Madan no Ou to Vanadis – Tome 1 – Chapitre 1 – Partie 3

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Chapitre 1 : Rencontre avec la Vanadis

Partie 3

C’était juste avant le lever du jour. Sous le ciel sombre, un millier de soldats avançaient en silence.  

Ils avaient assombri le métal de leurs épées et de leurs lances avec de la boue afin d’empêcher de créer des reflets, et ils avaient fait mordre à leurs chevaux des morceaux de bois afin de les empêcher à faire sortir le moindre bruit de leur bouche. Ils avaient également enveloppé leurs sabots avec du tissu en coton afin d’empêcher le moindre bruit de sabots. Il s’agissait là de mesure extrême de prudence qu’ils avaient prise. Mais de cette manière, ils avaient pu arriver sur le flanc de la colline, et cela, sans être découvert par l’ennemi. S’ils escaladaient ses douces pentes, ils pourraient alors après tout apercevoir les forces ennemies et plus exactement, l’arrière-garde de l’armée de Brune qui avait placé des sentinelles pour la nuit. Les flammes des feux de camp scintillaient et brûlaient dans la sombre nuit.

« … Reposons-nous un peu avant. Puis, commencez les préparatifs, » déclara la fille aux cheveux d’argent qui se tenait à l’avant-garde de cette troupe. Elle était celle qui dirigeait tous ces chevaliers et en ce moment, elle souriait légèrement. Les soldats avaient alors fait comme elle l’avait ordonné et ils avaient donc commencé à se reposer, puis ils avaient récupéré les morceaux de bois et le tissu qui avaient été placés sur leurs chevaux.

Assez rapidement, les éclaireurs qu’ils avaient envoyés plus tôt étaient revenus faire leur rapport.

Après avoir appris des éclaireurs que les ennemis étaient profondément endormis et qu’ils n’avaient pas remarqué leurs mouvements, la fille se retourna et fit face aux chevaliers. Puis, dégainant la longue épée se trouvant à sa taille, elle la leva haut dans les airs alors qu’un léger vent s’était mis à souffler dans les environs.

« Les ennemis se trouvant devant nous comptent cinq mille hommes, soient cinq fois notre nombre, » déclara-t-elle. « Il s’agit peut-être de l’arrière-garde, mais si c’est là que se trouve leur commandant suprême, alors il serait raisonnable de penser qu’il y a aussi la présence de nombreux soldats d’élite. » Cependant, les yeux cramoisis de la jeune fille étaient remplis d’esprit combatif, et elle continua. « Mais même dans une telle situation, j’irai de l’avant et ainsi, nous remporterons la victoire. Allez-vous me suivre ? »

Les chevaliers levèrent silencieusement les bras, pointant leurs épées et leurs lances vers le ciel.

La fille tourna la tête en direction de l’ennemi, puis elle manœuvra son cheval pour aller vers l’avant, et amena son épée longue vers l’avant en effectuant un arc de cercle.

« Commençons l’assaut ! » déclara-t-elle.

Leurs drapeaux de guerre avaient alors été gonflés par le vent. La silhouette de Zirnitra, un dragon noir, qui était le symbole du Royaume de Zhcted ornait les drapeaux.

L’air s’était mis à devenir des rafales alors qu’ils avançaient. Les chevaliers tenaient des épées, des lances ou des arcs en suivant la jeune fille qui les commandait, galopant sur leurs chevaux jusqu’au sommet de la colline.

En entendant le bruit des sabots frappant le sol, comme si la terre elle-même criait, les soldats en faction avaient finalement remarqué l’assaut ennemi.

« L’ennemi… !! »

Avec une frappe rapide de son épée, la fille avait changé ce qui s’était échappé de la gorge du soldat d’un cri d’avertissement à une fontaine de sang jaillissant de son corps sans vie.

Sur fond de ciel qui s’éclaircissait graduellement, la jeune fille mena une force de mille hommes directement dans le camp ennemi et créa ainsi une destruction aveugle. L’armée de Brune était tombée dans le chaos des plus total. Il y avait même ceux qui avaient jeté leurs armes alors qu’ils fuyaient pour leur vie. Et bien qu’il y avait encore des soldats qui essayaient courageusement de mener une résistance, la différence dans l’élan de leur assaut était trop grande.

Mais par-dessus tout, il y avait la fille vaillante qui dirigeait les forces de Zhcted qui créait une différence implacable. Avec son épée longue, elle se tenait aux premières lignes de la bataille, surpassant en force tout ce qui se présentait devant elle.

Avec un seul assaut, des hordes de soldats ennemis avaient été tuées ou écrasées sous les sabots des chevaux. Mais même ainsi, pas une seule goutte de sang n’avait taché son corps. Chaque fois que son épée longue faisait hurler le vent, les corps qui jonchaient le sol augmentaient.

Ses cheveux argentés se balançant au vent, la jeune fille attaqua le camp ennemi de cette manière avec la horde de chevaliers qui l’avaient suivie.

À ce stade, la victoire et la défaite avaient semblé certaines pour les deux camps.

***

Ses oreilles sonnaient.

Des cris, des râles de mort, des sanglots, des sabots qui claquaient sur le sol et le bruit des armes qui s’entrechoquaient remplissent ses oreilles.

« … Arg ! »

Il se réveilla.

Ce qui s’étendait devant ses yeux était un ciel bleu, si vaste qu’il semblait qu’il allait être aspiré par lui.

Tigre repoussa le poids qui était présent sur son corps et il se leva.

Après que la sonnerie dans ses oreilles eut disparu, il pouvait entendre le bruit du vent et de faibles gémissements, et le bruissement des morceaux de drapeaux de guerre brisés et de l’herbe piétinée. La poussière rampait sur le sol poussé par le vent et l’odeur du sang atteignait son nez.

« Ai-je perdu connaissance… ? » murmura-t-il.

Encore chancelant, il s’était levé sur ses pieds. Ce qui l’avait alors accueilli était la vue de cadavres à perte de vue…, une colline de morts.

L’herbe était tachée de sang, et la terre était couverte avec des centaines ou même des milliers de cadavres éparpillés. Une vague de nausée l’avait alors envahi. Il avait couvert sa bouche avec sa main. Il avait senti une sensation d’humidité, et il avait vu que sa main était teinte en rouge.

Du sang… ?

Il avait vérifié son visage et toute sa tête, mais il lui était apparu qu’il n’était pas blessé.

« Le sang de quelqu’un d’autre, hein ? » murmura Tigre.

Il semblait que Tigre avait été enterré sous quelques cadavres. Grâce à cela, il avait réussi à échapper aux yeux de l’ennemi.

« Bertrand ! Seigneur Mashas ! »

Il avait appelé les noms de son aide de camp et du vieux chevalier avec qui il était proche, mais il n’y avait pas de réponse. Il avait essayé d’appeler les noms des soldats qui étaient sous ses ordres, mais comme prévu, il n’y avait pas eu de réponse.

« S’ils ont pu partis, alors je suppose qu’ils vont bien. »

Partout où il avait regardé, il n’y avait que des cadavres. Parmi les cadavres se trouvaient des épées éparpillées, des lances brisées et les restes de drapeaux déchirés. La vision était limitée par le brouillard du matin qui réduisait la distance de vue, mais rien ne bougeait dans son champ de vision. Pas d’alliés ni d’ennemis.

La colère et la haine de l’ennemi ne jaillissaient pas en lui. Bien plus que ces choses-là, il avait en lui le poids de la fatigue et de l’épuisement.

Il avait alors soupiré. « C’était une bataille terrible… »

À l’aube, une attaque-surprise avait été lancée contre l’armée de Brune. Dans le chaos qui s’ensuivit, leur avant-garde fut également attaquée, et c’était ainsi que vint la chute de l’armée de vingt-cinq mille hommes.

Hier, avant minuit, notre armée avait confirmé que les forces ennemies étaient directement devant nous. En d’autres termes, Zhcted avait divisé son armée en deux. Un assaut en deux vagues sur l’arrière-garde et l’avant-garde.

Tigre avait alors ressenti des frissons le long de sa colonne vertébrale.

Le plan était simple. Même un enfant aurait pu le trouver.

… Ce qui était redoutable était l’exécution calme de ce plan, contre une forme armée cinq fois plus importante en nombre.

Ils avaient moins de soldats et, en plus, ils divisaient leurs forces. Une petite erreur, et toute leur armée aurait été écrasée. Dans une large mesure, les soldats avaient dû être contre.

… Cependant, c’était un magnifique succès.

L’armée de Brune avait été mise en déroute.

Emporté par la bousculade des alliés en fuite, Tigre avait été incapable de prendre le commandement de ses soldats. Après être tombé de son cheval, il s’était évanoui.

Il semblait que l’unité de Tigre avait été blessée plus par leurs propres alliés que par leurs ennemis.

« Néanmoins… »

Tigre se souvenait… Celle qui se tenait à l’avant des forces ennemies, son épée longue se déplaçant tout le temps, la fille aux cheveux d’argent qui avait abattu les soldats de Brune, les uns après les autres et cela, sans interruption… il ne l’avait aperçue que brièvement.

« Était-ce la Vanadis ? »

La Princesse de la Guerre, la Vanadis, était toujours en première ligne de bataille… c’était ce que Mashas lui avait dit.

Le souvenir inapproprié de sa beauté apparut dans l’esprit de Tigre. Il ébouriffa ses cheveux roux comme s’il y réfléchissait.

***

Heureusement, son arc était tombé près de lui. En le ramassant, il avait tiré sur la corde tout en ressentant une certaine inquiétude.

« … Il a l’air en bon état. »

Il était soulagé. Si l’arc avait été endommagé, alors la corde d’arc se relâcherait, le rendant inutile. Il y avait encore quelques flèches dans son carquois.

Il leva la tête vers le ciel et calcula les directions en fonction de la position du soleil.

« C’est donc par là l’ouest, hein ? »

De ce champ de bataille, aller vers l’ouest le conduirait à Brune, à l’est, vers Zhcted.

Endurant la douleur qui courait dans tout son corps, Tigre marcha lentement vers l’ouest. Puis, remarquant quelque chose qui bougeait dans son champ de vision, il s’arrêta.

Un chevalier solitaire sur un cheval galopait vers lui, l’épée brandie.

Tigre s’était alors placé dans une position avec son arc et une seule flèche encochée dessus.

Le cheval du chevalier piétinait ou sautait sur les cadavres étendus tout autour, se rapprochant à vive allure de Tigre.

Quand la distance entre eux avait été raccourcie à trente alcins (environ trente mètres), le chevalier avait soudainement rugi. « Un survivant de l’armée de Brune ? J’aurais ta tête !! »

Tigre resta silencieux, encochant au maximum une flèche sur son arc. Puis il relâcha la flèche.

C’était un flou.

Au moment où un bruit sourd avait été entendu, on pouvait voir une flèche perçant la gorge du chevalier.

Cela avait été réalisé avec une vitesse et un calme incroyables.

Complètement incapable de répondre face à ça, le corps du chevalier avait souffert de spasmes avant de se pencher sur le côté, et de finalement tomber sur le sol en produisant un bruit sourd.

Ayant perdu son cavalier, le cheval laissa échapper un hennissement aigu. Avant même que Tigre ne puisse marcher vers lui, il avait déjà galopé au loin.

« J’abandonne… les choses ne vont pas du tout dans le bon sens pour moi, » déclara-t-il avant de pousser un soupir.

S’il avait un cheval, il aurait pu facilement s’échapper du champ de bataille.

Recommençant à marcher vers l’ouest, Tigre avait repris son voyage à pied. Mais il n’avait même pas fait dix pas avant de s’arrêter.

« Sont-ils des ennemis ? » se demanda-t-il.

Il pouvait voir à trois cents alcins devant lui un groupe de chevaliers. S’ils le repéraient, alors il serait immédiatement pourchassé.

« … Il y en a sept, » murmura-t-il après avoir regardé le groupe.

Tigre était né avec une paire de bons yeux. Ses yeux avaient été encore entraînés par la chasse, au point que même à trois cents alcins, il pouvait distinguer les traits du visage d’une personne.

Il avait alors déterminé le contenu de son carquois. Il n’y avait plus que quatre flèches.

Bien qu’il avait toujours eu confiance dans son talent avec l’arc, il ne serait probablement pas capable d’abattre deux hommes avec une seule flèche. Si tout le monde le chargeait comme l’avait fait le chevalier un peu plus tôt, il ne pourrait rien faire.

J’espère qu’ils soient mes alliés. En priant cela, Tigre avait observé les chevaliers. Quand il avait vu le visage du premier chevalier, ses yeux s’élargirent sous le choc.

« La Vanadis…, » murmura-t-il.

Lorsque les forces de Zhcted avaient lancé l’attaque-surprise, elle était celle qui avait mené l’attaque du front.

Tigre avait été tellement charmé par elle qu’il avait même oublié de respirer.

Elle était une jeune fille du même âge que lui. Ses cheveux argentés descendaient jusqu’à sa taille, recouvrant son armure, et scintillaient sous les rayons du soleil. Dans ces yeux cramoisis, il y avait de la radiance et de la dignité. Ses bras étaient fins, adaptés à une fille de son âge, mais il semblait inexplicablement adapté à la longue épée qu’elle saisissait dans sa main.

… Le Seigneur Mashas avait déjà dit qu’elle possédait une beauté inégalée par tous sauf quelques autres femmes.

C’était vraiment comme il l’avait dit. Juger cette beauté basée sur la normalité était hors de question. Plus il la regardait, plus il devait être d’accord avec cette affirmation.

Finalement, Tigre avait repris ses esprits. Il secoua la tête, secouant ses pensées oisives, et concentra calmement sa vue sur le groupe de la Vanadis.

Il semblerait que les autres chevaliers étaient son escorte. Comme s’il la protégeait, ils avaient déplacé leurs chevaux vers l’avant.

… S’il arrivait à tuer la Vanadis…

Il n’y avait pas de possibilité d’inverser la défaite écrasante subie par son camp. À l’heure actuelle, les forces de Zhcted devraient poursuivre l’armée de Brune en fuite dans une poursuite à grande échelle.

« … Mais, si je l’abats, la poursuite devrait cesser, » murmura-t-il.

Si Mashas, ​​Bertrand et les autres soldats venus d’Alsace avaient survécu, cela augmenterait considérablement la probabilité qu’ils s’en sortent vivants.

Son esprit combatif s’était alors enflammé en lui. La main qui avait saisi son arc était remplie de force.

« Je dois le faire, » déclara-t-il.

Tigre avait sorti une flèche de son carquois, puis il avait déclaré cela. « O Éris, déesse du vent et de la tempête… »

Le grincement de la corde se tendant de plus en plus avait empli ses tympans.

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