé. Mais maintenant, j’étais différente. C’était extrêmement gênant. Je pouvais clairement sentir ma propre croissance à ce moment-là. Bien que j’aurais préféré que cela se passe d’une manière différente.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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