Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 9 – Épilogue

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Épilogue

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Épilogue

Partie 1

Je me trouvais dans un pub de la capitale, assis dans une salle privée qui avait été séparée de l’établissement principal. Un certain individu bien en vue était assis en face de moi. L’objectif de Luxon brillait d’un éclat inquiétant depuis l’endroit où il flottait à mes côtés.

« Maître, quand me donneras-tu la permission de commencer mon attaque ? » demanda-t-il.

« Qui a parlé d’attaquer qui que ce soit ? Nous sommes ici pour discuter. Je te l’ai déjà dit. »

L’homme de l’autre côté de la table avait une discussion similaire avec son propre partenaire. L’œil singulier de Brave était injecté de sang tandis qu’il nous fixait.

« Partenaire ! Reste sur tes gardes. Ils ont peut-être glissé du poison dans ta nourriture. Je testerai chaque assiette pour toi avant que tu ne manges ! »

« Tu dis ça parce que tu veux une partie de la nourriture pour toi. Je ne suis pas un imbécile. »

Il était difficile de croire, avec toute l’agitation qui régnait à l’intérieur du pub, que des émeutes avaient fait rage dans toute la capitale il y a peu de temps. Le pub était si animé que les gens nous prêtaient à peine attention. Même si, avec les cloisons autour de notre chambre, ils auraient eu du mal à essayer, nous avions spécifiquement choisi cet endroit pour avoir un peu d’intimité.

« Quoi qu’il en soit, » dis-je, « Soyons francs l’un envers l’autre, d’accord ? Pourquoi as-tu pensé que j’étais suspicieux en premier lieu ? Tu t’es intéressé à nous dès le jour de la cérémonie d’ouverture, n’est-ce pas ? »

Hering sirota son verre avant de répondre. « Aucun héros nommé Bartfort n’a jamais existé dans le jeu. Dis-moi, sais-tu ce que je veux dire par là ? » La façon timide dont il posa la question, comme s’il tâtait le terrain, révélait tout.

« Tu es toi aussi un réincané, hein ? »

Ses soupçons confirmés, Hering déclara : « Mon but est de protéger Mia. »

« La protagoniste ? »

« Sais-tu ce qu’est un chevalier-gardien ? Leur devoir au sein de l’Empire est de protéger les femmes de haute naissance ou de statut élevé. Je me suis porté volontaire pour être celui de Mia. »

« C’est pour ça que je t’ai trouvé si suspect. Il n’y avait pas de chevalier-gardien dans le jeu », avais-je dit.

« Le système a un passé long et riche en histoire. »

« Alors tu as choisi Mia parce qu’elle est l’enfant illégitime de l’empereur ? » devinai-je.

« Tu en sais déjà autant ? »

« Je n’ai pas la moindre idée de ce jeu, mon gars. C’est Marie qui sait tout ça. »

Hering acquiesça. « La fausse Sainte. »

J’avais appuyé une main sur mon front. Je sentais déjà venir le mal de tête.

« Des rumeurs vous concernant tous les deux ont déjà atteint l’Empire », poursuivit-il. « Il n’y a pas eu de héros dans le jeu connu sous le nom de Chevalier Ordre, pas plus qu’il n’y a eu de fausse Sainte. »

« J’ai compris. C’est donc pour ça que tu nous as soupçonnés, hein ? » Je ne pouvais pas lui en vouloir. Je me serais méfié de lui si nos positions avaient été inversées. Exaspéré par l’extrême prudence de Hering, je m’étais adossé à mon siège. « Tu aurais dû prendre contact bien plus tôt ! Tu t’es juste mis en travers de mon chemin. »

Un Brave mécontent s’était interposé :" C’est vous qui êtes nuisibles ! Toi et ce vaisseau migrateur, Luxon. C’est une arme terrible, un vestige des anciens humains ! »

« On m’a confié l’espoir de la vieille humanité », corrigea Luxon avec irritation. Si quelqu’un ici est « terrible », n’est-ce pas à toi que cela s’applique le mieux ? »

« Vous n’êtes peut-être pas à la hauteur d’un cuirassé à grande mobilité… mais dans tous les autres domaines, vous êtes les plus terribles de tous, sans aucun doute ! J’ai combattu avec d’autres de la même trempe que vous, et je ne veux plus jamais répéter cette expérience. »

C’était assez incroyable. Brave était ridiculement puissant, mais il tenait à ne pas se battre contre un vaisseau comme Luxon s’il le pouvait.

L’objectif de Luxon brilla. « Permets-moi de clarifier. Tu as attaqué nos vaisseaux migratoires alors qu’ils fuyaient vers l’espace ? Cela ressemble bien à la nouvelle humanité de s’en prendre lâchement à un vaisseau rempli de civils inaptes au combat. »

« Penses-tu que tu as la haute main sur la morale ? »

Hering et moi avions échangé un regard et haussé les épaules, épuisés par les pitreries de nos partenaires.

« Luxon, ça suffit. Nous n’arriverons à rien à cause de toi. »

« Essayer de comprendre quoi que ce soit à leur sujet est une entreprise inutile. Maître, je demande la permission d’éradiquer complètement les restes de la nouvelle humanité. »

« Arrête de me faire répéter. J’ai dit non. »

Hering était occupé à essayer de persuader Brave. « Kurosuke, le conflit entre vous s’est déroulé il y a des lustres, n’est-ce pas ? Je veux me concentrer sur le sauvetage de Mia. »

« Oui, je suppose que tu as raison… »

Sauver Mia ?

En y repensant, Marie avait déjà dit quelque chose qui me pesait. Mia avait toujours été une fille saine et énergique, mais pour une raison ou une autre, son corps s’était fragilisé. Chaque fois qu’elle pratiquait une activité intense, elle souffrait de spasmes douloureux. Tout cela me paraissait bien différent de ce que j’avais entendu sur la protagoniste du troisième jeu.

« Alors la protagoniste — Mia, » me corrigeai-je, « Je suppose qu’elle a une faible constitution, non ? »

Hering avait offert un verre à Brave. Ses yeux étaient restés rivés sur moi pendant tout ce temps, le regard fixe, tandis qu’il buvait son soda avec une paille.

« Jusqu’à l’année dernière, elle n’avait aucun problème, » expliqua Hering, « Mais depuis, elle a de temps en temps des difficultés à respirer. J’ai demandé au médecin le plus réputé de l’Empire de l’examiner, mais il n’a pas pu en déterminer la cause. »

« Tu n’as aucune idée de la raison pour laquelle cela se produit ? »

« Lorsqu’elle reçoit du mana, ses spasmes s’affaiblissent, ce qui indique que la magie de guérison a un effet. Mais c’est traiter le symptôme, pas la cause, et nous n’avons aucun moyen d’y remédier. Elle ne montre aucun signe d’amélioration. Au contraire, son état semble s’aggraver progressivement. »

« Et tu l’as laissée partir étudier à l’étranger dans son état ? »

« Ecoute, je voulais qu’elle se repose aussi, mais je savais qu’un événement important l’attendait ici. »

« Un événement ? Quel événement ? »

Les informations de Marie correspondent à celles que Hering avait partagées, à savoir que Mia était soudainement tombée malade l’année précédente. Mais je n’aurais jamais imaginé qu’il s’agissait d’une nouvelle maladie d’origine inconnue. La méchante princesse était censée être tout le temps malade, mais elle avait fait le contraire et s’était complètement rétablie.

Qu’est-ce qui se passe ici ?

Hering expliqua : « Il y a un événement d’éveil au milieu du jeu. Il y aurait d’anciennes ruines dans un donjon de la capitale, et lorsque Mia les touche, son pouvoir s’éveille. »

Euh, un événement d’éveil ? Marie n’a jamais rien mentionné à ce sujet.

« Je n’ai aucune idée de ce dont tu parles », avais-je dit.

« Vraiment ? C’est un élément essentiel du jeu. » Il fronça les sourcils, comme s’il n’arrivait pas à croire à la profondeur de mon ignorance.

« Je n’ai joué qu’au premier jeu, d’accord ! Et toi, qu’en est-il ? Veux-tu me dire que tu joues à ce jeu religieusement ou quelque chose comme ça ? » Je n’avais pas voulu dire que c’était bizarre pour un gars comme lui de jouer à ce genre de jeux. Il pouvait me répondre la même chose. De toute façon, il n’y avait aucune garantie qu’il ait été un mec dans sa vie antérieure.

Hering hésita, choisissant ses mots avec soin. « J’ai vu ma jeune sœur y jouer, c’est tout. Elle aimait me raconter ce qui se passait dans le jeu, c’est pourquoi je m’en souviens si bien. »

« Étais-tu proche de ta jeune sœur ? Je n’arrive pas à le croire. » Ou plutôt, je ne voulais tout simplement pas croire qu’une telle chose était possible puisque j’étais maudit d’avoir Marie comme sœur. D’après mon expérience, les petites sœurs étaient incroyablement égoïstes et avaient droit à tout. Elles étaient l’ennemi des grands frères partout dans le monde.

Hering tenta de détourner la conversation tandis que je ricanais. « En tout cas, c’est un événement très important pour Mia. Il a donné un coup de pouce à ses statistiques dans le jeu, mais je veux voir s’il peut l’aider à guérir de cette maladie. »

« Il est tout aussi possible que ce ne soit pas le cas », interrompit Luxon, comme pour anéantir les espoirs de Hering. « Dans le pire des cas, cela pourrait faire progresser son état. »

« Hé ! », lui avais-je lancé d’un ton sec.

Hering laissa tomber son regard sur la table. À en juger par l’expression de son visage, il avait déjà envisagé cette possibilité. « Ton partenaire a raison. J’ai moi-même envisagé cette possibilité. Il n’en reste pas moins que je suis ici sur ordre pour enquêter sur le royaume — pour trouver des indices qui pourraient mener à la guérison de sa maladie. »

Hering n’avait pas révélé qui lui avait donné ces ordres, mais j’avais deviné qu’il devait s’agir de quelqu’un d’assez haut placé dans l’Empire. Mia était l’enfant illégitime de l’empereur, après tout. L’Empire devait la considérer comme très précieuse s’il se donnait la peine de lui assigner un chevalier-gardien. Cette partie était également différente du jeu.

« Pourrais-tu la guérir ? » demandai-je en jetant un regard en coin à Luxon.

La tête de Hering se releva d’un coup. Ses yeux pleins d’espoir se fixèrent sur Luxon, implorant ce dernier de posséder la technologie nécessaire pour aider Mia.

« Sans l’examiner, je ne peux pas me prononcer », dit Luxon. « Cependant, il ne fait aucun doute que j’ai plus de chances de l’aider que cet inutile noyau démoniaque là-bas. »

La façon dont il s’y était pris pour essayer de rivaliser avec Brave était incroyablement… humaine de sa part.

Des pointes ondulèrent sur le corps de Brave qui explosa de rage. « Comme si nous pouvions te confier notre précieuse Mia ! »

« Es-tu si désireux d’abandonner la chance de la sauver ? Je ne comprends pas ton raisonnement illogique, mais cela prouve une fois de plus la profondeur de ta cruauté irrémédiable. »

J’avais saisi Luxon pour l’empêcher de se lancer dans une nouvelle querelle verbale. Hering avait fait de même avec Brave. Nous étions tous les deux mis à rude épreuve par nos partenaires.

« Eh bien, nous pouvons garder l’examen pour une autre fois », avais-je dit. « Et détendez-vous. Je n’ai aucun intérêt à être votre ennemi. Je préférerais ne plus jamais me battre contre vous. »

Hering fronça les sourcils. « Je ne suis pas non plus d’accord avec toi. Ton armure est carrément bizarre. »

Bizarre ? Comment cela peut-il être grossier ?

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Partie 2

« Tu étais plus fort que moi. J’ai essayé toutes sortes de choses sur toi et j’ai cassé toutes mes armes dans le processus, j’ai manqué de munitions et j’ai été pris de panique à la fin. »

« Ne sois pas absurde. As-tu la moindre idée de combien je transpirais avec la façon dont tu t’attaquais à moi encore et encore, avec une arme différente à chaque fois ? »

Il est vrai que l’une des caractéristiques principales d’Arroganz était la grande variété d’armes dont il disposait, mais étant donné la facilité avec laquelle Hering s’adaptait à chacune d’entre elles, sa réplique ressemblait plus à un sarcasme pour moi.

« Tes capacités de triche étaient bien pires que les miennes. J’ai cru que j’étais fichu. »

Hering abattit son poing sur la table. « C’est moi qui ai failli perdre la vie dans cette bataille ! Tu te souviens de la technique mortelle que tu as lancée sur moi à la fin ? Tu as laissé Kurosuke en miettes. »

« J’ai déchaîné toute ma puissance sur toi, et j’avais l’impression de n’avoir laissé qu’une égratignure. Je ne savais plus où donner de la tête. J’étais sûr qu’il n’y avait aucun moyen de te battre. »

« Je te l’ai déjà dit, j’étais à l’article de la mort ! D’ailleurs, j’essayais de me retenir. »

« Oh, laisse tomber ! Tu appelles ça se retenir ? J’ai vu ma vie défiler devant mes yeux ! »

Nous nous étions de plus en plus échauffés tous les deux. Un membre du personnel nous avait interrompus en jetant un coup d’œil à l’intérieur de la pièce, Luxon et Brave s’étaient gracieusement cachés sous la table pour qu’elle ne les remarque pas.

« Excusez-moi, mais nous vous serions reconnaissants de baisser un peu le ton », dit-elle d’un ton penaud.

« Je suis désolé. »

« Nous nous tairons. »

Dès qu’elle était partie, nous avions tous les deux pris nos boissons pour essayer de nous rafraîchir la tête.

« Laissons tomber cette discussion pour l’instant. En gros, vous êtes tous les deux venus ici pour sauver Mia, c’est ça ? Pas d’autres objectifs ? » avais-je demandé.

Ils avaient hoché la tête à l’unisson. C’était un sacré lien entre eux.

« C’est exact », déclara Hering.

« Il n’y a aucune raison de revenir ici une fois que Mia est sauve », ajouta Brave.

C’est formidable. Nous n’avions aucune raison de nous battre. En soi, cela avait fait de cette réunion un succès.

« Dans ce cas, nous n’avons aucun problème l’un avec l’autre. Cela ne me dérange pas non plus de vous aider à atteindre vos objectifs actuels. Si vous avez besoin d’autre chose, faites-le moi savoir. »

Alors que je tendais le rameau d’olivier, j’avais été surpris de voir la tension dans les épaules de Hering s’estomper lentement. Il m’avait regardé avec curiosité. « Sérieusement ? »

« Oui, pourquoi ? »

« C’est juste que… Tout le monde t’appelle le chevalier ordure, alors j’ai imaginé que tu avais une personnalité assez horrible. » Hering détourna le regard, honteux de ses propres préjugés. « Tu vois, les rumeurs qui sont parvenues à l’Empire parlaient d’un homme sans pitié et au sang froid. »

« On ne peut pas se fier aux rumeurs, mec. Mais, euh… Qu’est-ce que ces rumeurs disaient précisément ? »

Hering pinça les lèvres, réticent à partager ce qu’il avait entendu. « Tu promets de ne pas te mettre en colère ? Nous avons entendu dire que tu t’es moqué du prince de ton pays lors d’un duel. Sachant ce que je sais maintenant, cela ne peut pas être vrai. »

Ça doit être à propos de ce duel foireux entre moi et la brigade des idiots, hein ? Hering semble douter de sa véracité, mais euh… oui. Je l’ai fait.

« Oui, cette rumeur est fausse », avais-je dit.

« Je me suis dit que c’était forcément le cas. Tu ne ferais jamais ça au prince de ton propre royaume. »

« Euh, non. Ce que je veux dire, c’est que j’ai tourné en dérision bien plus que le prince. J’ai ridiculisé tous les amoureux du premier jeu. »

« Pardon ? » répondit Hering avec incrédulité.

« Le maître a fait honte publiquement à Julian et aux autres héritiers de maisons nobles », expliqua Luxon. « Ils étaient tous les cinq impuissants face à la puissance écrasante d’Arroganz. »

En y repensant, cela m’avait rappelé de très bons souvenirs. « Ça m’a fait du bien de leur donner une leçon. »

« En effet. »

Agacé, Hering tenta frénétiquement une autre approche. « Alors, qu’en est-il des rumeurs que j’ai entendues à propos de la République d’Alzer ? Est-il vrai que tu t’es battu avec l’une des six grandes maisons ? »

J’avais secoué la tête. « Non, ce n’est pas vrai. »

« Je m’en doutais ! Il serait irréprochable de chercher la bagarre lors d’un échange avec l’étranger. » Ses épaules s’affaissèrent de soulagement.

« Oui, je n’ai pas cherché la bagarre. C’est eux qui l’ont fait. Je l’ai juste terminé. J’ai en quelque sorte fait de toutes les grandes maisons des ennemis, en fait. Mais tant qu’on y est, ce n’est pas non plus ma faute si leur gouvernement est tombé. C’est arrivé un peu par hasard quand j’ai voulu réprimer leur coup d’État en cours. »

Hering m’avait regardé fixement. Sa mâchoire était restée ouverte.

Brave tendit une petite main et tira sur la chemise de Hering. « Partenaire, il est pire que ce que les rumeurs laissaient entendre. »

« Je ne peux pas laisser passer cette remarque, » interrompit Luxon dans une surprenante démonstration de loyauté. « Vous n’avez aucune idée de l’horreur de mon maître. Cela ne fait qu’effleurer la surface. Ces rumeurs ne sont qu’un condensé de ses actes diaboliques. »

« Tais-toi toi », avais-je dit. On dirait que je me suis trompé. Tant pis pour la loyauté.

Hering fit la grimace. « Je ne m’attendais pas à ce que tu sois pire que ce que les rumeurs laissaient entendre. » Il était encore plus prudent avec moi qu’avant. Je ne sais pas trop pourquoi.

 

☆☆☆

 

Lorsque j’étais retourné à l’académie, Marie s’était immédiatement jetée sur moi. Elle avait attendu mon retour. « Tu es en retard ! Le couvre-feu est largement dépassé ! Attends, sérieusement ! ? Ne me dis pas que tu étais en train de boire ! »

L’odeur de l’alcool collait sans doute à mes vêtements puisque ma réunion se tenait dans un pub, mais personnellement, je n’avais aucun intérêt pour l’alcool. « Je ne boirai pas une goutte de ce truc avant d’avoir vingt ans. »

« Quelle réponse stupide ! Ici, il est déjà légal de boire à cet âge. »

« Je vis selon les règles que je me suis fixées, pas celles que la société impose aux gens. Quoi qu’il en soit, de quoi as-tu besoin ? » J’en avais assez qu’elle perd son temps à me chicaner pour des bêtises. J’espérais qu’elle cracherait rapidement son vrai motif.

Les larmes montèrent aux yeux de Marie. Elle se crispa et, de la voix la plus sérieuse qu’elle puisse trouver, elle déclara : « Grand Frère, pour dire la vérité… Erica est ma fille ! »

J’avais eu la bouche grande ouverte.

« En supposant que tu n’as pas consommé d’alcool, devons-nous en déduire que tes souvenirs sont confus ? » demanda Luxon. « T’es-tu peut-être cogné la tête, Marie ? »

« Je ne suis pas ivre et je ne me suis pas cognée la tête ! », lui lança-t-elle d’un ton cassant.

J’avais ri. « Cela rend tes affirmations encore plus folles. La princesse Erica est la fille biologique de Mlle Mylène. Elle n’a aucun lien de parenté avec toi. C’est plutôt impudent de ta part de l’appeler ton enfant comme ça. »

Marie enfonça son pied dans mon tibia.

« Yowch ! » Des larmes avaient piqué le bord de mes yeux. Putain, ça palpite !

Marie me lança un regard noir. « Qu’est-ce que ça veut dire, au juste, hein ? »

« Euh, euh, c’est juste que… Je voulais dire qu’il ne serait pas bon pour nous d’avoir cette conversation au grand jour, tu sais ? Je ne voulais rien dire d’autre. Honnêtement, madame. » Je n’avais aucune idée de la raison pour laquelle j’étais poli et que je l’appelais madame tout d’un coup. Je suppose que sa violence intense m’avait submergé et avait brouillé certaines de mes pensées.

« Oh ? » Luxon semblait amusé par ma situation difficile. « J’avais l’impression que tu voulais dire autre chose. »

« T’arrive-t-il de penser que tu devrais protéger ton maître ? »

Avant que nous puissions tous les deux nous lancer dans l’une de nos querelles habituelles, Marie tapa dans ses mains. « Ça suffit. Écoutez ! »

J’avais obéi à contrecœur et j’avais attendu qu’elle continue.

« Ce que je voulais dire, c’est que c’est ma fille du Japon », déclara Marie solennellement. « Cela veut dire qu’Erica est — ou plutôt était — ta nièce. »

Pendant un long moment, je l’avais regardée avec incrédulité. Je l’avais déjà entendue dire qu’elle avait une fille. Une fille gentille, qui était tout son contraire. C’est de cela qu’elle parlait, n’est-ce pas ?

« Mais pourquoi ma nièce est-elle ici ? Es-tu sûre de toi ? »

« Tout à fait. Je l’ai déjà confirmé moi-même », avait-elle déclaré.

« Quand est-elle morte ? »

« Elle a dit qu’elle avait vécu jusqu’à l’âge mûr de soixante ans, mais pourquoi cette question ? »

« Parce que dans ce monde, elle n’a que deux ans de moins que nous. »

Était-ce logique qu’elle se réincarne ici et qu’elle n’ait que deux ans de moins, alors qu’elle était morte des dizaines d’années après nous deux ? Je ne savais plus où donner de la tête. Marie semblait aussi confuse que moi.

« Je ne connais pas tous les détails, mais je peux te dire que c’est bien elle », insista Marie.

« Il semble plutôt inutile de débattre de ce sujet étant donné que vous êtes tous les deux camarades de classe dans ce monde. Ce qui laisse supposer une absence de contraintes temporelles lorsqu’il s’agit de se réincarner ici. Je me trompe ? » nous rappela Luxon.

Honnêtement, nous n’en savions pas plus que lui ou n’importe qui d’autre sur ce que signifiait se réincarner ici. Nous n’avions pas non plus la moindre idée de la raison pour laquelle cela s’était produit. Nous nous étions réveillés un jour, et bam, nous étions ici.

« Cependant, » poursuit Luxon, « S’il existe une loi qui régit la façon dont les gens se réincarnent ici, je suis très curieux de l’apprendre. Examinons ce sujet de plus près. »

J’étais plus préoccupé par Erica.

« Que je comprenne bien… Ma nièce est la méchante princesse ? »

Quelles sont les prochaines fourberies que la vie va m’envoyer ?

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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