Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 9 – Chapitre 8 – Partie 2

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Chapitre 8 : Les sœurs Bartfort

Partie 2

Les rapports affluaient dans la salle de stratégie sur le nettoyage ou la neutralisation des repaires de nos ennemis. Les chevaliers arrivaient les uns après les autres pour annoncer la nouvelle, puis repartaient, et le cycle se répétait quelques instants plus tard. Pourtant, loin de la sombre résolution que l’on pourrait attendre des chevaliers, chacun d’entre eux semblait heureux de nous apporter ces bonnes nouvelles.

« Tous les éléments radicaux de la partie nord de la capitale ont été capturés ! Einhorn se rendra ensuite dans la zone est pour y déposer les troupes ! »

« L’escadron de motards a capturé un groupe qui tentait de s’enfuir ! Ils ont déjà mené une enquête, au cours de laquelle les criminels ont avoué avoir des liens avec Rachel. »

« De bonnes nouvelles nous parviennent de l’ouest de la zone ! Nos hommes ont réussi à capturer un groupe d’anciens aristocrates ! »

À chaque rapport, un nouveau point de la carte indiquant la localisation de notre ennemi disparaissait, l’un après l’autre.

Tous les regards s’étaient posés sur moi.

« D’accord », avais-je dit, « alors où devrions-nous cibler ensuite ? »

Quel serait l’emplacement le plus efficace ?

Julian, qui se tenait à mes côtés, pointa la carte du doigt. « Il y a une vieille tour ici. S’ils s’y barricadent, nous aurons du mal à nous en sortir. Nous devrions attaquer avant que l’ennemi ne se masse là. »

« Oh, cet endroit ? Je l’ai vu plusieurs fois. »

Je n’y avais pas réfléchi. C’était une vieille épave décrépie.

« Avant l’expansion de la capitale, des guetteurs y étaient postés, mais aujourd’hui, il sert d’entrepôt », expliqua Julian. « Même l’intérieur est conçu pour la bataille. Il s’agira d’une forteresse difficile à affronter, s’il le faut. »

« Dans ce cas, nous ne pouvons pas envoyer d’Armures. Je suppose que nous devrions demander à Greg et à ses hommes d’y aller. »

Julian connaissait mieux que moi la capitale et son histoire, je l’avais donc traité comme un conseiller et j’avais basé mon prochain déplacement sur ses conseils.

« J’ai ordonné à Greg de se rendre à l’endroit suivant, mais il a demandé plus de munitions », déclara Luxon. « Je vais lui faire prendre cet itinéraire pour se réapprovisionner, même si ce n’est pas le plus court. » Il souligna l’itinéraire sur la carte, nous montrant comment Greg et son escadron se retrouveraient avec l’unité de réapprovisionnement avant de se diriger vers la tour.

Ne voyant aucune raison de ne pas être d’accord, j’avais acquiescé. « Alors Jilk et ses hommes devraient faire de même. »

« Envoyons l’Einhorn. »

Luxon et moi avions finalisé nos décisions sous le regard de Mlle Mylène, les mains serrées en poings. Nous avions reçu un flot de bonnes nouvelles, faisant passer la situation de l’état d’urgence grave qu’elle avait été. Cela lui avait donné l’occasion de sourire davantage, mais son anxiété persistait.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

« Rien. J’ai été impressionnée par l’incroyable qualité de votre artefact disparu. Je comprends maintenant comment vous avez accompli vos exploits dans la République d’Alzer. Mes sentiments vont au-delà de la simple admiration, en fait… Je trouve cela presque terrifiant. » Elle esquissa un sourire tendu. Elle avait vraiment l’air d’avoir peur de Luxon.

Je comprenais qu’elle puisse le considérer comme une menace, étant donné les capacités qu’il avait démontrées. N’importe qui serait effrayé face à cela.

« Tout va bien, Mlle Mylène. »

« Hm ? »

« Luxon est peut-être effrayant, mais il obéit à mes ordres. Je ne le laisserai jamais faire quoi que ce soit qui puisse vous nuire. » Je lui avais souris.

« Oh, Marquis… non, Léon… » Le soulagement l’envahissait, ses joues rougissaient.

À côté de moi, Julian ricana. « Léon, si tu veux draguer ma mère comme ça, tu pourrais au moins ne pas le faire devant moi ? »

« Je ne la drague pas. Je la rassure. »

« Bien sûr. Je me demande si les autres personnes présentes dans la salle ont eu l’impression que c’était le cas. »

À son invitation, j’avais regardé autour de moi. Toutes les personnes présentes évitaient mon regard, doutant apparemment de la pureté de mes motivations. Pendant ce temps, le ministre Bernard était plus choqué de voir Mlle Mylène rougir.

« Je ne l’ai jamais vue faire cette tête qu’avec vous, Marquis Bartfort. »

« Ça, c’est un compliment ! »

 

 

Sentant que j’allais trop loin, Luxon m’avait réprimandé. « Je te conseille de réfléchir au moment et à l’endroit où tu exprimes ta joie. Anjelica est présente. »

« Oh, merde. »

Je tressaillis et tournai lentement mon regard vers Anjie. Si elle voyait tout cela, elle m’attraperait probablement par les cheveux et me traînerait à nouveau — au sens figuré et au sens propre. En la regardant, je pouvais deviner à quel genre de punition je devais me préparer, mais à mon grand soulagement, elle était plongée dans une conversation sérieuse avec Miss Deirdre et Miss Clarisse et n’avait apparemment pas entendu un seul mot de mon échange avec Miss Mylène.

« Ouf, j’ai eu de la chance. »

Julian secoua la tête. « Tu es vraiment un cas. Des nouvelles plus agréables… Au rythme où nous allons, il semblerait que les émeutes soient bientôt terminées. »

J’avais reporté mon attention sur la carte. « Avons-nous trouvé Jenna et Finley ? »

Finley était introuvable lorsque nous avions quitté l’académie pour nous réfugier au palais. Les autres étudiantes avaient prétendu que Jenna était allée s’amuser en ville et que, même après le couvre-feu, elle n’était toujours pas rentrée. Aujourd’hui était le pire jour qu’elle aurait pu choisir pour enfreindre le couvre-feu. Cette fille n’avait pas de chance.

« Je suis à leur recherche en ce moment même, » déclara Luxon.

« Eh bien, bouge-toi ! »

Je me sentirais très mal si l’une d’entre elles mourait dans ce chaos, et ma famille serait dévastée.

 

☆☆☆

 

Anjie se tenait près de la fenêtre de la salle de stratégie. En regardant la capitale, elle s’était dit : ces émeutes ont été si mal conçues qu’elles ne valent pas la peine d’être organisées.

Les anciens aristocrates qui avaient fomenté cette révolte potentielle avaient été imprudents et imprévoyants. Pour elle, il était évident que le gouvernement était parfaitement capable de mettre fin aux agissements de ces organisations sans l’intervention de Léon. Elle avait d’autres chats à fouetter.

Deirdre s’approcha d’elle et chuchota : « Ma sœur aînée a capturé les hommes de Rachel. Ils semblent profondément en vouloir au marquis. Apparemment, le “chevalier ordure” a été reconnu comme un ennemi de l’État dans le Saint Empire. Nous avons également retrouvé la preuve que le Saint Empire a participé en coulisses à l’orchestration du désordre qui règne actuellement dans la capitale. Assurez-vous de communiquer tout cela au marquis. »

« Mes gens ont capturé un groupe qui se fait appeler les “Dames de la forêt” », dit Clarisse. « Il semblerait qu’elles soient également en froid avec Léon. Nous pouvons vous les remettre si vous le souhaitez. »

Plutôt que de transmettre directement au palais les informations qui leur parviennent par leurs maisons, elles avaient choisi de confier ces informations et la décision de les utiliser à Anjie. Anjie n’avait pas apprécié d’être traitée comme leur intermédiaire.

« Vous devriez raconter tout cela aux autorités du palais, pas à moi », les avertit-elle. Sa voix était posée, comme si elle leur opposait une réponse sensée.

Les deux femmes échangèrent un regard avant de sourire faiblement, comme pour dire : S’il te plaît, de qui crois-tu te moquer ? Elles avaient vu clair dans la supercherie d’Anjie.

Clarisse jeta un bref coup d’œil à son père. « Il est inutile d’essayer de nous tromper, Anjelica. Le duché refuse d’offrir l’aide de son armée parce qu’il a déjà tourné le dos à la famille royale, n’est-ce pas ? » Sa voix était feutrée, suffisamment pour que personne d’autre qu’eux ne puisse l’entendre.

Anjie lui lança un regard noir. « Ce n’est pas une conversation que nous devrions avoir ici. »

Ses plaintes n’avaient pas dissuadé Deirdre. « Le vainqueur est évident. Regarde bien le marquis. Il commande les troupes du royaume avec une précision effrayante, n’est-ce pas ? »

Léon prenait effectivement les commandes, même s’il semblait aussi désintéressé par cette mission qu’il l’était par tout le reste. Le plus urgent était de savoir ce qu’il adviendrait de cette situation. Deirdre avait raison — Léon était trop précis dans ses ordres, au grand étonnement et à la terreur de ceux qui l’entouraient. Et les informations sur ses succès actuels arrivaient en temps réel.

Même Anjie était choquée par la facilité avec laquelle ils pouvaient suivre les événements extérieurs depuis la salle de stratégie. L’armée dépensait beaucoup d’argent pour obtenir des informations fiables le plus rapidement possible. Elle savait qu’il était important de disposer de ces informations le plus tôt possible. Pourtant, malgré tous leurs efforts et leur budget considérable, il était toujours impossible d’obtenir des informations précises immédiatement. Luxon — et par extension, Léon — avait rendu l’impossible possible. Tout le monde dans la salle était forcé d’admettre sa fiabilité à cet égard… même si beaucoup le trouvaient redoutable à cause de cela.

Deirdre se pencha et chuchota à l’oreille d’Anjie. « Ne t’inquiète pas, Anjelica. Même s’il faut se battre, il n’y a aucune chance que nous perdions. »

Léon n’avait eu aucun mal à prendre le contrôle de la situation, même si la capitale était loin de son territoire d’origine.

Clarisse ajoute : « La guerre finira par éclater, qu’on le veuille ou non. La famille royale ne peut pas laisser les choses en l’état, et elle le sait. Le marquis leur fait peur, car ils savent qu’il peut les mettre à terre à tout moment et prendre leur place. »

Le dirigeable de la famille royale avait été la carte maîtresse du royaume de Hohlfahrt, mais il avait été perdu lors de la bataille contre l’ancienne principauté de Fanoss. En son absence, Léon et son artefact perdu étaient devenus une véritable menace pour la famille royale. Si Mylène affichait ouvertement sa peur, c’est parce qu’elle percevait Luxon comme un véritable boulet. Anjie était exaspérée par le fait que Léon ne l’ait pas compris.

Imbécile, pensa-t-elle. Prends les choses au sérieux si tu veux, mais ne leur montre pas toutes les cartes que tu as en main. Depuis qu’il avait dévoilé la véritable forme de Luxon dans la République d’Alzer, Anjie trouvait que Léon était devenu un peu trop complaisant. Je suppose qu’il est un peu tard pour lui demander de faire preuve de prudence, mais j’aimerais qu’il me consulte au moins avant…

Comme elle, Clarisse et Deirdre regardent Léon. Leurs expressions se durcirent.

Deirdre détourna son regard. « Eh bien, s’il y a une inquiétude, c’est celle de Sa Majesté. »

« Il a l’air d’être en très bons termes avec elle », remarque Clarisse en fixant Léon d’un regard froid.

Elles regardent Léon essayer d’apaiser les craintes de Mylène. Pour les trois filles, il était clair comme le jour qu’il flirtait avec elle, et aucune d’entre elles ne l’appréciait, surtout pas Anjie.

Anjie ferma les yeux. « La loyauté de Léon à son égard est troublante, » admit-elle amèrement.

Au lieu de faire des avances inconsidérées à Sa Majesté, il pourrait utiliser cette énergie pour réfléchir à son avenir. Je devrai lui faire la leçon plus tard.

Il était difficile de ne pas être contrarié par la chaleur avec laquelle Léon réconfortait la reine, mais les mots roulaient si facilement sur la langue de Léon qu’elle supposait qu’il n’était pas sérieux. Avec le temps, Anjie avait appris à comprendre la personnalité désordonnée de Léon.

« J’ai presque envie de le féliciter d’avoir l’audace de flirter dans cette situation », dit Deirdre d’un ton sarcastique. « Surtout parce que son audace est la seule chose qui vaille la peine d’être louée en ce moment. »

Clarisse fronça les sourcils et posa une main sur sa hanche. « Cela le confirme. Notre seule véritable préoccupation est la reine. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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