Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 3 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : L’histoire de Majima Takahiro

Partie 2

Selon Mikihiko, le premier corps expéditionnaire avait atteint une autre forteresse à l’est, le Fort d’Ebenus. C’était il y a deux semaines. À peu près au même moment, ils avaient entendu la nouvelle de la destruction de la Colonie. Mikihiko, bien que connaissant la situation, il ne le savait pas, mais nous savions que l’ami d’enfance de Mizushima Miho, Takaya Jun, s’était dirigé vers l’est afin d’obtenir de l’aide du corps expéditionnaire. Peut-être que d’autres personnes qui s’étaient également dirigées vers l’est, ou Takaya Jun lui-même leur avaient annoncé la tragique nouvelle.

Immédiatement après, le Fort d’Ebenus avait envoyé un message au Fort de Tilia. Il y avait une grande distance entre les deux forteresses, mais elles disposaient d’un moyen de communication à longue distance pour ce genre de situation. Il utilisait la magie, mais Mikihiko n’y connaissait pas grand-chose.

Le message du Fort d’Ebenus était une demande de secours pour les étudiants qui s’étaient échappés de la colonie. En réponse, Shiran avait immédiatement conduit une force de chevaliers dans la forêt. Pendant ce temps, le corps expéditionnaire formait une équipe axée sur la rapidité et l’envoyait au Fort de Tilia. Cette équipe était composée de trois personnes centrées sur la Skanda Iino Yuna. Ils étaient arrivés à la forteresse il y a deux jours. C’est pourquoi Shiran n’était pas au courant de leur arrivée.

« C’est la version longue et courte des choses. Donc, à propos de leurs plans à partir de maintenant. La deuxième équipe de sauvetage attend le retour de l’unité de chevaliers de l’Alliance de Shiran avant de se déployer. Les gars de l’équipe d’exploration semblent également vouloir se joindre aux opérations de sauvetage. Et ceux qui les accompagnent seront des Chevaliers Impériaux. Mais ce n’est que ma prédiction. »

Trois organisations militaires étaient actuellement stationnées dans le fort de Tilia : l’armée impériale du Sud, la deuxième compagnie des chevaliers impériaux et la troisième compagnie des chevaliers de l’Alliance. Il devait y avoir une bonne raison pour que des corps militaires de différentes affiliations soient tous stationnés dans une même forteresse.

« Ne trouves-tu pas étrange qu’il y ait une forteresse au milieu d’une forêt comme celle-ci, Takahiro ? Quand on pense à une forteresse, on pense à quelque chose qui repousse les envahisseurs étrangers, non ? Mais il n’y a pas de villages humains plus loin dans la forêt. »

« … Ce qui signifie que les “envahisseurs étrangers” dans ce cas ne sont pas humains ? »

« Exactement. Le Fort de Tilia a été construit comme une forteresse pour protéger le monde des humains contre les monstres des régions boisées. En tant que tels, l’Empire et les pays qui forment l’Alliance, essentiellement leurs États vassaux, envoient chacune des forces à la forteresse. »

La menace des monstres était apparemment assez importante pour obliger plusieurs pays à s’unir contre elle. Ces circonstances m’avaient convaincu de la raison pour laquelle les chevaliers avaient répondu à la demande de sauvetage de l’équipe d’exploration. En bref, c’était une question de profit.

Je ne savais pas à quel point les chevaliers et les soldats de ce monde pouvaient se battre. Mais en repensant à leur réaction face aux chenilles, ils ne pouvaient pas se battre indépendamment contre les monstres comme pouvaient le faire les tricheurs.

En tant qu’étudiants téléportés de manière insensée dans un autre monde, nous étions tous des êtres extrêmement irréguliers. Nous n’avions rien à voir avec ce monde, donc normalement, aucune organisation n’aurait eu de raison de braver le danger et de nous sauver. Cependant, les tricheurs, qui pouvaient facilement disperser les monstres des Forêts, représentaient une force extrêmement précieuse ici. S’ils avaient découvert la valeur des tricheurs, il serait logique qu’ils se plient en quatre pour ne pas rater ce coup de chance.

« Donc… Oh, nous sommes arrivés, » avait marmonné Mikihiko. Il avait encore d’autres choses à dire, mais nous étions arrivés à destination.

Notre destination s’était avérée être une pièce de la taille d’une salle de classe. Je pouvais sentir plusieurs personnes déjà à l’intérieur.

« Merci, Mikihiko. C’était instructif. »

Nous avions réussi à obtenir beaucoup d’informations en un court laps de temps. Il y avait encore d’autres questions que je voulais poser, mais cela pouvait attendre la prochaine fois. Nous avions mis fin à notre conversation et étions entrés dans la salle. La plupart des étudiants étaient rassemblés à l’intérieur, y compris les membres de l’équipe d’exploration. Il semblerait que nous ayons mis un peu plus de temps à venir ici.

La réception chaleureuse qu’ils nous avaient préparée était une fête de type buffet. Une ligne de nourriture s’étendait le long d’une longue table. D’après ce que j’avais pu voir, leurs habitudes alimentaires ici ne diffèrent pas beaucoup de celles de notre monde. Il y avait du pain, de la soupe et des plats de viande consistants. Il n’y avait pas de poisson, cependant, probablement à cause de l’endroit. Les légumes racines compensaient le manque de légumes verts.

Avec leur premier vrai repas depuis des lustres devant eux, les étudiants semblaient affamés. Je n’étais pas différent à cet égard. J’avais involontairement dégluti en voyant la nourriture qui semblait délicieuse, ce qui avait fait ricaner Lily.

En dehors des étudiants et du personnel de service, il y avait plusieurs hommes âgés dans la salle. Ils n’étaient pas à côté de la table de nourriture, mais avaient une sorte de réunion plus loin au fond. Bien qu’ils ne portaient ni armure ni casque, ces hommes présentaient un air particulièrement imposant. Il s’agissait sûrement de hauts gradés de l’armée, de chevaliers ou autres. Ils portaient des uniformes colorés, et même dans leur âge avancé, ils avaient des corps robustes.

À ce moment-là, mes yeux avaient rencontré l’un des leurs par hasard.

« … ? »

Sentant la pression de son regard, j’avais eu le réflexe de le fixer en retour. Nous ne nous regardions pas fixement ou quelque chose comme ça. Mais même ainsi, nous ne faisions pas que nous évaluer l’un et l’autre. Son regard était empreint d’une mystérieuse ferveur. Ce n’était certainement pas de la malice. Cependant, il semblait plus lourd que la simple bonne volonté. Ses yeux contenaient des émotions qui ne m’avaient jamais été adressées de toute ma vie.

Je me sentais mal à l’aise, alors j’avais détourné mon regard. En jetant un autre coup d’œil dans la salle, je m’étais rendu compte que les autres hommes étaient pareils. Ils regardaient les étudiants, y compris moi, avec des regards étrangement intenses. Ils étaient comme… Ils étaient comme des croyants pieux regardant une peinture religieuse.

Mais ce que j’avais trouvé encore plus mystérieux, c’était que les étudiants autres que moi ne pensaient rien de ces regards. Ils agissaient de manière parfaitement naturelle tout en discutant entre eux. N’avaient-ils pas remarqué les regards occasionnels dirigés vers eux… ? Non, c’était impossible. Ils ne montraient tout simplement aucun signe d’intérêt. Cette « incohérence », que j’avais oubliée en parlant avec Mikihiko, commençait une fois de plus à m’envahir l’esprit.

« Il semble que tout le monde soit rassemblé maintenant. » Avec notre arrivée, un des hommes âgés avait décidé qu’il était temps de commencer la fête et avait commencé à s’adresser à la salle. « Je suis heureux de vous rencontrer tous. Je suis le général responsable de cette forteresse, Jairus Greene. »

Cet homme était apparemment la personne la plus importante de toute la forteresse. Je l’avais regardé, choqué, placer sa main sur sa poitrine et s’incliner profondément. Cet homme, qui avait plusieurs fois notre âge et un statut social extrêmement élevé, montrait une quantité excessive de respect à une bande d’adolescents.

Le léger tremblement de son expression montrait clairement qu’il ne s’agissait pas d’une simple courtoisie diplomatique. Sa voix était pleine de tension et d’ivresse, accompagnée d’un indiscutable sentiment de révérence. J’étais resté là, à regarder avec étonnement Jairus lever la tête une fois de plus.

« Bienvenue, saints sauveurs descendus d’un autre monde. C’est un honneur de faire votre connaissance. »

C’est quoi ce bordel avec ça ? C’était mon opinion honnête. Mon esprit s’était complètement arrêté. Je ne pouvais même pas avoir d’autres pensées correctes.

« Il serait normalement de coutume de vous inviter à la capitale et que Sa Majesté Impériale vous accueille personnellement, mais cette forteresse se trouve au plus profond des Terres forestières. Veuillez nous pardonner de ne pouvoir vous recevoir que de manière aussi humble. »

« Je vous en prie, ce n’est pas nécessaire, général Jairus, » déclara l’écolier à la carrure imposante de l’équipe d’exploration, Juumonji. « Nous sommes venus ici pour voir notre demande satisfaite, après tout. Permettez-moi d’offrir ma gratitude une fois de plus. Merci beaucoup d’avoir sauvé mes camarades de classe. Je dois également vous remercier de nous prêter main forte pour la prochaine opération de sauvetage. Je suis sûr qu’avec votre aide, nous retrouverons les autres en toute sécurité. »

L’attitude de Juumonji était grandiose. Il ne montrait aucune crainte de l’attention qu’il recueillait. Un sourire s’était formé sur son visage viril. La façon dont il acceptait le respect de ce vieil homme devant lui, comme si c’était parfaitement naturel, faisait presque paraître son corps plus grand qu’il ne l’était. Il était comme le protagoniste d’une histoire, comme un héros vanté dans les légendes… ou comme le sauveur du monde.

Quelle farce… ! Nous n’avions rien d’un héros. Nous étions juste des adolescents ordinaires que l’on pouvait trouver n’importe où au Japon. Nous avions juste été téléportés dans un autre monde, aussi extraordinaire que cela puisse être. Tout ce que nous avions traversé ne nous a-t-il pas appris cela ? Ont-ils oublié tout ce chaos et ce comportement honteux le jour où la Colonie est tombée ? S’ils se souvenaient de leur impuissance, de leurs propres états pitoyables, alors il n’y avait aucune chance qu’ils puissent rêver d’être des héros.

Du moins, c’était censé être le cas. J’étais manifestement le seul à penser ainsi. Les élèves qui avaient eu besoin de la protection des chevaliers pour venir ici n’avaient pas vraiment montré de signes de doute. Au contraire, ils regardaient longuement Juumonji. Il y avait même de l’admiration dans leurs yeux.

Un puissant sentiment de malaise avait secoué mon cerveau. Je ne comprenais pas. J’avais l’impression de me trouver parmi des extraterrestres. Lily était la seule à ressentir le même malaise que moi…

« Quelle connerie ! »

Ou pas.

« … Mikihiko ? »

Son murmure était vraiment faible. Personne ne l’avait entendu à part moi. Il observait froidement la pièce derrière ses lunettes. Puis il m’avait regardé, debout, confus.

« Super, on dirait que tu es normal, Takahiro, » dit-il soudainement. « La fête commence et tout, alors discutons un peu. Allez, viens. »

***

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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