Prologue
Nous nous trouvions dans un lieu sombre, dans les profondeurs de la terre, dans un endroit où aucune lumière ne brillerait. En ce moment, un homme frappait la paroi avec sa pioche. Il serait approprié de l’appeler un passage souterrain étroit et sombre et l’homme était dans un état de déchéance extrême.
Son âge semblait indiquer qu’il était considérablement vieux, il n’y avait pas une seule partie de son visage qui n’était pas couverte de rides et son dos était arqué. Il portait également une robe grise usée, qui était en outre maculée par la poussière et la terre provenant du souterrain confiné. Cela accentuait son état misérable. La lanterne attachée à sa taille ressemblait à une vieille antiquité, et elle était à peine capable d’illuminer son environnement.
Tout son corps était couvert de sueur, et ses bras qui balançaient la pioche n’avaient plus d’énergie. Il avait en outre besoin d’air frais, et ce ne serait pas bizarre du tout si cet homme mourait d’épuisement.
Les longues années avaient évidemment érodé son âme, et l’homme avait été complètement épuisé, mentalement et physiquement par toutes ses expériences. Seuls ses yeux avaient une étincelle de flammes ardentes en eux.
L’homme avait balancé sa pioche en creusant désespérément dans le tunnel comme s’il était possédé. Il avait frappé la paroi, encore et encore.
Et puis, enfin...
Il y avait eu un bruit de cliquetis, une partie du mur d’argile s’était effondrée. L’homme avait écarquillé les yeux et il avait regardé de l’autre côté.
« Fufu... Hahah, Ahahahahahahah ! »
Et puis, une ardeur et un enthousiasme qui n’existaient pas avant, étaient soudain apparus en lui et il avait commencé à creuser avec toutes ses forces restantes.
La paroi de terre s’effrita rapidement et la fissure continuera de croître, jusqu’à ce qu’elle devienne assez grande pour qu’un être humain puisse la traverser.
L’homme avait alors jeté sa pioche, et en plus de ses rires bruyants, il dansait également.
« Hahahahahaha ! Je l’ai fait, je l’ai finalement réalisé ! Un tel flux d’énergie magique que je peux même le goûter dans l’air ! Je l’ai enfin découvert ! »
L’homme avait fouillé dans sa poitrine et avait arraché de force le collier qui se trouvait autour de son cou. Il s’agissait de la seule pièce de décoration attachée à cet homme qui était encore plus misérable qu’un mendiant, c’était une fiole de verre de la taille d’un petit doigt.
Il avait apporté la fiole au centre de la grotte où il était arrivé après avoir creusé un trou. L’air autour de lui avait commencé à tourbillonner et à converger lentement dans la fiole. En même temps, un liquide de couleur ambré s’était formé au fond de la bouteille.
« C’est une densité magique si élevée qu’elle s’est transformée en liquide et qu’elle peut être vue... ! Magnifique ! Si j’en ai autant, alors... ! »
Il avait alors posé la fiole sur le sol et il avait commencé à prononcer une incantation d’une voix grave, mais faible. Il était ainsi resté dans cette position pendant au moins une demi-heure à une bonne heure.
Sa longue incantation enrouée avait progressivement accumulé la chaleur dans ce lieu de froideur, et avant qu’on s’en rende compte, son faible murmure était devenu un chant puissant et résonnant. Vers la fin, il criait les mots et en même temps, son corps était enveloppé d’une forte lumière.
« Le pouvoir s’écoule en moi... est-ce ce que ça fait d’être à nouveau jeune !? »
Après que la lumière se soit estompée, un jeune homme robuste se tenait à la place.
Il n’y avait aucune trace du vieil homme, dont le visage était couvert de rides et dont le dos était courbé. Sa silhouette était droite comme une épée et il était beau. Ses membres débordaient de puissance et sa peau était lisse comme de la soie. Il n’y avait qu’une seule chose en commun entre ce jeune homme et la personne âgée et il s’agissait de ses yeux qui brillaient comme deux pierres précieuses éblouissantes.
« Euh ! Oh ! Es-tu déjà rassasié ? »
Le liquide avait jailli dans le flacon de verre quasi plein, et il avait déjà rempli environ 90 pour cent du contenu de la bouteille.
Lorsque l’homme avait été rajeuni, une petite quantité de liquide magique avait été consommée, mais la vitesse à laquelle le liquide était recueilli était beaucoup plus élevée.
L’homme avait alors fait preuve de ses capacités et il avait rapidement incanté un nouveau sort. La magie de couleur ambre sortait du bout de ses doigts et avait pénétré dans la fiole. Le flacon avait rapidement gonflé et elle était devenue vraiment grande. Elle était maintenant assez grande pour qu’une personne puisse y entrer.
« Pour l’instant, cela devrait suffire. Maintenant... »
L’homme murmura un court sort et la lumière avait éclairé la pièce, puis il avait préparé une incantation plus longue. L’énergie magique s’écoulait du bout des doigts de l’homme et le tunnel souterrain qui ressemblait à une grotte s’était rapidement recouvert de briques et s’était transformé en une pièce terne comme on le verrait dans un sous-sol d’un château.
Il s’était ensuite mordu le doigt et avait commencé à utiliser le sang pour tracer un symbole magique sur le sol de dalles. Après avoir fini, il avait légèrement tapoté le tracé magique qu’il avait inscrit afin de vérifier sa réalisation, puis il avait commencé à prononcer une autre incantation.
Il s’agissait cette fois-ci d’un sort encore plus complexe que celui qu’il avait utilisé pour se rajeunir.
La sueur coulait abondamment sur son front et son visage était déformé en raison de la douleur.
L’air tremblait en ce moment, et la flamme de la lanterne, qu’il avait laissée dans un côté de la pièce, avait été balayée par un souffle de vent.
L’espace qui était silencieux jusqu’à il y a un instant se réverbérait maintenant avec un son. Il s’agissait du son d’un arc qui se tordait jusqu’à ses limites.
L’obscurité régnait dans la pièce depuis que la flamme s’était éteinte. Et comme si elle avait sa propre volonté, les ombres se tortillaient au fur et à mesure qu’elle commençait à lentement prendre forme.
Il n’y avait pas un seul point de lumière dans la pièce, et cette ombre se formait clairement en une silhouette.
Et puis, la silhouette avait fait entendre une voix qui sonnait comme le tintement d’une clochette. « ... Celui qui m’a appelé ici, est-ce vous ? »
Ce qui était apparu devant l’homme était une femme très envoûtante qui était à peine habillée.
Elle avait de longs cheveux brillants et d’un profond noir ainsi qu’une peau blanche claire et lisse.
Ses mains et ses pieds minces étaient bien proportionnés, mais elle était liée par le symbole que l’homme contrôlait entièrement.
« C’est exact, » en réponse à la question de la femme, l’homme acquiesça.
« Oh... Alors, permettez-moi de vous récompenser avec un extraordinaire rêve. Pouvez-vous effacer ce symbole magique ? À ce rythme, je ne pourrais pas embrasser ces lèvres merveilleuses même si je le désirais, j’en suis incapable, » déclara-t-elle.
L’attirant avec sa voix séduisante, la femme essayait de tenter l’homme avec des mots doux.
En réponse, l’homme se moqua avec mépris d’une telle tentative. « Je ne peux pas permettre que cela se produise. Si je devais effacer le symbole magique, vous seriez libre de faire ce que vous voudriez. Vous aspireriez instantanément mon âme hors de mon corps et retourneriez dans le monde diabolique, n’est-ce pas ? Je vous libérerai du sceau dès que nous aurons terminé notre contrat. »
Dès que l’homme avait dit une telle chose, le visage de la femme avait radicalement changé. De son précédent regard frêle et féminin qui tentait d’obtenir de la pitié, son visage s’était transformé en celui d’une prostituée impudente et expérimentée.
« Comme c’est ennuyeux ! » s’exclama-t-elle. « C’était juste une blague, alors n’en tiens pas compte ! Pour un magicien qui est capable de rassembler cette force magique, il n’y a aucune chance que tu fasses une erreur si rudimentaire, alors c’est quelque chose qui est évident. »
La femme démoniaque était assise sur l’air comme s’il y avait une chaise, et elle croisait les jambes.
Sans même y mettre le moindre effort, ses mouvements étaient intrinsèquement lascifs et captivants.
« Alors ? Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? » demanda-t-elle. « Veux-tu que j’aspire l’énergie vitale des hommes stupides ? Ou est-ce que tu veux que je montre un cauchemar infini à tes ennemis ? Ce sera aussi très bien, si tu veux que je te permette d’avoir la meilleure nuit de ta vie. »
« Hmm. Je veux que tu me fasses un donjon, » répondit l’homme.
« Haaaa !? » Entendant la parole de l’homme, la femme démoniaque était tombée de sa chaise invisible.
« Considérant le fait que tu ne portes presque pas de sous-vêtements, je voulais juste te dire qu’une telle chose ne me tentera pas ou ne me rendra pas heureux, » déclara l’homme. « Même comme une blague, j’ai presque pensé que toi, une succube, devais considérer tes sous-vêtements comme une chose importante... »
« Qui se soucie de ce genre de choses ! J’ai entendu dire que tu voulais faire un donjon ? » demanda-t-elle.
« C’est exactement ce que j’ai dit, » répondit-il.
L’homme avait hoché la tête. Il avait ensuite étendu les bras et il avait regardé toute la pièce.
« J’ai l’intention de créer un donjon profond, large et extrêmement diabolique que personne n’a jamais vu auparavant, » répondit l’homme. « Je veux qu’il soit rempli d’innombrables pièges, de monstres et de trésors, et d’un immense labyrinthe. Je veux que ce soit un donjon souterrain qui serait un monde à part entière, une existence unique qu’aucun homme ne pourrait terminer, et je veux que tu m’aides à le créer. »
La démone avait instinctivement tenu sa tête. Ce n’était pas parce que son corps était malade.
C’était la première fois qu’elle souffrait d’un mal de tête parce qu’elle était choquée.
« Regards ici... Si tu m’appelais pour être le gardien du donjon, alors même si je suis réticente, je comprendrais quand même. Et j’ajouterai que je n’ai jamais été convoqué pour une chose aussi ridicule. Mais qu’est-ce que tu veux dire par “créer un donjon” ? Si tu veux faire ce genre de choses, pourquoi ne vas-tu pas chercher des gobelins ou des golems pour le faire ? »
« Je le comprends naturellement, » répondit-il. « Je laisserai ce travail laborieux à ces types d’individus. Cependant, il y a une tâche encore plus colossale pour laquelle tu dois m’aider. Des choses comme le cheminement du donjon, et la distribution des salles. Qu’en est-il de créer les pièges et de placer les monstres ? Si le monstre qui garde le donjon est un être vivant, il aura besoin de nourriture. Comment s’y prendrait-on pour se procurer une telle chose ? Et quand mon labyrinthe grandira, il y aura ceux qui tenteront de le menacer. Il y aura aussi des gens insolents qui tenteront de défier mon donjon. Comment t’y prendrais-tu pour t’occuper de telles personnes ? Les choses qui doivent être planifiées à fond, les choses qui doivent être faites, il y a une quantité innombrable de travail à faire. Et je veux que tu m’aides avec ces choses. »
« ... Je comprends ce que tu essayes de dire, mais pourquoi faudrait-il que ce soit moi ? » demanda-t-elle.
La démone avait finalement retrouvé son sang-froid et elle se redressa. Puis elle demanda à l’homme, et ce mage avait fait apparaître trois de ses doigts.
« Il y a trois raisons, » répondit-il. « La première, c’est que je ne fais pas confiance aux humains. Les humains te trahiront toujours à un moment donné. Les monstres et les demi-humains sont aussi du même genre. D’autre part, les démons comme toi tenteront de comploter une trahison si tu vois une occasion. Cependant, il n’est pas possible pour les démons comme toi de briser un accord contractuel. C’est précisément la raison pour laquelle j’ai choisi un démon au lieu d’un humain. La deuxième raison est que si un démon de haut rang est invoqué, il possédera une grande quantité de pouvoir et d’intelligence. En même temps, une grande quantité de magie est nécessaire pour maintenir le contrat proportionnellement à la force du démon. Ta race de succube est étroitement liée à la convoitise humaine, et c’est ton travail d’aspirer l’énergie vitale des êtres vivants. Il s’agit de l’une des caractéristiques particulières que tu possèdes. Bien que tu ne sois pas la plus forte parmi les démons, la quantité de magie dont tu as besoin est minimale, tu es sage et tu es capable de lire les nuances de l’émotion humaine. C’est pourquoi j’ai choisi un succube. La troisième raison est... »
L’homme avait coupé sa phrase et, tout en souriant, il avait regardé le corps de la femme.
« Si je devais choisir un démon avec qui avoir un contrat, n’est-il pas évident que je préférerais qu’une belle jeune femme travaille avec moi ? C’est la raison pour laquelle je t’ai choisie, » déclara-t-il.
Après avoir regardé l’homme pendant quelques secondes, la démone avait laissé échapper un petit rire. « ... Je comprends. D’accord, je vais t’aider avec ce travail. »
« Dans ce cas, veux-tu accepter les termes du contrat ? » demanda-t-il.
L’homme avait sorti un papier d’une poche au niveau de sa poitrine et il le montra à la femme. La pièce était toujours aussi sombre, cependant, pour les démons qui avaient une affinité avec les ténèbres, être capable de voir dans ce lieu était une chose triviale.
« Tu as déjà pris des dispositions et couvert les termes du contrat ? N’es-tu pas bien préparé... ? Quoi, c’est ridiculement petit !? Combien de paragraphes contient ce contrat ? » demanda-t-elle.
Le parchemin qui avait traversé le symbole magique. Il avait été écrit en très petits caractères avec une écriture très fine.
« N’en ai-je pas parlé avant ? Je sais que si vous, les démons, en avez la chance, vous trahiriez les humains que vous servez en un battement de cœur. Afin d’éviter qu’une telle chose ne se produise, j’ai préparé ce contrat. Ne t’inquiète pas des dispositions qui te placeraient dans une situation extrêmement désavantageuse, ces types de textes ne sont pas inclus, alors tu peux donc être rassurée... Néanmoins, tu ne me feras probablement pas confiance quant à ma parole. N’hésite donc pas à lire le texte aussi longtemps que tu le souhaites, » déclara l’homme.
« Mince, même si tu y vas avec quelque chose d’aussi précis, je n’ai pas l’intention de te trahir... Ahh, mais euh, les paragraphes sont si détaillés..., » murmura la démone.
Pendant qu’elle se plaignait, elle plissa des yeux afin de lire le texte. Elle avait parcouru brièvement le texte.
« Hmm, c’est bien pour l’instant... Ceci n’a pas de caractères qui sont trop petits pour le voir avec les yeux, ou une encre invisible ou un texte qui sont cachés à l’intérieur, n’est-ce pas ? Si c’est le cas, je suis sûr que tu le sais que le contrat sera invalide, » déclara la femme.
La femme le regardait avec des yeux dubitatifs, et l’homme, comme s’il venait d’être trahi, avait froncé ses sourcils.
« Ne t’ai-je pas dit que je n’ai pas inclus de termes qui te désavantagent ? Tu es si pleine de méfiance, » déclara-t-il.
« Venant de toi !?... ? Eh bien, c’est très bien. Dans ce cas, je formerai le contrat, » annonça la démone.
« Ahh. Tu es une démone de la race des succubes. Conformément à ce contrat, jures-tu sur ton vrai nom de devenir mon pouvoir ? » demanda-t-il.
Le nom avait une signification incroyablement importante pour les individus qui étaient liés à la magie, car il s’agissait des paroles de pouvoir. Dans le cas où vous aviez plus de pouvoir magique qu’un autre, il deviendrait possible de placer une malédiction sur l’autre partie, tant que vous connaissez leur nom. Ainsi, même leur âme pouvait être dominée et gouvernée.
Le contrat avec les démons utilise un concept similaire, le contrat relie le nom des démons et crée un lien avec le magicien et quoiqu’il arrive, il ne sera pas possible de briser un tel lien.
« Je le jure sur mon nom, Lilushana, que je respecterais le contrat et que je deviendrais ton pouvoir, » déclara la démone.
« Dans ce cas, mon nom est Ein Sof Aur et je m’engage désormais à respecter notre contrat, » déclara le magicien.
En réponse à leurs paroles de serment, le contrat avait brillé de mille feux. Et en un instant, il avait été couvert de flammes pendant qu’il brûlait. Le contenu du contrat avait été gravé dans l’âme des deux individus et il n’était plus possible d’ajuster ou de modifier les termes du contrat.
« Alors, je compterai sur ton aide pour la suite..., tu devrais m’appeler par Aur, » déclara le mage.
« Ouais, d’accord. Tu peux m’appeler Lilu... S’il te plaît, occupe-toi bien de moi, Aur, » déclara la démone.
Elle sentait qu’elle était arrivée dans une situation étrange, mais Lilu n’exprimait pas ses pensées.
Le symbole magique s’était finalement effacé avec la formation du contrat et elle l’avait traversé pour aller lui serrer la main. C’est ainsi que ces deux personnes avaient commencé leur voyage qui les amènerait à la construction d’un donjon.
Merci pour le chapitre
Excellent. il n’y a pas la page de »prologue » du manga, mais il y a une erreur de style de la part de l’auteur 🙂
Il n’y avait pas un seul point de lumière dans la pièce, et cette ombre se formait clairement en une silhouette.
Comment peut il y avoir une ombre sans lumière ?
Oui, j’ai aussi pensé ça, mais j’ai considéré que soit il y avait une lumière diffuse, soit depuis le cœur du donjon, soit le symbole magique, ou le mage, et que simplement dans cette noirceur, il y avait un élément encore plus noir présent.
Merci pour le chapitre.
Je ne sais pas si tu es au courant que sur le forum de l’Empire des novels il y a déjà qqn qui le traduit ?
Non, pas au courant car je vais jamais sur leur forum.