Maou No Hajimekata – Tome 1 – Chapitre 7 – Partie 4

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Chapitre 7 : Recevons la jeune femme pure en sacrifice

Partie 4

Après le retour d’Aur de son voyage, il n’avait pas pu voir Marybell dans la salle de convocation. Il ne pouvait pas non plus voir la présence du bétail. Il était probable que Lilu les ait emmenés à des endroits différents et les ait installés.

« Par ici, » déclara Aur.

Sofia regardait la seule porte de la salle d’invocations, mais Aur faisait signe vers le mur dans un coin de la pièce. Quand Aur toucha le mur, sans aucune résistance, sa main n’avait fait que passer à travers le mur. Le mur lui-même était une forme d’illusion et c’était un passage qui menait à un autre endroit. Naturellement, la porte qui semblait être la seule issue était un piège, et si les intrus devaient le franchir, un piège de type fossé équipé de pics au fond les attendrait.

Ce n’était qu’une précaution mise en place par Aur au cas où cet endroit particulier aurait été découvert par hasard.

Sofia n’avait même pas battu les paupières devant le fait qu’Aur avait mis en place un tel système et l’avait simplement suivi en silence. Son comportement était comme si elle était une sorte de poupée qui ne possédait aucune émotion.

« ... Aur, cette fille... Elle ne te semble pas un peu bizarre ? » Alors qu’il marchait à côté d’Aur, Yunis lui avait parlé à voix basse. « Comment ça se fait ? »

En réponse, Aur n’essaya même pas de baisser le ton. « ... Je ne suis pas sûr, mais... quelque chose à propos de ses blessures semble bizarre... »

Aur n’avait pas vraiment prêté attention aux inquiétudes de Yunis et il avait continué à marcher sans rien dire.

Aur était un peu intéressé par le genre d’évaluation que Lilu aurait de Sofia, mais pour l’instant, il avait commencé à faire entrer Sofia à l’intérieur de sa chambre, et une fois à l’intérieur, il s’était brusquement retourné et lui avait donné un ordre.

« Déshabille-toi, » ordonna-t-il.

Quand Aur déclara franchement un tel ordre, Sofia ne prononça même pas un mot et elle se contenta d’enlever tous ses vêtements. Ses mouvements étaient très fluides, il n’y avait ni peur ni honte dans ses actions. Sofia avait enlevé tous les vêtements de son corps, y compris tous ses sous-vêtements et elle se tenait nue devant Aur. Aur avait utilisé son regard aiguisé pour observer Sofia avec attention.

Yunis avait une expression de pitié sur son visage alors qu’elle déplaçait son regard vers le sol. Les horribles blessures de Sofia suffisaient à faire détourner le regard de quiconque.

Il y avait de nombreuses marques de brûlures du haut du front jusqu’à la moitié gauche de son visage, du cou vers le bras gauche, de la poitrine gauche jusqu’à la taille. Sans exception, la moitié gauche de son corps avait été couverte de brûlures graves.

En voyant qu’elle avait reçu autant de blessures et qu’elle avait quand même survécu, Aur avait été impressionné par sa volonté de vivre.

Ayant tout son corps exposé de cette manière, l’expression de Sofia ne changea pas du tout, et elle n’avait pas non plus essayé de le cacher. En voyant qu’elle était immobile, Aur avait l’impression de voir une illusion d’optique de ces poupées détestables que les gens fabriquaient.

Cependant, Aur avait pu voir à travers sa façade et déterminer sa vraie nature.

« ... Tu es belle, » quand Aur marmonnait cela à lui-même, les joues de Sofia tremblaient très légèrement.

En effet, si vous ne regardiez que le côté droit du visage et du corps de Sofia, elle était sans aucun doute une beauté sans pareil. Elle avait de longs cheveux brillants, noirs et de longues pupilles étroites de couleur obsidienne. Sa peau blanche était glamour comme une poupée de porcelaine, ses membres étaient longs et minces, et les parties de son corps qui devaient saillir s’incurvaient aux bons endroits. Aur avait pensé à une poupée au design exquis.

C’était comme si toute cette beauté existait pour couvrir le côté laid de son corps gauche. Le côté brûlé de son cuir chevelu n’avait pas de cheveux, et ses paupières et ses cils étaient tous brûlés alors que son orbite s’enfonçait vers l’intérieur, montrant un oeil creux. Le côté de sa joue montrait une mince couche de peau et un peu de tendons et de muscles, ses lèvres étaient craquelées, sèches et flasques comme si du sang en suinterait si vous les touchiez.

Sa peau était couverte d’une grotesque couleur brun foncé et il n’y avait presque pas de taches lisses sur le côté gauche de son corps. C’était comme regarder le genou d’une vieille vache décrépie. Son sein gauche n’avait pas le mamelon normal, mais il était froissé comme un morceau de magma qui avait durci et il ne restait plus qu’un petit vestige de coloration pigmentaire.

La surface non couverte de cicatrices était très étroite. Si le côté laid d’elle représentait son vrai moi, alors on pourrait aussi penser que sa beauté n’était là que pour faire ressortir son côté laid.

 

 

« Comment as-tu eu ces blessures ? » demanda Aur.

Yunis regarda Aur avec une expression mal à l’aise. « Pourquoi veux-tu demander une telle chose ? » C’était le genre de mots que Yunis avait transmis avec ses yeux.

« Quand j’étais enfant, je me suis couverte d’huile brûlante, » d’autre part, contrairement à Yunis, les yeux de Sofia n’aient même pas hésité face à une telle question.

« Et pourquoi as-tu fait ça ? » demanda Aur.

« Parce que je voulais empêcher les bandits de me violer, je l’ai moi-même versée sur moi, » répondit Sofia.

Les yeux de Yunis s’étaient largement ouverts.

« Le fait qu’il n’y ait pas de filles chastes dans le village dans la même tranche d’âge que toi, prêtes à m’être présentées, est-ce à cause de ces “bandits” ? » demanda Aur.

« Oui. Tout au moins, les jolies filles du village ont été prises par les bandits, et elles ont été violées ou tuées, » répondit Sofia. « Les seules filles qui restent dans le village sont soit des filles laides et en dehors d’elles, moi qui suis inesthétique. »

Aur avait un mince sourire étalé sur son visage. Comme d’habitude, l’expression de Sofia n’avait pas vraiment changé, mais ses sentiments commençaient à s’exprimer à chaque mot qu’elle continuait à prononcer.

« Je tiendrai compte de ton sacrifice et je veillerai à ce que ton village ne soit plus jamais attaqué par des bandits. Tout scélérat insolent qui ose viser ton village sera exterminé par mes gargouilles, » déclara Aur.

« D’accord, » sans aucune émotion, Sofia avait répondu et avait hoché la tête. Il semblerait presque qu’elle ne se souciait pas de ce qui arriverait aux villageois.

« Connais-tu une fille nommée Marybell ? C’est elle qui m’a été présentée comme hommage avant que tu n’arrives, elle a environ 4 ~ 5 ans et elle a les cheveux blonds clairs, » demanda Aur.

« ... C’est probablement son nom complet, » répondit Sofia. « J’ai seulement entendu parler d’une fille qui s’appelle Mary dans le village. »

Pour la première fois, Sofia hésitait à parler. Yunis pensait simplement que Sofia ne connaissait pas le nom complet de Mary, mais Aur avait une impression différente quant à la raison pour laquelle elle n’avait pas plus développé sa réponse.

« Même si elle est encore très jeune, étant choisie en hommage, elle est vraiment belle, n’est-ce pas ? » demanda Aur. « Sa peau est comme de la soie et ses cheveux semblent être dorés à la lumière du soleil. Après avoir atteint l’âge de 10 ans, elle deviendrait une belle femme que n’importe qui voudrait obtenir ».

« ... Oui, » répondit Sofia.

« N’importe qui penserait qu’elle est une fille charmante, » continua Aur. « La pluie l’éviterait et le soleil brillerait avec douceur sur sa peau. Même la terre formerait un chemin doux pour elle. La maladie et les bêtes ne supporteraient pas de blesser cette fille, même un bandit affamé aurait pitié d’elle et l’élèverait comme si elle était la sienne ».

Quand un puissant magicien comme Aur parlait, c’était presque comme s’il était en train de déterminer une prophétie. Et en même temps, c’était comme une sorte de sort. À partir de maintenant, Marybell allait probablement grandir sous la protection d’Aur et s’épanouir.

« Es-tu jalouse d’elle ? » demanda Aur.

Tout d’un coup, Aur avait regardé profondément dans les yeux de Sofia. Face à cette question, Sofia avait été à court de mots.

« Tu es une enfant maudite, une fille détestable, » continua Aur. « Tout le monde veut t’éviter et rester à l’écart de toi. Même les bandits voraces ne veulent pas de toi. Les plants de riz qui sont piétinés sous tes pieds vont se flétrir et mourir, le sol va durcir avec le gel et le froid, et le soleil sera couvert de nuages partout où tu marcheras. C’est parce que le monde déteste ton existence. Tu es comme une bête effrayante qui vit dans l’obscurité, tu es laide et ils te craignent pour cela. »

Sofia regardait droit dans les yeux d’Aur. Cependant, ses yeux étaient différents des yeux sans vie qu’elle montrait avant, il était maintenant rempli la couleur de ses émotions.

« Les gens du village ont probablement peur de toi, » continua Aur. « Ce n’est pas à cause de ta silhouette répugnante. C’est parce qu’ils craignent la fille qui a pu verser de l’huile bouillante afin de se protéger. C’est parce qu’ils ont peur de toi qui as pu survivre même si la moitié de ton corps est brûlée et déformée. Ils étaient terrifiés, de toi qui as une apparence humaine, mais en même temps ne semble pas être entièrement humain. »

L’expression de Sofia avait commencé à se déformer pour la première fois. Comme une poupée cauchemardesque, le côté laid de son visage flasque s’était déformé.

« ... Ne détestes-tu pas ça ? » demanda Aur.

Son expression n’était pas une expression de colère, de tristesse ou même de ressentiment.

« Oui, je déteste ça. Je déteste tout dans ce monde, » répondit Sofia.

C’était un sourire large et déformé.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre !

  2. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le travail.

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