Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 3 – Chapitre 4 – Partie 2

Bannière de Monster no Goshujin-sama (LN) ***

Chapitre 4 : Orientation et formation

Partie 2

Après le petit-déjeuner, nous avions décidé de participer à l’excursion dont Mikihiko nous avait parlé. Tous les autres étudiants, à part ceux qui n’étaient pas en bonne santé, y participaient également.

Le Général Greene dirigeait personnellement la visite au premier plan. Il était accompagné de deux hommes qui étaient les hauts gradés de l’Armée impériale du Sud et des Chevaliers impériaux. Ces deux hommes avaient engagé la conversation avec les étudiants et leur avaient posé des questions.

Le général Greene, quant à lui, avait longuement expliqué que le fort de Tilia était imprenable, que les soldats qui le protégeaient étaient puissants, qu’il était une personne de talent à qui l’on confiait un endroit aussi important, et ainsi de suite. Même moi, j’avais compris l’intérêt de toutes ces déclarations.

En d’autres termes, ils essayaient d’attirer leurs sauveurs potentiels. La tâche de donner cette visite était probablement très recherchée, étant donné cela. Les seuls participants étaient en fait tous les hommes les plus importants de la forteresse. Le manque de présence des chevaliers de l’Alliance était probablement dû aux circonstances auxquelles Mikihiko avait fait allusion. Les petits pays qui composaient l’Alliance étaient des vassaux de l’Empire, leur position dans la forteresse n’était donc pas très importante.

Quoi qu’il en soit, la visite elle-même en valait la peine. Le joyeux général Greene nous avait guidés à travers une bonne partie de la forteresse. Le Fort de Tilia était composé de nombreuses sections de murs plats reliés par des tours. Les douves encerclant les murs extérieurs servaient de couche défensive supplémentaire et possédaient même leur propre mur intérieur plus haut. On pouvait marcher le long des remparts des murs intérieurs et extérieurs. De ce point de vue, j’avais pu observer les bois où nous avions erré pendant les deux derniers mois.

Ces positions étaient utilisées pour intercepter les envahisseurs en cas d’urgence. Il y avait également des tours défensives en place aux points clés de la forteresse. Le fort de Tilia était une énorme structure capable d’accueillir une force militaire de plus de mille hommes.

Nous n’avions pas fouillé tous les coins et recoins, mais il était quand même utile d’en saisir la disposition générale. Il pouvait être utile de savoir, par exemple, où les défenses étaient les plus minces, au cas où Lily serait découverte et que nous devions nous enfuir. Il était bien sûr préférable de ne pas en arriver là. Cependant, les événements imprévus avaient tendance à se produire. J’avais besoin de me mettre en tête la disposition des défenses ici, autant que possible.

 

 ◆ ◆

Après la fin de notre visite, on nous avait emmenés sur l’un des terrains d’entraînement de la forteresse. C’était une grande pièce au sol sablonneux, et à l’intérieur des soldats armés de lances s’entraînaient avec zèle.

« Qu’en pensez-vous, mes chers invités ? » avait crié le Général Greene avec fierté.

« C’est splendide. On sent leur passion, » répondit Juumonji. Il était naturellement devenu le représentant de ceux qui participaient à la tournée.

Les soldats étaient en fait passionnés par leur entraînement. Ils ne pouvaient pas faire de demi-mesures lorsqu’ils se présentaient devant leurs héros. Peut-être qu’il y avait aussi une compétition féroce pour ce rôle.

« Haha. Juumonji, c’est un honneur d’entendre cela de votre part, monsieur, » répondit le Général Greene avec un hochement de tête satisfait. « Oh oui, puis-je vous demander d’accorder aux soldats l’honneur de s’entraîner avec vous ? »

« Bien sûr. Ça ne me dérange pas. »

À part Iino, qui n’avait pas l’air intéressée, les deux autres membres de l’équipe d’exploration avaient accepté la demande du général. Ce combat fictif avait pour but de mettre en valeur la force de l’équipe d’exploration.

Le soldat qui affrontait Juumonji était un homme particulièrement musclé. Les muscles sous son armure étaient épais, et même s’il balançait son lourd sabre, son torse ne bougeait pas d’un pouce.

Cependant, il n’était rien de plus qu’un enfant face à un tricheur. Le soldat avait chargé en rugissant, mais Juumonji l’avait facilement esquivé. Il avait brandi son épée avec désinvolture et avait repoussé sans effort les coups à pleine force du soldat.

En voyant le soldat saisir sa main dominante avec un petit gémissement, un sourire audacieux s’était glissé sur le visage viril de Juumonji. « Qu’est-ce qui ne va pas ? Est-ce tout ce que vous avez !? »

Les guerriers, qui constituaient la grande majorité des tricheurs, excellaient en combat rapproché. D’après ce que j’avais entendu dans la colonie, ils savaient instinctivement comment se déplacer pour combattre. Les mouvements de Juumonji étaient quelque peu sauvages, mais ils avaient une grandeur que l’on n’attribuerait jamais à un étudiant vivant dans un Japon paisible.

Cela faisait deux mois que nous nous étions retrouvés dans ce monde. Compte tenu du fait qu’il n’avait pas suivi de véritable entraînement, « anormal » n’était pas le mot juste. Ses capacités physiques se démarquaient de tout le reste. La différence de force pure entre le soldat et Juumonji était comme celle d’un enfant et d’un adulte.

« Maintenant, c’est mon tour ! »

Juumonji laissa échapper un rugissement vaillant et passa à l’action, forçant le soldat à un combat défensif. L’homme essayait désespérément de le repousser, mais ses réflexes ne pouvaient pas du tout suivre. Après que Juumonji ait joué avec lui autant qu’il le voulait, un bruit sourd retentit alors qu’il arrachait l’épée de la main du soldat.

Les étudiants qui regardaient le combat avaient applaudi. Juumonji avait beaucoup d’énergie à revendre. Il en était de même pour Watanabe, qui avait également participé à un combat. C’était des tricheurs. Des sauveurs. Des héros.

« … »

J’avais jeté un regard en coin aux étudiants excités qui regardaient les membres de l’équipe d’exploration s’affronter. Je n’arrivais pas à m’habituer à cette atmosphère. Je ne pouvais pas regarder avec des yeux brillants comme ils le faisaient.

Prenez par exemple le soldat qui avait affronté Juumonji. Il était certain d’avoir subi un entraînement intense. Son épée était chargée d’années d’expérience. C’est comme si je pouvais le sentir après avoir récemment commencé mon entraînement spécial avec Gerbera. En revanche, je ne pouvais rien ressentir de tout cela chez Juumonji.

En principe, cela aurait dû être acquis en y consacrant du temps et en s’efforçant de s’améliorer. L’acquérir soudainement sans aucun prix n’avait rien d’approprié. Au contraire, leur façon de faire me semblait plutôt froide. C’est peut-être pour cela qu’une pensée soudaine m’était venue à l’esprit.

Est-ce que notre pouvoir est vraiment gratuit ? Si nous sommes les sauveurs de ce monde précisément parce que nous ne payons pas de coût pour ça, alors quelle sorte de logique sous-tend cela ?

Je n’arrivais pas à trouver de réponse. Je ne savais rien de ce pouvoir mystérieux qui était en moi. Pourquoi m’avait-on amené dans ce monde et donné le pouvoir de dompter les monstres ? Je n’en avais aucune idée. Cela m’avait donné un sentiment d’insécurité. Le froid que je ressentais me donnait un petit frisson dans tout le corps.

 

 ◆ ◆

Après avoir donné une vague excuse à nos guides, j’avais pris Lily et étais parti dans notre chambre. La visite elle-même était déjà terminée, donc mon objectif était pratiquement atteint. Je n’étais pas très intéressé par le fait de regarder les soldats s’entraîner, et me joindre aux autres élèves ne m’apporterait que de la douleur émotionnelle.

De plus, je n’avais encore dit à personne que je pouvais renforcer mon propre corps avec du mana. Il était préférable de garder mes cartes cachées autant que possible. Participer à cet entraînement irait à l’encontre de cela, ce qui me donnait de moins en moins envie d’y participer.

« Oh, Takahiro, Miho. »

Une voix nous avait salués immédiatement après avoir quitté le terrain d’entraînement. Un chevalier elfe familier marchait dans le couloir vers nous.

« Y a-t-il un problème ? J’ai entendu dire que le plan d’aujourd’hui était de faire une visite de la forteresse et d’observer l’entraînement des soldats. »

« C’est vrai, mais Mizushima a commencé à se sentir un peu malade au milieu de l’entraînement. » J’avais utilisé l’excuse que nous avions préparée plus tôt en désignant Lily, qui était appuyée contre mon bras, la tête basse.

« Est-ce vrai ? Ça n’ira donc pas, » répondit-elle avec un froncement de sourcils inquiet.

« Je pense qu’elle a été affectée par l’entraînement fébrile. Nous n’avons pas eu beaucoup à faire avec ce genre de choses avant. Je suis sûr qu’elle ira mieux une fois de retour dans notre chambre. Et vous, lieutenant Shiran ? Je vois que vous ne portez pas votre armure aujourd’hui. »

Shiran portait un uniforme militaire, comme lors de la fête d’hier, mais elle ne portait rien d’autre que l’épée à sa taille. J’avais supposé que les soldats et les chevaliers étaient toujours équipés dans un château, mais apparemment ce n’était pas le cas.

« Notre mission en tant que chevaliers est de tuer les monstres qui forcent leur chemin dans la forêt. Nous ne sommes pas toujours équipés lorsque nous sommes dans la forteresse elle-même. Les soldats affiliés à l’armée ont le devoir d’entretenir, de gérer et de défendre le château. »

Les tâches entre les chevaliers et l’armée étaient séparées. Je n’avais même pas besoin de penser aux systèmes trop compartimentés de notre monde pour voir comment ce genre d’organisation permettait d’éviter les frictions inutiles entre les groupes.

« De plus, je reviens d’une longue mission, j’ai donc été autorisée à être sans équipement. »

« Oh, c’est votre jour de congé aujourd’hui ? Alors pourquoi êtes-vous ici… ? »

Il y avait un garçon qui suivait Shiran. Il n’était pas de ce monde, c’était un étudiant comme moi. C’était l’enfant brutalisé qui avait été avec le délinquant blond Sakagami Gouta. Si je me souviens bien…

« Kudou Riku, c’est ça ? Pourquoi êtes-vous là ? »

L’étudiant à l’air timide et au visage fin avait détourné son regard, alors Shiran avait répondu à sa place. « Je l’ai trouvé dans un bloc séparé de la forteresse, un peu plus loin d’ici. J’étais en train de le guider vers l’endroit où tout le monde était rassemblé. »

En bref, il était perdu. J’avais vu Sakagami pendant la tournée, mais je n’avais pas vu Kudou. J’avais pensé qu’il ne participait pas à cause de sa mauvaise santé, mais ce n’était pas le cas.

« Euh, Lieutenant Shiran, » dit Kudou en levant la tête. « le terrain d’entraînement est juste ici, donc c’est bon maintenant. »

« Très bien, monsieur. Alors, permettez-moi de m’excuser ici. » Shiran avait fait une révérence à Kudou et s’était tournée vers moi. « Ah oui, Takahiro, retournez-vous à votre chambre ? »

« C’est le plan. »

« Si vous avez le temps, monsieur, alors que diriez-vous si je répondais à vos questions concernant ce monde ? »

« Vous voulez bien ? Je vous en serais très reconnaissant. »

J’avais réussi à obtenir beaucoup de bonnes informations de Mikihiko hier, mais j’avais encore besoin d’en recueillir davantage. J’avais prévu de demander à Shiran, ou à quelqu’un d’autre si elle était occupée, des informations sur ce monde une fois de retour dans ma chambre, donc cela m’avait épargné l’effort.

« Je suis intéressé par l’histoire des sauveurs et des pierres runiques. Cela me serait d’une grande aide si vous pouviez me parler d’eux. »

« Très bien, monsieur. Je passerai dans votre chambre un peu plus tard. » Shiran avait fait claquer ses talons et s’était inclinée avant de se retourner et de prendre congé.

« Hum… »

Alors que je regardais sa queue de cheval blonde se balancer derrière elle, une voix m’avait interpellé sur le côté. Kudou me regardait.

« Ne participez-vous pas à l’entraînement, Senpai ? »

Je ne l’avais pas laissé paraître sur mon visage, mais j’avais trouvé cela plutôt inattendu. Pendant notre voyage vers le Fort de Tilia, Kudou n’avait pas ouvert la bouche une seule fois, à part quand il s’était présenté. C’était surprenant qu’il s’intéresse à moi.

« Je n’en ai pas l’intention, » avais-je répondu.

Kudou avait baissé les yeux vers le sol. « Je vois… »

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire